lundi 1 juin 2020

La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Et voilà le dernier livre papier lu durant le mois de la fantasy. Il ne faisait pas partie de la PAL de base, et j'aurais pu lire à la place un bouquin en numérique (puisqu'il m'en manque un sur ceux que j'avais prévu) mais j'avais trop hâte de revenir à Gallica.

 La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : J'ai lu
Année de parution : 2005
Nombre de pages: 551

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy moyenâgeuse avec créatures fantastiques
- Vous aimez les voyages initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur :

Les Brumes, ces créatures merveilleuses qui peuplent les légendes, sont en train de disparaitre dans les forets de Gallica. Bohem, pour tenir la promesse qu'il a faite à la Licorne, doit rapidement trouver les portes du Nid pour y conduire les Brumes. Mais les ennemis de Bohem sont sur ses pas. Le Sauvage réunit les druides et les terribles guerriers aïshans pour l'arrêter et voler son bien le plus précieux...

Challenge mois de la fantasy

Comme le tome 1, La Voix des Brumes remplit un certain nombre de catégorie pour le challenge.
- La fureur de Smaug grâce aux Brumes
 - Du Hobbit au Seigneur des Anneaux puisqu'il s'agit du second tome d'une série 
 - Une relecture

Mon avis

Attention, je vais spoiler

Nous avions laissé Bohem juste après sa rencontre avec la Licorne à la fin du Louvetier. Celle-ci lui a demandé de trouver les portes du Nid (que les lecteurs de la Moira connaissent bien) afin de sauver les Brumes. Mais le temps file, et surtout il en manque à Bohem qui n'a pas la moindre idée de là où se trouve les dites portes. Alors, sur les conseils de Chrétiens de Troyes, il part pour Carnutes, à la recherche du Temple d'Ariel. Au même moment, les Milices du Christ s'en prennent aux Bons Hommes dans le comté de Tolsanne. L'un d'eux, Bernard de Laroche, réussit à s'enfuir et part retrouver le jeune louvetier, espérant que celui-ci pourra, d'une manière ou d'une autre les sauver. Et encore en même temps, Livain et Emmer finissent leurs dernières préparatifs pour la guerre qu'ils comptent bien se livrer.

Ce tome deux de Gallica nous amène un peu plus loin par rapport à son tome un. Après avoir posé tranquillement ses bases (et nous avoir rafraîchi un peu la mémoire sur certains points de la Moïra), l'auteur commence enfin à rentrer dans le vif du sujet. Parce que, avouons-le, sauver les Brumes, bien qu'étant une partie de l'intrigue principale, n'est pas la dite intrigue. Et qu'en plus de ça, monsieur Loevenbruck se permet aussi de nous mettre le nez dans l'un des pires moments qu'a pu connaitre l'occitanie et le pays catalan, à savoir le massacre des cathares (même s'il se permet de "rajeunir" cela de quelques 50 ans pour le bien de son histoire). Ainsi, la quête de Bohem prend une autre ampleur. Le jeune homme devient un étendard pour les exclus et les persécutés. Or, notre louvetier n'est pas prêt à tout ça. 

Au début de ce tome, Bohem ne compte que sauver les Brumes. Il ne voit pas plus loin que ce que la Licorne a pu lui dire. S'il prend de plus en plus conscience que sa cause est relayée par beaucoup, il reste bloqué sur son idée. D'ailleurs, pendant une bonne partie du roman, il sera bloqué sur ça et seulement sur ça. Mais, au fur et à mesure de ses rencontres, il va se rendre compte de ce qu'il pourrait/peut représenter. Le parallèle avec Aléa est de plus en plus fort (et il n'a pas le choix, puisqu'il s'agit de sa mère et qu'il semble marcher dans ses pas). Tout comme elle, Bohem va devenir un symbole, quelque chose qui unit les hommes. L'évolution du jeune homme est particulièrement interessante dans ce tome de part les personnes qu'il va rencontrer et la manière dont on le voit. De l'enfant solitaire qu'il était à apprenti compagnon, sauveur des Brumes (et peut-être plus, mais ça, on le verra dans le dernier tome), il y a un véritable processus que j'ai trouvé vraiment sympathique à lire. Mais si Bohem évolue bien, ce n'est pas le cas de tout le monde. Je regrette parfois que l'auteur se focalise seulement sur lui alors que ses compagnons pourraient être tout aussi interessant. Mon gros regret restera le personnage de Bastian qui, pour moi, aurait pu faire tellement plus. De même, on voit très peu Vivienne et la Rochelle dans ce tome (pourtant, leurs rôles restent essentiels). Quant à Mjolln, j'ai aimé ce que j'ai vu de lui, et surtout, je retrouve le nain que j'aimais dans la Moïra. 

De même que Bohem évolue, la situation de Gallica fait de même dans ce tome et pas pour le meilleur. La milice du Christ, sur ordre de la papauté, s'attaque aux Bons Hommes dans le comté de Tolsane (avec 50 à 60 ans d'avance sur la réalité historique ici, puisqu'il s'agit ni plus ni moins des croisades albigeoises contre les cathares). Livain et ses alliés avancent sur Pierre-Levée afin de prendre Emmer par surprise dans la ville de son épouse. Epouse qui d'ailleurs ne veut pas de la dite guerre mais n'arrive pas à faire entendre sa voix. La situation politique du pays est donc particulièrement tendue, voire même explosive à la fin du tome. Et dans tout ça, on retrouve toujours Bohem, pris à parti d'un côté et de l'autre pour justifier les actions des uns et des autres même lorsque le concerné ni ni d'accord ni au courant. Le plus interessant restant que les divers conflits émaillant Gallica sont totalement en désaccord avec la philosophie qui caractérise le jeune homme et sa lutte pour sauver les Brumes. Les deux idéologies s'affrontent de manière assez brutales (encore plus que dans la Moïra qui amorçait déjà cet affrontement dans son dernier tome).

J'avais dit il y a quelques temps (sur une story instal il me semble) qu'il n'était pas obligatoire d'avoir lu la Moïra pour lire Gallica. Je continue à le dire, vu que les parties parlant de la Moïra sont bien expliquées, en y ajoutant un bémol. On ne comprend pas tout sans cette première trilogie. Autant dans le premier tome, ce n'est pas ultra présent. Autant ici, si on ne connait pas la trilogie, on peut rater quelques subtilités (mais ça ne dérange pas la lecture). 

Au final, c'était une fantastique relecture. Je crois que je l'ai encore plus apprécié qu'à ma première lecture. Gallica et la Moïra font parties de ses séries géniales (et pas forcément assez connues) qui méritent vraiment d'être lu. 

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