vendredi 30 mars 2018

Mycroft Holmes, Kareem Abdul-Jabbar et Anna Waterhouse

Je dois bien avouer que n'étant pas une spécialiste (mais alors pas du tout) de l'univers de Sir Conan Doyle, j'ai pris ce roman pour la seule et bonne raison qu'il fait partie de la collection du mois du Cuivre de Bragelonne. Oui, pour moi, c'est suffisant. Mais que peut donc donner le grand frère de Sherlock dans une aventure rien qu'à lui ?

Mycroft Holmes, Kareem Abdul-Jabbar et Anna Waterhouse

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2016
Titre en VO : Mycroft Holmes
Année de parution en VO : 2015
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez une lecture facile
- Vous appréciez l'univers Holmesien

A ne pas lire si : 
- Vous n'aimez pas les raccourcis

Présentation de l'éditeur : 

Tout juste sorti de Cambridge, Mycroft Holmes commence déjà à se faire un nom au sein du gouvernement. Ce diplomate des plus britanniques entretient des liens forts avec la lointaine île de Trinité, où est né son meilleur ami Cyrus Douglas et a grandi Georgiana Sutton, sa fiancée. Lorsque des rumeurs courent autour de mystérieuses disparitions à Trinité, d’étranges empreintes dans le sable et d’esprits attirant à la mort des enfants retrouvés vidés de leur sang, le trio se retrouve pris dans un tissu de sombres secrets qui se révèlent de plus en plus dangereux..

Mon avis

Comme je le disais, je connais fort peu l'univers de Sherlock Holmes. J'ai lu quelques nouvelles dont je ne me souviens pas vraiment été plus jeune, j'ai regardé la série animé de Myazaki, quelques adaptions ciné et pis c'est tout. Donc, pour moi, ce Mycroft Holmes était l'occasion de rentrer dans cet univers-là sans passer par son personnage principal. Un Sherlock qui pourtant reste toujours très présent dans mon esprit. Mais parlons un peu du livre.

Nous voici à suivre Mycroft Holmes, alors âgé de vingt trois ans. Le jeune homme commence à se faire un nom au sein du gouvernement britannique, est fiancé à Georgianna Sutton et a pour ami Cyrus Douglas, originaire de Trinidad. Sa vie semble aller pour le mieux si ce n'était le départ de sa fiancée pour Trinidad suite à d'étranges rumeurs corroborées par Douglas. Ni une, ni deux, Holmes décide de s'y rendre. Mais, on s'en doute, tout cela ne va pas être de tout repos pour lui et son ami Douglas. Ils vont mettre à jour une affaire qui les dépasse...

Ce roman se veut initiatique. Il nous fait passer du jeune Mycroft a qui tout souri et ce qu'il devient dans les aventures de son frère cadet. Si les aventures iniatiques ont tendance ces derniers temps à me saouler un peu (c'est quasi toujours la même chose, surtout en fantasy), j'avoue que celle-ci me change tout de même un peu. Pourquoi ? Parce que le personnage est connu et qu'il est agréable de voir comment il peut être imaginer plus jeune par quelqu'un d'autre que son auteur de base. J'aime beaucoup voir comment un auteur (bon deux ici en l’occurrence) arrive à s'approprier un personnage. Malheureusement, pour moi, c'est aussi sur ce point que le bât blesse.

Le jeune Mycroft m'a beaucoup, trop surement même, fait penser à son frère, Sherlock. Il semble que se soit logique, même dans l'univers de Doyle. Mais le côté jeune chien fou à l'intelligence hors du commun et qui fait que tout le monde ou presque se sent ridicule à côté de lui colle trop pour moi à l'image que je me fais de Sherlock la plupart du temps. Et je dois dire que chez Mycroft, cela me gêne un peu. Peut-être parce que je trouve que les auteur-rice-s en font trop par rapport à ses aptitudes. C'est à dire que plus on avance dans la lecture, plus on se doute qu'il va réussir parce qu'il est trop fort. Mycroft ne semble quasiment pas avoir de défauts, si ce n'est ses qualités (coucou la phrase qui semble ne rien vouloir dire). 

Malheureusement, ce n'est pas le seul point qui me turlupine dans ce roman. J'avoue l'avoir trouvé trop rapide. Beaucoup de raccourcis me semblent être pris. Et cela vient aussi du fait que Mycroft est trop intelligent (heu, franchement, le coup de "mais c'est tellement simple que je vais pas m'expliquer", ça va une fois, plus, ça devient saoulant). Et en même temps, alors que l'on passe trop rapidement sur des événements qui me semblent important à la compréhension de tout ce que soulève Holmes et Douglas, on perd un temps fou sur des trucs qui ont une moindre importance. Comme si les auteur-rice-s ne savaient pas trop quoi faire de leur histoire à cause du caractère de leur héros.

Mais ne vous inquiétez pas, il n'y a pas que du négatif dans le roman. J'ai apprécié Mycroft malgré ses gros défauts de fabrication. Du moins, je n'ai pas toujours eu envie de lui mettre des baffes pour qu'il se réveille un peu et devienne plus humain. Son comparse, Douglas, est bien foutu. Mais le plus intéressant, c'est leur amitié. Douglas est un homme noir. A l'époque (durant le règne de Victoria), si l'esclavage n'existe plus, les noirs ne sont toujours pas considérés comme des hommes à part entière par une grande partie de la population. Or, Holmes se fichent totalement de la couleur de Douglas. Ils sont amis parce qu'ils ont les mêmes valeurs, le même esprit. D'ailleurs, Holmes fait rarement cas de la couleur de peau ou des origines de ce qu'il croise. C'est appréciable, surtout comparé au racisme que peuvent montrer les adversaires des deux personnages ou même juste leurs contemporains. 

Ensuite, il y a tout l'ambiance du roman. Bien que je ne sois pas fan de base de colonialisme, j'avoue que ce qu'il se passe à Trinidad à l'époque du roman est intéressant à voir. Surement aussi parce que l'île est une sorte de melting pot de plusieurs nationalité et de croyance. Sans être dans le Steampunk pur et dur (puisqu'il fait parti de la collection du mois du Cuivre, il faut bien en parler), il en garde aussi une certaine ambiance bien que ce ne soit pas celle que je préfère personnellement (ça manque de brouillard et de mystère à mon gout).

Au final, Mycroft Holmes, le roman, et à l'image de son personnage, un peu trop jeune, un peu trop foufou et pas assez développé. Il se laisse lire mais laisse aussi le lecteur avec trop de question sur certaines choses, préférant croire que celui-ci est aussi doué que son héros (pour info, c'est pas le cas, nous n'avons pas toutes les billes en main pour l'être). Finalement, je pense qu'il ne convaincra pas toujours les pros de l'univers Holmesien mais que pour les gens comme moi, il reste une lecture agréable mais pas inoubliable. 

mardi 20 mars 2018

L'Ame du mal, la Trilogie du Mal, tome 1, Maxime Chattam

Parce que ma mère avait oublié son livre à la maison et que je lui ai fait prendre un Chattam, je me suis dit qu'il était temps de lire ceux qui traînent dans ma liseuse. Et pourquoi ne pas commencer avec la Trilogie du Mal dont j'ai toujours entendu du bien.

L'Ame du mal, la Trilogie du Mal, tome 1, Maxime Chattam

Editeur : Pocket
Collection : Thriller
Année de parution : 2003
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les thrillers à l'américaine
- Vous appréciez les séries comme les experts ou Esprits Criminels

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand ça parait trop réaliste.

Présentation de l'éditeur : 

Pas plus que sa jeune acolyte, le profileur Brolin ne pense que les serial killers reviennent d'outre-tombe. Fût-il le bourreau de Portland qui étouffait et vitriolait ses victimes avant de les découper. Mais le bourreau est mort et le carnage se poursuit. Le nouveau tueur agit-il seul ou fait-il partie d'une secte? Pure sauvagerie ou magie noire?
Brolin a peur. Cette affaire dépasse tout ce qu'on lui a enseigné. S'immerger complètement dans la psychologie d'un monstre, le comprendre afin de prévoir ses crimes, devenir son double, tels sont les moindres risques de son métier. Peut-on impunément prêter son âme au mal?

Mon avis

J'apprécie toujours les thrillers mais je n'en lis pas beaucoup (j'ai du en chroniquer ici une dizaine en 6 ans de blog)(putain, j'ai oublié l'anniversaire du blog le 28 février :( ). Mon plus gros problème, c'est que je vois un peu trop rapidement ce qu'il va se passer. Et ça me bloque un peu. Mais je sais que souvent, avec mes compatriotes, je peux être surprise. Et pour cette Ame du mal, si je n'ai pas été surprise par le dénouement, je l'ai été par la violence de l'histoire en elle-même.

Dans les trois premiers chapitres, nous découvrons le Bourreau de Portland, un serial killer qui prélèvent les avant-bras de ses victimes et leur brûle le front à l'acide. Alors qu'il va faire une nouvelle victime, Juliette Lafayette, il est abattu par l'inspecteur Joshua Brolin. Tout finit bien donc pour Juliette, sauvée in-extremis des griffes du mal. Mais voilà qu'un an après, une nouvelle femme est assassinée. Le nouveau meurtre porte la signature du Bourreau, même la brûlure à l'acide du front qui  n'a jamais été divulguée par la police. Qui peut bien être le copycat ? Joshua Brolin va se retrouver sur l'enquête, aidé par Juliette. 

Comme je le disais, je n'ai pas vraiment été surprise par le dénouement. Cela à cause de ce que je nomme la "Règle Agatha Christie", à savoir que le coupable doit apparaître dès le début et ne pas sortir du chapeau de l'auteur à trois chapitres de la fin (en réalité, c'est Jorge Luis Borges qui "édita" les règles, mais pour moi, je ne sais plus trop pourquoi, ça a pris le nom de Christie)(surement parce qu'elle, je l'ai lu et pas lui)(enfin bref, là n'est pas la question) mais aussi à cause des séries policières que j'ai pu dévoré depuis mon adolescence. Du coup, effectivement, j'avais vite compris et le dernier maillon m'est apparu tout aussi rapidement. Il n'empêche que si je râlais parfois de la "lenteur" de Brolin à découvrir tous les maillons le menant au coupable, je ne me suis pas ennuyée une seule seconde en lisant le roman, qui est d'ailleurs un très bon page-turner.

Si le déroulement de l'enquête est passionnant, c'est grâce à deux choses. La première, les personnages. Qu'ils soient principaux (Brolin, Juliette) ou secondaires (Larry, les autres policiers, Camelia), ils sont bien définis et tous plutôt sympathiques. Alors, je n'ai pas apprécié tout le monde, Juliette par exemple m'a un peu énervé par moment, mais c'est aussi ça que j'apprécie dans les romans, avoir mes petits chouchous et ceux à qui je filerais bien des baffes (comme dans la vraie vie quoi). La seconde, c'est le fait que Maxime Chattam sait de quoi il parle lorsqu'il décrit les procédures policières (il a suivi une formation d'un an en criminologie, je rappelle). Ça rend de suite le roman plus "vivant". Lorsqu'il parle des indices, de leur viabilité, des procédures, ça sonne vrai. Et qu'est-ce que c'est agréable (même si parfois, j'y comprends pas grand chose). 

Puis, une chose que j'ai bien aimé aussi, ce sont toutes les petites références que l'auteur glisse dans son roman. Son tueur en série apprécie la littérature, il se sert de la Divine Comédie et a un joli Necronomicon chez lui. D'ailleurs, il y est fait référence au moins deux fois à ce petit grimoire fort sympathique en peau humaine (ça me fait penser qu'il faudrait que je finisse de le lire moi, le Necronomicon). Bon il n'y a pas que ça, mais comme je suis dans la lecture du Necro, ça m'a bien fait rire sur le coup.

Au final, j'ai adoré ma lecture, bien qu'un peu trop rapide peut-être (en même temps, quand tu es en vacances, que tu n'es pas obligée de te coucher tôt ni de te lever tôt, tu m'étonnes que je le finisse en un jour et demi). J'ai apprécié pouvoir me plonger dans l'enquête, surtout que Brolin est un personnage fort sympathique et attachant. Une enquête somme toute assez violente et qui n'épargne pas grand chose à ses personnages ni à ses lecteurs. Bref, c'était bien sympa à lire, et il me tarde de continuer la trilogie.

L'Oeil Brisé, le Porteur de Lumière, tome 3, Brent Weeks

Continuons les livres lus la semaine dernière durant mes congés avec ce troisième tome de la série le Porteur de Lumière. J'espèrai beaucoup qu'il rattrape le niveau après un second tome en demi-teinte. Est-ce le cas ? Nous allons voir ça.

L'Oeil Brisé, le Porteur de Lumière, tome 3, Brent Weeks

Editeur : Milady
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : Lightbringer, book 3: The Broken Eye
Année de parution en VO : 2014
format : AZW

A lire si :
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur :

Alors que les dieux s'éveillent, la Chromerie s'efforce de retrouver son Prisme, le seul homme capable d'enrayer le chaos. Mais Gavin Guile a été capturé par des pirates. Pire encore, il a perdu le pouvoir qui le définissait : celui de créer. Privé de la protection de son père, Kip Guile va devoir faire montre de toute son ingéniosité pour survivre à une guerre secrète entre les nobles, les factions religieuses, les rebelles...
et un ordre de mystérieux assassins de plus en plus puissant, l'OEil brisé. Chaque lumière crée une ombre. Chaque ombre dissimule un secret. Chaque secret détient une vérité.

Mon avis

L'Oeil Brisé aurait du être le tome qui me réconcilie avec la série. Je l'espérai vraiment. Je sais de quoi est capable Brent Weeks lorsqu'il est au meilleur de son écriture. Je ne sais pas s'il a vu trop ambitieux ou je ne sais trop quoi, mais le Porteur de Lumière se perdait pas mal dans le tome 2. Entre la sortie du 2 et du 3 en france, il annonçait ne pas faire de trilogie comme initialement prévu mais au moins une série sur cinq tomes. Et je crois que c'est là qu'il a finit par se perdre lui-même dans son écriture.

Je ne dirais pas que l'Oeil Brisé est mauvais. Ce n'est pas le cas. On reprend là où l'on avait laissé les divers personnages, c'est à dire dans la merde pour beaucoup d'entre eux. Mais rapidement, le schéma classique revient. Kip retourne à la Chromerie quasi comme si de rien n'était et se remet à jouer contre son grand-père. Gavin est un peu plus maltraité puisqu'à présent sans pouvoir, il est esclave sur une galère. Je ne parlerais pas de Liv qui apparaît dans trois chapitres à peine (pire que dans le tome deux donc). Karris, elle, se voit entraîner dans les complots du Blanc sans se rendre compte de grand chose. Bref, on prend les mêmes et on recommence. Et c'est là que ça pèche un peu pour moi.

Je me suis ennuyée sur pas mal de pages. Le problème étant qu'il y a trop de chose en jeux et que Weeks n'avance que peu. La version papier fait presque 900 pages et j'ai eu l'impression de faire du sur place la plupart du temps. Pourtant, on a plein de complot, quelques scènes de baston, des moments plus calmes, tout pour enchaîner la lecture sans problème. Mais ça ne passe pas. Je me doute que chaque élément a son importance, que même le plus petit détail dans une phrase peut mener à la solution des problèmes, mais non. Soit je fais un blocage sur les personnages (Kip me semble de plus en plus pleurnichard alors que lui se sent plus fort, Teia me fait l'impression de la parfaite Mary-sue...), soit je n'y arrive vraiment pas.

Je pense réellement que le problème pour moi ne vient pas tant des personnages que de l'auteur lui-même. Il me semble qu'il a du mal à tenir le rythme et surtout à créer des intrigues politiques multiples. Il en fait du coup un peu trop. Ainsi personne à la chromerie, si ce n'est Kip, ne semble surpris de tout ce qu'il s'y passe grâce aux supers espions qui découvrent tout. Andross Guile, le Blanc, tous ceux qui complotent ont toujours un coup d'avance. C'est sympa un moment, mais à chaque fois, ça devient lassant. Aucun des personnages tirant les ficelles n'a de réelles surprises. Le lecteur non plus. Reste Kip, Teia et Karris qui tombent à chaque fois comme des rond de flans là où même le lecteur sait ce qu'il se passe. De plus, certains personnages (Gavin par exemple) prennent trop d'importance alors qu'il ne se passe rien de leur côté, tandis que d'autres (Liv) n'apparaissent presque pas à tel point qu'on se demande ce qu'ils foutent là réellement. Et du coup, on tourne en rond avec certains, on attend une évolution qui ne vient pas (ou pas dans le sens qu'on le voudrait), ou alors on ne comprend pas tout (le prince des couleurs, perso central du tome 2 n’apparaît pas du tout alors que quand même c'est lui qui est à la tête de l'autre armée).

On en vient du coup à oublier beaucoup de chose. La guerre ? Elle est là en fond et c'est tout. Elle ne sert à rien si ce n'est à placer ses pions sur l’échiquier. Je trouve ça bien dommage vu qu'elle a été le décors des deux premiers tomes. Le prince des couleurs ? Plus là du tout. L'utilité de Gavin ? On se pose la question. Celle de Liv ? tout pareil. L'avancement de l'intrigue ? Elle a avancé ?  Ne reste que les complots entre Andross et le Blanc. C'est tout ce qu'on retiendra du livre. Et vu la grosseur du bouquin, c'est petit quoi. D'ailleurs, pour moi, une bonne moitié du livre n'aurait pas forcément dut y être. 

Mais je vous parler des points négatifs en oubliant tout de même les quelques points positifs. Non parce que cela ne se dirait pas comme ça à me lire, mais il y en a. Déjà, il y a Brent Weeks et son style, toujours percutant, toujours aussi vivant. Il a beau se perdre dans ses intrigues, il n'en reste pas moins un auteur fantasy efficace. Même si je déplore une évolution des personnages ultra lente voire inexistante, certain d'entre eux relève le niveau. Et malgré ce que j'ai pu dire jusque là de Gavin, la fin de ce tome se relève intéressante pour lui, de même pour Karris (pour les autres, ils restent les mêmes, sans la moindre évolution, ce qui est gênant).

Au final, vous l'aurez compris, je sors une nouvelle fois déçue par cette série. J'en veux un peu à Weeks d'être trop ambitieux, de vouloir augmenter le nombre de livres de la série et du coup de se perdre pas mal dans ce qu'il écrit. Cette sensation n'avait pas du tout été là sur L'Ange de la Nuit, sa première trilogie. Je ne sais pas du tout si je continuerais. J'ai  bien peur de continuer à m'ennuyer et à tourner en rond. Du coup, pour le moment, je la laisse en suspens. Dommage mais je ne vais pas me forcer à lire la fin de la série vu que j'ai eu du mal avec deux tomes sur trois pour l'instant.

lundi 19 mars 2018

Un Eclat de Givre, Estelle Faye

Je suis partie en vacances à la neige la semaine dernière. J'ai pas beaucoup beaucoup lu : juste trois roman et un quatrième à 30% :). Le premier des romans terminés, c'est donc un Eclat de Givre. J'avais envie de découvrir Estelle Faye autrement que par les nouvelles (dans l'anthologie Antiqu'idées). Et c'est une belle découverte que j'ai faite.

Un Eclat de Givre, Estelle Faye

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 352

A lire si : 
- Vous aimez les livres à ambiance
- Vous voulez du post-apo soft
- Vous voulez un héro bi

A ne pas lire si :
- Vous lisez plus pour l'histoire que pour l'ambiance

Présentation de l'éditeur : 

Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.
Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles.
Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.

Mon avis

J'espère que je ne vais pas rater deux trois trucs vu que j'ai fini le livre lundi dernier. Mais j'avais ni mon portable, ni tout le temps internet et que j'aime pas faire mes avis depuis la tablette. Bref, vous m'excuserez donc si jamais je survole un peu mon avis. 

Comme je le disais, j'ai découvert Estelle Faye au détour d'une nouvelle que j'avais plutôt apprécié. J'y avais trouvé des choses que j'apprécie beaucoup, dont une ambiance travaillée. Chose que l'on retrouve particulièrement dans ce livre-ci. Il faut dire qu'Un eclat de Givre a attiré mon oeil par sa couverture (je la trouve vraiment bien faite) et surtout par sa quatrième qui déjà me mettait dans l'ambiance. Et dès les premières pages, j'ai été happée.

Un éclat de Givre (référence à la Reine des Neiges)(non pas celle de Disney, la vraie) nous entraîne dans un monde d'après la fin du monde. Un siècle plus tard plus précisément. Une fin du monde qu'on ne voit pas directement et qui nous apparaît petit à petit alors que l'on suit Chet dans son périple. Pourtant, dès le premier chapitre, voir même le premier paragraphe, on sent une certaine nostalgie d'un monde que le héros n'a pas connu. Ce premier chapitre, où Chet se prépare pour son tour de chant, où il se lance dans l'arène, a quelque chose de presque magique. Et surtout, il m'a accroché rapidement, ne me laissant plus quitter les pages du livre qu'à regret.

Assez étonnement, ce n'est pas l'histoire en elle-même (Chet se retrouve embarquer dans une sombre histoire pour sauver le monde)(rien que ça oui), qui m'a le plus attiré dans le roman. J'ai apprécié le déroulement de celle-ci, je ne dis pas le contraire, mais il m'a semblé qu'elle n'était finalement là que pour mettre en évidence le Paris qu'à mis en place l'autrice. Et pour tout vous dire, j'ai grandement apprécié ça. Parce que le dit Paris a quelque chose d'à la fois moyen-âgeux (ruelles, maisons sur les ponts, plus de tout à l'égout et j'en passe), de contemporain (on retrouve bien entendu certains endroits existant à notre époque pour ne pas se perdre mais avec quelques modifications) et futuristes (surtout sur la fin avec le quartier de la Défense). Du coup, il devient à la fois inconnu et connu. Il en va de même pour ceux qui l'habitent, les humains "normaux" et les hybrides, dont on ne sait pas trop comment ils sont nés mais qui présente un panel assez sympathique de créatures mythologiques (en parlant de ça, la mythologie tient d'ailleurs une place à part dans le roman, elle gère un quartier entier).

On trouve aussi beaucoup d'écologisme dans le roman. Déjà parce que la fin du monde a eu lieux à cause des humains et du gaz de schiste (en gros, en en voulant toujours plus, ils ont fini par tuer la Terre qui s'est fissuré en de nombreux endroits. Pas d'apocalypse nucléaires ou à grosses explosion, ça c'est fait petit à petit, sans qu'on s'en rende compte. Quelque chose d'assez probable en fait). La nature est complètement modifié de par le changement de climat mais aussi à cause de la main humaine et des modifications génétiques. Des changements qui finalement n'auront rien eu de bon. Et ça parait possible comme fin du monde. Tout comme ce qu'il se passe durant le roman. C'est quelque chose d'appréciable, d'avoir une partie un peu SF qui se base sur quelque chose de possible et dont les explications semblent elles-aussi possibles (non parce que la SF se base toujours sur quelque chose de possible mais parfois ça part un peu trop loin).

Enfin, passons aux personnages. On a d'abord et surtout Chet, narrateur de l'histoire. Chet est assez particulier dans le sens où j'ai pu le trouver carrément insupportable par moment et carrément génial à d'autre. Du coup, j'ai régulièrement eu envie de le baffer et régulièrement envie de le prendre dans mes bras. Son plus gros problème ? Il nous laisse, nous lecteur, parfois au bord de la route sans trop d'explication. C'est parfois très très énervant. Mais ça fait parti du personnage. Comme sa bisexualité,d'ailleurs. Oui, c'est important de le dire parce que un, c'est assez rare, deux, même si ça ne le définit pas entièrement, ça fait tellement parti de lui que je n'arrive pas du tout à imaginer qu'il serait autre chose (et puis, c'est sa sexualité qui va nous faire découvrir une partie des autres personnages de près ou de loin). Pour les autres personnages, c'est un peu plus vague. Chet n'entre jamais vraiment dans les détails. Galaad, qui va l'accompagner un bon moment, va paraître souvent très froid, distant. Il en va de même pour la plupart des personnes que nous allons croiser. Cela est surtout du à Chet lui-même, qui ne s'attache pas vraiment à cause d'une vieille histoire. Mais je trouve ça un peu dommage.

Et pour finir, parlons jazz un peu. La quatrième en parle, alors pourquoi pas moi ? Le jazz est partout puisque Chet en est chanteur. S'il teinte le récit, il n'est pas si présent que ça. On le trouve surtout au début du roman (toujours ce premier chapitre) et à la fin. Pourtant, il est dans presque toutes les pages, d'une manière ou d'une autre. Dans les souvenirs de Chet, dans les descriptions des sentiments, en Chet (d'ailleurs son prénom vient de Chet Baker, un jazzman). Il aide à l'atmosphère, la rendant un peu plus poétique, un peu plus nostalgique aussi. Et puis, ça m'a aussi permet de rechanter régulièrement Feeling Good que j'adore (d'ailleurs, si vous connaissez pas, la version d'Ester Rada est vraiment sympathique à écouter)(Je vous ai mis la version studio mais en concert c'est encore mieux)(bon Estelle Faye était dans la classique de Nina Simone, j'ai pas pu m'empêcher de parler d'Ester Rada que j'adore, c'est tout).

Concluons enfin cet avis. Je suis passée à côté du coup de cœur complet pour ce roman à cause du caractère un peu trop froid de son personnage principal. J'en retiens surtout cette ambiance si particulière, cette poésie dans chaque mot, chaque description. Je suis plus que ravie d'avoir enfin découvert Estelle Faye autrement que par un format court.

vendredi 9 mars 2018

Macbeth, William Shakespeare

Bon, je crois que ce livre-là était le plus vieux de ma PAL sur l'Iphone. Il y végétait depuis plus de quatre ans. Il était peut-être un peu temps que je le lise...

Macbeth, William Shakespeare

Editeur : Domaine public
Collection : /
Année de parution : 2010
Titre en VO : Macbeth
Année de parution en VO : vers 1623
Format : epub

A lire si : 
- Vous voulez une pièce assez courte
- Vous aimez les longs dialogues

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à du très sanglant.

Présenation de l'éditeur : 

Le général écossais Macbeth revient du combat où il a vaillamment défendu son seigneur Duncan quand, en pleine lande, trois sorcières apparaissent et lui annoncent qu'il deviendra roi. Lorsque Duncan lui rend visite pour le récompenser de sa bravoure, Macbeth, hanté par la prédiction des sorcières et poussé par sa femme, tue son hôte et s'empare du pouvoir. En proie au remords, le couple sombre peu à peu dans la folie...

Mon avis

J'ai enfin lu Macbeth, donc. Une pièce que je voulais lire depuis longtemps et que les aléas de la vie (ou plutôt trop de livres que je veux lire) ont fait qu'il a poireauté quatre ans dans ma PAL. L'avantage, c'est qu'il est assez court à lire, du coup, j'ai rattrapé son sommeil de quatre ans en peu de jours. Par contre, je dois avouer que sans être totalement déçue, je suis un peu désappointée par la pièce. Peut-être parce que j'en ai tellement entendu parler que je voyais autre chose. 

Pour cette pièce, Shakespeare va s'inspirer de l'histoire écossaise (en modifiant un peu pour des raisons politiques celle-ci) et s'attaque donc à Macbeth, qui prit le pouvoir par la force après avoir assassiner le roi. Dans sa pièce, il le fait donc après avoir entendu la prédiction de trois sorcières et poussé par sa femme, Lady Macbeth, avide de pouvoir.

Comme je le disais, la pièce est courte. Bien plus qu'Hamlet que j'ai pu lire en 2014. On y retrouve quelques thèmes en commun d'ailleurs, comme la folie, la mort, les fantômes. Mais qui dit plus court ne veut pas dire moins interessant. Loin de là. D'ailleurs, il est assez intense, le Macbeth. L'action se déroule rapidement mais avec des dialogues où chaque réplique est un véritable petit monologue. A tel point que parfois, c'est tout de même assez contraignant à lire (surtout quand le personnage parle à deux autres sans que ceux-ci ne répondent pendant trois pages). 

Mais à vrai dire, ce n'est pas sa longueur ou sa complexité à suivre qui m'a dérangé le plus. Comme souvent avec ce genre d'oeuvre, c'est l'image que j'avais pu m'en faire. J’espérais, en fait, trouver un Macbeth et une Lady Macbeth tombant dans la folie et que le lecteur verrait mieux cette folie-là. En fait, ça va très vite et c'est même presque anodin.Je trouve ça vraiment dommage, parce que je la voyait bien, la Lady Macbeth, ses mains sanglantes et sa folie. Sauf qu'on ne voit qu'un tout petit épisode de somnambulisme. De même, pour Macbeth, il ne verra qu'une fois le fantôme de Branquo avant de devenir fou. Mais après, je suppose que cela vient de la vision que j'avais de l'oeuvre et non de l'oeuvre en elle-même.

Macbeth reste passionnant à lire malgré cela. Shakespeare réussissait parfaitement à comprendre les moeurs de son époque, à critiquer pas mal mais aussi à flatter les politiques. C'est sur cette partie-là que je trouve toujours ses pièces passionnantes. Alors, effectivement, je ne suis pas une experte en histoire anglaise, mais ça me permet aussi de m'instruire un peu plus.

Au final, j'ai donc apprécié ma lecture même si je m'attendais à autre chose. Je regrette que la folie ne soit pas aussi présente que dans Hamlet (où elle est feinte le plus souvent d'ailleurs) mais j'ai adoré tout ce qu'il se passe autour, les intrigues, les scènes des sorcières... Peut-être attendrai-je un peu moins avant de lire un nouveau Shakespeare.

mercredi 7 mars 2018

#Payetonauteur

Vous le savez très bien, j'écris par ici rarement autre chose que mes avis sur mes lectures. Les seuls articles qui n'en sont pas ce sont les articles de nouvelle année et d'anniversaire du blog. Mais pour une fois, j'ai décidé de parler d'autre chose ici, parce que je trouve ça important. Important en tant que lectrice, mais aussi en tant que "autrice amateur" (les guillemets, c'est juste parce que je n'ai jamais fait lire mes textes, mais c'est pas pour ça que je n'écris pas).

Depuis cinq jours, les réseaux sociaux font monter le bruit de la colère des auteur-rice-s. Une colère légitime face à Livre Paris et à son système de rémunération des auteur-rice-s. Enfin, je devrais dire de non-rémunération. En effet, sous couvert de promotion des auteur-rice-s, les scènes, tables rondes et autres prestations ne sont pas rémunérées. Les auteur-rice-s doivent donc préparer leurs interventions, venir, faire la dite-intervention et parce qu'ielles vont faire une dédicace, une rencontre avec des lecteurs ou que la table ronde concerne en partie leurs ouvrages, ielles ne vont rien toucher. C'est en gros le résumé de la situation au départ (en très gros, mais assez explicite je trouve). Le pire étant que lorsque remarque fut faite aux organisteur-rice-s de l’événement, la réponse fut pour le moins scandaleuse à bien des écarts.

illustration de Sandrine Bonini


En tant qu'autrice, même non publiée, je me place forcément du côté des auteur-rice-s. Tout travail mérite salaire. Point. Lorsqu'on sait que la plupart ne vivent pas du tout de leur plume, qu'ielles sont sous le seuil de pauvreté, je trouve ça irrespectueux (et je ne parle pas encore du prix de l'entrée du salon pour les visiteurs...). Le paiement en visibilité n'existe pas. Ce n'est pas un salaire, ce n'est pas ça qui va permettre d'acheter de quoi vivre. Depuis pas mal de temps déjà, les auteur-rice-s se battent pour avoir un statut plus favorable, une meilleure rétribution. Qu'un salon, porté par le Syndicat National de l'édition, ne paye pas ses auteur-rice-s, ceux pour qui viennent le public (qui va donc dépenser dix euros l'entrée pour la journée) est particulièrement scandaleux dans l'état actuel des choses.

En tant que lectrice, je soutiens bien évidement les auteur-rice-s. Ielles sont ceux qui font vivre ma passion. Sans eux, pas de livres. Ielles sont "la matière première" de la littérature. Sans eux, pas de public dans les salons non plus. A un moment donné, il faut arrêter de croire que nos auteur-rice-s vivent d'amour et d'eau fraîche. Il faut arrêter de croire qu'ielles ne font ça que pour la gloire. Oui, à la base, écrire est une passion pour eux, comme l'informatique pour moi. Et moi, je suis payée convenablement pour mon travail. Pourquoi pas eux ? 

Au moment où je publie ses lignes, la ministre de la culture a enfin pris la parole mais Livre Paris n'a pas répondu aux auteur-rice-s, du moins pas dans un communiqué publique. Beaucoup de maisons d'édition ont pris part pour leur auteur-rice-s et beaucoup d'écrivain-es ont décidé de boycotter le salon, il en va d'ailleurs de même pour certain-es lecteur-rice-s. J'espère que la situation se débloquera en bien et qu'elle permettra du coup une avancée quant à la rémunération des auteur-rice-s.

Je tiens à le répéter, tout travail mérite un salaire, et la visibilité ne paie pas la bouffe. Et cela concerne aussi bien le monde du livre que celui des autres artistes. Alors, ami-e-s lecteur-rices, ami-e-s auteur-rices, maisons d'éditions et j'en passe, tous avec nos artistes !

Pour comprendre la crise : 
- le site actualitté suit très bien cela avec une série d'articles à retrouver
Samantha Bailly prend la parole sur CNEWS, ça se retrouve ici
Sur twitter, le #payetonauteur permet de mieux comprendre les prises de position des auteur-rices (et aussi de rire un peu avec la battle de GIF Games of thrones)


Edit : 5 jours après, Livre Paris se fend enfin d'un communiqué annonçant la rémunération des auteurs pour les interventions autre que dédicace (qui sont généralement organisé par les éditeurs d'ailleurs et qui sont généralement défrayé par les dits éditeurs). Comme quoi, la lutte sur les réseaux sociaux mène bien à quelque chose.

mardi 6 mars 2018

Le Retour de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, tome 4, Robin Hobb

Vous savez ce qu'il y a d'embêtant avec toute les séries sur Fitz ? C'est que je ne veux pas que ça s'arrête. Jamais. Mais comme toujours, il faut une fin. Là, c'est à ce tome quatre (qui correspond donc à la seconde partie du deuxième en VO). C'est moins grave que si c'était la fin de la série, mais quand même.

Le Retour de l'Assassin, Le Fou et l'Assassin, tome 4, Robin Hobb

/!\ JE SPOILE ET PAS QU'UN PEU /!\

Editeur : J'ai lu
Collection : Fantasy
Année de parution : 2018
Titre en VO :  Fitz and The Fool, book 2: Fool's Quest
Année de parution en VO : 2015
Nombre de pages : 509

A lire si :
- Vous avez lu et aimé les deux premiers cycles de l'Assassin Royal
- Vous voulez des mystères
- Vous aimez Fitz

A ne pas lire si :
- Vous avez du mal avec les héros qui s’apitoient  un peu trop sur leur sort...
- Vous voulez de grands voyages

Présentation de l'éditeur :

Affaibli par le poids des années, FitzChevalerie cherche un moyen de secourir la dernière personne qui semble avoir encore besoin de lui en ce monde.
Malgré l’envie du Fou d’aider son vieil ami à poursuivre les ravisseurs d’Abeille, son état de santé lui interdit tout nouveau danger. Et aujourd’hui connu de tous à la cour, le noble lignage de Fitz ne lui permet plus la liberté dont il jouissait autrefois. En dépit de ces difficultés, il lui faudra se conformer aux ordres du roi ou subir les conséquences de ses actes pour mener à bien sa mission, qui sera peut-être la dernière…
Partagé entre tristesse, haine et faiblesse, Fitz doit à nouveau emprunter les piliers d’Art et rattraper coûte que coûte Dwalia et ses sbires. Aura-t-il la force de recouvrer ses anciens talents d’assassin, d’accomplir sa quête, pour son vieil ami et sa fille ?

Mon avis

Il va être très compliqué de ne pas spoiler ce tome. Pour plein de raisons. Alors, comme souvent dans ce cas, je préfère prévenir en avance. Je vais SPOILER. 

Forcément, ce tome français étant la moitié du second tome VO, on reprend là où l'on s'était arrêté. Fitz et le Fou sont à Castelfer, Abeille et Évite entre les mains de Dwalia. Comme pour le tome précédent, nous allons plus suivre Fitz qu'Abeille et pour cause. Alors que les Serviteurs du Blanc et les Chalcèdes qui les escortent finissent par se battre entre eux, elle et Evite vont réussir à fuir durant un court moment avant de se retrouver à nouveau dans les griffes de Dwalia qui va tenter un passage par les Pierres. Un passage qui va mal se passer (oui, j'ai prévenu, je spoile et pas qu'un peu en fait du coup)(et je vais pas m'arrêter là, alors si vous voulez pas savoir, ne lisez pas). Il fallait forcément ce genre de malheur en plus pour que Fitz, du moins l'assassin, se réveille enfin. Alors qu'il est devenu le Prince FitzChevalerie Loinvoyant, il doit se tenir à ce rôle. Un rôle qui n'a jamais été le sien et qui ne lui va que peu. Après la disparition d'Abeille alors qu'il est si proche de la retrouver, il va d'abord sombrer dans le désespoir (on le comprend) puis va remonter la pente pour redevenir celui que nous, lecteur, avons toujours connu.

Il y a dans ce tome beaucoup mais alors beaucoup de chose. En le lisant, j'ai comme eu l'impression (absolument désagréable, il faut le dire) que Robin Hobb est en train de dire adieu à son univers et son personnage. Une impression assez étrange quand on sait qu'il manque encore un tome à lire. Et pourtant. Trop d’éléments sont là pour me le faire dire. Le premier étant le réveil de Fitz l'assassin. Je l'attendais depuis trois tomes, et le voilà enfin de retour. Un retour qui se fait dans la souffrance, comme souvent avec lui. Ensuite, il y a (re-spoil !!) le passage au marché des Anciens, non loin de la statue de Vérité-le-Dragon (d'ailleurs, j'ai comme l'impression qu'il a pas si disparu que ça lui et qu'il guide aussi bien Fitz qu'Abeille), Kelsingra (si vous n'avez pas lu les Aventuriers ou la Citée des Anciens (que j'ai toujours pas lu d'ailleurs) vous allez avoir du mal pour la fin du livre à remettre pas mal de chose en place), ce moment où Fitz lâche prise et parle d'Oeil de Nuit, de Vérité... Le rapprochement entre les deux séries se passant dans le même univers, le retour de personnages importants dans les deux séries... Tout ça me fait de plus en plus penser à une future fin (et je ne sais pas pourquoi mais je la sens mal la fin pour Fitz)(autant dire que j'ai hâte et à la fois pas du tout de lire les deux derniers tomes). Et sans parler de cette fin qui s'annonce, je le trouve vraiment très riche en événement.

Ce qui est amusant, c'est que durant les trois tomes précédents, je trouvais qu'il ne se passait pas "grand chose", du moins, qu'on ne bougeait pas assez. Là, c'est tout le contraire. D'un coup, la machine s'emballe sous l'influence du Fou. Un Fou qui bien qu'aveugle et pas au meilleur de sa forme reprend lui aussi son rôle premier avec Fitz en Catalyseur. Un Fou que nous allons aussi retrouver dans un autre de ses rôles à Kelsingra. Et même si ce n'est pas la personnalité que j'avais préféré chez lui, je dois bien dire que le retrouver ainsi m'avait tout de même manqué. Par contre, je suis un peu déçue du fait que certain personnage se retrouvent soudain en arrière plan. Umbre, Evite (qui récupère son nom de Pépite et qui s'ouvre à l'Art), Devoir, Kettricken. Se sont des personnages que j'apprécie beaucoup et pour Pépite, je ne comprends pas vraiment pourquoi elle passe comme ça de personnage secondaire principal à pot de fleur auprès d'Umbre alors qu'à l'inverse, Lant, Persévérance et Braise\Cendre prennent encore un peu plus d'importance. 

J'aurais encore bien des choses à dire sur ce livre (enfin sur toute la saga si j'avais des heures et des heures devant moi), mais je pense que je vais m'arrêter là sinon je vais partir dans les grandes hypothèses sur la fin de celle-ci (déjà que...). J'ai encore pris grand plaisir à retrouver mon assassin préféré et ses compagnons. Ça doit bien faire quinze ans voir plus que j'ai découvert pour la première fois le petit Fitz devant les portes d'un château non loin des montagnes et je ne me lasse toujours pas de l'univers et des personnages, mieux encore, je trouve que Hobb a su les faire grandir de manière géniale. Alors, oui, j'ai toujours ce petit pincement au coeur lorsque je finis un de ses romans mais en même temps, quelle aventure ! J'ai vraiment hâte d'avoir les deux prochains tomes en main (mais comme il faut que j'attende la sortie en poche à chaque fois, je suppose que je ne finirais pas la série avant une bonne année si ce n'est plus)(déjà moins que la Roue du Temps, vous me direz...) et en même temps, pas du tout (parce que pour moi, ça sera la fin des aventures de Fitz d'une manière ou d'une autre). Bref, encore un très bon livre de madame Hobb.