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samedi 15 mai 2021

Perfidie, La Roue du Temps, Tome 18, Robert Jordan

 Qui dit challenge mois de la fantasy dit forcément Jordan pour moi. S'il existe bien un auteur qui a sa place ici, c'est bien lui. Et puis, ça me permet d'avancer dans ma énième relecture du cycle, surtout que Bragelonne est enfin au niveau de l'ancienne traduction depuis le début du mois. Ce qui veut dire que d'ici un an ou deux, je pourrais enfin lire la suite en VF (même si je me tâte toujours à prendre toute la saga en VO un de ses jours)(mais ça va me couter bonbon alors, du coup, je tempère un peu)(rien qu'en numérique, ça fait quelques 61 euros le pack des 14 romans).

Perfidie, La Roue du Temps, Tome 18, Robert Jordan

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2009
Titre en VO : Winter's Heart
Année de parution en VO : 2000
Nombre de pages : 512

A lire si :
- Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Après avoir réussir à fuir Cairhen avec Min, Rand l'Thor poursuit et élimine les traites Asah'man, à Far Madding. Il devrai pourtant résoudre un problème plus épineux encore : ses relations amoureuses avec Min, Elayne et Aviendha ! Mat est toujours prisonnier. Il monde un plan pour s'échapper, mais récemment, la chance semble l'avoir quitté. Pourtant, son destine va encre pourvoir prendre un tournant décisif...

Challenge mois de la fantasy 

Ce roman a été choisi pour "nous avons vécu de longues aventures", une saga en 14 tomes originaux, ne pouvait aller que là.
Il entre aussi dans les catégories : 
- Nous avons rencontré des gens exceptionnels : Les Aes Sedai et les Asha'man 
- Nous avons un destin : Rand est le Dragon Réincarné et une prophétie court sur la tête de Mat.
- Pour y trouver l'amour : Mat est un coureur de jupons, certes, mais Rand est en couple avec trois femmes, je tiens à le rappeler... Et même si on les voit peu, il y a aussi Nynaeve et Lan.
(score beaucoup moins élevé que l'année dernière où le premier tome de Winter's Heart en VF entrer dans toutes les catégories sauf une...)

Mon avis

Perfidie est donc la suite directe du Coeur de l'hiver, lu l'année dernière à la même époque. Il m'a donc fallu relire mon article de celui-ci avant de me replonger dedans (heureusement que je tiens ce blog ne serait-ce juste que pour y relire les résumés des tomes précédents de la Roue du Temps vu l'écart entre deux tomes).

Comment vous dire que j'étais juste ultra heureuse de tomber directement sur Mat dès les premières pages. Mieux, je savais que je n'aurais pas Perrin dans ce livre (non, je ne l'aime toujours pas). Mat est toujours à Ebou Dar où il est le mignon de la reine Tylin. Alors que les Seancheans sont de plus en plus nombreux, il continue à mettre en place son plan pour fuir la ville. Un plan qui va rudement se compliquer puisqu'il va devoir prendre avec lui trois Aes Sedai, dont deux ont été faite damanes. Autant dire qu'il va bien galérer. Si j'aime beaucoup Mat, je trouve que tout son plan d'évasion et sa préparation sont trop lents. On passe des heures à s'appesantir dessus, pire que lorsque Perrin devait se décider à suivre les Shaidos qui ont enlevé sa femme dans le tome précédent. Heureusement, ça reste Mat et rien n'est jamais simple pour lui.  Si son plan finit par bel et bien entrer en action, il va encore plus se compliquer avec l'apparition d'Egeanin et de Bayle Dorman (qu'on a pas vu depuis Tanchico, ça remonte à un petit moment déjà) mais surtout celle de Tuon, la Fille des Neufs Lunes (ce que Mat va apprendre au tout dernier moment, et qui va bien l'ennuyer quand même)(rappèlez-vous la prophétie qui court sur lui à partir du tome 8).

On passe ensuite du côté de Rand où il se passe le plus de chose. Le jeune homme se trouve à Far Madding avec Min, Nynaeve et Lan. Il a toujours l'intention de purifier le saidin avec l'aide de Nynaeve mais avant ça, il compte bien se venger des Asha'man rebelles qui ont tenté de l'assassiner. Et comme rien n'est simple, Cadsuane et quelques autres sont à sa poursuite, non pas pour le tuer mais bel et bien pour l'aider dans son entreprise. Du moins, s'il fait ses excuses à Cadsuane. Far Madding m'a parut long à souhait même si j'ai adoré l'idée d'une ville où on ne peut pas canaliser. Dommage que l'auteur n'est pas developer ça d'ailleurs. Bien plus interessante est la dernière partie avec Rand mais je ne vous en dirais pas trop pour l'instant. 

Enfin, on va passer quelques temps avec Elayne, Aviendha et Brigitte à Caemlyn. Je ne vais pas m'attarder dessus. C'est court, ça complote à peine et franchement, une Elayne enceinte est pire qu'une Fille-Héritière bornée. Le pire, c'est que dans mes souvenirs, ça ne s'arrange pas du tout cette histoire. C'est dommage, Elayne est un personnage qui vaut mieux que ça, tout comme Aviendha et Brigitte. Malheureusement, du moment où Jordan en à fait un des Love-Interest de Rand, elle a beaucoup perdu (tout comme Aviendha et Min, même si cette dernière me semble un peu plus présente et moins chiante que les deux autres face à Rand)

Au final, cette seconde partie aurait été un peu trop lente pour moi. On commence à sentir que, souvent, l'auteur rame un peu avec tout ce qu'il a mis en place. Ce fut le cas pour ce tome, du moins pour moi. Mais en même temps, il doit mettre en place la Dernière Bataille et à beaucoup de pions à bouger. Il n'empêche que l'univers reste fouillé (même si, avec Far Madding, je trouve qu'il en fait le minimum).  Par contre, je trouve que ça manque cruelle d'Egwene et de complot entre Aes Sedai sur tout le tome (lui et le 17 donc). Ca reste une bonne lecture, dans un univers doudou pour moi mais j'en ressors quand même un peu déçue puisqu'en 500 et quelques pages, j'ai eu l'impression que peu d'entre eux avancer.



vendredi 23 avril 2021

L'oiseau de Feu, Grisha, tome 3, Leigh Bardugo

 Hier soir, le 22 avril, j'ai fini l'intégrale de Grisha. Pile le jour avant sa sortie sur Netflix (et non, pour le moment, je ne me suis pas encore jeté dessus, mais ça ne saurait tarder, hein). Je suis vraiment contente d'avoir découvert la saga qui m'a fait passé un fort bon moment de lecteur. 

L'oiseau de Feu, Grisha, tome 3, Leigh Bardugo

Edition : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 2020
Titre en VO du tome 1: The Grisha, book 2 : Ruin and Rising 
Année de parution en VO : 2014 pour le tome 3
Nombre de pages : 1152

a lire si 
- Vous aimez le Young-Adult peut-être pas si youg que ça

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas trop de romances

Présentation de l'éditeur 

Le royaume de Ravka est une terre maudite, divisée par le Shadow Fold, une épaisse nappe de ténèbres peuplée de monstres sanguinaires.
Jeune apprentie cartographe, Alina y est envoyée en mission avec son ami Mal pour accompagner de puissants magiciens, les Grisha. Alors qu’ils sont attaqués par d’horribles créatures, elle les repousse en émettant une déferlante de lumière.
Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold. Pour cela, elle doit rejoindre les Grishas et apprendre à maîtriser ce don qu’elle ignorait posséder.
Mais dans la capitale, les pièges sont nombreux...

Mon avis

La fin du second tome avait été pour le moins éprouvante suite à l'attaque du Darkling sur le Little Palace. Alina, Mal et les rares Grisha survivant de la Seconde armée se retrouvent sous terre, dans la Cathédrale Blanche commandé par l'Apparat tandis que Nikolai est on ne sait trop où, essayant de contrer l'adversaire comme il peut. Sous terre, Alina dépérit. Elle n'a plus accès à ses pouvoirs d'invocatrice de lumière mais que cela ne tienne, l'Apparat se sert d'elle comme Sainte, la gardant isolée de ses amis et sous sa coupe. Mais la jeune femme n'a pas dit son dernier mot dans la guerre qui l'oppose aux ténèbres. Elle doit encore trouver le troisième amplificateur et défaire le Darkling pour sauver Ravka. Grace à Mal et aux Grishas, elle réussit à s'enfuir de la Cathédrale Blanche et retrouve même Nikolai. Mais rien n'est simple et la guerre loin d'être terminée.

J'avoue que je m'attendais peut-être à un peu plus spectaculaire pour ce troisième tome. Je ne sais pas pourquoi, je voyais une grande bataille, un final à couper le souffle, un oiseau de feu spectaculaire, une Alina flamboyante et en même temps envahie par ses ténébres, un Darkling au commun de sa gloire puis de sa chute. Et en fait, ben j'ai pas eu grand chose de tout ça. Le plus amusant, c'est que j'aurais dû m'en douter. Grisha fut bien moins spectaculaire que Six of Crows sur bien des points et si la série ne m'a pas déçue jusque là, elle ne m'a pas non plus autant éblouie que la duologie qui la suit (non mais vraiment, par contre, faite pas comme moi, lisez d'abord Grisha puis les aventures des Crows, c'est mieux). Mais pas d'inquiétude, j'ai aimé ma lecture et cela, même si elle n'a pas été à la hauteur de mes attendes (suivant bien trop hautes, je dois l'avouer).

Ce tome, comme les précédents, a pourtant quelques défauts. D'ailleurs, ce sont les mêmes que pour les deux autres. Il est trop rapide sur certains points, pas assez sur d'autres. Ses lenteurs servent à mettre en place la psychologie des personnages, et ici, il y en a bien besoin. Alina est encore plus perdue qu'avant. C'est d'ailleurs un trait de caractère que j'aime chez elle, ce manque certain de certitudes sur ce qu'elle doit faire, cette façon qu'elle a de ne pas croire en elle. C'est parfois un peu énervant. J'ai eu envie de lui mettre deux trois gifles bien senties. A elle et à Mal aussi. Mal qui reste le personnage dont j'ai adoré la manière d'évoluer tout le long, moins sa relation avec la jeune femme. Mal qui ici prend une ampleur à laquelle je n'aurais finalement pas penser. Mal qui, finalement, malgré ses défauts, malgré ses manières envers Alina dans les deux premiers tomes (et aussi un peu dans celui-ci), et surement le personnage que j'aurais le plus apprécié dans la série (oui, j'ose, et je sais qu'il n'est pas vraiment aimé des lectrices) avec le Darkling. Un Darkling que j'ai d'ailleurs trouvé bien peu présent cette fois. Il en va de même pour Nikolai, mais l'autrice prépare pleinement ici la duologie qui lui sera consacré par la suite (et que j'ai hâte de découvrir). J'ai aimé aussi les rapports d'Alina avec les autres Grisha. La petite orpheline se crée une famille avec Genya, David, Zoya, Nadia, Adrick et Harshaw. Leur petit groupe parait presque naturel alors que même pas un tome plus tôt, on aurait eu du mal à les voir ne serait-ce que se tenir les uns à côté des autres. 

Mais si les lenteurs nous permettent de mieux comprendre les personnages, elles restent trop présentes pour moi. Surtout qu'elles sont contrebalancés par des phases bien trop rapide sur des points qui, pour moi, n'aurait peut-être pas du l'être autant. La rencontre avec l'oiseau de feu fut encore plus rapide que celle avec le dragon des glaces du second tome, la bataille finale, comme vous dire. Tout ça pour ça ? Un Darkling qui s'est montré tellement vicieux, combattif, etc... durant deux tomes finit vraiment comme ça ? Et que dire de ce qu'il s'y passe. Trois tomes pour en arriver à un épilogue tout droit sorti d'un conte de fée (je m'en remets toujours pas de lui). J'ai trouvé ça trop simple, comme si l'autrice avait voulu finalement plus se concentrer sur ses personnages (ce qu'elle a fort bien fait) a tel point qu'elle en a oublié ce qu'elle racontait autours d'eux. 

Et malgré ses défauts, j'ai aimé ma lecture. Parce que c'est prenant, malgré les lenteurs, parce que je me suis attachée à Alina et sa petite troupe, parce que l'écriture (et la traduction aussi) est agréable, pas prise de tête pour un sous. C'est une bonne série jeunesse pour moi, qui m'a beaucoup parlé. J'ai adoré l'univers des trois tomes, la magie qui en découle, les doutes d'Alina, les complots et le Darkling. Ce fut un plaisir de découvrir Grisha et ça même si elle n'est pas parvenue au niveau de Six of Crows pour moi (que je trouve plus Young-Adult que jeunesse, surement pour ça). 

vendredi 16 avril 2021

Le dragon de Glace, Grisha, tome 2, Leigh Bardugo

 J'avance plutôt pas mal dans ma lecture de Grisha. J'ai fini le tome deux entre midi et deux et je ne tarderais normalement pas à lire le troisième (moi qui avait prévu de lire autre chose entre les deux, c'est raté, je compte toujours finir mon intégrale avant l'arrivée de la série sur Netflix).

Le dragon de Glace, Grisha, tome 2, Leigh Bardugo

Edition : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 2020
Titre en VO du tome 1: The Grisha, book 2 : Siege and storm
Année de parution en VO : 2013 pour le tome 2
Nombre de pages : 1152

a lire si 
- Vous aimez le Young-Adult peut-être pas si youg que ça

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas trop de romances

Présentation de l'éditeur 

Le royaume de Ravka est une terre maudite, divisée par le Shadow Fold, une épaisse nappe de ténèbres peuplée de monstres sanguinaires.
Jeune apprentie cartographe, Alina y est envoyée en mission avec son ami Mal pour accompagner de puissants magiciens, les Grisha. Alors qu’ils sont attaqués par d’horribles créatures, elle les repousse en émettant une déferlante de lumière.
Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold. Pour cela, elle doit rejoindre les Grishas et apprendre à maîtriser ce don qu’elle ignorait posséder.
Mais dans la capitale, les pièges sont nombreux...

Mon avis

Le premier tome finissait avec une Alina en fuite, seulement aidé par Mal. Les deux jeunes gens ont quitté Ravka, prit la mer et se sont réfugiés le plus loin possible de leur pays et surtout du Darkling. Mais rien n'est simple dans la vie (et surtout dans les romans). Alors qu'ils pensent réussir à couler une vie presque tranquille, ils sont rattrapés par leur ennemi. Un ennemi qui a se révèle bien plus puissant que ce qu'il n'était jusque là. Son passage dans le Fold semble avoir décuplé ses pouvoirs. Il arrive d'ailleurs facilement à bout d'Alina et l'embarque avec lui sur un baleinier à la recherche d'un second amplificateur, le dragon de glace. Alors qu'il est sur le point d'obtenir ce qu'il veut, il est contré par le capitaine du Baleinier qui se mutine contre lui et ses Grishas, embarquant avec lui Mal et Alina. 

Ce second tome de Grisha commence plutôt sur les chapeaux de roues, comme le premier d'ailleurs. Il va continuer comme ça durant une bonne partie, le temps que l'on découvre le dragon de glace et surtout le capitaine corsaire Sturmhond, qui n'est autre que le second fils du roi de Ravka, le prince Nikolai. A partir de là, dès qu'Alina revient en Ravka et plus précisément au Little Palace, le livre recommence à prendre son temps, parfois un peu trop à mon gout. Je l'ai trouvé lent, plus que le premier. Peut-être parce que maintenant, on connaît l'univers. Heureusement pour moi, cette partie-là est axée sur quelque chose que j'aime beaucoup, les intrigues, les complots et les préparatifs de guerre. Ici, j'ai été servie avec Nikolai et la cour de Ravka. Il est juste dommage qu'Alina se tienne un peu trop à l'écart de tout ça, et ne nous en montre pas autant que je l'aurais voulu. La jeune femme est pourtant au centre de tout, que se soit la stratégie mise en place par le prince pour sauver son pays, l'adoration que lui vaut plusieurs réfugiés qui, grâce à l'Apparat, la pense Sainte, ou encore les intrigues de court n'ayant rien à voir avec la guerre contre le Darkling mais tout avec Nikolai et son frère, qui se livrent une guerre froide pour remporter le trône de Ravka. Il se passe beaucoup de chose dans le roman, parfois peut-être un peu trop. Mais connaissant déjà l'univers de l'autrice, je me doute que rien n'est laissé au hasard. Et c'est effectivement le cas. Pourtant, l'impression de lenteur ne m'a pas quitté durant une bonne moitié du roman. Moitié qui a été sauvé par les personnages.

Parce que oui, les personnages, ça restent le point fort de l'autrice. Alina, ici, est bien plus interessante que dans le premier tome. Elle commence à peine à comprendre ce qu'elle représente pour le peuple Ravka, ainsi que pour les dirigeant du royaume. Elle est plus que l'Invocatrice de Lumière. Elle est aussi un symbole. Mais elle ne veut pas forcément de cette charge, bien trop lourde et qui l'éloigne de Mal. De plus, alors qu'elle se soit dans ses responsabilités, le Darkling lui apparait régulièrement, la faisant douter de sa propre santé. J'ai aimé cette Alina qui oscille entre la femme forte commandant la Seconde Armée (ou essayant du moins) et celle qu'elle est réellement, hantée par son destin, par le Darkling. Par contre, j'ai beaucoup moins apprécié la manière dont évolue sa relation avec Mal. En fait, l'évolution est en elle-même est assez logique. Juste que Mal passe vraiment pour un gros con (pardon). Sa jalousie (que l'on a déjà vu au tome un) augmente (et on comprend pourquoi facilement) et il se comporte vraiment comme un idiot. Du coup, la relation entre les deux devient pour le moins toxique, plus particulièrement pour Alina et n'arrange en rien la jeune femme. Enfin, passons sur les petits nouveaux, et plus particulièrement sur Nikolai. Comment vous dire. Nikolai, pour moi, c'est un petit con. Donc forcément, je l'apprécie beaucoup beaucoup. C'est un personnage qui est tout en apparence, tout en vantardise mais qui cache pas mal de chose. Autant dire que j'ai de suite apprécié (et que j'ai très très hâte de pouvoir lire la série qui lui est consacré pour la peine). J'ai aussi pas mal apprécié revoir David et Zoya, ainsi que Genya. Et puis, forcément, il y a le Darkling qu'on ne voit pas assez à mon gout. 

Au final, je trouve dommage que le roman se concentre peut-être un peu trop sur la romance, que se soit la relation entre Mal et Alina qui s'envenime quand même pas mal ou les avances des princes et l'attirance pour le Darkling. Le roman a beaucoup à apporter dans la série, il soulève quelques questions, apporte de rares réponses mais se focalise parfois trop sur les sentiments amoureux de son héroïne. Certains passages auraient pu être plus développé (la partie avec le dragon de glace, tellement rapide que je me demande encore pourquoi on a donné son nom à ce tome en français (les titres VO sont tellement mieux)), la fin, qui me semble presque bâclée (et en même temps qui nous laisse avec tellement de questions sur l'avenir des personnages dans le troisième tome). Pourtant, malgré ça, j'ai aimé. Bon moins que le premier tome. Mais ça fait souvent ça dans les trilogies. J'espère que le troisième tome sera mieux.

Oh, j'allais oublier. Ce tome est suivi d'une petite nouvelle du point de vue de Genya qui se déroule lors des premiers pas d'Alina au Little Palace dans le premier tome. C'est une nouvelle assez courte mais plaisante qui permet de peut-être un peu mieux comprendre la positon de la jeune Grisha face au Darkling mais aussi à Alina. 

lundi 29 mars 2021

Les Orphelins du Royaume, Grisha, tome 1, Leigh Bardugo

 Après ma super découverte de Six of Crows et l'arrivée très très prochaine de la série Shadow and Bone sur Netflix (très très hâte), il me fallait bien découvrir la première série du Grishaverse. J'ai donc demandé à mon grand frère de me commander la superbe intégrale de chez France Loisir pour mon anniversaire. Bon, elle est arrivée avec deux semaines de retard mais c'est pas grave. Parce qu'il m'a fallu juste un jour et demi pour lire le premier tome, les Orphelins du Royaume

Les Orphelins du Royaume, Grisha, tome 1, Leigh Bardugo

Edition : France Loisir
Collection : /
Année de parution : 2020
Titre en VO du tome 1: The Grisha, book 1: Shadow & Bone
Année de parution en VO : 2012 pour le tome 1
Nombre de pages : 1152

a lire si 
- Vous aimez le Young-Adult peut-être pas si youg que ça

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas trop de romances


Présentation de l'éditeur 

Le royaume de Ravka est une terre maudite, divisée par le Shadow Fold, une épaisse nappe de ténèbres peuplée de monstres sanguinaires.
Jeune apprentie cartographe, Alina y est envoyée en mission avec son ami Mal pour accompagner de puissants magiciens, les Grisha. Alors qu’ils sont attaqués par d’horribles créatures, elle les repousse en émettant une déferlante de lumière.
Dès lors, son destin prend une autre tournure : Alina est l’Invocatrice de lumière, celle qui pourrait vaincre le Shadow Fold. Pour cela, elle doit rejoindre les Grishas et apprendre à maîtriser ce don qu’elle ignorait posséder.
Mais dans la capitale, les pièges sont nombreux...

Mon avis

Commençons par le plus simple, le livre objet. Je voulais absolument cette édition (alors que j'ai Six of Crows en poche). Je l'ai vu plusieurs fois sur instagram et franchement, elle me faisait grave de l'œil. Effectivement, en vrai, elle est magnifique. Enfin, la couverture, parce que l'intérieur aurait peut-être mérité un papier plus épais et quelques fioritures de plus sur les titres. Il n'empêche que les parties dorées sur les bois du cerf, le titre et les fioritures sur les coins sont super belles (par contre, sur le titre, ça s'efface et c'est drôlement moins cool)(C'est d'ailleurs le second livre qui me fait le coup, le premier étant le Prieuré de l'Oranger chez de Saxus). A présent, passons au premier tome.

Je vous avoue que je ne savais pas trop à quoi m'attendre. Bien que nous ayons un aperçu de certains personnages dans la Cité Corrompue, il n'y avait pas de quoi faire un gros spoiler (peut-être sur les autres tomes par contre, mais pas sur le premier). En tout cas, je ne m'attendais pas à être directement en vue du Shadow Fold à tenter de comprendre dans quoi je me retrouvais. Bon, ce n'est pas la première fois que l'autrice me faire le coup et j'apprécie assez ne pas avoir à me taper plusieurs chapitres d'explication de l'univers, surtout que les dites explications arrivent ici quand il le faut et de manière fort naturelle, une chose des plus appréciables. 

Bref, me voilà donc à la suite d'Alina Starkov, une simple cartographe de la première armée qui arrive devant le Shadow Fold, un territoire de Ravka totalement pris dans les ombres, peuplé de créatures terrifiantes, et coupant le royaume en deux. Lors de sa traversée, les skiffs vont être attaqués par des créatures. Afin de sauver son meilleur ami Mal, Alina va déclencher un étrange pouvoir dont elle ne connait absolument rien. Cet évènement va alors changer sa vie. Elle passe d'apprentie cartographe à Grisha sous la protection du Darkling, le Grisha le plus important du royaume. Un changement qui ne se fait pas dans la félicité et qui va l'entrainer vers des contrées bien plus dangereuse que le Fold.

Ce premier tome est donc là pour nous présenter une bonne partie des personnages et surtout la situation actuelle en Ravka (si comme moi, vous avez lu Six of Crows avant, vous savez ce qu'il va se passer par la suite pour le royaume). J'ai rapidement apprécié Alina, personnage de prime abord assez timide mais n'ayant pas du tout sa langue dans sa poche. Elle a une force incroyable, surtout quand on voit tout ce qui lui arrive. Une force qu'elle semble d'ailleurs tenir de Mal, son meilleur ami. Si on ne le voit pas trop durant une bonne partie du roman, il n'est jamais totalement absent. C'est un personnage que j'ai aussi apprécié même si j'ai parfois eu envie de le secouer un peu. D'ailleurs, c'est quelque chose que j'ai voulu faire avec certain autres. Beaucoup de personnages sont sous l'emprise du Darkling et font tout pour lui plaire. Chose qui a tendance à un peu m'énerver. Par contre, je dois avouer que j'ai beaucoup mais alors beaucoup aimé le Darkling. Le côté ténébreux surement (et le fait que je le vois parfaitement dans les traits de Ben Barnes aussi). Non, en fait, c'est surtout son caractère et son histoire qui en font un personnage ambigu comme je les aime.

Et puis, je dois bien avouer que l'univers est passionnant (mais je le savais déjà). J'aime les jeux politiques que l'on commence à peine à entrevoir, la menace du Shadow Fold sur le monde, la manière dont les Grishas sont vus par la multitudes et dont eux voient la dite multitude. On retrouve facilement dedans ce que j'ai apprécié dans Six of Crows, peut-être en un peu moins complexe, mais je pense que c'est dû au fait qu'Alina soit la narratrice et que nous n'en sommes qu'au premier tome sur trois. Mais on a déjà les grandes lignes.

Au final, c'est un premier tome des plus intéressants, qui nous plonge directement dans la série. Je n'ai pas eu le coup de cœur attendu (à cause de la romance un peu trop présente pour tout vous dire) mais j'ai été presque. J'ai très très hâte de me lancer dans le second tome à présent.



mardi 16 juin 2020

Les Enfants de la Veuve, Gallica, tome 3, Henry Loevenbruck

Et voilà, il est temps de clôturer le cycle commençait avec le premier tome de la Moira. Ma relecture est donc terminée et j'ai été ravie de la faire. Les deux séries sont vraiment de très bonnes séries de fantasy française qui m'héritent d'être plus connu.

Les Enfants de la Veuve, Gallica, tome 3, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2005
Nombre de pages : 654

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy moyenâgeuse avec créatures fantastiques
- Vous aimez les voyages initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur : 

Les Brumes, ces créatures de légende, ont quitté le monde. Ce sont les hommes, à présent, qui meurent les uns après les autres, emportés par cette épidémie dont nul ne connait le nom.
Bohem saura-t-il trouver le remède à cette malecdiction ? Trouvera-t-il la troisième voie ? Lui, l'Enfant de la Veuve, le passeur des mondes qui, pendant que les rois et les soldats du Christ se déchirent, cherche le chemin d'une nouvelle chance.
S'il échoue, Gallica, à jamais, échappera à nos mémoires...

Mon avis

J'avoue que je me souvenais pas vraiment de ma première lecture de ce dernier tome. C'est assez étonnant, vu que d'habitude, je me souviens au moins d'un ou deux points. Là, c'était comme si mon cerveau voulait que je redécouvre la fin comme si c'était la première fois que je la lisais. Ou qu'il avait voulu que j'oublie à quel point je la trouve rapide et parfois un peu trop facile. Oui, lecteur, ce dernier tome n'ait pas celui que je préfère. Après un second tome que j'ai trouvé très bon, plus particulièrement dans l'évolution de Bohem, celui-ci semble presque fade. Oui, fade. Et pour un tome qui se veut finir en beauté un cycle comprenant deux trilogies, c'est quand même un peu dommage.

IL faut dire que le roman commence par des passages que je trouve un peu trop long. La recherche de l'Armensul prend trop de temps pour moi. C'est long, ça rabâche pas mal et j'ai eu l'impression de ne pas avancer. Heureusement, ce passage est entrecoupé par la guerre entre Emmer et Livain. Une guerre faite pour montrer l'absurdité de la chose alors que les hommes se meurent. Ce parallèle-là fonctionne parfaitement durant tout le roman d'ailleurs. Il faut dire qu'entre un Livain au plus mal et un Emmer qui ne pense plus qu'à gagner la guerre alors que, sans déconner, c'est finalement déjà fait, l'absurdité de la situation est bien là. Qu'on y ajoute la religion en plein milieu, avec un Abbé de Cerly qui tente de persuader tout le monde que Bohem n'est rien de moins que l'antéchrist, est on se demande bien qui va finir par prendre au sérieux le vrai problème, à savoir l'étrange épidémie qui met à mal le pays.

Or, il faut attendre que Bohem se rende à l'Armensul et revienne à Pierre-Levée pour qu'enfin on prenne le problème vraiment au sérieux. Et à partir de là, le lecteur va aller de révélation en révélation. Ce que l'on apprend va finir de lier les deux séries, la Moïra et Gallica. On va retrouver quelques personnages phares de la Moïra, qui viennent enfin aider le fils d'Aléa. Bien qu'ils balancent deux trois révélations, leur rôle reste assez minimes. En fait, j'ai eu l'impression qu'ils étaient là pour faire le pont, comme je l'ai dit, mais aussi parce que l'auteur ne savait peut-être pas comment amener les révélations sans en faire trois tonnes (on a déjà l'étape Armensul qui prend énormément de temps, je le rappelle). Le problème, c'est que pour moi, certaines choses tombent un peu comme un cheveu sur la soupe. Ça sort presque de nulle part, encore plus si on n'a pas lu la Moïra avant. 

Mais ce n'est pas tout. La fin va trop vite pour moi. Le problème reste la longueur de l'épisode Armensul en fait. Par rapport à ça, tout va trop vite. Beaucoup trop. Mais ce n'est pas tout à fait ce qui me dérange. Le problème, c'est Bohem. Après sa super évolution durant le second tome, il stagne complet et il rabâche pas mal de chose. De plus, il prend soudainement une sorte de statut de super-héros assez étrange (son dernier dialogue avec Emmer ...) qui ne va pas réellement avec ce qu'il était jusque là. Ca se voit encore plus que les autres personnages que nous avons pu suivre jusque là sont plus effacés (Fidélité fait beaucoup mais on ne le voit finalement pas des masses, Mjolln continue son rôle de faire-valoir, Loeva semble n'être qu'une belle plante posée à côté de Bohem, quant à Vivienne, son rôle a grandement diminué depuis son passage dans l'Armensul).

Vraiment, je trouve tout ça dommage tant ce tome aurait pu, pour moi, être une véritable apothéose. Il souffre malheureusement trop de ses longueurs. Les idées qu'il véhicule sont particulièrement bonnes (et vu les temps qui courent, trouver une troisième voie est plus qu'évident), j'ai adoré le parallèle entre le rôle de Bohem et la manière dont le voit l'Eglise (le coup de l'antéchrist, sachant ce qu'il va faire par la suite, c'était vraiment bien foutu). Du coup, ma lecture n'a pas eu l'effet escomptée, je me suis même un peu ennuyée. 

Au final, je suis un peu déçue de cette fin. Pas que j'en attendais plus, disons que j'aurais aimé qu'elle aille moins vite sur sa seconde partie, que les explications soient aussi moins expédier (je veux dire  que qui est Camille, comment réussir à empêcher les hommes de mourir et qui est réellement le Sauvage et qu'elle est sa place, on apprend tout ça en moins d'un chapitre par un Conseil, style, "merde j'ai oublié de dire plein de chose, on va tout remettre à plat d'un coup"). 

Cela n'empêche pas le fait que Gallica est une bonne trilogie de fantasy, qui mêlent le genre à l'historique et qui permet, peut-être, de faire un peu réfléchir sur la violence et son emploi (et on en a bien besoin en ce moment). D'ailleurs, je continuerai de la recommander, elle et la Moïra à qui veut découvrir la fantasy à la française. 

lundi 1 juin 2020

La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Et voilà le dernier livre papier lu durant le mois de la fantasy. Il ne faisait pas partie de la PAL de base, et j'aurais pu lire à la place un bouquin en numérique (puisqu'il m'en manque un sur ceux que j'avais prévu) mais j'avais trop hâte de revenir à Gallica.

 La Voix des Brumes, Gallica, tome 2, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : J'ai lu
Année de parution : 2005
Nombre de pages: 551

A lire si :
- Vous avez aimé le premier tome
- Vous voulez de la fantasy moyenâgeuse avec créatures fantastiques
- Vous aimez les voyages initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé le premier tome

Présentation de l'éditeur :

Les Brumes, ces créatures merveilleuses qui peuplent les légendes, sont en train de disparaitre dans les forets de Gallica. Bohem, pour tenir la promesse qu'il a faite à la Licorne, doit rapidement trouver les portes du Nid pour y conduire les Brumes. Mais les ennemis de Bohem sont sur ses pas. Le Sauvage réunit les druides et les terribles guerriers aïshans pour l'arrêter et voler son bien le plus précieux...

Challenge mois de la fantasy

Comme le tome 1, La Voix des Brumes remplit un certain nombre de catégorie pour le challenge.
- La fureur de Smaug grâce aux Brumes
 - Du Hobbit au Seigneur des Anneaux puisqu'il s'agit du second tome d'une série 
 - Une relecture

Mon avis

Attention, je vais spoiler

Nous avions laissé Bohem juste après sa rencontre avec la Licorne à la fin du Louvetier. Celle-ci lui a demandé de trouver les portes du Nid (que les lecteurs de la Moira connaissent bien) afin de sauver les Brumes. Mais le temps file, et surtout il en manque à Bohem qui n'a pas la moindre idée de là où se trouve les dites portes. Alors, sur les conseils de Chrétiens de Troyes, il part pour Carnutes, à la recherche du Temple d'Ariel. Au même moment, les Milices du Christ s'en prennent aux Bons Hommes dans le comté de Tolsanne. L'un d'eux, Bernard de Laroche, réussit à s'enfuir et part retrouver le jeune louvetier, espérant que celui-ci pourra, d'une manière ou d'une autre les sauver. Et encore en même temps, Livain et Emmer finissent leurs dernières préparatifs pour la guerre qu'ils comptent bien se livrer.

Ce tome deux de Gallica nous amène un peu plus loin par rapport à son tome un. Après avoir posé tranquillement ses bases (et nous avoir rafraîchi un peu la mémoire sur certains points de la Moïra), l'auteur commence enfin à rentrer dans le vif du sujet. Parce que, avouons-le, sauver les Brumes, bien qu'étant une partie de l'intrigue principale, n'est pas la dite intrigue. Et qu'en plus de ça, monsieur Loevenbruck se permet aussi de nous mettre le nez dans l'un des pires moments qu'a pu connaitre l'occitanie et le pays catalan, à savoir le massacre des cathares (même s'il se permet de "rajeunir" cela de quelques 50 ans pour le bien de son histoire). Ainsi, la quête de Bohem prend une autre ampleur. Le jeune homme devient un étendard pour les exclus et les persécutés. Or, notre louvetier n'est pas prêt à tout ça. 

Au début de ce tome, Bohem ne compte que sauver les Brumes. Il ne voit pas plus loin que ce que la Licorne a pu lui dire. S'il prend de plus en plus conscience que sa cause est relayée par beaucoup, il reste bloqué sur son idée. D'ailleurs, pendant une bonne partie du roman, il sera bloqué sur ça et seulement sur ça. Mais, au fur et à mesure de ses rencontres, il va se rendre compte de ce qu'il pourrait/peut représenter. Le parallèle avec Aléa est de plus en plus fort (et il n'a pas le choix, puisqu'il s'agit de sa mère et qu'il semble marcher dans ses pas). Tout comme elle, Bohem va devenir un symbole, quelque chose qui unit les hommes. L'évolution du jeune homme est particulièrement interessante dans ce tome de part les personnes qu'il va rencontrer et la manière dont on le voit. De l'enfant solitaire qu'il était à apprenti compagnon, sauveur des Brumes (et peut-être plus, mais ça, on le verra dans le dernier tome), il y a un véritable processus que j'ai trouvé vraiment sympathique à lire. Mais si Bohem évolue bien, ce n'est pas le cas de tout le monde. Je regrette parfois que l'auteur se focalise seulement sur lui alors que ses compagnons pourraient être tout aussi interessant. Mon gros regret restera le personnage de Bastian qui, pour moi, aurait pu faire tellement plus. De même, on voit très peu Vivienne et la Rochelle dans ce tome (pourtant, leurs rôles restent essentiels). Quant à Mjolln, j'ai aimé ce que j'ai vu de lui, et surtout, je retrouve le nain que j'aimais dans la Moïra. 

De même que Bohem évolue, la situation de Gallica fait de même dans ce tome et pas pour le meilleur. La milice du Christ, sur ordre de la papauté, s'attaque aux Bons Hommes dans le comté de Tolsane (avec 50 à 60 ans d'avance sur la réalité historique ici, puisqu'il s'agit ni plus ni moins des croisades albigeoises contre les cathares). Livain et ses alliés avancent sur Pierre-Levée afin de prendre Emmer par surprise dans la ville de son épouse. Epouse qui d'ailleurs ne veut pas de la dite guerre mais n'arrive pas à faire entendre sa voix. La situation politique du pays est donc particulièrement tendue, voire même explosive à la fin du tome. Et dans tout ça, on retrouve toujours Bohem, pris à parti d'un côté et de l'autre pour justifier les actions des uns et des autres même lorsque le concerné ni ni d'accord ni au courant. Le plus interessant restant que les divers conflits émaillant Gallica sont totalement en désaccord avec la philosophie qui caractérise le jeune homme et sa lutte pour sauver les Brumes. Les deux idéologies s'affrontent de manière assez brutales (encore plus que dans la Moïra qui amorçait déjà cet affrontement dans son dernier tome).

J'avais dit il y a quelques temps (sur une story instal il me semble) qu'il n'était pas obligatoire d'avoir lu la Moïra pour lire Gallica. Je continue à le dire, vu que les parties parlant de la Moïra sont bien expliquées, en y ajoutant un bémol. On ne comprend pas tout sans cette première trilogie. Autant dans le premier tome, ce n'est pas ultra présent. Autant ici, si on ne connait pas la trilogie, on peut rater quelques subtilités (mais ça ne dérange pas la lecture). 

Au final, c'était une fantastique relecture. Je crois que je l'ai encore plus apprécié qu'à ma première lecture. Gallica et la Moïra font parties de ses séries géniales (et pas forcément assez connues) qui méritent vraiment d'être lu. 

vendredi 22 mai 2020

Le coeur de l'hiver, La Roue du Temps, tome 17, Robert Jordan

Je suis sûre que ça vous avez manqué de ne plus voir de post sur la Roue du Temps depuis 2017. Il faut dire que j'étais un peu échaudée du fait que la traduction chez Bragelonne n'avance pas à l'allure que j'aurais voulu moi (mais je comprends parfaitement que ce soit long, le traducteur ne fait peut-être pas que ça). Mais avec l'annonce de la parution du tome 10 en GF (et donc en non coupé) chez Bragelonne (ce qui correspond aux tome 19 et 20 dans les anciennes trad), je m'y remets. Il ne reste plus qu'un tome déjà traduit à retraduire et puis, enfin, les trois derniers, ceux que nous n'avons pas eu la chance d'avoir encore.

Le coeur de l'hiver, La Roue du Temps, tome 17, Robert Jordan

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2009 
Titre en VO : Winter's Heart, The Wheel of Time, Book 9
Année de parution en VO : 2000 (déjà 20 ans et on a toujours pas la fin en VF)(oui, je râle toujours un max sur ce fait)
Nombre de pages : 520

A lire si :
- Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde

Présentation de l'éditeur :

Rand al'Thor a fui Cairhien avec Min après avoir échappé à un assassinat. Mais plus grave encore, il subit l'influence du Ténébreux qui a perverti le saidin. Il se met alors en quête de Dashiva et de ses renégats pour les supprimer. De son côté, Perrin apprend que sa femme, Faile, ainsi que la reine Alliandre et Maighdin ont été capturées et emmenées par le Shaido de Sevanna.

Challenge mois de la fantasy

La Roue du Temps ne peut que s'inscrire dans ce challenge et elle s'y retrouve dans plusieurs catégories (à peu de chose près, j'ai le bingo avec ce tome)( pas de fureur de Smaug avec lui, mais ça aurait pu vous qu'on trouve des créatures fantastiques dans d'autres tomes de la série) : 
- Dame Arwen, avec ses héroïnes. On retrouve dans ce tome Elayne, Nynaeve et Aviendha
- Tolkien, roi de la fantasy, et je suppose que vous voyez très bien pourquoi
- Peter Jackson, outre le comic (que j'ai très envie de me procurer), il y aura bientôt une série (sur Amazon Prime normalement, mais pas avant l'année prochaine si ce n'est plus)
- Du hobbit au SdA, avec ces treize tomes en VO (et bien plus en VF à cause de l'ancienne trad et des éditions de poche)(Bragelonne, pas merci d'avoir fait ça)
- Oh Gandalf, même s'il s'agit d'une relecture, je rappelle que ça fait trois ans que j'attendais de le lire
- Un anneau pour les gouverner tous, des artefacts, il y en a trois tonnes
- Galadriel, la magie est partout dans le roman
- Une relecture

Mon avis

Si vous êtes nouveau par ici, ou si vous avez oublié, je fais surtout des résumés des tomes par ici. La Roue du Temps est une saga au long court et comme je peux mettre des années entre deux tomes, c'est préférable pour tout le monde (et surtout pour moi) de me souvenir où j'en suis. D'ailleurs, pour ceux qui veulent avoir les résumés de tous les tomes (je laisse tout de même un peu de suspense, ce ne sont pas des résumés complet la plupart du temps), suivez le chemin en cliquant sur Jordan dans les tags. C'est d'ailleurs ce que j'ai fait avant de commencer ma lecture en lisant les posts des trois tomes précédents (quoique je n'en avais pas si besoin que ça vu le nombre de lectures de tous ces tomes).

On commence le tome tranquillement avec un prologue de pas moins de 128 pages. Dedans, on retrouve Elayne, Rand et quelques Aes Sedai. Puis, on entre enfin dans le vif du sujet. Avec Perrin. Vous le savez, ce n'est pas mon personnage préféré depuis plusieurs tomes (en fait, depuis que Faile est avec lui à peu prés, avant je l'aimais bien). Faile a été enlevé par les Shaidos avec Alliandre et Maighdin et le jeune homme s'en veut énormément puisque, pour lui, c'est de sa faute, vu qu'il était pas là mais en train d'essayer de convaincre le Prophète de rejoindre Rand. Bon, autant dire que ce ne sont pas les passages qui m'ont le plus intéressés, surtout qu'au final, sauf dans le chapitre du point de vue de Faile, il ne se passe pas grand chose. Le camp est en attende (pour changer...), Perrin doute, s'en veut, ne bouge pas autant qu'il le devrait, et finalement, il se décidera de suivre la piste des Shaidos. Les chapitres de Perrin me semblent toujours duré des heures et des heures. Vivement qu'on avance un peu avec lui quand même (et plus particulièrement avec Faile qui devient enfin un peu plus interessante).  Avec un peu de chance, ça ira mieux par la suite (puisqu'il va arrêter d'attendre et qu'il va enfin se mettre un peu à l'action)

Dans le même temps, Elayne se trouve en Andor, dans le palais de sa mère et tente de démêler les fils pour réussir à mettre la couronne de Morgase sur sa tête. Le truc de bien avec Elayne, c'est qu'elle est toujours au milieu de plusieurs complots. Elaida veut toujours la ramener à la Tour, les nobles andorans complotent pour savoir qui ira sur le trône, Rand ne l'aide pas en proclamant qu'il va la mettre elle dessus, les femmes du peuple de la mer et celles de la famille veulent à tout prix qu'elle fasse ce qu'elles veulent et j'en passe... Du coup, même si on a l'impression qu'il ne se passe pas grand chose niveau action autour d'elle, on est servi en complot et autres. D'ailleurs, si Perrin passe son temps à attendre, elle, elle passe sont temps à bouillir d'impatience. Et il se passe plein de chose durant ses chapitres. Ainsi, elle va se lier à Aviendha comme première-soeur, elle va échapper de justesse à un attentat et mettre en place quelques plans pour la succession. Le seul défaut de ses passages ? Elayne reste parfois insupportable. Heureusement que Birgitte vient régulièrement lui remettre les points sur les i (j'aime Birgitte)

Enfin, on passe à Rand. Depuis quelques tomes, le saidin lui fait des siennes. Il va de plus en plus mal psychologiquement et cela commence à se voir dans ses manières de penser. Sauf qu'il sait quoi faire pour tenter de s'en sortir. Et pour ça, il a besoin de Nynaeve. C'est ainsi qu'il se retrouve avec Min au Palais d'Andor. S'il arrive à convaincre Nynaeve de l'aider, il tombe aussi entre les mains d'Elayne, Aviendha et Min. Rand et ses femmes, ce sont généralement des passages que je trouve mièvre à souhait (de toute façon, Jordan a toujours eu du mal avec les romances, il a tendance à rendre ses personnages amoureux complètement couillons)(les déclarations de quatre jeunes gens sont à mourir de rire quand même). Ce passage marque surtout l'un des évènements qui devrait s'avérer important par la suite, à savoir le liage de Rand aux trois jeunes femmes (puis la scène la plus gênante du truc, où il va se retrouver avec Elayne et les autres vont tout ressentir)(même Birgitte par son lien avec Elayne, et Alanna par celui avec Rand).

Et puis, pour finir, on retrouve Mat, sur un seul chapitre. J'ai râlé très fort. Et puis je me suis souvenue que si on le voyait si peu ici, ça allait vouloir dire qu'on va l'avoir bien plus souvent dans le tome suivant. D'ailleurs, juste avant son chapitre, on assiste à l'arrivée d'un personnage important côté Seancheans et j'ai très hâte de lire la suite là dessus aussi.

Ce tome n'est pas forcément un des tomes où on avance le plus vers la bataille finale mais il commence à montrer un petit vent de changement chez nos héros. Perrin va enfin se décider à faire autre chose qu'attendre, Elayne se met un peu plus en branle pour récupérer le trône de sa mère et Rand cherche un moyen de ne plus souffrir du saidin (et le trouve mais ne le met pas encore en oeuvre, ça va venir). C'est particulièrement agréable. Les intrigues se font toujours aussi nombreuses, tout comme les divers complots. Ça manque peut-être un peu de bataille, de Mat et de Nynaeve à mon gout mais ça va venir.

Au final, comme toujours, c'est un vrai plaisir de retrouver la Roue du Temps et ses personnages. C'est marrant, ça va faire presque vingt ans que je lis et relis cette saga et je ne m'en lasse toujours pas. Même si je connais le déroulement de l'aventure, j'arrive toujours à être surprise par mes lectures. Je suis persuadée que ça sera toujours le cas dans dix ans ou dans vingt (et j'avertis déjà que le jour où j'ai tous les tomes en main, je me refais une relecture complète de la série)(ou comment me perdre pendant plusieurs mois :) ).




mardi 5 mai 2020

Le Louvetier, Gallica, Tome 1, Henry Loevenbruck

Le premier livre du challenge le mois de la fantasy est arrivé ! Il s'agit de la seconde saga fantasy de Henry Loevenbruck qui est d'ailleurs une suite de la première. Bref, passons à ce premier tome de Gallica.


Le Louvetier, Gallica, Tome 1, Henry Loevenbruck

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2005
Nombre de pages : 514

A lire si : 
- Vous avez aimé la Moïra (il s'agit de sa suite)
- Vous voulez une france moyenâgeuse revissée
- Vous aimez les légendes

A ne pas lire si :
- Vous n'avez pas aimé la Moïra
- Vous n'aimez pas les voyages initiatiques

Présentation de l'éditeur : 

1154 : Imaginez une France de légende nommée Gallica... Dans le comté de Tolsanne, on raconte que, pendant la nuit de la Saint-Jean, un jeune homme marcha dans les flammes pour sauver un loup du bûcher. Son nom était Bohem, le fils du louvetier. Quatre ans plus tard, sa vie bascule : son village et sa famille sont massacrés par de mystérieux guerriers. Terrorisé, il s'enfuit, traqué par des forces sanguinaires dont il ne sait rien. Il doit échapper au roi de Gallica, à la Milice du Christ et à un ennemi inconnu qui semble tout savoir de ses origines : le Sauvage...

Challenge mois de la fantasy 

Ce livre fait partie de ma PAL pour le challenge. Mieux encore, il entre dans trois catégories de celui-ci : 
- La fureur de Smaug grâce aux Brumes
- Du Hobbit au Seigneur des Anneaux puisqu'il s'agit du premier tome d'une série
- Une relecture 

Mon avis

Dois-je vous dire qu'avec un loup sur la couverture, je ne pouvais que lire ce roman ? C'est un peu ce qu'il sait passé en 2005 quand je l'ai vu sur le catalogue de France Loisir (j'ai beau critiqué leur système pour l'avoir subit, je dois avouer que j'ai fait quelques découvertes sympa avec eux). J'avais déjà lu la Moïra avant mais je n'avais pas tout à fait compris avec la quatrième de couverture que Gallica en était la suite (on ne s'inquiète pas, on le comprend facilement dans le roman, hein). Bref, je me souviens que j'avais été super contente de savoir ce qu'il se passe après l'histoire d'Aléa et surtout que j'avais eu une préférence pour Gallica par rapport à sa grande soeur. Et pour le moment, ben ça n'a pas l'air de changer.

Gallica, c'est la France du dixième siècle en plus légendaire (preuve s'il en est, la carte en début de roman ressemble beaucoup à celle de la France a la même époque, seul les noms changent). Un pays morcelé entre le roi de Gallica et celui de Britta où les légendes sont encore bien vivantes. Parmi elles, on retrouve les Brumes, les animaux tels que les chimères, les bayards, les vouivres, les licornes ou encore les loups. Or, depuis vingt ans, les Brumes disparaissent petit à petit, chassé par les louvetiers et incapables de se reproduire. C'est au sud de Gallica, dans le comté de Tolsane, que commence notre histoire. Bohem n'a alors que quinze ans et il sauve un loup du bucher de la Saint-Jean. Cet incident marque le début de son aventure. Car Bohem est lié d'une manière ou d'une autre au sort des Brumes.

Je ne sais pas trop par quoi commencé. J'aime trop de chose dans ce roman. Il y a bien sur les personnages, Bohem en premier. Henry Loevenbruck fait parti de ces auteurs qui me font aimer tous leurs personnages, même les pires. J'aime beaucoup Bohem, Vivienne, La Rochelle et ceux qui gravitent autour du jeune homme. Le groupe qu'il se constitue petit à petit autour de lui, souvent sans le vouloir, fonctionne bien. J'apprécie aussi les parties des figures politiques de Gallica, qui jouent le destin de leurs pays sans se préoccuper de ce qu'il peut se passer. Mais mieux encore, j'apprécie les passages sur les "méchants" de l'histoire, que se soit la Milice du Christ (l'inquisition, quoi) qui n'est tendre avec personne ou le troisième camps qui ne nous est pas inconnu. Parce qu'en plus de nouveaux personnages, nous allons retrouver de vieilles connaissances. Parmi elles, des druides, venus de Gaelia pour retrouver Bohem. Ou un vieil ami dont je tairais le nom pour l'instant.

Ensuite, il y a la partie légende. J'ai toujours aimé les légendes, plus encore les animaux légendaires. Ici, l'histoire tourne autour d'eux grâce à Bohem et à l'un de ses ennemis. Ici, je suis servie. Entre les loups, les chimères et autres créatures, le lecteur est charmé. J'apprécie aussi de voir que l'auteur n'en fait pas des monstres mais bien des créatures magiques extraordinaires. Elles sont pourtant chassées par les hommes sous la pulsion de l'église (qui ici a un rôle bien plus important que dans la Moïra). Tout comme Bohem, on les pourchasse souvent par ignorance et peur. Elles cristallisent l'un des thèmes récurent dans les deux sagas fantasy de l'auteur, la peur de l'autre et l'apprentissage de ce même autre aussi (sans parler de la partie écologique que l'on retrouve aussi dans les deux trilogies pour moi). 

Et puis, il y a toute l'Histoire qui se trouve reprise et arrangée pour le besoin du livre. Je ne pourrais pas dire si c'était aussi le cas avec Gaelia, qui me semble plus fantaisiste à ce niveau (mais je ne connais pas l'histoire de l'Irlande aussi bien que la notre, forcément), mais ici, c'est très marqué. On garde le côté fantasy avec Bohem et les Brumes mais on se rapproche de ce qu'il a pu se passer au niveau des puissances politiques. On reconnait Aliénor d'Aquitaine dans Hélène de Quienne, tout comme son premier époux, Livain, roi de Gallica est le portrait de Louis VII tandis que le second Emmer, n'est autre qu'Henry II d'Angleterre. On y retrouve les mariages, alliances et guerres qui ont émaillés cette époque (par contre, il y a des différences, Hélène ne donne pas d'enfant à Livain et il la répudie alors qu'Aliénor donnera deux filles à Louis et il est plus que possible que ce soit elle qui est décidé de faire annuler son mariage).

Au final, vous l'aurez compris, j'ai beaucoup aimé relire ce premier tome. Beaucoup de chose me sont revenus au fur et à mesure de ma lecture et je suis ravie de retrouver de vieux amis. J'y retrouve ce que j'avais apprécié dans la Moïra (les loups, la côté légendes, les complots politiques aussi) avec un personnage principal que j'apprécie un peu plus qu'Aléa. J'ai hâte de me replonger dans la suite.


lundi 27 mai 2019

Le Sang du Jal, Les Enfants de Ji, tome 5

C'est qui qui voulait pas finir son livre hier ? C'est bibi. Je suis arrivée au  bout de les livres en ma possession du Cycle de Ji. 

Le Sang du Jal, Les Enfants de Ji, tome 5

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 353

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Le monde des hommes et des dieux n'a plus que quelques jours avant de revêtir un nouvel aspect. Et ce dernier menace d'être bien cruel... Alors que les anciennes religions sont fragilisées par la destruction de leurs temples, l'Ancien culte continue à se répandre comme la peste dans l'ensemble des Hauts-Royaumes. L'Age d'Ys promis par les doyens de Dara a-t-il la moindre chance de connaître son avènement ? Oui, si l'Adversaire parvient à défaire le dernier-né de Karu... Mais les héritiers ne s'attendaient pas à devoir contrer un plan si ambitieux. Sombre et ses alliés semblent déjà proches de la victoire, alors que la poignée de fugitifs maudits par le destin cherche toujours un moyen de lui faire face, entre les jardins du Jal et le pays wallatte... Qui sera finalement l'élu annoncé par les Ondines ? Quels tourments devra-t-il endurer ? Aucun n'espère jouer ce rôle, tout en s'y préparant... Cela sera-t-il suffisant ?

Mon avis

Et voilà, ma relecture des deux premiers cycles de Ji est fini. Je savais que j'allais passer de fort bon moment de lecture, je ne m'attendais pas toujours à retrouver la même émotion que lorsque j'ai découvert les livres la première fois. C'est une chose d'ailleurs assez rare, vu que je sais ce qu'il va se passer, comment ça va se passer et ce que cela va induire derrière. Et pourtant, il n'y a qu'à voir mon avis sur le tome précédent pour se rendre compte à quel point je reste touchée par la saga. 

C'est super dur de parler de ce dernier tome sans spoiler. Du coup, je vais pas vous dire que je vais pas spoiler, c'est totalement faux. 

Ce dernier tome ne déroge pas à la règle. Nos Héritiers retrouvent enfin leurs parents mais leur bonheur n'est que de très courte durée. Il faut trouver qui est l'Adversaire et comment battre Sombre une bonne fois pour toute. Or, rien n'est simple, comme toujours. Les Héritiers quittent le Jal pour Wallos où ils veulent récupérer l'épée de Saat. Là-bas, ils apprennent que les armées de Sombre vont bientôt entrer en action. Ils n'ont plus le choix, il faut combattre. Sans savoir encore qui pourra vaincre Sombre, ils se lancent dans la fin de leurs aventures.

Le livre est divisé en plusieurs parties, celle dans le Jal, celle à Wallos et enfin, la toute fin du livre. La partie dans le Jal est assez calme. On se retrouve, on se pose et on réfléchit à pas mal de chose. Comme toujours dans ce genre de partie, l'auteur pose ses pions, remet tout à plat. C'est toujours ultra interessant, surtout que maintenant, nous avons pas moins de quatorze héritiers en même temps. On restera d'ailleurs à quatorze jusqu'à l'affrontement final. Les deux générations vont (forcément j'ai envie de dire) bien ensemble, et j'apprécie que l'ancienne laisse sa place à la nouvelle aussi facilement. Même si un retrouve par exemple un Grigan reprenant sa place de leader ou une Corenn usant de diplomatie, on n'oublie pas qu'Amanon a mené son groupe jusque là. Par contre, il est vrai que tous les avoir en même temps va aussi mettre certains héritiers un peu plus dans l'ombre. 

La seconde partie offre une belle place à Keb, un personnage que j'aime beaucoup. On en apprend enfin un peu plus sur son passé. C'est plutôt sympa vu que Keb est l'Héritier qui reste le plus mystérieux jusque là de part sa place un peu particulière (c'est le fils de Saat et de Chebree quand même) bien qu'en même temps, il soit super présent (ne serait-ce qu'avec le triangle amoureux avec Eryne et Amanon). Elle a aussi une fâcheuse tendance à nous rappeler les événements du dernier tome du cycle précédent. Surtout parce que nous revenons vers le camp de Saat, le Mausolée de Sombre et les tunnels sous la montagne menant à Ith. Mais attention, ça nous le rappelle mais ce n'est pas une redite, du tout. On est bien sur une autre aventure. D'ailleurs, la fin de cette seconde partie et le début de la troisième nous le prouve bien.

Une dernière partie assez stressante pour tout le monde d'ailleurs. Même avec mes souvenirs de comment ça va se passer, je dois bien dire que j'ai pas mal tremblé pour les Héritiers. Entre révélation et combat, Grimbert offre une fin magnifique à la tension énorme pour les Héritiers. Si, on s'attend à pas mal de chose, je dois bien avouer que ce qu'il se passe pour vaincre Sombre fonctionne toujours autant niveau surprise (bon, moins pour moi vu que c'est une relecture, n’empêche). C'est bien foutu et ça s’intègre parfaitement au deux cycles (ça marque d'ailleurs bien une fin à ce niveau-là).

Finalement, le seul défaut que j'aurais fini par trouver aux livres, c'est qu'ils sont trop courts. Bon, si je veux vraiment râler, je dirais qu'ils sont trop gentils aussi, surtout avec les héros. Ce qui n'est pas totalement vrai en plus. Si on revoie un peu tout ce qu'il a pu se passé, on se rend compte que Grimbert n'a pas été tendre avec eux. Et s'il leur offre un happy end à chaque fin de cycle, c'est pour mieux les mettre dans la moise le cycle suivant. Et en fait, ça aussi, ça s'intègre fort bien avec certaines réflexions et réponses qu'on trouve dans ce tome (après, je sais pas si c'était fait exprès, mais je trouve ça cool moi, cette partie assez philosophique/théologique qui renvoie aux deux cycles qui viennent de passer).

A présent que j'ai fini les Enfants de Ji, je dois bien dire qu'alors que je me demandais encore il y a quelques jours si oui ou non je vais me fournir en tome du troisième et dernier cycle, j'ai très envie de le lire, le dit dernier cycle Les Gardiens de Ji. Cette saga reste l'une des meilleures que j'ai pu lire alors que j'étais adolescente et qui me fait toujours autant d'effet en étant adulte (ça a pas fonctionné pareil avec d'autres). J'aime vraiment tout ce que l'on retrouve dans la série, que se soit les personnages, leurs évolutions ou encore tous les thèmes abordés. 

Il me semble l'avoir déjà dit il y a quelques temps sur un autre avis (presque tous en fait), mais vraiment, lisez le Cycle de Ji si vous voulez voir ce que les auteurs de Fantasy français sont capable de faire (Grimbert n'est pas le seul, mais il fut l'un des premiers à vendre ses ouvrages à grand nombre en france).

Bon maintenant, moi, je vais partir à la recherche du dernier cycle (je sens qu'il faudra le commander, mais tant pis, j'attendrais encore un peu)

jeudi 9 mai 2019

Le Patriarche, Les Enfants de Ji, tome 4, Pierre Grimbert

J'arrive petit à petit à la fin du cycle des Enfants de Ji. Et je suis tristesse. Parce qu'après le tome 5, je n'aurais plus de livres du cycle de Ji dans ma bibliothèque. Du coup, je suis grandement en train de me demander si je ne vais pas me prendre le troisième cycle (question que je n'avais pas à me poser à l'époque de ma première lecture vu qu'il est paru un an après chez France Loisir et que j'avais quitté FL à ce moment-là)(et qu’accessoirement, ce fut l'époque où j'ai eu un gros blanc niveau lecture) . En attendant, parlons un peu de ce quatrième tome.

Le Patriarche, Les Enfants de Ji, tome 4, Pierre Grimbert

Editeur : France Loisir
Collection : Fantasy
Année de parution : 2007
Nombre de pages : 313

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé le premier cycle
 Vous aimez la fantasy à l'ancienne
- Vous aimez les quêtes initiatiques

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les longues séries
- Vous voulez que ça aille vite

Présentation de l'éditeur : 

Alors que la guerre menace d’embraser les Hauts-Royaumes et de bouleverser l’équilibre du monde connu, les héritiers fuient toujours les nombreux ennemis que Sombre a lancés sur leur piste. Le moment approche, pourtant, où le démon et l’Adversaire devront affronter leurs destins liés, décidant ainsi du sort de l’humanité… même si les fugitifs sont encore loin d’y être préparés. Trop de mystères planent sur leur quête, les portes, ou le Jal ! Les réponses pourraient venir du savoir des Etheques, cette civilisation oubliée dont le berceau semble se situer sous la Sainte-Cité…En attendant de connaître celui d’entre eux qui devra mener l’ultime combat, les membres du groupe affûtent leur courage et poursuivent la lutte contre leurs propres fantômes. Mais ont-ils la moindre chance d’emporter la victoire, face à des forces et des sentiments qui les dépassent ?

Mon avis

Je m'approche tout doucement de la fin des Enfants de Ji et j'ai pas envie. Voilà, c'est dit. J'aime beaucoup trop cette génération pour la quitter d'ici un tome. Et ce quatrième tome ne fait que me conforter dans ce sentiment. Je veux pas. Point. 

Bon, vous l'aurez compris, j'aime ce cycle et ses personnages et ce tome-ci doit faire parti de mes préférés des deux premiers cycles. Mais pour vous dire pourquoi je l'aime tant, ce tome, va falloir que je divulgache un peu (en même temps, je le fais depuis le début des chroniques sur le cycle, alors bon...). 

Les Héritiers ont réussir à fuir l'île de Zuia mais pas indemne. Nyss est repartie dans le monde du Rêve, Eryne vit mal son statut de Déesse et peut-être encore plus celui de future mère (surtout qu'elle n'a pas la moindre idée de qui est le père entre Amanon et Keb) et la dernière crise de Cael l’entraîne un peu plus vers sa partie sombre. L'espoir est mince pour eux. Mais ils continuent à y croire et font tout pour s'en sortir. C'est ainsi qu'ils vont rejoindre Ith où devrait se situer une porte vers le Jal. Après des jours en mer, ils vont découvrir que la guerre menace les Hauts-Royaumes. Dans un climat des plus tendu, les voilà à la recherche de la porte. Mais comme d'habitude, rien ne se passe comme prévu.

Si la première partie du roman peut paraître un peu longuette, ce n'est pas tout à fait le cas, et surtout, l'action revient rapidement dès la seconde partie. Il se passe tellement de chose dans ce tome pour certains personnages.  Eryne prend de plus en plus conscience de son statut de Déesse. Mieux, ses compagnons trouve quelle Déesse elle est. J'aime beaucoup voir la manière dont la jeune femme change. Dire que lors du premier tome, elle faisait penser à une pimbêche. Si elle me porte parfois sur les nerfs, je dois bien dire qu'elle reste l'un des personnage les plus intéressants de ce cycle. Surtout que son évolution va continuer, encore et encore et qu'elle a bien failli me tirer quelques larmes (alors que je savais ce qui allait se passer, hein)(mais ce putain de moment quoi !). Elle n'est d'ailleurs pas le seul personnage à connaitre une évolution constante dans le cycle. Mon petit chouchou de ce tome, c'est bien le jeune Cael. Je l'apprécie déjà beaucoup, mais là, je dois dire qu'il m'a vraiment surprise (enfin, oui et non, je rappelle que je relis le cycle, donc je sais pas mal de chose). Ce à quoi on s'attend depuis le départ avec lui arrive et franchement, Grimbert a tout pété. Je crois que ça faisait longtemps que je n'ai pas autant stressé pour un personnage (alors que je SAIS)(oui je me répète, mais c'est pour mieux vous faire comprendre à quel point j'aime ce tome, ce personnage, ce qui lui arrive et surtout comment l'auteur réussit à me faire stresser à chaque lecture). Nyss est particulièrement importante pour l'évolution de Cael et pour la suite. Sa relation avec le jeune Kaulien prend un tournant auquel on s'attend mais qui est tellement bienvenu (et puis ces deux scènes entre eux qui me font fondre à chaque fois). Je trouve un peu dommage en fait que les autres soient moins présents mais il y a tellement à dire sur ces trois là. Cela ne veut pas dire que Nolan, Zejabel, Amanon, Keb et Bowbaq restent dans l'ombre pour autant mais disons que ce qui leur arrive individuellement est un peu moins développé que pour les trois premiers. 

Et puis, il y a une bonne partie des révélations qui annoncent la fin. La première est pas des moindres, c'est ce qu'il a pu se passé chez Usul (tome précédent, la Voix des Ainés) et les implications que cela a pour les jeunes gens. La seconde, c'est où sont les premiers Héritiers, qu'on va d'ailleurs enfin retrouver à la fin (ben oui, gros spoiler, mais en même temps, on s'en doutait un peu non ?). J'aime beaucoup le fait que tout cela soit si différent de la découverte du Jal par les parents. J'ai déjà dit que malgré des similitudes, les deux histoires sont bien différentes, on en a ici une nouvelle fois la preuve. Tout comme on a une nouvelle fois la preuve de la maturité de l'auteur et de son récit. Entre la partie bien sombre qui attend nos Héritiers dans ce tome (bien plus que dans les précédents), l'évolution de certains et le début des révélations sur l'Adversaire, cela annonce un tome final des plus explosifs.  Et je vous ai pas non plus parlé de toute la partie sur la création du Jal, qui pousse à la reflexion sur pas mal de chose non plus.

Je sors de ma lecture un peu chamboulée vu tout ce qu'il se passe dans la seconde moitié du livre et surtout en sachant que je suis presque à la fin de ce cycle. Je n'ai pas la moindre envie de finir mon aventure avec cette génération d'Héritier. Je sais qu'il me reste un tome, mais quand même. Encore une fois, Pierre Grimbert a su m’entraîner à sa suite et m'a prouvé qu'il était un très bon auteur de fantasy.