mardi 21 juillet 2020

Le Fléau, tome 1, Stephen King

J'ai acheté le Fléau en janvier-février, parce que ça faisait un moment que je le voulais et que, pour une fois, les deux tomes étaient présents dans ma librairie. Il était donc prévu que se soit mon King estival et ce n'est pas le confinement et la COVID-19 qui allait m'empêcher de le lire (quoique je ne l'aurais pas fait en plein confinement, je peux vous l'assurer). 

Le Fléau, tome 1, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2010
Titre en VO : The Stand
Année de paurtion en VO : 1978
Nombre de pages : 764

A lire si : 
- Vous aimez les scénarios catastrophes
- Vous n'êtes pas hypocondriaque
- Vous aimez quand l'auteur prend le temps de poser son univers

A ne pas lire si :
- Vous ne supportez pas l'actualité du moment (Covid et second vague)

Présentation de l'éditeur : 

Il a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultra-secret de l'armée américaine fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination de 99,4 %.
Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs, Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à régner sur ce monde nouveau.
C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre le Bien et le Mal peut commencer.

Mon avis

J'attend toujours avec une grande impatience l'été pour dévorer un nouveau King. C'est marrant, j'arrive pas à en lire quand on est pas juin-juillet-août-septembre (Shinning aura été le seul que j'ai lu en dehors de cette période en mars, les autres étant d'ailleurs plus souvent lu en juin)(mais lire le Fléau en juin n'était pas envisageable cette année). Enfin, bref, là n'est pas la question. Donc, Le Fléau, ça faisait un bon moment qu'il était dans ma wishlist King. J'en ai entendu beaucoup de bien et je voulais voir ça par moi-même. Ce premier tome ne m'a pas déçu.

D'ailleurs avant de commencer, parlons de ce Fléau en deux tomes. Il ne s'agit pas du roman sortit en 1978. Du moins, pas tout à fait. King explique qu'à l'époque, il avait dut faire des coupes, demandé par son éditeur pour que le livre se vende à tel prix. Il avait accepté, avait coupé comme il avait pu et puis basta. Des années plus tard, il a voulu rendre les pages coupés à son roman et voilà donc une seconde édition, cette fois complète par rapport à ce qu'il avait pu écrire. Alors, non, je ne risque pas de faire de comparaison entre les deux versions (parce que j'ai pas lu la première), mais je trouvais intéressant de le dire. A présent que c'est fait, passons donc à ce fameux Fléau.

Début été 1990, une toute petite erreur quelque part déclenche l'apocalypse sur terre. En quelques jours, les habitants des Etats-Unis (et surement du reste du monde d'ailleurs) sont les victimes du Fléau, une "super-grippe" avec un taux de contamination de 99.4% et dont le virus mute sans cesse, empêchant de lui trouver un vaccin. En quelques jours, les contaminés décèdent les uns après les autres. Ceux qui ont survécu ne sont pas au bout de leur peine, entre les émeutes, les morts naturelles (manque de soin, accident etc...), la population est réduite à peaux de chagrin. Parmi les survivants, certains font d'étranges rêves. Ils y voient une vieille femme, Mère Abigaël qui leur demande de venir la rejoindre. Mais dans les ombres, rodent une chose pire que la maladie qui a décimé le monde. Dans les ombres, l'Homme Noir les surveille...

Cette première partie du Fléau (en fait, la partie un et une partie de la seconde) nous dévoile donc comment l'épidémie s'est déclenché et ce qu'il se passe par la suite jusqu'à la rencontre entre un premier groupe et Mère Abigaël. Alors, oui, on peut se dire que presque 700 pages sur le début de la pandémie et ses conséquences, ça peut faire un peu beaucoup. En fait, pas du tout. Déjà parce qu'on va suivre plusieurs personnages, chacun à un bout ou l'autre des Etats-Unis. Ils sont plutôt nombreux et pour bien les situer par la suite, King va raconter aussi ce qu'ils ont fait avant le début de l'épidémie. Personnellement, c'est quelque chose que j'ai plutôt apprécié puisque ça va permettre, par la suite, de comprendre pourquoi ils vont suivre telle ou telle voie (à savoir, se rendre auprès de Mère Abigaël ou de l'Homme Noir), sans parler qu'ainsi, on comprend un peu mieux la psychologie des personnages. Entre les passages "perso principaux", l'auteur insère des passages bien plus généraux nous permettant de voir ce qu'il se passe dans le reste du pays. Du coup, ce premier tome passe finalement assez rapidement, surtout passé le début de l'épidémie et la fuite des persos principaux d'un côté comme de l'autre.

Oui, parce que le Fléau a une certaine tendance à faire dans le manichéen. Le pitch de la quatrième, c'est quand même "le bien contre le mal" et on en est très proche. C'est d'ailleurs un des points qui m'aura un peu dérangé. Je m'attendais à quelque chose de moins franc à ce niveaux. Certains personnages sont d'ailleurs dans une sorte de zone grise, ni côté bien, ni côté mal, capable de basculer vers l'un ou l'autre à tout moment, mais ils sont finalement assez rare (Larry et Harold) mais pour la plupart, on n'a pas le moindre doute sur leur côté (Stu, Fran, Nick, Lloyd). Après, ce n'est pas si dérangeant. Surtout que la galerie de personnages est, elle, intéressante, de part la diversité qu'on y retrouve (même si c'est encore très masculin et pas mal blanc). King est très fort dans la création de personnages, il le prouve une fois de plus ici. Mention particulière pour Randall Flagg qui fiche la trouille sans trop en faire.

D'ailleurs, il n'est pas le seul à ficher la trouille. J'avoue que la pandémie est plutôt pas mal dans son genre. Alors, forcément, on va pas se mentir, notre actualité y fait pas mal. Mais il n'empêche qu'à l'époque où King a écrit son livre, on parlait régulièrement d'attaque chimique et de virus ultra destructeur comme arme. Une idée qui n'a jamais disparu dans l'inconscient collectif. King aime jouer avec ce genre d'idée et ça fonctionne fort fort bien. Mais surtout, j'apprécie la manière dont il imagine le tout. Les scènes hors perso principaux sont un vrai régal en ce sens.

Par contre, j'ai deux choses qui me dérangent dans le roman (et qui n'a rien à voir avec le manichéisme et les bondieuseries(quoique pour une, si, ça a à voir)). En fait, c'est surtout sur un mot que ça me dérange beaucoup. Le traducteur (ou même King, c'est possible) utilise fort régulièrement le mot de nègre pour parler des personnages noirs du livre. Perso, ça me dérange. Mon édition est assez récente pour que ce mot aurait pu être remplacé par un autre, moins connoté. Alors, oui, je sais, le roman original date de 1978 et à cette époque... Il n'empêche que, moi, il m'a dérangé. L'autre chose, c'est la conception très pro-vie des personnages qui entourent Fran. Les discours de ceux-ci ne m'ont pas plus, et leur insistance encore moins. Je ne sais pas si ce sont les idées de l'auteur (j'ai cherché un peu mais j'ai rien trouvé)(peut-on réellement défendre les personnes transgenres et être anti-ivg ?), mais cette insistance est clairement de trop pour moi (surtout que ça n'apporte absolument rien dans le développement de Frannie)

Bon, vous l'aurez compris malgré quelques points noir, j'ai apprécié ma lecture et je ne tarderais pas à lire la suite (mais avant ça, petit retour dans les Archives de Roshar). J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer par la suite entre les deux camps. 

jeudi 9 juillet 2020

La Voie des Rois 1, Les archives de Roshar, tome 1, Brandon Sanderson

Mon été va normalement être composé de pavé papier. Et les plus attendus, ce sont bien entendu les deux livres composant le premier tome des Archives de Roshar. Vous savez mon amour pour l'auteur et ses œuvres. Je ne vais pas vous mentir donc, ceci est un coup de cœur, et je ne serais surement pas objective.

La Voie des Rois 1, Les archives de Roshar, tome 1, Brandon Sanderson

Editeur : Le Livre de poche
Collection : Orbit
Année de parution : 2017
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 1: The Way of Kings, part 1
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 990

A lire si :
- Vous aimez les grandes et longues saga
- Vous aimez quand ce sont les personnages qui portent l'histoire
- Vous voulez des personnages divers et variés

A ne pas lire si : 
- Vous voulez que ça aille vite 

Présentation de l'éditeur : 

Roshar, terre de pierres et de tempêtes. Des siècles ont passé depuis la chute des Chevaliers Radieux, mais leurs avatars, des épées et des armures mystiques qui transforment des hommes ordinaires en guerriers invincibles, sont toujours là.
Au cœur des Plaines Brisées, Kaladin lutte depuis dix ans dans une guerre insensée. Dalinar, le chef d’une des armées, est fasciné par un texte ancien, La Voie des rois. Au-delà de l'océan, la jeune Shallan apprend la magie et découvre certains secrets des Chevaliers Radieux...

Mon avis

J'aime Sanderson pour plein de raison différentes. C'est un auteur à la technique impeccable, qui sait comment mettre ses personnages en valeurs et du coup faire vivre son histoire comme si nous y étions. Je ne parle même pas de sa capacité à toujours se réinventer. Que se soit pour les dits personnages, la religion, l'histoire ou la magie dans ses romans. Quand on lit une nouvelle saga de Sanderson, on sait qu'on va atterrir dans un tout autre monde que la précédente. 

Roshar est un monde dévasté depuis la disparition des Chevaliers Radieux, plusieurs siècles avant le début de notre histoire. La guerre semble y être omniprésente à tel point qu'elle caractèrise même tout un peuple, les Alethis. Ceux-ci se battent pour un oui ou pour un non, souvent entre eux. Mais sept ans auparavant, un mystérieux assassin vêtu de blanc tua Gavilar, le roi Alethis, alors que le pays allait signer un traité avec les Parshendis. Depuis, les plateaux des Plaines Brisées sont le théâtre d'une guerre ravageuse entre les deux peuples. C'est sur ses plateaux que va se concentrer une bonne partie de l'histoire de ce premier tome de la Voie des rois, plus précisément dans le sillage de Kaladin, ancien soldat devenu esclave puis homme de pont dans l'armée du Haut Prince Sadeas et dans celui de Dalinar, l'un des Hauts Princes, frère de Gavilar, général des armées Alethis. Plus le temps passe, plus il se pose des questions. Surtout que depuis quelques temps, il est assailli par d'étranges visions lors des tempêtes majeures qui traversent le monde. Les deux hommes n'ont rien en commun, d'ailleurs, ils ne se rencontrent pas, et pourtant, leur destin semble lié. De l'autre côté de l'océan, loin du tumulte de la guerre, la jeune Shallan réussit à devenir la pupille de Jasnah, la nièce de Dalinar. Elle est le seul espoir de sa famille. Elle s'est donnée pour mission de remplacer le Spiricante de son défunt père, totalement inutilisable, par celui de sa tutrice afin de sauver sa famille de la faillite. 

Avec ces trois personnages principaux et tous les autres qu'ils croisent, Brandon Sanderson dresse le portrait de Roshar, de ses peuples, de sa politique, de ses religions et de son système de magie (basé sur les pierres précieuses). Et autant dire qu'il y a de quoi faire et que l'on comprend alors parfaitement pourquoi cette première partie de la Voie des Rois fait presque 1000 pages. Or les dites pages défilent à une vitesse assez hallucinante en fait. Personnellement, je ne les a pas vu passer (il m'a fallu deux semaines (et un hiatus de quelques jours à cause de l'arrivée de ma Switch lite et le fait que, du coup, je recommence Breath of the Wild desssus) pour finir le bouquin avec un rythme de lecture plutôt ralenti). Tout cela grâce à la maîtrise de son auteur et surtout à des personnages passionnants. Je me repette souvent que je fais des avis sur les romans de Sanderson, mais vraiment, son gros point fort, ce sont les personnages. J'ai adoré suivre les trois protagonistes principaux que sont Kaladin, Dalinar et Shallan tout comme j'ai adoré voir ceux moins importants comme Adolin ou Jasnah par exemple (mais ils sont nombreux ceux que je ne nomme pas et que j'ai aimé suivre, même pour quelques paragraphes). Je retrouve toujours ce que j'apprécie dans les personnages de l'auteur, beaucoup de force et des défauts qui les rendent tellement mais tellement vrais et humains. 

Et puis il y a cette découverte de l'univers et de l'histoire qui se met en place. Découvrir tout un nouvel univers peut-être compliqué, surtout quand il est aussi complexe que Roshar. Il faut intégrer pas mal de chose, parfois en peu de temps. Et ça, Sanderson le gère parfaitement pour moi. Pas besoin d'une encyclopédie ou autre, ça va tout seul. Alors, oui, on peut être un tout petit peu perdu sur le prologue mais dès qu'on arrive dans la première partie, nous n'avons plus le soucis.Tout ce qui régit Roshar nous est expliqué de manière simple et fluide (l'utilisation des sphères, les Portes-Lames, la religion et j'en passe...). Cette fluidité fait un bien fou et en quelques pages, on a l'impression d'avoir toujours connu l'univers. D'ailleurs, sur ce point (et pas que), je tire mon chapeau à Mélanie Fazi, traductrice de tous les romans de l'auteur, pour son travail sur tout ça. Ca ne doit pas toujours être facile de traduire un Sanderson qui invente faune, flore et concept et qui parfois ne donne pas toujours d'explications. En tout cas, je suis déjà complètement fan de tout l'univers et j'ai très hâte d'avoir la suite (parait que la série devrait compter 10 tomes, chacun coupé en deux, j'ai l'impression de revenir à la Roue du Temps)(qui a été fini par Sanderson d'ailleurs)

Enfin, avant de finir, j'ai envie de parler de mon petit coup de gueule envers le Livre de Poche. Du moins, envers mon édition donc. Il me manque des pages. Plus précisément, il me manque celles entre la 488 et la 513 (de ce que j'ai cru comprendre, j'ai donc une bataille côté Adolin et Dalinar en moins). J'en ai fait part au CM de la maison d'édition sur Twitter mais il semblerait que mon message soit légérement passé à la trappe (ce qui m'énerve un tout petit peu). Alors, je sais que ce n'est que quelques pages, mais j'ai l'impression d'avoir raté un truc super important. Et en fait, ceci est donc le seul défaut du livre pour moi (et quel défaut, n'est-ce pas, ça ne vient même pas de l'auteur...).

Pour finir, c'est donc un gros mais gros coup de cœur pour ce premier tome des Archives de Roshar. J'ai très très hâte de plonger dans le second tome de la Voie des Rois (mais avant ça, j'ai le premier tome du Fléau de King à lire)(oui, comme toujours, je sépare les lectures des tomes d'au moins un autre livre)(une vraie torture si vous voulez mon avis, mais au moins, je ne me lasse pas, bref...). 

vendredi 3 juillet 2020

Le code Minotaure, Essentia Hominis, tome 1, Benedict Taffin

Lorsque Benedict Taffin a proposé de lire son techno-thriller sur twitter, je me suis proposée en bataillant contre mon syndrome de l'imposteur. J'ai déjà eu l'occasion de lire l'autrice il y a longtemps avec la Pucelle et le Démon (déjà huit ans, dites donc, ça passe vite) et j'avais beaucoup aimé. Et puis, je voyais passer le Code Minotaure depuis un moment dans ma TL et j'avais bien envie de le lire. Ben vous savez quoi, j'ai eu raison (et prends toi ça l'imposteur !).

Le code Minotaure, Benedict Taffin

Editeur : Benedict Taffin
Collection : 
Année de parution : 2017
Format : mobi

A lire si 
- Vous voulez un page-turner
- Vous voulez quelque chose qui pourrait être du James Bond mais en vachement mieux
- Vous voulez des personnages qui cachent bien leur jeu

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas quelques heures devant vous.

Présentation de l'éditeur : 

La fin d’Internet est programmée !
Dans moins de 48 heures, un virus informatique plongera le monde dans le chaos.
Une seule chance d’éviter le cataclysme : le code Minotaure.
Pour s’en emparer, Français, Américains et Russes sont prêts à tout.
Une seule personne pour les contrer : Le baron Dimitri Hennessy.
Un thriller de pure action ! Explosif !

Mon avis

Profitant d'une belle panne de lecture numérique (lire en fantasy en même temps que la Voie des Rois n'est donc pas une bonne idée...), je me suis lancée dans le Code Minotaure. J'ai commencé tranquillement entre midi et deux, et puis, j'ai du attendre le soir. Et j'avais pas envie d'attendre. Les quelques chapitres lus à midi m'avait donné l'eau à la bouche. Je voulais savoir si le baron Dimitri Hennessy allait réussir à retrouver la clé USB contenant le code Minotaure afin de sauver internet (et accessoirement tout le système économique de la planète). Je voulais savoir comment Roxane Harris allait entrer en jeux dans cette histoire. Et comment ça allait se finir. Le premier jour de lecture, j'ai donc lu 60% du roman. Et j'ai râlé parce qu'il fallait vraiment que je dorme et que mes yeux n'arrivaient pas à rester ouvert. Bref, je vais pas vous tenir en haleine plus longtemps, pour moi, le Code Minotaure, c'est un bon gros coup de cœur, et ça fait longtemps que ça m'était pas arrivé sur du thriller.

Le code Minotaure nous embarque donc à la suite du Baron Dimitri Hennessy, noble russo-écossais qui n'est pas sans rappeler James Bond et Lara Croft. Le jeune homme est un aventurier et nous le découvrons en Syrie, à la recherche des Opales volées de son grand-père. Une rencontre entre le lecteur et lui pour le moins explosive et qui nous donne le ton de ce roman. On ne va pas s'ennuyer une seule seconde. De retour à Londres, il repart presque aussitôt pour Paris assister à l'enterrement de son meilleur ami, Alexei Alexandrov. Celui-ci a été assassiné pour avoir cacher une clé USB contenant le seul moyen d'arrêter un terrible virus informatique. Dimitri va se lancer dans une chasse aux trésors haletante qui va l'opposer au père de son ami, à la mafia russe et à un hacker fou. Il va pouvoir compter sur l'aide de Roxane Harris, envoyée elle-aussi à la recherche du code par une étrange organisation.

Il y a pas mal de chose à dire sur ce premier tome. Déjà, il y a l'intrigue. J'ai toujours un peu peur lorsque je vois qu'on va parler, ne serait-ce qu'un peu, informatique. Souvent les auteurs veulent trop en faire et je m'arrangerais les cheveux en les lisant (je bosse dans l'informatique, hein, même si je connais pas tout, je sais de quoi je parle généralement). Ici, je n'ai pas eu de soucis. Oui, on a une des hackers, un virus, du piratage. Mais on ne rentre pas dans les détails trop techniques (tout en ne laissant pas le lecteur dans le flou  non plus) et j'apprécie beaucoup. Surtout que pas besoin d'aller trop loin dans les détails pour que le lecteur comprenne ce qu'il se passe. Pour en revenir à l'intrigue, elle fonctionne parfaitement. Avec très peu de temps mort, le lecteur suit les aventures du baron et tremble avec lui. Ça n'arrête quasi pas, courses poursuites, explosions, fusillade. Rien ne nous est épargné. On pourrait se croire dans un très bon James Bond avec l'avantage d'avoir Dimitri à la place de James (quoiqu'il ressemblerait pas mal au James de Daniel Graig pour moi). On tourne les pages sans même s'en rendre compte, faisant défiler le décompte jusqu'à l'exécution d'Apocalypse. Le tout est amené par une écriture fluide et efficace particulièrement agréable à suivre. J'ai aussi grandement aimé les casse-têtes qui émaillent les diverses actions, amenant Dimitri et Roxane d'un coin à l'autre de Paris. Ils permettent de se poser un peu le temps de les résoudre mais aussi d'en découvrir un peu plus sur le passé de Dimitri et d'Alexei.

Parlons à présent des personnages. J'ai aimé quasiment tous les personnages du roman. Ils sont tous complexes et cachent pas mal de chose. On aurait pu avoir la jolie mannequin pas futée, la hackeuse ultra geek, le noble qui ne pense qu'à lui, le mafieux russe et j'en passe. Tous sont basés sur des archétypes du livre/film d'action-espionnage. Or, tous ne sont pas ce qu'ils semblent être. Et ça, j'apprécie beaucoup. J'ai aimé les répliques mordantes de Dimitri et découvrir petit à petit qu'il n'est pas juste un baron en mal de sensations fortes comme on peut le croire au départ. De même Roxane Harris n'est pas juste une pro de l'ordinateur, grande gueule et ne se laissant pas marcher sur les pieds (elle, j'attends vraiment de lire les prochains tomes pour mieux la connaitre). Les deux sont parfaits pour leur rôle. Et pour les secondaires, j'ai eu un faible pour Olga, la douce épouse d'Alexandrov (19 ans, mannequin, mariée à un mec qui doit en avoir une bonne cinquantaine mais qui est plein de fric, chose fragile et faible qui s'avère finalement bien plus maligne qu'elle ne donne à le penser) mais aussi pour Boris. Les deux prouvent que l'habit ne fait pas le moine.

Et puis derrière la partie divertissement du roman, il y a celle qui fait un peu plus réfléchir sur la manière dont tourne la société aujourd'hui. Ce n'est pas une critique acerbe de celle-ci, plutôt une vision, assez bonne, de comment ça fonctionne aujourd'hui. Le virus Apocalypse a pour but de détruire le réseau en infectant un grand nombre d'ordinateur et de serveur partout dans le monde. Maintenant, imaginez donc ce qu'il pourrait se passer dans ce cas. Oui, l'économie mondiale repose sur l'informatique, internet et autres. Un seul homme ou un groupe pourrait tout détruire et paralyser absolument tout. Terrifiant n'est-ce pas ? Ben dites vous que ce n'est pas totalement de la fiction. Et que ce qu'il se passe dans le code Minotaure pourrait très bien se passer IRL (bon, peut-être sans la partie espionnage/james bondienne et organisation secrète).

Je pense qu'il est temps de finir cet avis. Donc, oui, oui, je le redit, j'ai adoré ce premier épisode de la série Dimitri Hennessy (trois autres tomes sont sortis déjà). Je me suis plongée dedans et j'ai eu un mal fou à refermer le livre. C'est prenant, addictif, bien écrit et passionnant. Si vous aimez les thrillers nerveux, jetez-vous dessus.





mercredi 1 juillet 2020

Quand le soleil s'éteint, Rozenn Illiano

Durant le confinement, Rozenn Illiano a écrit une série se déroulant avant l'apocalypse de son grand projet. J'ai attendu que la période soit moins anxiogène pour moi pour le lire. Et j'ai clairement adoré.

Quand le soleil s'éteint, Rozenn Illiano

Editeur : Onyrographie
Collection /
Année de parution : 2020
Format : Wattpad

A lire si :
- Vous aimez les séries
- Vous aimez les road trips
- Vous connaissez une partie du Grand Projet de Rozenn 

A ne pas lire si :
- Vous n'avez jamais lu un livre du Grand Projet de Rozenn (d'après moi, il faudrait au moins avoir lu Oracle et le Phare au Corbeau pour comprendre une bonne partie des liens dans la série)

Présentation de l'éditeur : 

Mars 2015.
Le monde change peu à peu. Entre phénomènes inexpliqués et agressivité, apparitions fantomatiques et défiance, la société se replie sur elle-même, se méfie de son voisin, devient hostile. Les rumeurs courent ; les agressions se succèdent ; des attentats surviennent. Le soleil lui-même semble affecté : le voilà qui brille moins fort. Dans l'ombre, sorciers et clairvoyants s'activent afin de comprendre les raisons de ce changement, partis à la recherche de signes à venir et de légendes d'autrefois. Jusqu'à ce qu'une étrange maladie se déclare en France, une menace venue de nulle part qui ne laisse de chance à personne...
Au moment où le gouvernement décrète une quarantaine nationale, nombreux sont ceux qui parcourent les routes. Ils s'appellent Lyes, Samuel, Taly, Selim, Déborah, Kathia, ils cherchent à rentrer chez eux, ou à retrouver quelqu'un..

Mon avis

Comme je le disais en intro, j'ai attendu un petit moment avant de lire la série. La période de confinement a été anxiogène, trop pour me plonger dans la lecture d'un texte où l'on met en place une quarantaine. Mais je ne pouvais pas non plus résisté trop longtemps à un texte se déroulant dans le Grand Projet de l'autrice. Celui-ci prend place avant l'Apocalypse (mais après Oracle pour ceux qui lisent la série Town)(d'ailleurs, si le grand projet vous intéresse, je vous conseille cette page pour la chronologie). 

Dans cette série de neuf épisodes (je me suis d'ailleurs forcée à en lire un par jour et pas plus)(je ne recommencerai pas), nous voilà en mars 2015, le 30 plus précisément. Depuis quelques temps, un virus sévit en France, plongeant les malades dans un étrange sommeil dont ils ne se réveillent pas. Les autorités déclenchent alors une mise en quarantaine ainsi qu'un couvre-feu. Nous allons suivre plusieurs personnes durant cette étrange nuit du 30 mars. Le premier groupe est celui de Lyes, Kathia, Pierre et Julien. Les jeunes gens sont en pèlerinages suite au décès de leur meilleur ami. Alors qu'ils sont non loin de la dernière étape, celle qui permettra à Lyes de tenir une promesse, les voilà obligé de se re-router vers Rouen. Ensuite, on va suivre Selim, le frère de Lyes, resté à Paris. Avec la communauté de sorciers de la capitale, il tente tout pour enrailler la propagation du Somm. Enfin, on suivra aussi Déborah, bénévole dans un petit festival littéraire, ainsi que Samuel Hugo, l'auteur à succès de Midnight City. A part Lyes et ses potes, tous sont déjà apparu dans les textes de l'autrice au moins une fois (on retrouve la liste des textes en questions à la fin de la série pour ceux que ça intéresse). D'autres personnages font aussi leur apparition mais de manière moins importantes (on retrouve par exemple Fragmenta (qui n'est apparu pour le moment que dans un texte court), des mentions d'Elias, Alpha, Agathe et Is du Manoir aux Corbeau, Oxyde...). 

Je dois bien avouer que ce cross-over m'a beaucoup plu. Je ne connaissais pas tout le monde (je suis en retard dans mes lectures du Grand Projet et je ne me suis pas assez attardé sur les nouvelles) mais ça n'a pas été un problème majeur (par contre, il faut connaitre un peu le Grand Projet avant de se lancer je pense). J'ai aimé que les personnages principaux ne soient pas forcément les personnages emblématiques de l'autrice (à part Samuel, mais comme je n'ai pas encore lu Midnight City...). La galerie s’agrandit et devient de plus en plus passionnante. J'ai eu un petit faible pour Lyes, jeune totalement dépassé par ses sentiments et aussi par ses pouvoirs. J'ai très mais alors très envie de le revoir, lui. Il a ce petit truc qui m'a énormément touché, plus que les autres personnages dans la série. 

L'histoire aussi m'a touchée. Rozenn Illiano avait déjà eu envie d'écrire cette série. Le confinement l'a aidé, et pas seulement en lui donnant le temps de le faire. On sent bien toute l'angoisse qu'a pu généré l'annonce du COVID-19 et du confinement dans ce récit. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle j'ai lu le premier épisode une première fois durant le dit confinement avant de le relire et de continuer après celui-ci. La partie du road-trip avorté de Lyes, Kathia, Pierre et Julien est vraiment parfaite pour moi. C'est à ce moment que l'on ressent vraiment tout ce qu'implique le couvre-feu et la quarantaine dans la vie des concernés. Mais j'ai aussi beaucoup apprécié retrouver les sorciers parisiens, les voir se démené pour empêcher le Somm de gagner du terrain. Leur course contre la montre et la maladie rythme parfaitement toute la série, faisant monter petit à petit la pression. A l'inverse, la partie que j'ai le moins apprécié, celle de Déborah et Samuel (surement parce que je ne connais pas l'histoire de Samuel), permet de redescendre un peu, de calmer le jeu. Il faut dire que si Lyes est relié à Selim, le lien entre Samuel et les sorciers ou le jeune homme est bien plus tenu, du coup, lui et Déborah semblent un peu hors du temps, pas vraiment dans la même action que les autres. Mais une nouvelle fois, peut-être que cette impression vient du fait que je ne connaisse pas l'histoire de Midnight City.

Au final, j'ai vraiment beaucoup aimé. C'est bien écrit, agréable à lire (comme toujours avec l'autrice, hein) et comme souvent, ça résonne pas mal en moi par la suite. Par contre, il faut avoir une connaissance minime du Grand Projet pour le lire d'après moi. Une occassion de se lancer dans l'univers de Rozenn Illiano (faites le, vous verrez c'est bien)