mardi 25 octobre 2022

L'heure du loup, Robert McCammon

 J'ai ce roman dans ma pal numérique depuis un bon moment. A vrai dire, je ne me souvenais plus du tout de son résumé ni même du pourquoi je l'avais récupéré. Il était donc temps qu'il sorte.

L'heure du loup, Robert McCammon

Editeur : Milady
Collection : terreur
Année de parution : 2011
Titre en VO : Wolf's hour
Année de parution en VO : 1989
Format : AZW

 A lire si : 
- Vous aimez les romans d'espionnage type James Bond
- Vous aimez les loups-garous

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas la violence

Présentation de l'éditeur : 

Michael Gallatin est un as de l’espionnage, un séducteur, mais surtout un loup-garou. Capable de se transformer à la vitesse de l’éclair, de tuer silencieusement et avec une incroyable férocité, il a déjà donné un aperçu de ses talents en Afrique contre Rommel. Il doit maintenant s’acquitter de la plus dangereuse et de la plus délicate des missions : découvrir qui se cache derrière l’opération « Poing d’Acier », le mieux gardé des plans secrets nazis.

Mon avis

Après avoir relu la quatrième de couverture (il fallait bien) et m'être dit que "super, ça passe pour amasser un peu plus de point sur le challengeSFFF2022", je me suis lancée dans l'Heure du loup. On commence avec un premier chapitre qui nous met direct dans l'ambiance, en pleine campagne d'Afrique du nord, non loin du Caire. On découvre rapidement Michael Gallatin (sous forme lupine, ce que j'apprécie assez), son métier et sa manière de vivre. Il faut quelques pages à l'auteur pour poser son personnage et quelques autres pour me faire lever les yeux au ciel. Ce qu'il y a de bien, c'est que du coup, il ne m'a pas fallu beaucoup de temps pour savoir à quoi m'en tenir lorsque notre personnage se retrouve en présence de dame. Mais revenons à notre histoire.

Mickael Gallatin est un homme loup (le terme loup garou n'est pour ainsi dire jamais utilisé, ce qui n'est pas plus mal, je pense). Il travaille comme espion pour le Royaume-Uni et se voit confier une mission des plus importants : empêcher les allemands de saboter le débarquement, prévu pour début juin. D'abord, réticent, il finit par se faire parachuter en France. La mission l'amènera de Paris à Berlin, à la recherche de "Poing d'Acier" quoique cela puisse être. Les diverses parties sont entrecoupés par la jeune de Michael, lorsqu'il s'appelait encore Mikhaïl. Fils d'un ami du tsar, il est mordu par un loup alors qu'il tente d'échapper aux assassins de ses parents. Commence alors pour lui une nouvelle vie au sein de la meute, où il a tout à apprendre.

Je dois avouer que j'ai parfois du mal avec deux récits qui s'entremêlent, surtout quand ce sont des récits passé/présent. J'ai failli avoir le problème ici, ne comprenant pas tout à fait pourquoi l'auteur nous entrainé dans le passé de son héros. J'ai toujours la méchante impression que les auteurs en ajoutent juste pour ajouter des pages en plus à un récit qui manque parfois d'enjeux ou même d'action. Or, ici, ce n'est pas le cas. La partie "présent" se suffit à elle-même, largement. Elle est rythmée, pleine de rebondissements et d'actions. Et vous savez quoi ? la partie "passé" aurait pu elle-aussi se suffire à elle-même. Elle aurait fait une parfaite novella à mon gout. Or, si au départ je me demandais pourquoi avoir mêlé les deux, j'ai fini par le comprendre petit à petit. La partie "passé" apporte beaucoup pour comprendre Michael. Et clairement, je pense que ça valait le coup de couper les deux récits ainsi. 

Parce que Michael, à première vue et si on oublie sa lycanthropie, ressemble à James Bond. C'est le type a faire tomber toutes les femmes qu'ils croisent (et qui le fait d'ailleurs…), qui se sort de toutes les situations, même les pires (et il va en connaitre des bien gratinées, des situations) et qui réussit tout ce qu'il entreprend. A vrai dire, si ce genre de récit ne me déplait pas, ce n'est pas non plus ce que j'aime le plus. L'ajout de la lycanthropie est plutôt bien foutu, Michael ne se transformant pas pour un oui ou un non (c'est même d'ailleurs l'inverse) et les transformations sont toujours utiles et pas juste là pour faire jolie. Or, en découvrant comment il a été transformé mais surtout les années qu'il a passé avec la meute et surtout l'enseignement que lui a dispensé Wiktor, l'alpha. Toute la profondeur du personnage se trouve dans ces passages. C'est ce qui le fait bouger, l'incite à agir alors qu'il pourrait être bien tranquillement dans sa maison du pays de Galles. C'est aussi, finalement, ce qui fait le plus ressortir le thème principal du roman. 

Mais si j'ai fini par apprécier Michael, je dois dire que j'ai été un peu déçue par les personnages qui gravitent autours de lui, surtout dans la partie "présent". Les femmes, toutes résistantes, s'effacent trop souvent pour devenir love-interest. Heureusement, Chesna, l'espionne qu'il rencontre à Berlin est un peu plus que la belle blonde juste bonne à être à son cou (même si elle n'en reste pas moins une damzel in destress alors qu'elle aurait pu être bien plus que ça, vraiment). Les hommes sont des faire valoir et rien de plus. Quant aux ennemis, ils sont dépend comme de pur produit du nazisme, sans la moindre nuance. Oui, ils sont méchants mais ils sont surtout ultra archétypaux. Je trouve ça dommage quand même. Côté "passé", on est pas forcément mieux mais l'aspect meute étant pris en compte, ça efface un peu les défauts côté homme. Côté femme, on se retrouve avec des personnages qui sont vu comme des reproductrices et puis c'est un peu tout… Bref, c'est pas la panacée de ce côté, ce que, de toute façon, j'avais bien compris dès le départ. N'empêche que j'aimerai bien lire ce genre de roman avec des femmes ayant un autre rôle.

Au final, ce fut une lecture sympathique. Le roman a assez de rebondissement pour que les pages se tournent sans problème et, bon, faut avouer que parfois, un roman d'espionnage à la James Bond, c'est plutôt sympa (même si c'est pas ce que je préfère). Par contre, âme sensible s'abstenir, parfois l'auteur apprécie aller dans ce que l'homme a fait de pire, surtout vu la période de son histoire (et les descriptions sont peu ragoutante)

mardi 11 octobre 2022

Les Nocturnes, Tess Corsac

 J'aime bien prendre des livres durant les OP en numérique. Je tombe toujours sur des bouquins qui je n'aurais pas forcément vu et pris en d'autres temps. C'est le cas pour ces Nocturnes qui pour le coup me semblaient assez classique.

Les Nocturnes, Tess Corsac

Editeur : Leha
Collection : 
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les huis-clos en YA
- Vous voulez plein de rebondissement
- Les questions sur le déterminisme

A ne pas lire si :
- Vous voulez des personnages ultra développés

Présentation de l'éditeur : 

25 Rouges. 125 Verts. 250 amnésiques. Et combien de Nocturnes ?
Nous avons cherché par tous les moyens à découvrir pourquoi nous étions enfermés ici. Si seulement nous avions su... Aurions-nous quand même été jusqu'au bout ?
Un nom, un bloc, une couleur d'uniforme : Rouge ou Vert. Ce sont les seules informations dont disposent les deux-cent-cinquante pensionnaires de la Croix d'If, entrés dans l'institut sans le moindre souvenir et sans opportunité de sortir.
Natt Käfig est un Rouge du bloc 3A. Il est le dernier à avoir vu Laura, une Verte, avant sa mystérieuse disparition. Il se fait approcher par un groupe d'élèves... Qui sont ces " Nocturnes " qui ont besoin de son aide et qui pensent que Laura avait découvert les raisons de leur présence dans l'institut ? Rouges et Verts vont devoir collaborer pour percer le secret de la Croix d'If et échapper à l'administration. Y parviendront-ils en apprenant qu'ils sont prisonniers pour des motifs différents ?

Mon avis

Quand j'ai vu les Nocturnes lors d'une opé numérique, je me suis dit pourquoi pas. La couverture est sympa, la quatrième pas trop mal. Je me suis dit que ça serait sympa comme lecture dans les jours sans, vu qu'en plus c'est du Young-Adult (alors, attention quand je dis ça, c'est pas péjoratif pour deux sous hein, j'ai beaucoup de jours sans, où j'ai besoin de lecture qui ne m'en demande pas trop, style pas de la grosse fantasy avec un langage ultra travaillé par exemple)(et j'aime beaucoup le YA aussi). Il est resté un moment dans la PAL numérique avant que je ne le sorte et une fois que ça a été fait, il a été compliqué de le lâcher parce qu'il est pas mal addictif.

L'institut de la Croix d'If accueille 250 pensionnaires. Les jeunes gens sont tous amnésiques. Aucun ne se souvient de ce qui les a amené ici, ni même quand ils vont en partir. Coupés du monde par une administration qui ne leur dit rien mais semble tous les observer avec attention, ils vivent séparés en deux groupes, les verts et les rouges. Un matin, Natt sera le dernier à voir Laura. On annoncera plus tard aux pensionnaires son décès sans en dire plus. Cet évènement va tout changer pour Natt. Rapidement, comme il a été le dernier à voir Laura, il va être approcher par un groupe d'élèves qui se fait appeler les Nocturnes. Ils cherchent à comprendre pourquoi ils sont là et comment s'en sortir. Natt va entrer dans l'organisation. Ils vont mettre au point un plan pour récupérer les papiers qu'avait volé Laura. Mais ce simple geste va plonger toute la Croix d'If dans le chaos.

En commençant à lire les Nocturnes, je me suis demandée si je n'allais pas lire quelque chose ressemblant à la Maison des Morts de Sarah Pinborough. L'effet pensionnant et jeunes gens enfermés dedans en fait. A vrai dire, au départ, on est à pas si loin. Il faut attendre que Natt rejoigne les Nocturnes pour mieux comprendre ce qu'il se passe à la Croix d'If et pour voir l'histoire prendre toute son envergure. Jusqu'à la (environ le premier tiers du roman en fait), je n'étais pas tout à fait sûre de ce qui allait se passer. Mais dès qu'on apprend, tout comme les personnages, ce que contiennent les papiers et que les premiers secrets disparaissent, tout devient clair. Enfin, à peu prés. Parce que j'avoue que je me suis demandée jusqu'à environ la moitié du livre si tout ça n'allait pas partir en bataille royale. Pourquoi ? Parce que les deux groupes, les verts et les rouges, correspondent tout simplement à des jeunes ayant soit commis un crime, soit été victimes. Or, la révélation, sans savoir qui est qui va forcément tout chamboulé. Après tout, qui dit que les ex agresseurs ne vont le redevenir ? Ou que les victimes ne vont pas chercher à prendre l'ascendant ? Ou même que les uns et les autres ne vont pas chercher une forme de rédemption d'une manière ou d'une autre. J'ai beaucoup aimé suivre les raisonnement des uns et des autres à ces sujets. L'autrice s'autorise plusieurs pistes, même les pires.

Sur ce point, l'autrice s'en sort vraiment bien. Les réactions des personnages sont particulièrement bien faite, entre ceux qui ne savent plus trop quoi faire et penser, la paranoïa qui va monter petit à petit, alimenté par tout ce que la perte de mémoire engendre. Je trouve le suspens sur ces points vraiment très bien foutue. Mieux encore, ce sont vraiment les réactions aux diverses révélations que j'ai pas mal apprécié. Du moins, la plupart. Car, dans tout ça, je trouve que Natt, lui, est peut-être un peu fade. En réalité, malgré son statut de narrateur, il se laisse un peu porter par le courant. Ses camarades, et plus particulièrement La Chouette, sont finalement bien plus intéressant que lui. C'est là un défaut du roman, pour moi, Natt n'est peut-être pas le personnage le plus intéressant de la Croix d'If. Il manque de répondant. Heureusement, l'ambiance lourde et paranoïaque permet souvent d'oublier que Natt suit ce qu'on lui dit plus qu'il ne décide lui-même. 

Au final, j'ai vraiment apprécié ma lecture. Je suis ravie d'être tombée sur le roman. J'aime beaucoup la manière dont l'autrice s'est servie de cette histoire de perde de mémoire, des conséquences que cela peut avoir mais surtout de ce qu'il peut se passer si rien n'est réellement encadré et que l'homme joue avec le feu. D'ailleurs, je dois dire qu'elle gère parfaitement la fin de son roman, laissant planer un doute sur la meilleure solution. Bref, une très bonne lecture pour moi.
 

lundi 10 octobre 2022

Santa Mondega, Anonyme

 Vous voulez savoir comment mon intérêt pour une saga que j'adorais il y a encore quelques temps baisse ? Quand j'achète le GF à sa sortie et que je le lis quand le format poche arrive en librairie... Ce n'est jamais bon, ça et ça se confirme à la lecture.

Santa Mondega, Anonyme

Editeur : Sonatine
Collection : 
Année de parution : 2021
Titre en VO : Showdown With the Devil
Année de parution en VO : 2021
Nombre de pages : 496

A lire si : 
- Vous aimez la saga
- Vous aimez le pulp
- Vous aimez quand ça part dans tous les sens

A ne pas lire si 
- Vous avez vraiment du mal avec l'humour pipi caca
- Vous n'aimez pas la violence gratuite

Présentation de l'éditeur : 

" Je suis la Mort, personne ne peut me tuer. "
L'heure est grave à Santa Mondega. Après avoir réglé son compte à Dracula, le Bourbon Kid est de retour, plus en colère que jamais. Sanchez, le patron du Tapioca, vient d'être nommé maire de la ville. Et une tempête de neige à l'intensité biblique s'apprête à s'abattre dans les rues. Simple coïncidence, ou ruse du diable ? Justement, celui-ci a réuni les meilleurs tueurs à gages qui existent pour éliminer le Kid. Parmi eux, un homme à la hache complètement cinglé, une sorcière, une tribu de cannibales et une armée de squelettes. Et pour couronner le tout, il a convoqué la Grande Faucheuse en personne...
Pour le Bourbon Kid et les Dead Hunters, l'heure de la traque a sonné.

Mon avis

Bon, on ne va pas se mentir longtemps. J'ai un problème avec la série depuis le tome précédent, peut-être même un peu avant. J'aime beaucoup le Bourbon Kid. J'aime de moins en moins les Dead Hunters. Voilà, mon problème vient des personnages qui gravitent autour de lui. Et pourtant, si on relit mes avis sur les tomes précédents, on peut voir que j'aimais toute la bande (ou presque). Mais je ne sais pas, quelque chose s'est passé et voilà que lire certain point de vue m'ennuie. 

En réalité, le gros problème, celui qui déjà était présent sur les derniers tomes, c'est l'humour du texte. On est sur quelque chose de très "pipi-caca-cul" et personnellement, c'est très loin d'être ma came. Alors, ça fait longtemps que j'ai lu les quatre premiers livres de la série, mais il me semble qu'il n'y en avait pas autant. Là, c'est à toutes les pages et, franchement, je ne trouve plus ça amusant (je n'ai jamais trouvé ça amusant d'ailleurs). Or, pour moi, la série, c'était surtout quelque chose qui me faisait bien trippée. Oui, il y avait des blagues qui ne me faisaient pas rire mais derrière, entre les références, l'ambiance et le Kid, ben ça m'allait parfaitement. Or, je me rends compte que depuis l'arrivée de Jasmine dans le groupe, ça va moins bien de mon côté. 

Parce que Jasmine cristallise pour moi tout ce que je n'aime pas dans la série depuis un moment. Enfin, non pas juste elle mais disons qu'elle ne fait partie. Et c'est dommage parce que le personnage peut être intéressant. Or, l'auteur s'en sert pour en faire une potiche pas très intelligente mais trop serviable qui lui permet, bien plus que Flake ou Beth, de sortir des trucs bien débiles et/ou répétitifs (sans déconner, le coup du téléphone, ça fait je ne sais combien de tomes qu'on y a droit et ça ne fait pas rire). C'est con parce qu'en plus, cette fois, elle a un rôle qui aurait pu être pas mal sur la fin. Dans le même genre, Sanchez me sort par le nez. Mais vraiment. Il n'apporte plus rien. Pour moi, son seul intérêt, c'est d'avoir Flake pas lui. Ils sont pour moi les personnages problématiques et malheureusement, ce sont aussi ceux qui apparaissent peut-être le plus. L'autre problème donc, c'est que clairement, les persos que j'apprécient le plus sont trop souvent mis à l'arrière plan. Rex est KO durant une bonne partie du roman, Elvis a quelques chapitres vraiment sympa mais c'est tout. Quant au Kid, il n'apparait lui aussi que peu. Et pourtant, il a tant à faire. Déjà, j'ai apprécié qu'on continue dans son humanisation. Il est affecté par ce qu'il se passe (et c'est passé) et certaines discussions (entre autre avec Flake ou Jasmine (comme quoi, Jas peut être plus utile que ce que l'on pense)) étaient plutôt pas mal. Par contre, côté tuerie, je l'ai trouvé un peu effacé en fait. Comme pour Elvis ou Rex, en fin de compte. L'auteur met le paquet côté Jas, Flake et Sanchez (et heureusement qu'il y a Flake) et laisse les trois autres un peu sur le bas de la route. 

Malgré ça, il y a un peu de bon tout de même dans le bouquin (sinon, je l'aurais pas fini, vous vous doutez). Déjà, je voulais voir comment le Kid allait réagir à tout ce qui se passe (bon par contre, je suis déçue sur un point, à savoir ce qu'il est arrivé à Beth ne semble plus l'affecter ou du moins, il n'en parle pas). Une fois encore, l'auteur a prit le pari de l'humaniser encore un peu plus et j'apprécie (mais je l'ai déjà dit). Ensuite, malgré les blagues pas drôle et l'humour d'un gamin de cinq ans, il y a assez de rebondissement pour que je tourne les pages. Oui, j'ai levé les yeux au ciel mainte fois mais oui, j'ai continué parce que, oui, je voulais savoir comment le Kid allait s'en sortir, et ça même si au bout de tant de tome, je sais à peu prés comme ça va se passer. 

Pour finir cet avis, je n'ai pas pris mon pieds autant que d'habitude. Je trouve que la saga n'arrive pas à se renouveler (et je prie presque pour qu'Arizona disparaisse rapidement histoire de ne pas avoir une Jas bis) Et vous savez ce qui est le pire dans tout ça ? Je sais que l'auteur prépare un nouveau tome et je sais aussi que je finirais par le lire (et peut-être même, comme celui-ci, à l'acheter dès sa sortie). Parce que j'aime énormément le personnage du Kid depuis le début (il y a quelque chose d'assez fascinant a apprécier un personnage comme lui, je trouve). Et du coup, ça m'énerve de voir la série devenir ce qu'elle est en ce moment. Bref, je crois que je vais relire les quatre premiers tomes bientôt, ça me fera du bien, tiens.

jeudi 6 octobre 2022

Le livre jaune, Michael Roch

 De Michael Roch, je connais surtout les textes pulps qu'il a fourni à Walrus (la maison d'édition me manque d'ailleurs, j'aimais énormément ce qu'elle proposait)(et ça même si la plupart des auteurs et de leurs ouvrages ont retrouvé une maison). Il était temps que je m'attaque à ces autres textes et c'est donc chose faite avec ce Livre Jaune qui n'est pas du tout comme je le pensais.

Le livre jaune, Michael Roch

Editeur : Mü
Collection :  /
Année de parution : 2020
Nombre de pages : 142

A lire si : 
- Vous aimez l'univers Lovecraftien
- Vous aimez l'introspection 

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à de l'horrifique (à cause du Roi en jaune)

Présentation de l'éditeur : 

Un pirate s’échoue sur les rivages de Carcosa, la Cité d’Ailleurs. Persuadé d’être mort, il est amené au Roi en jaune, hanté par le souvenir de ses amours. Ce dernier lui propose de revenir à la vie s’il parvient à le débarrasser de sa malédiction.

Mon avis

Autant le dire de suite, je n'ai pas lu ce à quoi je m'attendais. Et c'est peut-être tant mieux. En fait, je ne sais pas trop quoi penser de ma lecture à cause de ça. Le problème vient de la quatrième de couverture qui met l'accent sur Carcosa et le Roi en Jaune. Les deux proviennent d'un recueil de nouvelles de fantastique et d'horreur de  Robert W. Chambers. Lovecraft y fait souvent allusion, et on retrouve dans ses textes Hastur, le roi en jaune ou le signe jaune. Il n'a pas été le seul d'ailleurs à y faire allusion, on retrouve certains point et personnages des nouvelles de Chambers chez d'autres. Souvent, c'est dans un registre plutôt horrifique d'ailleurs. Donc, pour moi, on allait avoir une novella allant dans le même sens. Ca me paraissait logique. Bon, il s'avère que la logique et moi, ça fait souvent deux et que Michael Roch a prit un tout autre parti, tout aussi intéressant.

Sauf que, le truc, c'est que je ne sais pas comment vous décrire tout ça. Déjà, je ne m'amuserais pas à en faire un résumé comme je le fais d'habitude parce que ça serait gaché votre lecture. Ensuite, j'ai comme l'impression que le texte ne sera pas tout à fait le même pour chaque lecteur. L'auteur nous entraine vers une certaine introspection avec son histoire. Ce n'est pas juste celle de ce pirate qui va tenter de revenir à la vie . Non, c'est une sorte de conte philosophique qui va entrainer le lecteur à se questionner sur plusieurs notions, l'amour, la vie, la mort mais aussi l'enferment, la solitude et j'en passe. Du coup, le récit se fait intime, aussi bien pour son personnage principal que pour le lecteur. Et j'avoue que parfois, j'ai eu un peu de mal à suivre les concepts que l'auteur met en avant. Par contre, comme souvent avec ce genre de texte, l'état d'esprit du lecteur entre en compte et je n'avais peut-être pas la concentration nécessaire. 

Mais si je n'ai parfois pas été d'accord avec ce que voulait dire l'auteur, je dois avouer que j'ai adoré sa plume. Clairement, pour moi, c'est un des gros points forts du roman. Le récit est poétique, enlevé, rythmé comme il faut. C'est super sympa à lire et je regrette presque de ne pas l'avoir fait à voix haute. Et je ne parle même pas de la richesse du langage. Franchement, ce sont quasiment 150 pages maitrisé de bout en bout qu'on lit là. Et vu le voyage que l'on va suivre, c'est des plus agréables. On entre dans l'onirisme sans toutefois se perdre dans le récit. Non, vraiment, la maitrise est là. Peut-être parfois un peu trop, rendant parfois le récit trop linéaire pour moi surtout dans les parties purement onirique. Mais ce n'est qu'un détail, vraiment.

Et puis, il y a l'univers de la novella et les références qui s'y trouvent. Bien entendu, il y a Chambers, avec le Roi en jaune, Carcosa ou encore le signe jaune (qui sépare les diverses parties du texte)(d'ailleurs, il n'y a pas de partie un à ce texte, chose que je trouve plutôt amusante en fait)(pour moi, c'est parce que la partie un, c'est la mort du capitaine). Mais il n'y a pas que ça et je suis sûre que j'en ai raté un paquet mais forcément, on retrouve Lovecraft, Dante aussi. Et puis il y l'identité de notre pirate qui m'a forcément bien fait plaisir (je n'en dirais pas plus mais ceux qui me connaissent doivent savoir pourquoi) et qui font apparaitre sa figure sous une autre lumière plutôt appréciable, je dois dire.

Au final, ce fut une découverte intéressante. Je pense que je le relirais dans quelques temps, pour mieux le comprendre. Je pense d'ailleurs qu'il fait parti de ces textes qui ont besoin d'être relu pour mieux les appréhender.

mardi 4 octobre 2022

Meute, Karine Rennberg

Je ne vais pas faire durer le plaisir, et je suis sûre que vous vous en doutez. Un bouquin qui parle de loups, ça fait toujours mouche chez moi. Et ici, c'est un immense coup de cœur. Surement celui de l'année en fait.

Meute, Karine Rennberg

Editeur : ActuSF
Collection : Bad Wolf 
Année de parution : 2022
Format : AZW

A lire si : 
- Vous aimez les histoires de loups
- Vous voulez un récit sombre
- Vous voulez être bousculé dans vos habitudes

A ne pas lire si :
- Vous ne voulez rien de violent.

Présentation de l'éditeur : 

Roman atypique lycantrope, Meute suit Nathanaël, Val et Calame. Si le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude, le second est un humain à qui l'on a volé la voix alors que le troisième est un loupiot traumatisé, incapable d'accéder à la moindre autonomie. Ce récit fantastique est avant tout celui d'une tranche de vie, de ce moment où tout bascule entre le noir et la lumière. 

Mon avis : 

C'est marrant, mais j'ai tellement vu le roman à sa sortie que j'ai hésité à le lire. Je dis que c'est marrant parce que premièrement, il y a un loup sur la couverture, deuxièmement, ça parle de loups. Vous me connaissez pour savoir que rien que ça suffit à me faire prendre un bouquin. Mais j'ai hésité et je ne sais toujours pas pourquoi. Mais j'ai fini par le prendre, en numérique (et il y a donc de forte chance pour qu'il vienne rejoindre plus tard ma bibliothèque physique) et même là, je ne l'ai pas lu de suite. Mais c'est enfin chose faite et je regrette presque de ne pas l'avoir lu plus tôt. Parce qu'il n'a fallu que deux chapitres, même pas, pour que je sois happée dans le roman.

Il faut dire que l'autrice a trouvé le moyen de nous faire entrer dedans, brillant et à la fois très casse gueule si c'est mal fait : la narration à la seconde personne du singulier. Pour moi, à la base, cette narration, c'est celle des livres dont vous êtes le héros, que j'ai pratiqué étant jeune. Autant dire que je pars de loin et que ça faisait longtemps que j'étais pas tombée dessus. Parce qu'ils sont rares les auteurs qui osent faire ça. Mais imaginez donc le faire avec trois personnages et toujours ce "tu" pour chacun d'eux. Eh ben ça fonctionne à mort ici. Outre le fait que je me suis sentie de suite investi dans l'histoire, je n'ai ressenti aucun mal à savoir avec qui "j'étais" au moment de ma lecture entre Val, Nath ou Calame. C'est vraiment là que Karine Rennberg a été brillante : on reconnait les personnages sans le moindre problème. Ils sont tous les trois assez différents les uns des autres (bon pour Calame, c'était pas non plus compliqué) pour qu'on les différencie mais surtout pour qu'on arrive à s'attacher aux trois sans le moindre problème (du moins pour moi). 

D'ailleurs on en parle des personnages ? Comme je le disais donc, je me suis attachée aux trois, et pas forcément pour les mêmes raisons, ou alors peut-être bien que si. L'autrice a décidé de nous montrer des personnages complets, dans toutes leurs forces mais surtout leurs faiblesses. Nath et Val sont deux mercenaires. Le premier est un loup-garou, rattaché à peu prés à une meute au début du roman. Il finira par la quitter et va se retrouver bien malgré lui alpha pour le jeune Calame, un loupiot complètement traumatisé. Le second est un "simple" être humain, muet suite à une grave blessure. Il est le coéquipier de Nath depuis leur enfance et va tout faire pour le soutenir dans sa nouvelle vie. Les deux ont une relation basé sur la confiance et j'ai adoré les voir interagir ensemble. Le troisième, c'est donc Calame, gamin totalement traumatisé par Ceux en blanc (on finira par découvrir qui ils sont par la suite). Il ne supporte aucun contact, aucune nourriture salée non plus et semble ne réussir à s'épanouir qu'en peignant. C'est sa rencontre avec Nath, puis avec Val qui va l'aider, très lentement, à sortir de son trauma.

Et alors que l'autrice aurait pu nous dépeindre le monde violent dans lequel ils vivent tous les trois, les traques, les batailles, le sang et tout ce qui va avec, elle va surtout s'attacher à nous montrer la vie dans la maison blanche, tous les petits moments normaux, où les trois vont cohabiter, apprendre à mieux se connaitre (surtout pour Calame) et finalement, juste vivre. Et franchement, c'est juste génial. Parce que même si on a des passages ultra dur niveau violence (les combats d'arène, quelques raids, etc...) ce n'est pas l'important. Du tout. Non, l'important, c'est la formation de l'étrange meute qu'ils vont créer, tous les trois. Parce que la véritable histoire de Meute, elle est là, dans les relations qui vont se nouer entre les personnages. C'est ça qui m'a emporté, clairement. Les voir vivre, s'adapter, essayer, parfois échouer mais toujours le faire avec une certaine bienveillance qui tranche tellement avec le monde dans lequel ils évoluent. Il y a énormément de douceur dans ce roman, bien plus que ne le laisse penser son environnement en fait.

Voilà, pour toutes ses raisons, et d'autres encore (les personnages secondaires, les émotions partagées…) j'ai aimé ce roman. J'espère vraiment que vous l'apprécierez autant que moi. 

lundi 3 octobre 2022

La Fileuse d'Argent, Naomi Novik

 La dernière fois que j'ai lu une réécriture de conte par l'autrice, je n'ai pas totalement su si j'avais aimé ou pas. A vrai dire, je ne le sais toujours pas, je devrais le relire pour ça. Mais ça ne m'a pas échaudé et je me suis lancée dans la Fileuse d'argent sans le moindre a priori.

La Fileuse d'Argent, Naomi Novik

Editeur : Pygmalion
Collection : Fantasy
Année de parution : 2020
Titre en VO : Spinning Silver
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 495

A lire si : 
- Vous aimez les réécritures de contes
- Vous aimez l'hiver

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas quand ça prend trop son temps

Présentation de l'éditeur :

Petite-fille et fille de prêteur, Miryem ne peut que constater l'échec de son père. Généreux avec ses clients mais réticent à leur réclamer son dû, il a dilapidé la dot de sa femme et mis la famille au bord de la faillite… jusqu'à ce que Miryem reprenne les choses en main. Endurcissant son coeur, elle parvient à récupérer leur capital et acquiert rapidement la réputation de pouvoir transformer l'argent en or. Mais, lorsque son talent attire l'attention du roi des Staryk - un peuple redoutable voisin de leur village -, le destin de la jeune femme bascule. Obligée de relever les défis du roi, elle découvre bientôt un secret qui pourrait tous les mettre en péril…

Mon avis

Quand j'ai commencé la Fileuse d'argent, je ne savais pas tout à fait à quel conte j'allais avoir droit. Non parce que bon, la lecture de conte, ça remonte maintenant et je n'ai pas forcément tout lu. De plus, ici, il faut un petit moment pour être sûr. D'ailleurs, j'ai hésité avec la reine des neiges pour le côté hivernal et cruel. Mais je savais que ça ne collait pas avec le titre. Parce que c'est bien lui, avant tout, qui donne le ton (alors que pour Déracinée, ça avait été un peu plus compliqué en fait, vu qu'il y avait plusieurs influences). La fileuse d'argent est donc une réécriture de Rumplestiltskin (le Nain Tracassin en français). Mais ce n'est pas juste ça.

Dans la Fileuse d'argent, nous suivons trois femmes. La première, Miryem, est juive (et c'est important), fille d'un prêteur, elle va le devenir elle aussi pour sauver sa famille. Elle s'y emploie si bien qu'elle se vante de pouvoir transformer l'argent en or (ce qu'elle réussit d'ailleurs à faire à force de travail et de bons investissements). Assez pour qu'un Staryk (un peuple redoutable maitre de l'hiver) ne la remarque, l'enlève et l'épouse. La seconde, Wanda, est une paysanne dont la mère est morte voilà quelques années. Son père, ivrogne invétéré, doit de l'argent à Miryem. Pour payer sa dette, Wanda ira donc travailler pour elle. Mais si tout se passe bien dans la main de Miryem, ce n'est pas le cas chez elle. Ses frères et elle sont battus par leur père jusqu'au jour où ils vont arrêter de se laisser faire. Enfin, la troisième, Irian, est la fille d'un duc. Dans ses veines coulent du sang Staryk, même si dilué. Or, ce sang va lui venir en aide, lorsque son père la mariera au tsar qui porte en son sein un terrible démon. Car Irina est capable de passer d'un monde à l'autre à l'aide de deux artefacts fait avec de l'argent Staryk et une surface réfléchissante…

Bien entendu, les histoires de ses trois femmes sont reliées entre elles pour donner plus de profondeur à l'histoire de Naomi Novik. Toutes les trois cherchent à s'émanciper d'une façon ou d'une autre et y parviennent tant bien que mal. Elles sont intelligentes, savent se servir du peu qu'elles ont, et même si parfois, elles doivent se laisser porter par le courant, elles réussissent à retomber sur leurs pieds d'une manière ou d'une autre et parfois dans la douleur. J'ai beaucoup aimé les trois. Elles sont très différentes les unes des autres, n'ont pas toujours le même objectif mais elles arrivent à se serrer les coudes. Surtout, leurs personnalités différent assez pour les apprécier. Wanda est foncièrement gentille, Miryem a du se forger une carapace pour en arriver où elle est, Irina aussi, mais pas tout à fait de la même manière. D'ailleurs, cela se ressent beaucoup dans la seconde partie du roman, où elles finissent par se rencontrer et malgré un objectif quasi commun, les deux finissent par choisir deux façons bien différentes d'aller de l'avant (j'en ai beaucoup voulu à Irina d'ailleurs durant un moment).

Mais surtout, j'ai aimé, comme pour Déracinée d'ailleurs, l'univers dans lequel nous plonge l'autrice. Nous sommes dans un monde avec de fortes inspirations slaves (d'ailleurs, l'autrice est d'origine lituanienne par son père et polonaise par sa mère). Vous savez que j'aime beaucoup ces ambiances là et je ne suis pas du tout déçue ici. Le roman est froid, hivernal. On y croise des forêts, de petites cabanes mais aussi une montagne de verre et de neige magique. Et puis, à coté de ça, il y a les villes et villages, leurs marchés, et le quartier ou les maisons juives, un peu à l'écart. Un monde un peu à part, craint par beaucoup et pourtant si utiles. Si on ne voit jamais d'actes antisémites dans le roman, on sait que le peuple juif n'est pas forcément bien vu (le roman commence par une fable avec comme victime un prêteur, forcément juif, on parle de pogrom), tout comme ce fut le cas à partir du 17ième siècle. L'autrice passe au dessus de tout cela sans toutefois le rendre transparent et prouve qu'il n'y a pas besoin de faire subir l'antisémitisme pour en faire une héroïne juive (elle a déjà bien assez à faire par ailleurs)(je sens que je m'exprime mal, mais j'avoue commencer à en avoir un peu marre des auteurices qui mettent des personnes de tels ou tels origines/genre/orientation juste pour pouvoir y coller systématiquement racisme, phobie et autres, et que ça, c'était surtout ça en fait).

Au final, donc, j'ai beaucoup aimé ma lecture. Enfin, une fois bien lancée dedans. Parce que le roman a un petit défaut pour moi (qui n'est pas le nombre de point de vue à partir de la seconde partie pas toujours évident pour savoir qui parle) : quelques lenteurs. Elles sont là surtout pour permettre aux lecteurs d'appréhender l'univers et le folklore allant avec mais elles sont bien là. Le début en devient parfois un peu laborieux. Mais une fois passée les présentations des trois personnages principaux, j'ai été complétement happé par ce qu'il se passe. Et j'avoue que j'espère que Novik réécrira d'autres contes parce que j'apprécie beaucoup la manière dont elle le fait.