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mardi 16 juin 2020

Les Enfants de la Veuve, Gallica, tome 3, Henry Loevenbruck

Et voilà, il est temps de clôturer le cycle commençait avec le premier tome de la Moira. Ma relecture est donc terminée et j'ai été ravie de la faire. Les deux séries sont vraiment de très bonnes séries de fantasy française qui m'héritent d'être plus connu.

Les Enfants de la Veuve, Gallica, tome 3, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2005
Nombre de pages : 654

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy moyenâgeuse avec créatures fantastiques
- Vous aimez les voyages initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur : 

Les Brumes, ces créatures de légende, ont quitté le monde. Ce sont les hommes, à présent, qui meurent les uns après les autres, emportés par cette épidémie dont nul ne connait le nom.
Bohem saura-t-il trouver le remède à cette malecdiction ? Trouvera-t-il la troisième voie ? Lui, l'Enfant de la Veuve, le passeur des mondes qui, pendant que les rois et les soldats du Christ se déchirent, cherche le chemin d'une nouvelle chance.
S'il échoue, Gallica, à jamais, échappera à nos mémoires...

Mon avis

J'avoue que je me souvenais pas vraiment de ma première lecture de ce dernier tome. C'est assez étonnant, vu que d'habitude, je me souviens au moins d'un ou deux points. Là, c'était comme si mon cerveau voulait que je redécouvre la fin comme si c'était la première fois que je la lisais. Ou qu'il avait voulu que j'oublie à quel point je la trouve rapide et parfois un peu trop facile. Oui, lecteur, ce dernier tome n'ait pas celui que je préfère. Après un second tome que j'ai trouvé très bon, plus particulièrement dans l'évolution de Bohem, celui-ci semble presque fade. Oui, fade. Et pour un tome qui se veut finir en beauté un cycle comprenant deux trilogies, c'est quand même un peu dommage.

IL faut dire que le roman commence par des passages que je trouve un peu trop long. La recherche de l'Armensul prend trop de temps pour moi. C'est long, ça rabâche pas mal et j'ai eu l'impression de ne pas avancer. Heureusement, ce passage est entrecoupé par la guerre entre Emmer et Livain. Une guerre faite pour montrer l'absurdité de la chose alors que les hommes se meurent. Ce parallèle-là fonctionne parfaitement durant tout le roman d'ailleurs. Il faut dire qu'entre un Livain au plus mal et un Emmer qui ne pense plus qu'à gagner la guerre alors que, sans déconner, c'est finalement déjà fait, l'absurdité de la situation est bien là. Qu'on y ajoute la religion en plein milieu, avec un Abbé de Cerly qui tente de persuader tout le monde que Bohem n'est rien de moins que l'antéchrist, est on se demande bien qui va finir par prendre au sérieux le vrai problème, à savoir l'étrange épidémie qui met à mal le pays.

Or, il faut attendre que Bohem se rende à l'Armensul et revienne à Pierre-Levée pour qu'enfin on prenne le problème vraiment au sérieux. Et à partir de là, le lecteur va aller de révélation en révélation. Ce que l'on apprend va finir de lier les deux séries, la Moïra et Gallica. On va retrouver quelques personnages phares de la Moïra, qui viennent enfin aider le fils d'Aléa. Bien qu'ils balancent deux trois révélations, leur rôle reste assez minimes. En fait, j'ai eu l'impression qu'ils étaient là pour faire le pont, comme je l'ai dit, mais aussi parce que l'auteur ne savait peut-être pas comment amener les révélations sans en faire trois tonnes (on a déjà l'étape Armensul qui prend énormément de temps, je le rappelle). Le problème, c'est que pour moi, certaines choses tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Ça sort presque de nulle part, encore plus si on n'a pas lu la Moïra avant. 

Mais ce n'est pas tout. La fin va trop vite pour moi. Le problème reste la longueur de l'épisode Armensul en fait. Par rapport à ça, tout va trop vite. Beaucoup trop. Mais ce n'est pas tout à fait ce qui me dérange. Le problème, c'est Bohem. Après sa super évolution durant le second tome, il stagne complet et il rabâche pas mal de chose. De plus, il prend soudainement une sorte de statut de super-héros assez étrange (son dernier dialogue avec Emmer ...) qui ne va pas réellement avec ce qu'il était jusque là. Ca se voit encore plus que les autres personnages que nous avons pu suivre jusque là sont plus effacés (Fidélité fait beaucoup mais on ne le voit finalement pas des masses, Mjolln continue son rôle de faire-valoir, Loeva semble n'être qu'une belle plante posée à côté de Bohem, quant à Vivienne, son rôle a grandement diminué depuis son passage dans l'Armensul).

Vraiment, je trouve tout ça dommage tant ce tome aurait pu, pour moi, être une véritable apothéose. Il souffre malheureusement trop de ses longueurs. Les idées qu'il véhicule sont particulièrement bonnes (et vu les temps qui courent, trouver une troisième voie est plus qu'évident), j'ai adoré le parallèle entre le rôle de Bohem et la manière dont le voit l'Eglise (le coup de l'antéchrist, sachant ce qu'il va faire par la suite, c'était vraiment bien foutu). Du coup, ma lecture n'a pas eu l'effet escomptée, je me suis même un peu ennuyée. 

Au final, je suis un peu déçue de cette fin. Pas que j'en attendais plus, disons que j'aurais aimé qu'elle aille moins vite sur sa seconde partie, que les explications soient aussi moins expédier (je veux dire  que qui est Camille, comment réussir à empêcher les hommes de mourir et qui est réellement le Sauvage et qu'elle est sa place, on apprend tout ça en moins d'un chapitre par un Conseil, style, "merde j'ai oublié de dire plein de chose, on va tout remettre à plat d'un coup"). 

Cela n'empêche pas le fait que Gallica est une bonne trilogie de fantasy, qui mêlent le genre à l'historique et qui permet, peut-être, de faire un peu réfléchir sur la violence et son emploi (et on en a bien besoin en ce moment). D'ailleurs, je continuerai de la recommander, elle et la Moïra à qui veut découvrir la fantasy à la française. 

lundi 1 juin 2020

La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Et voilà le dernier livre papier lu durant le mois de la fantasy. Il ne faisait pas partie de la PAL de base, et j'aurais pu lire à la place un bouquin en numérique (puisqu'il m'en manque un sur ceux que j'avais prévu) mais j'avais trop hâte de revenir à Gallica.

 La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : J'ai lu
Année de parution : 2005
Nombre de pages: 551

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy moyenâgeuse avec créatures fantastiques
- Vous aimez les voyages initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur :

Les Brumes, ces créatures merveilleuses qui peuplent les légendes, sont en train de disparaitre dans les forets de Gallica. Bohem, pour tenir la promesse qu'il a faite à la Licorne, doit rapidement trouver les portes du Nid pour y conduire les Brumes. Mais les ennemis de Bohem sont sur ses pas. Le Sauvage réunit les druides et les terribles guerriers aïshans pour l'arrêter et voler son bien le plus précieux...

Challenge mois de la fantasy

Comme le tome 1, La Voix des Brumes remplit un certain nombre de catégorie pour le challenge.
- La fureur de Smaug grâce aux Brumes
 - Du Hobbit au Seigneur des Anneaux puisqu'il s'agit du second tome d'une série 
 - Une relecture

Mon avis

Attention, je vais spoiler

Nous avions laissé Bohem juste après sa rencontre avec la Licorne à la fin du Louvetier. Celle-ci lui a demandé de trouver les portes du Nid (que les lecteurs de la Moira connaissent bien) afin de sauver les Brumes. Mais le temps file, et surtout il en manque à Bohem qui n'a pas la moindre idée de là où se trouve les dites portes. Alors, sur les conseils de Chrétiens de Troyes, il part pour Carnutes, à la recherche du Temple d'Ariel. Au même moment, les Milices du Christ s'en prennent aux Bons Hommes dans le comté de Tolsanne. L'un d'eux, Bernard de Laroche, réussit à s'enfuir et part retrouver le jeune louvetier, espérant que celui-ci pourra, d'une manière ou d'une autre les sauver. Et encore en même temps, Livain et Emmer finissent leurs dernières préparatifs pour la guerre qu'ils comptent bien se livrer.

Ce tome deux de Gallica nous amène un peu plus loin par rapport à son tome un. Après avoir posé tranquillement ses bases (et nous avoir rafraîchi un peu la mémoire sur certains points de la Moïra), l'auteur commence enfin à rentrer dans le vif du sujet. Parce que, avouons-le, sauver les Brumes, bien qu'étant une partie de l'intrigue principale, n'est pas la dite intrigue. Et qu'en plus de ça, monsieur Loevenbruck se permet aussi de nous mettre le nez dans l'un des pires moments qu'a pu connaitre l'occitanie et le pays catalan, à savoir le massacre des cathares (même s'il se permet de "rajeunir" cela de quelques 50 ans pour le bien de son histoire). Ainsi, la quête de Bohem prend une autre ampleur. Le jeune homme devient un étendard pour les exclus et les persécutés. Or, notre louvetier n'est pas prêt à tout ça. 

Au début de ce tome, Bohem ne compte que sauver les Brumes. Il ne voit pas plus loin que ce que la Licorne a pu lui dire. S'il prend de plus en plus conscience que sa cause est relayée par beaucoup, il reste bloqué sur son idée. D'ailleurs, pendant une bonne partie du roman, il sera bloqué sur ça et seulement sur ça. Mais, au fur et à mesure de ses rencontres, il va se rendre compte de ce qu'il pourrait/peut représenter. Le parallèle avec Aléa est de plus en plus fort (et il n'a pas le choix, puisqu'il s'agit de sa mère et qu'il semble marcher dans ses pas). Tout comme elle, Bohem va devenir un symbole, quelque chose qui unit les hommes. L'évolution du jeune homme est particulièrement interessante dans ce tome de part les personnes qu'il va rencontrer et la manière dont on le voit. De l'enfant solitaire qu'il était à apprenti compagnon, sauveur des Brumes (et peut-être plus, mais ça, on le verra dans le dernier tome), il y a un véritable processus que j'ai trouvé vraiment sympathique à lire. Mais si Bohem évolue bien, ce n'est pas le cas de tout le monde. Je regrette parfois que l'auteur se focalise seulement sur lui alors que ses compagnons pourraient être tout aussi interessant. Mon gros regret restera le personnage de Bastian qui, pour moi, aurait pu faire tellement plus. De même, on voit très peu Vivienne et la Rochelle dans ce tome (pourtant, leurs rôles restent essentiels). Quant à Mjolln, j'ai aimé ce que j'ai vu de lui, et surtout, je retrouve le nain que j'aimais dans la Moïra. 

De même que Bohem évolue, la situation de Gallica fait de même dans ce tome et pas pour le meilleur. La milice du Christ, sur ordre de la papauté, s'attaque aux Bons Hommes dans le comté de Tolsane (avec 50 à 60 ans d'avance sur la réalité historique ici, puisqu'il s'agit ni plus ni moins des croisades albigeoises contre les cathares). Livain et ses alliés avancent sur Pierre-Levée afin de prendre Emmer par surprise dans la ville de son épouse. Epouse qui d'ailleurs ne veut pas de la dite guerre mais n'arrive pas à faire entendre sa voix. La situation politique du pays est donc particulièrement tendue, voire même explosive à la fin du tome. Et dans tout ça, on retrouve toujours Bohem, pris à parti d'un côté et de l'autre pour justifier les actions des uns et des autres même lorsque le concerné ni ni d'accord ni au courant. Le plus interessant restant que les divers conflits émaillant Gallica sont totalement en désaccord avec la philosophie qui caractérise le jeune homme et sa lutte pour sauver les Brumes. Les deux idéologies s'affrontent de manière assez brutales (encore plus que dans la Moïra qui amorçait déjà cet affrontement dans son dernier tome).

J'avais dit il y a quelques temps (sur une story instal il me semble) qu'il n'était pas obligatoire d'avoir lu la Moïra pour lire Gallica. Je continue à le dire, vu que les parties parlant de la Moïra sont bien expliquées, en y ajoutant un bémol. On ne comprend pas tout sans cette première trilogie. Autant dans le premier tome, ce n'est pas ultra présent. Autant ici, si on ne connait pas la trilogie, on peut rater quelques subtilités (mais ça ne dérange pas la lecture). 

Au final, c'était une fantastique relecture. Je crois que je l'ai encore plus apprécié qu'à ma première lecture. Gallica et la Moïra font parties de ses séries géniales (et pas forcément assez connues) qui méritent vraiment d'être lu. 

mardi 5 mai 2020

Le Louvetier, Gallica, Tome 1, Henry Loevenbruck

Le premier livre du challenge le mois de la fantasy est arrivé ! Il s'agit de la seconde saga fantasy de Henry Loevenbruck qui est d'ailleurs une suite de la première. Bref, passons à ce premier tome de Gallica.


Le Louvetier, Gallica, Tome 1, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2005
Nombre de pages : 514

A lire si : 
- Vous avez aimé la Moïra (il s'agit de sa suite)
- Vous voulez une france moyenâgeuse revissée
- Vous aimez les légendes

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé la Moïra
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

1154 : Imaginez une France de légende nommée Gallica... Dans le comté de Tolsanne, on raconte que, pendant la nuit de la Saint-Jean, un jeune homme marcha dans les flammes pour sauver un loup du bûcher. Son nom était Bohem, le fils du louvetier. Quatre ans plus tard, sa vie bascule : son village et sa famille sont massacrés par de mystérieux guerriers. Terrorisé, il s'enfuit, traqué par des forces sanguinaires dont il ne sait rien. Il doit échapper au roi de Gallica, à la Milice du Christ et à un ennemi inconnu qui semble tout savoir de ses origines : le Sauvage...

Challenge mois de la fantasy 

Ce livre fait partie de ma PAL pour le challenge. Mieux encore, il entre dans trois catégories de celui-ci : 
- La fureur de Smaug grâce aux Brumes
- Du Hobbit au Seigneur des Anneaux puisqu'il s'agit du premier tome d'une série
- Une relecture 

Mon avis

Dois-je vous dire qu'avec un loup sur la couverture, je ne pouvais que lire ce roman ? C'est un peu ce qu'il sait passé en 2005 quand je l'ai vu sur le catalogue de France Loisir (j'ai beau critiqué leur système pour l'avoir subit, je dois avouer que j'ai fait quelques découvertes sympa avec eux). J'avais déjà lu la Moïra avant mais je n'avais pas tout à fait compris avec la quatrième de couverture que Gallica en était la suite (on ne s'inquiète pas, on le comprend facilement dans le roman, hein). Bref, je me souviens que j'avais été super contente de savoir ce qu'il se passe après l'histoire d'Aléa et surtout que j'avais eu une préférence pour Gallica par rapport à sa grande soeur. Et pour le moment, ben ça n'a pas l'air de changer.

Gallica, c'est la France du dixième siècle en plus légendaire (preuve s'il en est, la carte en début de roman ressemble beaucoup à celle de la France a la même époque, seul les noms changent). Un pays morcelé entre le roi de Gallica et celui de Britta où les légendes sont encore bien vivantes. Parmi elles, on retrouve les Brumes, les animaux tels que les chimères, les bayards, les vouivres, les licornes ou encore les loups. Or, depuis vingt ans, les Brumes disparaissent petit à petit, chassé par les louvetiers et incapables de se reproduire. C'est au sud de Gallica, dans le comté de Tolsane, que commence notre histoire. Bohem n'a alors que quinze ans et il sauve un loup du bucher de la Saint-Jean. Cet incident marque le début de son aventure. Car Bohem est lié d'une manière ou d'une autre au sort des Brumes.

Je ne sais pas trop par quoi commencé. J'aime trop de chose dans ce roman. Il y a bien sur les personnages, Bohem en premier. Henry Loevenbruck fait parti de ces auteurs qui me font aimer tous leurs personnages, même les pires. J'aime beaucoup Bohem, Vivienne, La Rochelle et ceux qui gravitent autour du jeune homme. Le groupe qu'il se constitue petit à petit autour de lui, souvent sans le vouloir, fonctionne bien. J'apprécie aussi les parties des figures politiques de Gallica, qui jouent le destin de leurs pays sans se préoccuper de ce qu'il peut se passer. Mais mieux encore, j'apprécie les passages sur les "méchants" de l'histoire, que se soit la Milice du Christ (l'inquisition, quoi) qui n'est tendre avec personne ou le troisième camps qui ne nous est pas inconnu. Parce qu'en plus de nouveaux personnages, nous allons retrouver de vieilles connaissances. Parmi elles, des druides, venus de Gaelia pour retrouver Bohem. Ou un vieil ami dont je tairais le nom pour l'instant.

Ensuite, il y a la partie légende. J'ai toujours aimé les légendes, plus encore les animaux légendaires. Ici, l'histoire tourne autour d'eux grâce à Bohem et à l'un de ses ennemis. Ici, je suis servie. Entre les loups, les chimères et autres créatures, le lecteur est charmé. J'apprécie aussi de voir que l'auteur n'en fait pas des monstres mais bien des créatures magiques extraordinaires. Elles sont pourtant chassées par les hommes sous la pulsion de l'église (qui ici a un rôle bien plus important que dans la Moïra). Tout comme Bohem, on les pourchasse souvent par ignorance et peur. Elles cristallisent l'un des thèmes récurent dans les deux sagas fantasy de l'auteur, la peur de l'autre et l'apprentissage de ce même autre aussi (sans parler de la partie écologique que l'on retrouve aussi dans les deux trilogies pour moi). 

Et puis, il y a toute l'Histoire qui se trouve reprise et arrangée pour le besoin du livre. Je ne pourrais pas dire si c'était aussi le cas avec Gaelia, qui me semble plus fantaisiste à ce niveau (mais je ne connais pas l'histoire de l'Irlande aussi bien que la notre, forcément), mais ici, c'est très marqué. On garde le côté fantasy avec Bohem et les Brumes mais on se rapproche de ce qu'il a pu se passer au niveau des puissances politiques. On reconnait Aliénor d'Aquitaine dans Hélène de Quienne, tout comme son premier époux, Livain, roi de Gallica est le portrait de Louis VII tandis que le second Emmer, n'est autre qu'Henry II d'Angleterre. On y retrouve les mariages, alliances et guerres qui ont émaillés cette époque (par contre, il y a des différences, Hélène ne donne pas d'enfant à Livain et il la répudie alors qu'Aliénor donnera deux filles à Louis et il est plus que possible que ce soit elle qui est décidé de faire annuler son mariage).

Au final, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé relire ce premier tome. Beaucoup de chose me sont revenus au fur et à mesure de ma lecture et je suis ravie de retrouver de vieux amis. J'y retrouve ce que j'avais apprécié dans la Moïra (les loups, la côté légendes, les complots politiques aussi) avec un personnage principal que j'apprécie un peu plus qu'Aléa. J'ai hâte de me replonger dans la suite.


lundi 13 avril 2020

La nuit de la Louve, La Moïra, tome 3, Henry Loevenbruck

Et voilà, j'ai fini ma relecture de la Moïra. Je passerai bientôt à la seconde trilogie dans le même univers, Gallica. Mais avant ça, voyons ce que j'ai pensé de ce dernier tome.

La nuit de la Louve, La Moïra, tome 3, Henry Loevenbruck

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 351

A lire si 
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin

A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

Les trois prophéties sont sur le point de s'accomplir. Aléa doit unifier l'île. Mais comment affronter les seigneurs de guerre ? Aléa désire que les hommes pardonnent, mais saura-t-elle elle-même renoncer à punir ses bourreaux, qui tuèrent ses amis ? Loin de ces réfléxions, les belligérants poursuivent leurs combats pour un espace qu'ils croient leur appartenir. Comment faire comprendre à ces stratèges militaires que ce sont eux qui appartiennent à la Terre ? Tandis qu'à l'écart, dans l'île, les loups reforment leurs clans...
Dans les coeurs et les âmes de ses habitants, Gaelia se transforme en profondeur, la légende, enfin, va réunir les hommes et les loups. Une ère nouvelle approche....

Mon avis

Je ne sais pas trop par quoi commencer pour ce tome. Je lui trouve un énorme défaut pour moi qui voudrait que je parle directement de lui mais je trouve ça un peu dommage. Parce qu'il concerne plutôt la fin du livre, même si en y réfléchissant bien, il se retrouve un peu dans tout le tome. Disons qu'il a réussi à passer au dessus d'un peu tout. Et que ce n'est pas l'absence encore plus criante que dans le tome deux des loups (quoique, ça pourrait). Bref, avant de parler de ce défaut, parlons un peu du livre.

Gaellia est au bord de la guerre. Les druides se sont divisés en deux. Les rebelles sont partis rejoindre Amine, la reine régicide, à Providence où ils espèrent recréer leurs ordre en mieux. Mais la reine a d'autre ambition, dont celle de devenir archi-druide. Harcourt et Terre-Brune marchent sur le comté de Sarre afin d'accroitre leur pouvoir sur l'île. A Bisagne, la fille du baron Bisagni complote contre son père pour prendre le pouvoir et s'allier à Amine. Les loups sont chassés par milliers. Aléa se dirige vers Tarnea, capitale de Sarre, pour assoir un pouvoir politique qu'elle n'a pas vraiment, afin d'amener la paix. Elle doit faire vite, bientôt, le Saîman disparaitra et avec lui, c'est tout ce que les habitants de Gaelia ont connu qui risquent de mourir.

Pour plein de raison, ce tome aurait du être mon préféré. La première, ce sont les complots et leur aboutissements. C'est toujours quelque chose que j'apprécie, surtout si ça se solde par quelques batailles ou des changements bien marqués dans l'histoire. Et autant dire qu'ici, il y en a un sacré paquet. Celui de Carla Bisagni contre son père, d'Amine contre les druides, des druides contre Amine, d'Harcourt contre le reste de l'île et j'en passe. Tout, absolument tout, ramène à la fin de Gaelia, du moins, à la fin de l'île telle qu'elle est. On sent parfaitement la main de quelque chose de plus sombre derrière tout ça. Et pourtant... Pourtant, tout va trop vite. C'est là le gros défaut dont je parlais en début d'avis. Amine devient archi-druide sans la moindre bataille contre les druides. En un paragraphe, c'est plié alors que face à elle, elle a quand même un type capable de tromper son monde sans problème. Il en va de même pour Bisagni. Sa déchéance n'est là que pour dire "oh, regardez, il va y avoir du changement". Elle n'apporte pas grand chose (même l'avantage des mercenaires de Bisagne lors de la grosse bataille finale aurait pu être remplacée sans le moindre problème). Meriande Mor reste le personnage le plus interessant pour moi par ses réflexions sur son changement de religion (d'ailleurs, la religion chrétienne en prend pour son grade d'une manière que je ne peux qu'approuver)(et encore une fois, c'est finalement toutes les religions qui en prennent pour leur grade pour moi dans le dit chapitre), mais ça ne dure vraiment pas longtemps. Côté Aléa, on est par contre sur une certaine lenteur jusqu'au dernier chapitre, ce qui parait fort étrange par rapport aux restes du roman. 

Ce rythme étrange, trop rapide pour les personnages hors Aléa, qui sont pourtant ceux qu'on va le plus voir, et trop lent pour elle, déséquilibre assez le roman pour moi. Déjà qu'on ne voit pas beaucoup la jeune fille, elle semble parfois ne rien faire. Ce n'est pas le cas pourtant, et Aléa nous offre quelques beaux passages. Entre son apprentissage du pardon et ses découvertes sur la Moïra et le Saîman, il y a de quoi faire. Mais lorsque l'action arrive vraiment pour elle, on se retrouve à nouveau dans un rythme trop rapide qui me laisse un peu en plan. Je veux dire, il y a tellement de chose qui aurait pu être dite pour moi, que je reste sur ma faim à chaque fois. Un exemple ? Maolmordha. Le type reste le gros gros ennemi d'Aléa. Or, s'il avait vraiment une importance dans le tome 1, depuis le second, il reste énormément en retrait (jusqu'à la fin, où, encore une fois, tout va bien trop vite). Maolmordha, pour moi, c'est Sauron. C'est le gars qui tire toutes les ficelles mais qu'on ne voit quasi jamais. Mais à l'inverse de Sauron, il est trop présent dans les tomes. On le voit toujours alors que finalement, il ne semble pas faire grand chose (vous m'excuserez mais les chasses aux loups, pour le coup, ça parait si peu par rapport à tout ce qu'il se passe dans le reste du roman). Du coup, je m'attendais quand même à vachement plus de sa part. Or, on se retrouve avec un combat final plié en quelques minutes (celui d'Erwan contre Ultan, le Magistel de Maolmordha est bien plus intéressant que celui d'Aléa contre son grand ennemi). J'aurai voulu tellement mieux pour le grand méchant du livre, et finalement pour son héroïne.

Mais si on oublie cette rapidité, peut-être du aussi au fait que la trilogie soit plus jeunesse, cela reste un livre de fantasy agréable à lire et parfait pour faire découvrir le genre aux jeunes. On y trouve beaucoup dedans. Tant que, personnellement, je trouve qu'il mérite bien plus que tout ce que j'ai pu en dire. Malgré ses défauts (sa rapidité, la trop grande maturité d'Aléa qui fait oublier son âge et quelques trucs en plus assez minimes), il est agréable à lire et nous fait passer un très bon moment. Et puis, il ne faut surtout pas oublier qu'il traite de thème qu'on ne trouve pas toujours dans la jeunesse (comme une critique des religions, de la politique, de la guerre et de son absurdité, de l'apprentissage de la tolérance, de celui du pardon et, dans tout ça, de l'écologie (on s'en rend compte après avoir lu toute la saga en fait, c'est peu visible mais c'est bien là). 

Au final, même si je suis déçue de la rapidité du dénouement, j'ai aimé la série tout entière. Je regretterais deux trois choses (la présence des loups qui va en diminuant en fait partie) mais j'en retiens aussi beaucoup. Je suis vraiment ravie d'avoir relu cette série. D'ailleurs, je la recommande vraiment pour les jeunes (et les moins jeunes) qui ont envie de découvrir le genre sans passer par quelques choses de très long ou de trop violent. Bref, lisez la Moïra, vous verrez, c'est bien.

mardi 24 mars 2020

La guerre des loups, La Moïra, tome 2, Henry Loevenbruck

Déjà une semaine de confinement et je dois dire que je n'ai pas plus lu que d'habitude. Disons qu'entre la découverte du télétravail à longue durée, ma fille et ses cours, la vie de famille, le confinement, le stress (surtout lui), je n'ai pas vu le temps passé. Je suppose que ça va finir par changer, surtout qu'on se prend quinze jours de plus (ce que j'avais déjà prévu, sachant que la maitresse de ma fille m'avait dit pas avant le 4 mai pour le retour en classe si tout va bien). Bref, passons à la lecture. Je continue ma relecture de la Moïra avec le second tome. Je suis toujours joie de me plonger là-dedans et ça fait du bien.

La guerre des loups, La Moïra, tome 2, Henry Loevenbruck

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 418

A lire si 
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin

A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

La destinée d'Aléa se complique. L'île entière semble dépendre de ses actes. Et tous sur l'île veulent mettre la main sur la jeune fille : Maolmordha, qui lance à ses trousses un mystérieux guerrier revenu d'entre les morts ; le Conseil des Druides, plus impliqué encore depuis le décès de Phelim ; le Grand-Druide Finghin, qui cherche à la protéger ; le comte Ferne Al'Roeg, avide de la convertir... Même Imala, la louve blanche, à la tête d'une meute grandissante, semble suivre Aléa.
Aléa, la fille de la Terre. Aléa, qui a accepté son destin de Samildanech. Aléa, entre les mains de qui résident l'avenir et les souffrances de milliers de vies humaines et animales. Car la guerre est proche et gronde...

Mon avis

Il me semble l'avoir dit dans le second tome de Renégat, La lame Noire, mais les tomes intermédiaires comme ceux-ci ont souvent quelques défauts que j'apprécie peu. Le premier d'entre eux étant de, souvent, vouloir trop en dire. Ils ont le désavantage d'être le liant entre la découverte de l'univers et des personnages et la fin. Ils doivent donc combler tout ce qu'ils se passent pour arriver à la dite fin et parfois, il y a beaucoup trop à raconter. C'est un peu ce qu'il se passe ici. Beaucoup de chose, pour plusieurs personnages, et une focalisation presque exclusivement sur certains sans qu'on sache vraiment ce qu'il se passe totalement pour les autres. En plus de cela, l'auteur introduit de nouveaux personnages, ce qui pourrait perdre un peu le lecteur. Pourrait, donc. Parce qu'il faut bien avouer que j'ai l'habitude des trilogies en fantasy et que j'ai réussi à ne pas me trop me perdre dans les personnages du Trône de Fer. Ici, nous sommes sur de la fantasy plutôt jeunesse (même si ce n'est pas que de la jeunesse, on va pas se mentir) et ce n'est pas quelques personnages en plus qui me font peur. D'ailleurs, ce sont des personnages que j'attendais (je rappelle que je relis le bouquin)(et que mes souvenirs étaient bien plus frais sur ce second tome que sur le premier). 

Mais revenons un peu à ce qu'il se passe dans ce second tome, donc. Le petit groupe de compagnon a été dispersé suite à l'attaque du Seigneur des Herlilims. Phelim n'est plus, Galiad et Erwan sont ailleurs et ne reste auprès d'Aléa que Faith et Mjolln. La jeune fille est désorientée par les évènements, en plein deuil et déboussolée (on le serait pour moins que ça). Pourtant, elle sait qu'elle doit relever la tête rapidement et suivre le chemin que la Moïra lui présente. Elle est le Samildanach, la fille de la Terre. Mais elle doit en apprendre plus sur ce qu'elle est et les conséquences qui vont avec. La voilà donc parti vers Mont-Tombe (magnifiquement calqué sur le mont Saint-Michel). Mais avant cela, elle tente de rassembler un peu son groupe. Elle envoie Imala retrouver les Magistels et fait passer un message à Finghin par l'intermédiaire du réseau des bardes. Tous devront se rejoindre à Mont-Tombe. Mais forcément, rien ne se passe totalement comme prévu (sinon, ça ne serait pas drôle).

On va plus particulièrement suivre Aléa, Finghin et Samael (un druide renégat) dans ce tome. Pendant une bonne partie, il ne se passe finalement pas grand chose à part du voyage du côté d'Aléa. Il faudra attendre qu'elle retrouve son petit monde pour afin avoir un peu plus d'action de son côté. Durant ce temps, elle va surtout se poser des questions sur qui elle est. Tagor, fils du chef des Thuatanns va lui apporter quelques réponses. C'est plutôt côté Finghin et Samael que beaucoup de chose se passent, dont une magnifique critique de la religion et plus particulièrement de ses extrêmes, que se soit du côté chrétien ou païen. Il est rare de se trouver avec ce genre de thème dans du jeunesse et c'est particulièrement interessant à lire du coup. L'auteur ne tombe pas dans le piège de l'une est mal, l'autre bien, loin de là. Il laisse au lecteur se faire sa propre opinion. C'est agréable à lire, et quelque peu philosophique. On y ajoute aussi des enjeux politiques forts. Les divers comté entre en guerre l'un contre l'autre, les alliances se nouent (et la question religieuse n'est pas loin là non plus) et se dénouent. Ici aussi, c'est assez jeunesse mais pas enfantin non plus. On n'est pas sur du Trône de Fer par exemple, mais pas si loin que ça.

Côté personnages, on a découvre trois nouveaux, Mel et sa soeur Kaitlin, des cheminants, et Tagor. J'aime assez les trois, même si je trouve que pour l'instant Kaitlin n'a qu'un petit rôle. Chez ceux que l'on connait déjà, les caractères s'affirment un peu plus. Et cela me pose un problème du côté d'Aléa. Je suis d'accord qu'elle est le Samildanach et que, du coup, elle garde en mémoire les autres. Cette particularité fait qu'elle est bien plus mature que son âge sur beaucoup trop de point. Elle devient aussi encore plus orgueilleuse. Bref, elle me fait penser à une bonne tête à claque. Je trouve ça dommage, parce qu'on oublie souvent qu'elle n'a que 14 ans et que son comportement pourrait être justifié par ce point. Autre chose, certains personnages sont trop en retrait, Imala, la première. La louve a un rôle minime dans ce tome (il me semble que ça s'améliore dans le dernier) et ça me rend assez triste. Idem pour Galiad et Erwan qui restent bien en retrait. Pour moi, c'est vraiment l'un des points faibles de ce tome, cette mise à l'écart de certains personnages qui sont pourtant importants.

Ce second tome n'en reste pas moins bon et essentiel pour le reste de la série. On y découvre les méandres de la politique de Gaelia et celle de la religion, deux choses dont Aléa ne peut pas se passer, même si elle le voulait. Car, si elle a son combat contre Maolmardha, l'île a le sien aussi, et les deux sont liés d'une manière ou d'une autre. Alors, oui, je lui trouve des défauts que n'avaient pas le premier tome et, parfois, je le trouve un peu trop flou dans ce qu'il veut nous dire, mais il n'en reste pas moins un très bon tome avec des thèmes qu'on ne retrouve pas tant que ça en jeunesse et qui sont, pour moi, plutôt bien traité. Bref, pas un coup de coeur, mais une très bonne relecture.



lundi 24 février 2020

La Louve et l'Enfant, La Moïra, tome 1, Henry Loevenbruck

On dit bonjour la première série en relecture de l'année. J'en ai quelques unes de prévu (Fils-de-Brume et le cycle de Pendragon et peut-être la Belgariade et Hunger Games) pour cette année. Bref, celle-ci comporte trois tomes plus une autre trilogie (prévue aussi dans mon planning relecture). Je l'ai lu il y a presque une quinzaine d'année (ce qui ne me rajeunit pas du tout) et j'en gardais un assez bon souvenir. Est-ce toujours le cas ?

La Louve et l'Enfant, La Moïra, tome 1, Henry Loevenbruck

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2004
Nombre de pages : 346

A lire si 
- Vous voulez de la fantasy "typée jeunesse"
- Vous aimez les loups
- Vous voulez de la fantasy à la Seigneur des Anneaux, mais en français et moins loin

A ne pas lire si :
- Vous voulez de gros complot
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

Aléa, une jeune orpheline de treize ans, hérite sans le vouloir d'un don étrange et unique qui va la plonger au cœur des conflits politiques et religieux de l'île de Gaelia. Est-elle devenue le Samildanach, annoncé par la légende comme le sauveur des peuples de l'île ? Fuyant sa ville natale, Aléa va devoir grandir seule et assumer une vie nouvelle. Elle va découvrir l'amour comme la haine, et elle devra faire face à de nouveaux ennemis : les soldats de la flamme, fanatiques religieux pour qui elle est devenue un danger, le conseil des druides, qui lui envient son pouvoir et de bien plus sombres rivaux encore. Dans l'ombre, tel le reflet d'un miroir, une louve solitaire vit une aventure étrangement parallèle à celle de la jeune orpheline. Leur avenir est encore flou, mais une destinée unique attend la louve et l'enfant…

Mon avis

Comme je le disais, j'ai lu ce bouquin il y a quinze ans (à sa sortie en poche, en fait)et depuis, je n'y avais plus touché. Depuis, je le garde précieusement dans ma bibliothèque avec l'idée de le relire (puis de les faire lire à ma fille quand elle sera en âge)(chose qui risque d'être compliquée, la demoiselle n'aime pas autant lire que moi, voire pas du tout). Il était temps de souffler la poussière dessus et de la relire (j'aime pas faire la poussière, si vous voulez tout savoir).

La louve et l'enfant nous entraine en Gaelia, une terre ressemblant assez à l'Irlande en bien des façons. Nous y retrouvons la jeune Aléa, orpheline vivant à Saratea de menus larcins. Suite à l'un d'eux, elle est obligée de fuir dans la lande. Là, elle découvre le corps d'un homme. Alors qu'elle lui prend sa bague, quelque chose se passe. L'homme, pas tout à fait mort, vient de lui passer ce qu'il lui restait d'énergie. Cet héritage non voulu va entrainer l'enfant dans une suite de péripétie plus dangereuse les unes que les autres. Car, en trouvant l'homme, elle est devenue le Samildanach, la seule personne à pouvoir combattre le mal qui ronge son île.

Je garde peu de souvenir de ma première lecture. Je me souviens de deux trois choses (Imala, Mjolln et Aléa surtout) mais pas plus. Par contre, dès que je recommence à lire, forcément, ça me revient. Et si j'avais gardé une impression de fort bonne lecture, cela n'a pas changé. Ma relecture de ce premier tome de la Moïra a été très bonne et cela pour plusieurs raisons.

La première, c'est l'univers. Déjà parce que Gaelia est une irlande fantasmée où les druides côtoient (enfin pas vraiment mais bon), les Thuathann, où le petit peuple est plus que présent avec tout le folklore qui va avec et où la magie n'est pas juste un mot. J'aime l'ambiance des diverses parties de Gaelia, que se soit les landes ou les forêts. Alors, forcément, moi ça me plait beaucoup. Ce sont des choses que j'aime et que j'aimerai sûrement toute ma vie. C'est aussi la raison pour laquelle j'avais pris la série à l'époque. 

Ensuite, il y a les personnages. J'aime beaucoup Aléa, même si parfois, elle est un peu tête à claque. Mais elle a treize ans, elle se retrouve avec un destin pas possible sur les épaules et ça peut se comprendre. J'adore Mjolln, son ami nain. Je l'ai toujours aimé. C'est le personnages amusant du groupe et en même temps, il est tellement plus que ça. Et puis, il y a les autres, Phelim le druite, figure paternelle par excellence, Galiad, son magistel, guerrier au cœur pur, Faith, la barde ou encore le jeune Erwan (love interest d'Aléa). Alors oui, la troupe est un petit peu stéréotypée, on ne va pas se mentir, mais elle fonctionne bien et puis, les dialogues entre Galiad et Faith me font mourir de rire à chaque fois. Quant aux protagonistes, ils ne restent pas dans l'Ombre et je les apprécie aussi. On sent leur motivation et c'est agréable de ne pas avoir de méchant qui arrivent comme ça juste pour faire chier les héros.

Et puis, il y a les loups (ceci est un argument à lui tout seul, je n'irais pas plus loin).

Après, oui, je l'avoue, ce premier tome a des défauts. Il est un peu stéréotypé, comme je le disais. On se retrouve avec une sorte de Donjon et dragon mélangé à du Seigneur des Anneaux. Mais, ça s'est si on regarde de loin.  Parce que Henry Loevenbruck va plus loin que ça. Il s'en sert. Il détourne certain code pour mieux se les approprier. Et franchement, j'adore ça. Mieux encore, le roman qui se veut un peu plus jeunesse qu'adulte (Aléa a treize ans pour rappel), va autant parler aux plus jeunes qu'aux adultes. Personnellement, j'adore ces sortes de doubles lectures. C'est quelque chose qu'on retrouve d'ailleurs souvent dans la fantasy française, bien plus que dans l'anglophone je trouve.

Au final, j'ai donc plus qu'apprécier (mais je me souviens toujours pas totalement de ce qu'il va se passer par la suite)(15 ans, ça fait beaucoup quand même, hein) ma lecture. J'ai hâte de finir la Brique (petit nom affectueux donné au Prieuré de l'Oranger que j'ai du mal à tenir)(pourtant pas le plus gros livre en nombre de pages que j'ai pu lire) pour pouvoir me lancer dans le second tome.