mardi 25 avril 2023

Des étoiles à l'infini, Blanche Morah

 Bon, on va pas se mentir, j'ai eu beaucoup de mal avec ce roman. J'ai même failli l'abandonner. Je n'ai tenu que parce qu'il me faisait rire en fait. C'était mon premier essai en romance new adult. Et je ne savais pas que le New Adult, ça voulait surtout dire romance érotique ici (oui, enfin, ça, on verra après). Bref, disons que j'ai même hésité à faire mon avis ici.

Des étoiles à l'infini, Blanche Morah

Editeur : autoedition (il me semble)
Collection : 
Année de parution : 2017
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les romances
- Vous n'avez pas peur des clichés

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les clichés.

Présentation de l'éditeur : 

Rachel est une élève brillante, avec des rêves plein la tête. Son ambition dans la vie : conquérir les étoiles. Et elle est bien décidée à tout mettre en œuvre pour y parvenir, à travailler un jour dans l’aérospatial. Dans ce but, elle intègre une classe prépa dans une Université toulousaine, prépa spécialisée pour les étudiants se destinant aux grandes écoles de l’Aerospace Valley. Au programme : du travail, du travail, et encore du travail. Cela ne la dérange pas. Toute sa vie est consacrée à la réalisation de son rêve ; pas de sortie, pas de distraction, pas de garçon. Elle ne vit et ne respire que pour l’Espace. Jusqu’à sa rencontre avec son nouveau tuteur, à l’Université. Il est beau, tatoué, piercé, et son allure de bad boy la fait totalement craquer. Mais pour Chris, Rachel n’est qu’une gentille gamine. Sauf que l’amitié peut se transformer en amour. Il n’y a pas qu’en fusée qu’on peut visiter les étoiles. Une romance sur un premier amour doux, tendre et passionné.

Mon avis

Je me suis largement faite avoir par la quatrième de couverture.  L'idée d'avoir des personnages évoluant dans le domaine universitaire de l'aérospatiale m'a plu, vu que j'aurais adoré faire ça. J'avais juste oublié une chose, on parle de romance ici. Et la romance, elle prend clairement le pas sur absolument tout, nous faisant rapidement oublier le décors dans lequel les personnages évoluent. A la base, je dois dire que ça ne m'aurait pas tant gêné que ça. J'aime bien les romances, moi, en fait, même si j'en lis rarement (enfin, plutôt si je lis rarement de la romance pure). J'aime bien aussi de temps en temps tomber sur de l'érotique. Ca non plus, ça ne me dérange pas outre mesure (du moins quand c'est bien dosé). 

Mais alors, c'est quoi mon problème avec des Etoiles à l'infini ? Tout simplement, les clichés. Ca commence par les personnages. Lui est beau, piercé, tatoué, bad boys en puissance, mais avec un coeur gros comme ça. Sauf qu'il a une réputation de baiser avec tout ce qui a des seins et que, même si c'est vrai, ça lui plait pas tant que ça. Elle, elle a pas encore dix-huit ans, elle ne vit que pour ses études, est vierge, n'a jamais eu de copain et ne veut surtout pas en avoir parce que les études. Mouais, vous le sentez venir, n'est-ce pas ? Ben ça ne rate pas. Ils sont attirés l'un par l'autre, malgré les différences. En même temps, je n'oublie que je lis de la romance.

Et ça aurait pu être sympa, hein. Si on avait oublié deux trois choses : les clichés. D'habitude, je m'y fais plutôt pas mal. Mais pas là. Déjà, je n'ai pas beaucoup apprécié la manière dont Rachel voit les deux autres filles de sa classe (l'une est taxée de pétasse, l'autre d'autisme, grande classe). Chris a les mêmes travers. A part Rachel, les filles sont juste là pour qu'il couche avec (exemple, il s'en tape une parce qu'il ne peut pas le faire avec Rachel, qui est toujours mineure)(bon, ils ne sont pas ensembles à ce moment-là)(n'empêche, on apprécie...). D'ailleurs, je trouve qu'on s'attarde beaucoup sur le sexe du monsieur (et pas seulement parce qu'il a un piercing là aussi). Le type pense beaucoup avec, un peu trop à mon gout. Et je vous parle de son passé malsain, là où elle est pure comme pas possible (ça aussi, ça revient souvent, il veut pas la toucher à cause de ça, il veut pas faire si à cause de ça, il veut pas faire ça parce qu'elle est innocente). 

Enfin, les voilà qu'ils arrêtent de se tourner autour et qu'ils passent à la vitesse supérieure. Et là, c'est festival de lever d'yeux vers le ciel. J'étais ravie de lire ces parties là à la maison et pas au café, comme d'habitude. Du moment où ils sortent ensemble, ils ne pensent plus qu'au dix-huit de la demoiselle, âge où il va enfin pouvoir l'honorer. Le truc, c'est que là, on tombe sur quelques bons points dans la romance : déjà, le sexe, ça peut être cool sans pénétration (mais le coup du "Oh, j'ai jouis" m'a achevé), ensuite, le sexe, c'est si elle veut (par contre, trois chapitres pour décrire la première fois, c'est un peu long). Mais à chaque bon point, on se retrouve avec un truc qui va pas : il est clean, elle a un implant, cool, faisons le sans le préservatif tout en lui promettant de ne pas éjaculer en elle, ce qu'il ne fera pas, dans le feu de l'action... C'est elle qui décide, mais quand elle commence à être un peu trop tendue par la peur, au lieu de voir si c'est ok, il la chauffe un peu plus sans rien lui demander (et comme c'est durant un chapitre où il est narrateur, pas moyen de savoir si elle va vraiment bien). Et puis, il y a les dialogues, où je me suis demandée si l'autrice faisait exprès de choisir les pires phrases à dire au lit juste pour me faire marrer.

Bon, vous aurez bien compris que ce n'est pas du tout passé pour moi. Malgré de bons points (le consentement par exemple, l'amour sans pénétration aussi), il y a trop de choses qui m'ont fait levé les yeux au ciel, ou rire, pour que je prenne le roman au sérieux. Il manque un véritable enjeux je trouve (parce que là, on a juste l'impression que c'est couché avec la fille dès qu'elle est majeure, l'enjeu), des personnages bien moins stéréotypés et de vrais situations conflictuelles pour que j'apprécie. De plus, les parties qui se voulaient érotiques étaient tellement bourrés de clichés que franchement, ça ne m'a rien fait du tout. Bref, un échec pour moi.

lundi 24 avril 2023

La maison hantée, Shirley Jackson

 Oui, je ne m'éloigne jamais beaucoup de la SFFF, même quand je dis que j'ai besoin de lire autre chose. Bref, il y a un moment, j'ai récupéré une liste de livres sur des maisons hantées, et bien sûr, la maison hantée en faisaient partie (le Tour d'écrou de Henry James aussi, mais j'ai oublié de faire la chronique ici)(d'ailleurs, merci à Malone Silence pour les recommandations). Alors, ça donne quoi, la maison hantée ?

La maison hantée, Shirley Jackson

Editeur : Rivages/Noir
Collection : 
Année de parution : 2016
Titre en VO : The Haunting of Hill House
Année de parution en VO : 1959
Nombre de pages : 288

A lire si : 
- Vous aimez les romans psychologiques
- Vous voulez de la maison hantée mais pas trop

A ne pas lire si : 
- Vous vous attendez à avoir très peur

Présentation de l'éditeur : 

Construite par un riche industriel au XIXe siècle, Hill House est une monstruosité architecturale, labyrinthique et ténébreuse, qui n’est plus habitée par ses propriétaires. On la dit hantée. Fasciné par les phénomènes paranormaux, le docteur Montague veut mener une enquête et sélectionne des sujets susceptibles de réagir au surnaturel. C’est ainsi qu’Eleanor arrive à Hill House avec ses compagnons. L’expérience peut commencer. Mais derrière les murs biscornus, les fantômes de la maison veillent et les cauchemars se profilent…

Mon avis

Je ne vais pas vous mentir, je m'attendais à un roman un minimum plus terrifiant. Je ne sais pas trop pourquoi, d'ailleurs. J'avais eu la même chose avec le Tour d'écrou de Henry James. Je crois que c'est à cause de la série the Haunting of, sur Netflix, qui reprend librement les deux romans (mais que je n'ai toujours pas vu). Mais la Maison Hantée, sans être terrifiant, n'est pas forcément de tout repos. Et finalement, j'en suis plutôt contente, parce que je préfère ce genre là de roman.

Un été, le docteur Montagu décide de faire venir des gens ayant subi des phénomènes paranormaux à Hill House, une étrange maison perdu dans les collines et dite hantée. Il invite donc Eleanor Vance, qui aurait subi déjà subi un épisode de poltergeist alors qu'elle était enfant, Theodora qui serait télépathe ainsi que Luke Sanderson, qui lui fait parti de la famille de la propriétaire de la demeure. Tous les quatre doivent passer plusieurs semaines dans la maison et y noter toutes leurs impressions. Mais, entre les dimensions étranges de la maison qui la rendent inconfortable et son étrange ambiance, les esprits vont vite s'échauffer.

J'ai adoré l'ambiance du roman. On est sur du néo gothique, avec cette maison biscornue, âgé de plus de 80 ans et construite par un industriel qui ne semblait pas tout à fait saint d'esprit. Dès le départ, Hill House fait peur, mais étrangement, elle n'apparait pas tout à fait comme un cauchemar. Plutôt une sorte de parenthèse dans la vie bien trop rigide d'Eleanor, notre personnage point de vue. Les deux se répondent, d'une certaine façon. C'est assez compliqué à expliquer, mais en fait, la maison et la jeune femme ont peut-être plus de point en commun qu'on ne veut bien le croire. D'ailleurs, l'autrice va plus se pencher sur la psychologie de son héroïne que sur le fait que la maison ne soit hantée. Petit à petit, on va découvrir Eleanor par elle-même, ce qui va peut-être nous enduire en erreur parfois. Car nous avons là un personnage complexe, que nous avons parfois du mal à comprendre. Eleanor est comme une enfant, une enfant parfois capricieuse. Et si "l'ennemie" est la maison pour les trois autres locataires, ce sont eux, qui petit à petit vont devenir les ennemis d'Eleanor. On comprend alors, que si Hill House n'est pas hantée au sens propre du terme, elle hante et possède ceux qui y viennent. 

Autre chose que j'ai apprécié, c'est le côté maison hantée pas si hantée que ça, avec l'apparition de Mrs Montagu, l'épouse du docteur. Jackson part vraiment sur cette idée que la maison n'est peut-être pas si hantée que ça, et que vraiment, ce sont les personnes qui y vivent qui la rende si terrifiante et particulière. Alors que Eleanor, Luke, Theodora et le docteur sont témoins de phénomènes étranges, Mrs Montagu et son acolyte qui se disent tous deux mediums ne sont témoins de rien. Leurs interactions sont même plutôt amusantes, détendant l'atmosphère, avant la fin du roman. En fait, leur présence et leurs expériences surnaturelles (ils utilisent une planchette par exemple), ne semble pas affecté le moins du monde ce qui se trouve dans la maison. Et pendant qu'ils font "les zouaves", les quatre autres, eux, vivent toujours des choses étranges. Le contraste est assez saisissant à partir de là. Et je crois vraiment que c'est à partir de là que j'ai commencé à frissonner un peu.

Au final, le roman n'est pas aussi terrifiant que je l'aurais cru, mais il fonctionne particulièrement bien. J'ai adoré l'aspect psychologique que l'on retrouve tout le long. Le fait qu'Eleanor semble si connecté à la maison aussi. Bref, ce fut un roman vraiment sympa à lire, que j'ai d'ailleurs dévoré en deux jours. 


jeudi 20 avril 2023

Le Chardonneret, Donna Tartt

 Je commence à faire une petite overdose de SFFF en ce moment. Je n'ai lu quasi que ça depuis deux ou trois ans, il faut donc que je m'en éloigne un peu. Rien de mieux pour ça qu'un bon gros pavé dramatique. Ayant envie de découvrir Donna Tartt, j'ai donc pris le seul livre d'elle que ma médiathèque proposé : le Chardonneret.

Le Chardonneret, Donna Tartt

Editeur : Plon
Collection : Feux croisés
Année de parution : 2014
Titre en Vo : The Goldfinch
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 795

A lire si : 
- Vous aimez les romans fleuve et les pavés    
- Vous aimez les personnages paumés

A ne pas lire si : 
- Vous voulez quelque chose de court et qui ne disgresse pas.

Présentation de l'éditeur

Theo Decker a treize ans. Il vit les derniers instants de sa vie d’enfant. Survivant miraculeux d’une explosion gigantesque en plein New York, il se retrouve seul dans la ville, orphelin, et se réfugie chez les parents d’un ami pour échapper aux services sociaux. Mais cette situation ne pourra être que temporaire. Désormais Theo va comprendre très jeune, qu’il ne peut compter que sur lui-même. Tout ce qui lui reste de cette journée où il a perdu sa mère, c’est un tableau, une toile de maître minuscule, envoûtante, infiniment précieuse et qu’il n’a pas le droit de posséder. Mais il ne peut plus s’en détacher. Et elle va l’entraîner dans les mondes souterrains et mystérieux de l’art.

Mon avis

Je vous avoue, j'espérai plutôt trouvé le Maitre des Illusions que le chardonneret que j'ai eu tendance à appeler le Chardonnet durant bien la moitié de ma lecture. Le premier m'inspirait un peu plus. Là, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Je n'avais pas lu que de bonnes critiques. Et dans les bonnes, elles me semblaient un peu trop dithyrambiques. Et à vrai dire, je crois que vraiment, soit on aime, soit pas du tout, mais il n'y a pas de demi mesure avec ce roman. Ca tombe bien, j'ai aimé, même si j'ai mis un moment à vraiment entrer dedans.

A treize ans, Theo vit seul avec sa mère. Son père a disparu un an plus tard, sans donner de nouvelles. Alors que lui et sa mère ont rendez-vous avec le directeur du collège, pour parler de l'exclusion temporaire du jeune homme, ils s'arrêtent au musée, où se tient une exposition qu'elle veut à tout prix voir, car, parmi les tableaux, il y a son préféré, le "Chardonneret". Mais durant leur visite, un attentat détruit le musée. Théo va s'en sortir, miraculeusement. Il va aussi, dans sa confusion, voler le Chardonneret. Ce petit tableau va alors prendre une place importante dans sa vie, le menant à prendre des décisions pas toujours très intelligentes jusqu'à ce qu'il se retrouve à Amsterdam, là où commence le roman donc.

Le roman se compose de deux grosses parties, l'enfance de Theo, du jour de l'attentat à quelques années plus tard, puis de sa vie, huit ans plus tard. J'ai lu quelque part (je ne sais plus où), que Donna Tartt au début, ne voulait écrire que la partie enfance. Quel dommage cela aurait été. J'ai apprécié la partie enfance de Theo. A ce moment, malgré les quelques idioties qu'il va faire, malgré son penchant pour l'alcool et la drogue quand il va débarquer à Vegas et sa rencontre avec Boris, il est encore à peu prés innocent. C'est un gamin perdu, avec qui la vie n'est pas tendre. Surtout, c'est un gosse qui culpabilise sur la mort de sa mère, sur le vol du tableau aussi. Tout cela l'angoisse, et ça se comprend parfaitement. L'autrice parvient parfaitement à nous faire ressentir tout ça. Mieux encore, même si le roman est à la première personne, elle arrive à nous faire ressentir ce que peuvent penser les autres personnages face à Theo sans trop en faire. Dans la seconde partie du roman, il n'a plus cette innocence. Il fait sciemment ses conneries (et autant dire qu'entre la prise de médocs comme de drogue, l'alcool, la vente de fausses antiquité, il en fait pas mal). Mais il garde en lui la culpabilité d'être toujours en vie, d'avoir ce tableau avec lui, de savoir que ses amis, son associé pourraient avoir des problèmes à cause de ça. 

Et pourtant, il a quelques rayons de soleil, qui viennent souvent de son enfance. Il y a Hobie, l'antiquaire qui va le recueillir à New York, Pippa, la fille dont il est amoureux, mais aussi madame Barbour, mère d'un ami d'enfance qui l'accueillera aussi et qui, avec le temps, le verra quasiment comme son fils. Et puis, il y a Boris. Boris, qui est son seul ami durant l'adolescence à Vegas, qui l'entraine plus ou moins dans les embrouilles, mais surtout, qui va lui voler son tableau, sans même qu'il ne le sache. Boris qui l'entrainera à la recherche du Chardonneret jusqu'à Amsterdam. Boris qui n'est pas le personnage principal du roman, mais qui clairement aurait pu l'être. 

Tout cela, Donna Tartt nous le raconte avec force détails. Lire ce roman est assez étrange. Le Chardonneret est lent. Il prend son temps. L'autrice ne nous cache rien des sentiments de son personnage principal, et il pense beaucoup. Et pourtant, malgré cette lenteur, il est ultra intense. Il est dense, captivant même dans les petits détails qui semblent insignifiant. Il a aussi son rythme, passant des souvenirs au moment présent, parfois à quelque chose qui arrivera bien plus tard. Tout cela fait qu'il est finalement assez compliqué de le lâcher une fois commencer (bon, moi, j'ai été obligé de le lâcher quelques jours, parce que j'ai mal à l'épaule et qu'il est quand même bien lourd).

Au final, j'ai adoré ma lecture. Je suis super contente d'avoir découvert et surtout aimé Donna Tartt. J'ai hâte de mettre la main sur le Maitre des Illusions maintenant. C'est vraiment le genre de livre que j'apprécie en blanche, intense, à la limite du psychologique (voir parfois de la philosophie). Vraiment, j'ai adoré (et comme toujours quand j'adore, j'en parle très mal...)

lundi 17 avril 2023

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

 Il est sorti depuis un moment et je le lis pile à temps avant sa sortie en VF (le 10 mai, et oui, lui, je vais me le prendre aussi en VF comme son prédécesseur). J'avais adoré le premier tome, qui me hante toujours d'ailleurs, et j'avais très hâte de retrouver Bree, Selwyn et tous les autres. Autant vous dire que je n'ai pas été déçue.

Bloodmarked, Legendborn, tome 2, Tracy Deonn

Editeur : Simon Schuster books
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si : 
- Vous avez aimé le tome 1
-Vous aimez les (grosses) revisites des légendes arthuriennes
- Vous voulez une héroïne noire écrite par une autrice noire
- Vous aimez l'urban fantasy

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à une revisite légère des légendes arthuriennes

Présentation de l'éditeur : 

The shadows have risen, and the line is law.
All Bree wanted was to uncover the truth behind her mother’s death. So she infiltrated the Legendborn Order, a secret society descended from King Arthur’s knights—only to discover her own ancestral power. Now, Bree has become someone new:
A Medium. A Bloodcrafter. A Scion.
But the ancient war between demons and the Order is rising to a deadly peak. And Nick, the Legendborn boy Bree fell in love with, has been kidnapped.
Bree wants to fight, but the Regents who rule the Order won’t let her. To them, she is an unknown girl with unheard-of power, and as the living anchor for the spell that preserves the Legendborn cycle, she must be protected.
When the Regents reveal they will do whatever it takes to hide the war, Bree and her friends must go on the run to rescue Nick themselves. But enemies are everywhere, Bree’s powers are unpredictable and dangerous, and she can’t escape her growing attraction to Selwyn, the mage sworn to protect Nick until death.
If Bree has any hope of saving herself and the people she loves, she must learn to control her powers from the ancestors who wielded them first—without losing herself in the process.

Mon avis

On commence pour le petit avertissement qui va bien, je vais spoiler le tome un (j'ai pas le choix, désolée). A la fin de celui-ci, Nick disparaissait, enlevé par son père et le Kingmage de celui-ci. Bree, elle, a découvert qu'elle était le scion d'Arthur Pendragon, son ancêtre ayant été violée par un ancien descendant d'Arthur. Elle est la seule à pouvoir manier Excalibur et son éveil annonce Camlann, la bataille contre les Shadowborn. Malheureusement pour elle, elle n'est pas vraiment du gout des régents de l'Ordre : trop inconnue, trop noire, trop dangereuse aussi. Bien décidés à ne pas la faire roi, ils ne trouvent rien de mieux que de la kidnapper et l'enfermer. En même temps, ils accusent Selwyn de trahison, l'enfermant lui aussi. Mais c'est sans compter sur Alice, William et les lieges fidèles au scion d'Arthur. Libre, Bree va essayer d'en découvrir toujours plus sur elle, et surtout ses pouvoirs. Elle va aussi essayer de retrouver Nick, et de faire en sorte que Sel ne succombe pas à ses démons.

Il y a toujours plein de chose à dire sur les romans de la série. Déjà, l'histoire suit son cours, se penchant sur l'héritage de Bree et sa magie. Je dois bien dire que tout ce qui relève du passé familial de Bree m'a pas mal touché. Je me rends compte aussi (surtout) d'à quel point l'esclavagisme a des répercussions sur les afro-américains de nos jours. On a beau le savoir, ça fait toujours quelque de le découvrir écrit par une personne concernée. D'ailleurs, sur ce point, je rappelle que je suis blanche, et française, je ne lirais jamais ce roman comme pourrait le lire des femmes noires. Alors, oui, ça me marque beaucoup et que je me sens particulièrement ignorante sur tout ça (tous les livres peuvent nous éduquer, perso, Legendborn fait parti de ceux-là pour moi). On le sent dans ce tome a sa manière de réagir face à Arthur, ou encore aux régents. Mais aussi dans la dernière moitié du roman, quand elle en découvre bien plus sur ce qui fait le titre du roman (dont je ne vais pas parler pour pas spoiler).

Niveau légende Arthurienne, on en voit un peu plus, puisqu'elle a accès aux souvenirs d'Arthur. J'aime bien la vision qu'à l'autrice de tout ça. Elle arrive à rendre la Table et l'ordre presque ancré dans notre propre histoire (d'ailleurs, lisez les notes à la fin du roman, qui éclaire pas mal sur sa vision). Surtout, elle s'approche assez de ce que l'on peut connaitre, de la vision chevalier comme dans les romans de Chretien de Troyes (bon perso, j'ai tendance à voir Arthur et sa table ronde bien plus vieux que ça, mais ça reste une certaine interprétation du mythes). J'apprécie aussi la manière dont elle se sert de ses souvenirs, dont les pouvoirs de Bree lui permettent certaines choses. Du coup, on mêle passé et présent dans un ensemble cohérent qui permet aux lecteurs de mieux comprendre l'Ordre et les scions.

Enfin, il y a tout l'aspect relationnel. Si dans le tome un, la romance entre Bree et Nick avait un peu pris le pas sur les autres personnages, ce n'est plus le cas ici. Alice prend bien plus de place, pour mon plus grand plaisir. Seule a ne pas avoir de pouvoir, elle n'en reste pas moins la BFF de Bree et surtout une fine observatrice. On voit aussi bien plus William, que j'avais déjà bien apprécié dans le premier tome. Et puis, il y a Selwyn. Bon, je ne vais pas vous mentir, je l'aime beaucoup de base. Je l'aime encore plus maintenant. Il gagne vraiment en profondeur dans ce tome. L'absence de Nick à ses cotés y fait sûrement beaucoup. Il devient le protecteur de Bree, son ami. Leur relation évolue, et ça fait du bien de voir Sel un peu moins confiant en lui.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce tome. Peut-être un tout petit peu moins que le premier, mais vraiment beaucoup quand même. Et franchement, vu la fin, j'espère vraiment qu'il va y avoir un troisième tome (parce qu'on ne peut pas en rester là, hein). 

jeudi 6 avril 2023

L'épreuve du Silence, Mercy Thompson, tome 10, Patricia Briggs

 C'est le retour de Mercy ! Ca faisait un moment non ? Bon, je me calme un peu dessus parce que je crois qu'il ne reste plus qu'un tome ou deux de dispo à la médiathèque. Faudra que je me trouve une autre série dans le style après ça. Mais passons donc à ce tome 10 qui nous fait quitter les Tri-Cities pour découvrir de nouvelles contrées. C'est parti.

L'épreuve du Silence, Mercy Thompson, tome 10, Patricia Briggs

Editeur : Milady
Collection : poche
Année de parution : 2018
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 10: Silence Fallen
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 471

A lire si :
- Vous aimez la série (au bout de dix tomes, ça serait bien dommage)
- Vous aimez bien quand Adam devient aussi narrateur
- Vous avez envie de voir autre chose que les Tri-Cities

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas ne pas tout comprendre d'un coup
-Les vampires ne sont pas votre tasse de thé

Présentation de l'éditeur : 

Enlevée et retenue en otage par l’un des plus puissants vampires au monde, Mercy parvient à échapper de justesse à son ravisseur. Seule et désarmée au beau milieu de l’Europe, à des milliers de kilomètres des siens et entourée d’ennemis potentiels, Mercy doit à tout prix parvenir à nouer de nouvelles alliances pour éviter de déclencher la guerre qui gronde entre loups-garous et vampires. Car des magies anciennes sont à l’oeuvre, prêtes à dresser les meutes les unes contre les autres et déchaîner le chaos. Et au coeur de la cité millénaire de Prague, les fantômes rôdent…

Mon avis

Quand j'ai vu la carte de Prague en ouvrant le livre, j'étais toute contente. Je rêve de visiter cette ville et de contempler son horloge astronomique. Bon, quand Mercy se fait kidnapper et pas qu'un peu alors qu'elle va faire des courses, et qu'elle se retrouve on en sait trop où dans les mains du Seigneur de la Nuit, lui-même, je l'étais un peu moins. Parce que la dame n'était pas vraiment en état de faire quoique se soit. Mais c'est mal la connaitre. Entourée d'ennemis, sans lien avec sa meute, elle décide de s'enfuir. Elle bat la louve-garou apprivoisée du vampire, se barre en bus et débarque à Prague, où les ennuies ne font finalement que commencer. Pendant ce temps, Adam part pour Milan dans l'idée de la récupérer, en compagnie de Marsilia, Stephen, Honey, Larry (le roi des Gobelins), ainsi qu'un pilote et un copilote (qui est un loup soumis). Là-bas, il va devoir faire preuve de beaucoup de diplomatie pour ne pas déclencher une guerre. 

J'aime beaucoup quand Mercy n'est pas la seule narratrice. Les points de vue d'Adam sont toujours sympa à lire, surtout qu'avec le temps, il semble devenir moins "gros macho" que les premières fois où ça arrive. Surtout, ça éclaire toujours un peu plus l'histoire, et dans ce tome, il y en a besoin. Arrivé à la dixième aventure, il faut réussir à mettre du sang neuf, à continuer à tenir le lecteur en haleine. Ce n'est pas toujours simple. Ici, il y a donc le changement de point de vue avec les apparitions de celui d'Adam, et puis le voyage en Europe qui permet de voir d'autres meutes et d'autres essaims. Car, oui, les vampires sont mis en avant dans ce tome. Et qui dit vampires, dit forcément machination.

Du coup, ça nous donne un tome avec finalement assez peu de bagarre et qui parait un peu plus long que les autres. Attention, il s'y passe beaucoup de chose par contre, et il faut être bien accroché pour réussir à tout comprendre d'un coup. Déjà, il y a tout l'aspect politique du vampire européen à découvrir. Parce que le Seigneur de la Nuit, on le connait de nom pour l'instant, mais c'est tout. Ensuite, parce qu'il est pour le moins fourbe et qu'il ment presque aussi bien qu'il respire (alors qu'il ne respire pas). Mais surtout, qui dit vieux essaim, dit vieux griefs. Et là, franchement c'est plutôt pas mal pour l'intrigue. Côté Mercy, nous découvrons donc Prague, son horloge (qu'on ne voit pour ainsi dire pas), la boulangerie de la meute, le quartier juif et son golem ou encore l'hospitalité des tchèques. Elle n'a pas le temps de faire du tourisme puisqu'elle est prise entre deux feux, celui des deux essaims de Prague (parce qu'un, c'était pas suffisant). On va vite comprendre que le coup des deux essaimes à peut-être à voir avec ce qu'il se passe à Milan. Surtout, on va en découvrir encore un peu plus sur les pouvoirs de Mercy, plus particulièrement ceux qui font qu'elle peut voir les fantômes. 

Et puis, alors, chose que j'apprécie toujours autant dans les Mercy, c'est le fait que l'autrice se serve de l'Histoire pour la sienne. Prague est une ville qui a beaucoup vécu, souvent des choses pas affreuses et Briggs ne le cache pas. Même si c'est sur quelques lignes seulement, elles parlent des pogroms qui ont massacré des milliers de personnes, mais aussi des deux guerres mondiales, l'assassinat de Heiydrich (l'opération Anthropoid, qui valu donc la mort du SS Heydrich, mais aussi de nombreuses représailles par les nazis sur le peuple tchèque)(perso, j'ai vu le film Anthropoid de Sean Ellis il y a quelques temps déjà et ça m'avait bien marqué). Elle se sert aussi de la légende du golem de Prague, ou plutôt des légendes (parce qu'il en existe plusieurs sur sa "mort". Et franchement, je trouve ça vraiment sympa à redécouvrir (ou découvrir). En plus, ça fait écho aux études qu'a faite Mercy avant de devenir mécanicienne (non, elle ne sort pas toutes les informations qu'elle nous donne du fond de son chapeau).

Au final, je l'ai plutôt bien aimé ce tome, surtout pour son aspect politique. On sent aussi que les décisions récemment prises commencent à faire des vagues et que ça ne va pas rester bien calme encore très longtemps. Bref, hâte de voir la suite. 


mardi 4 avril 2023

Rythme de Guerre 2, Les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

 Et voilà, les Archives de Roshar, c'est fini pour un moment (non en vrai, j'ai encore un bouquin à lire dessus). La suite arrivera dans quelques temps (il en est je crois à 35% environ de l'écriture du tome cinq au moment où j'écris ces lignes). Bref, nous voilà arrivé à la fin du tome 4 et il fut dense.

Rythme de Guerre 2, Les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

Editeur : le livre de poche
Collection : fantasy
Année de parution : 2023
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 4: Rhythm of War, part 2
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 1248

A lire si : 
- Vous aimez la série
- Vous voulez voir des héros pas au meilleur de leur forme

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les pavés

Présentation de l'éditeur : 

Les Radieux, à l’exception de Kaladin et Lift, sont plongés dans l’inconscience et la tour d’Urithiru est tombée dans les mains des Fusionnés. Navani, prisonnière de la Fusionnée Raboniel, mène avec l’aide du sprène de la tour des expériences pour percer les secrets de la lumière.
Pendant ce temps, à Shadesmar, Adolin tente une manœuvre risquée pour rallier les sprènes d’honneur à ses côtés, en acceptant d’être jugé au nom de toute la race humaine pour les crimes anciens commis à l’encontre des sprènes. L’affrontement contre Abjection se précise, mais avant cela, l’humanité a besoin de soldats.

Mon avis

Il est toujours compliqué de parler de la seconde partie d'un tome sans spoiler le premier. La preuve, même l'éditeur le fait dans son résumé. Bref, vous avez compris, je vais divulgacher la partie un (désolée).

Dans la dite partie un, les Fusionnés, commandée par Raboniel, prennent Urithiru et font prisonniers tout les habitants de la tour. Raboniel en profite donc pour corrompre la tour, et pour plonger les Radieux dans un étrange sommeil dont rien ne semble pouvoir les tirer. Malheureusement pour elle, Kaladin et Lift ne sont pas endormis, eux. Bon, leur état n'est pas génial, l'un est de plus en plus mal en point, l'esprit fragile et ses pouvoirs fonctionnant à moitié, l'autre est emprisonnée. Reste donc Navani, Dabbit et Rlain, encore en état de sauver la tour, mais sans trop savoir comment si prendre. De son côté, Dalinar se trouve toujours en emul, et fait face aussi bien à la capture de son épouse qu'à la trahison de Taravagian. Dans Shadesmar, Adolin va devoir affronter son jugement, tandis que Shallan, elle, va s'affronter elle-même.

Bon commençons par les raleries (pour changer). Où est Renarin ? J'ai presque cru qu'il allait avoir de l'importance, du moins un peu plus que ce que l'auteur nous laisse. Non, mais, vraiment, on comprend de plus en plus à quel point il est important dans l'histoire et pourtant, il est complétement transparent. On ne le voit quasi pas, il reste dans l'ombre, comme souvent, et moi, ça m'ennuie. Parce que j'aime beaucoup Renarin de base et que j'aimerai vraiment qu'il gagne en importance. Bref, ça c'était pour raler un bon coup. 

J'ai trouvé, je l'avoue, le tome parfois un peu lent. Alors avec Roshar, c'est toujours un peu bizarre de dire ça. Bizarre parce qu'il se passe toujours quelque chose. En fait, le truc, c'est que je trouve qu'il se répète un peu. Et même là, je sais très bien que ça sert l'évolution de Navani (c'est surtout avec elle qu'il fait ça). Sanderson a tendance à m'énerver un peu quand il fait ca, parce que j'ai beau savoir qu'il ne nous répète pas une information pendant des lustres pour rien, j'aimerais qu'il passe à autre chose. Oui, Navani ne se considère pas comme une érudite, même si, dans les faits, c'est plus compliqué. Oui, Raboniel et elle ont peut-être plus en commun que ce qu'on veut bien nous faire croire. Et pourtant, à chaque fois, il nous révéle un indice sur la suite. Il en va de même pour Kaladin, de plus en plus mal en point donc, souffrant de stress post-traumatique à un point avancé, ou encore de Shallan. A croire que les Radieux ne sont pas fait pour être heureux.

En parlant de Shallan, passons à ce cher Adolin, qui galère quand même bien comme il faut avec les sprènes. J'ai vraiment adoré toute cette partie. On en découvre un peu plus sur le fonctionnement des sprènes, et pas seulement ceux d'honneur. De plus, j'adore Adolin et j'aime le voir douter de lui, malgré son optimisme flagrant. Sans parler de Shallan, pour qui il est toujours là et qui, elle, s'en veut toujours de se servir un peu de lui. Ils restent parmi mes personnages préférés, tous les deux, et c'est pas ce tome qui me faire dire le contraire.

J'ai lu les 1200 et quelques pages du roman avec bonheur. Je n'ai pas vu venir certaines choses, d'autres oui. Il est fort Sanderson pour que tout le monde soit là où il faut au bon moment. Je suis toujours admirative de voir comment il place ses pions, et cela depuis les premiers tomes. Franchement, j'attends de voir ce qu'il va se passer dans le tome suivant.