lundi 13 mars 2023

Night Travelers, Rozenn Illiano

 Night Travelers resort à la fin du mois. Il était temps pour moi de découvrir le suite de Midnight City que j'avais tant aimé.

Night Travelers, Rozenn Illiano

Editeur : Rozenn Illiano
Collection : 
Année de parution : 2023 (pour le numérique)
Format : epub

A lire si :
- Vous avez aimé Midnight City
- Vous voulez rêver

A ne pas lire si : 

Présentation de l'éditeur : 

Un an après sa rencontre avec Adam Remington, Samuel peine à retrouver sa quiétude d’autrefois. Tout a changé depuis, mais pas pour le meilleur : traumatisé par le Sidhe, il se sent dépossédé de son univers et ne parvient plus à écrire la moindre ligne. Syndrome de la page noire, cette fois, comme un barrage rompu dans son esprit, laissant son imagination sans contrôle. Il rêve, chaque nuit, de la Cité de Minuit. Le Temps y a repris son cours. Les Nocturnes se sont réveillés. Des rumeurs s’élèvent des entrailles de la ville, les tours menacent de reprendre vie. Et la grande Horloge pourrait s’arrêter pour toujours si le démiurge, perdu dans ses cauchemars, n’affrontait pas ces ombres venues du fond de l’Abyme. Night Travelers est la suite de Midnight City.

Mon avis

Bon, j'ai très envie de juste vous mettre que c'est un coup de cœur et qu'il faut le lire. Je pense même que ça suffira amplement. Mais ça serait dommage, n'est-ce pas. Le problème, c'est que parlé de Night Travelers, c'est aussi pas mal divulgacher Midnight City et pas que. Et pourtant, il peut se lire quasiment comme un one-shot, et ça même s'il est en plein centre du Grand Projet (oui, je sais, on en parle plus, mais c'est dur). C'est possible puisqu'à l'époque, MC devait en être un. Tout a été dit dans le roman, l'autrice n'avait pas laissé de piste pour une suite directe. Enfin, pas totalement. Après, on dira que ça vient aussi de moi qui voit parfois des liens où il n'en faut pas. Mais il y en avait eu qui m'intriguait beaucoup et il s'avère que ce fameux lien était existant (ou pas au moment de l'écriture de MC). Alors, du coup, je suis ravie que Rozenn est écrit cette suite, qu'elle nous permette de revenir dans la Citée de Minuit et revoir ses personnages.

Rha, je ne sais pas par où commencer, en réalité. C'est compliqué de chroniquer un second tome sans trop en dire. Sam n'arrive toujours pas à écrire. Il a trop d'idée, trop de rêves, trop de tout. Ce qu'Adam lui a fait le traumatise et il n'arrive pas à s'en sortir. Il tente, et s'en sort pas si mal jusqu'à cette nuit-là, où il entre dans la Cité de Minuit. Une ville qui a reprit sa marche normale, ou presque. Le temps est revenu. Mais les cauchemars sont toujours là, prêt à fondre sur les Nocturnes. Oyra, la régente de la ville, va devoir affronter tout cela, alors que, petit à petit, ses souvenirs lui reviennent. Il en va de même pour Cyan. Forcément, ce qu'il se passa dans le rêve et dans la réalité sont liés. Si Sam finit par perdre pieds, c'est toute la cité qui disparaitra…

Quand j'ai commencé le roman, une phrase m'a marqué, juste au début. Elle m'a marqué, parce que j'ai écris quasi la même, quelque jours plus tôt, dans mon journal. Cette phrase, la voici "Si je m’arrête, je m’éteins.". C'est pour moi que j'avais écris une version presque identique, alors autant vous dire que le roman, il m'a parlé et pas qu'un peu. C'est d'ailleurs un peu "énervant" de voir à quel point je suis touchée par les romans de l'autrice, comme si elle savait de suite quoi dire pour m'embarquer à sa suite (et parfois me mettre les larmes aux yeux, cf la Maison des Epines). Du coup, je me retrouve dans les personnages, ici Sam, mais aussi Oyra ou encore Cyan, et j'ai l'impression de ne pas être objective. Mais après tout, peut-on vraiment l'être dans la lecture ? N'est-ce pas en s'attachant, en se retrouvant dans les personnages ou situation qu'on apprécie ce qu'il se passe sous nos yeux ? C'est le cas pour moi, et c'est pour ça que j'aime tant les romans de l'autrice, parce qu'ils me parlent, parce que ses personnages me paraissent "vrais". Mais je crois que je disgresse un peu là, et que je m'en vais plus parler de moi que du roman, ce qui serait bête.

Et donc, les personnages. On retrouve bien entendu Sam, Roya et Cyan, les acteurs principaux de Midnigt City. Quelques temps ont passé, et ils tentent, tous autant qu'ils sont, de vivre après MC. Mais ça ne marche pas vraiment. Les angoisses et les peurs sont toujours là, même celles qui étaient si profondément enfouies. Sam est submergé par les idées, par sa propre création. Roya a à nouveau arrêté d''écrire, tente de reprendre le cours d'une vie normale jusqu'à ce que son ex fasse sa réapparition. Pour tous les deux, l'ombre de Remington plane toujours, d'une manière ou d'une autre. J'aime toujours autant les deux, leur interaction, la manière qu'ils ont de se protéger l'un l'autre, même quand parfois, ce n'est pas voulu. On retrouve aussi Xavier et Adam, bien sûr, mais pas dans un rôle où on aurait pu les imaginer. Je suis contente de voir la manière dont ils évoluent, comme quoi, rien n'est tout noir ou blanc dans la vie. Et puis, il y a les nouveaux, Dora et son frère, qui relient la série au reste du Grand Projet (oui, je sais, le Grand Projet n'existe plus tout à fait, mais ça reste quand même). J'espère en voir plus d'eux bientôt (et non, j'en dirais pas plus). Du côté des Nocturnes, c'est Cyan que l'on retrouve. Mal dans sa peau, hanté par ce qu'il s'est passé, je crois qu'il aimerait bien retourné dans l'Oubli, lui. Nous faisons aussi la connaissance d'Oyra, personnage important de ce tome. J'ai aimé la suivre, redécouvrir les secrets de la ville avec elle, me rapprochait du Marchand de Sable aussi et puis, comprendre ce qu'il se passe, vraiment.

Night Travelers, c'est l'histoire de ce qu'on a voulu enfouir. Des souvenirs disparus volontairement, de la dépression et des rêves brisés. C'est l'histoire des deuils, que ce soit d'une personne ou d'une envie, d'une passion. C'est aussi de l'espoir, de l'aide, et peut-être une sorte de rédemptions qu'on s'accorderait à soi-même. C'est beau et poétique. Même lorsque le tout se fait cauchemardesque, lorsque la peur prend le dessus, il y a toujours cette onirisme qui nous prend aux tripes et nous entraine dans l'univers de Rozenn.

Au final, c'est encore un coup de cœur pour moi. Le roman a su me parler, m'entrainer pour me garder là, avec les ombres de la Cité de Minuit. Il fait probablement parti des romans les plus aboutis de l'autrice pour moi, de ce qui ne sont pas prévu à la base, mais qui deviennent une évidence. Pour moi, ce tome-là en est une. 


jeudi 9 mars 2023

Rythme de guerre 1, les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson

 J'ai l'impression que ça fait des années que je ne suis pas retournée à Roshar alors que ça ne fait que depuis 2021. La faute au fait que je ne veuille que les éditions poches pour ne pas déparailler la collection. Je ne parlerais donc pas du fait que le Livre de poche ait décidé de changer le design des couvertures en plein milieu de la publication de la série (j'aime pas, voilà). Bref, me revoilà à Roshar et je suis contente.

Rythme de guerre 1, les Archives de Roshar, tome 4, Brandon Sanderson 

Editeur : Le livre de poche
Collection : imaginaire
Année de parution : 2023
Titre en VO : The Stormlight Archive, book 4: Rhythm of War, part 1 
Année de parution en VO : 2020
Nombre de pages : 1152 

A lire si : 
- Vous aimez la série
- Vous voulez voir des héros pas au meilleur de leur forme

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les pavés

Présentation de l'éditeur : 

Après avoir formé une coalition humaine pour repousser l’invasion des Néantifères, Dalinar et ses Chevaliers Radieux ont mené une campagne aussi brutale qu’impitoyable. Cependant, aucun des deux camps n’a réussi à prendre le dessus et la guerre s’enlise. Le spectre de la trahison possible de son allié Taravangian pèse sur chacune des décisions stratégiques de Dalinar.
De son côté, Kaladin Béni-des-foudres doit s’habituer à son nouveau rôle parmi les Chevaliers Radieux alors que ses Marchevents font face à leurs propres problèmes : des Fusionnés, de plus en plus nombreux, se réveillent alors que plus aucuns sprènes d’honneur n’acceptent de se lier avec des humains pour faire grossir les rangs des Radieux. Des émissaires de la coalition sont envoyés à la forteresse de l’Intégrité Constante pour convaincre les sprènes de se liguer avec eux contre les forces du dieu maléfique Abjection. Sinon, ils devront se confronter à l’horreur de la défaite…

Mon avis

Un an et quelques sont passés depuis la fin de Justicière. La guerre entre les humains et Ceux qui chantent s'enlisent méchamment. Aucun des deux parties n'arrivent à prendre réellement le dessus. Ce n'est pourtant pas faute d'essayer, mais du côté des humains, il reste le spectre de la trahison de Taravangian, pourtant l'un des plus puissants alliés de Dalinar. Alors, celui-ci cherche comment s'en sortir. Pour cela, il n'a pas trente six solutions, il doit récupèrer un général caché à Pierre d'Atre, et convaincre les sprènes d'honneur de participer. Pour la première mission, il envoie les Marchevents, commandé par Kaladin. Si la mission est un succès, pour le jeune homme, rien ne va. Dalinar le retire du combat, voyant bien que la depression n'est pas loin. Il se réssout alors à devenir chirurgien, au côté de son père. POur la seconde mission, Shallan et Adolin partent pour Shadesmar, accompagnés par d'autres Radieux. Mais un espion se cache dans leur rang et Shallan va bien avoir du mal à le découvrir.
Et pendant ce temps, Ceux-qui-chantent et leurs fusionnés prévoient d'envahir la tour...

Il y a pas mal de chose à dire sur ce tome, surtout sur les personnages. Déjà, j'ai été plus que ravie de voir que les perso points de vue comprenaient entre autres Navani, Shallan et Adolin. Ce sont des personnages que j'aime beaucoup et, pour Navani, je trouve qu'on ne la voyait pas assez finalement. Par contre, déçue de ne pas voir Renarin (il apparait, quoi, deux fois dans le roman et vraiment dans un coin), et de très peu suivre Jasnah et Dalinar. Mais, à la place, on a aussi Venli, du côté de Ceux-qui-chantent, et j'apprécie assez. J'aime voir ce qu'il se passe du côté antagoniste. Et autant dire qu'ils ne sont finalement pas mieux fourni que les humains. Chez eux aussi, les complots ont court et Venli, sans vraiment le vouloir, va se retrouver en première ligne de ceux-ci. 

Mais ce que j'ai vraiment apprécié dans cette première partie, c'est la psychologie des personnages, plus particulièrement de Kaladin et de Shallan. Pour Shallan, ce n'est pas étonnant, j'aime le personnage et j'apprécie beaucoup la manière dont l'auteur traite son trouble dissociatif de l'identité. C'est une maladie sur laquelle il a déjà écrit (dans Legion, son héros en souffre mais d'une toute autre manière). Là, je trouve qu'il se rapproche bien plus de la manière dont elle est perçue de nos jours. Ici, les trois identités de Shallan semblent avoir réussi à trouver un certain équilibre. Mais une quatrième n'est pas loin et Shallan sombre de plus en plus. Les évènements de Shadesmar ne vont pas l'aider non plus. Heureusement pour elle, elle a toujours Adolin pour la soutenir. Ce garçon est vraiment merveilleux. Toujours là pour les autres alors que lui-même a ses propres problèmes. Pour Kaladin, ce sont ses vieux démons qui reviennent et la dépression avec. Il faut dire que chercher sa place dans le monde, quand on pense ne savoir faire qu'une seule chose n'est pas des plus simples. Et de son côté aussi, heureusement qu'il n'est pas seul. C'est vraiment quelque chose qu'on retrouve dans ce tome, l'entraide. C'est probablement l'un des thèmes récurent de la série entière. Sans les autres, il est plus dur d'arriver à être fort.

Et puis, bien entendu, il y a le déroulement de l'histoire. On arrive sur la fin de la première partie de Roshar et certaines choses s'accélèrent. Ca se sent surtout dès la seconde partie du roman avec les mouvements de Ceux-qui-chantent et des fusionnées vers la tour. Mais aussi avec les avancées technologiques des érudits de Navani. Le monde change et je ne suis pas sûre que les personnages, qu'ils soient protagonistes ou non seront tous prêt à suivre. 

Au final, c'est encore un coup de coeur. Et ça fait plaisir vu mes dernières lectures sandersoniennes. Je retrouve l'auteur que j'apprécie depuis le début et ça fait du bien. J'espère vraiment que par la suite, il ne va pas repartir dans ses derniers travers parce que vraiment, Roshar fait partie de mes sagas préférées. 


mercredi 22 février 2023

L'étreinte des flammes, Mercy Thompson, tome 9, Patricia Briggs

 Je n'aurais jamais cru que j'avancerais aussi bien sur Mercy Thompson depuis décembre. C'est pourtant bien le cas et j'en remercie ma médiathèque pour ça. On risque pourtant d'un peu moins la voir prochainement ici, parce que j'ai une pile à lire maison un peu énorme avec quelques pavés que j'aimerais quand même écoulés rapidement (bon, un Mercy se lit très vite, je pourrais toujours en glisser un ou deux entre deux pavés). Mais passons à ce tome neuf, si vous le voulez bien.

L'étreinte des flammes, Mercy Thompson, tome 9, Patricia Briggs

Editeur : Milady
Collection : fantasy
Année de parution : 2017
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 9: Fire Touched
Année de parution en VO : 2016
Nombre de pages : 380

A lire si : 
- Vous avez aimé les tomes précédents
- Vous voulez en découvrir un peu plus sur les Seigneurs Gris et En-Dessous

A ne pas lire si : 
- Vous voulez voir les vampires

Présentation de l'éditeur : 

La tension entre les faes et les humains est à son comble. Lorsque la meute est amenée à affronter un troll déchaîné, la présence d’Aiden, enfant humain enlevé il y a des siècles par les faes, pourrait bien être la seule chose susceptible d’empêcher la guerre qui s’annonce.
Prêts à le protéger coûte que coûte, Mercy, Adam et la meute devront défier le Marrok, les humains et les faes. Mais qui les protégera de celui qui a reçu l’étreinte des flammes ?

Mon avis

Je me demandais à quoi allait-on avoir droit après le Guayota et ses tibicenas. Il faut dire que le tome précédent fait partie de mes préférés, autant pour tout ce qui concerne la vie de la meute avec le retour de Christy et ce qu'il implique, qu'avec son ennemi. Alors, je m'attendais à du lourd, du moins à quelque chose d'aussi bien. Et franchement, on est plutôt pas mal avec ce tome. Déjà, il commence sur les chapeaux de roues avec une attaque de troll. La bestiole, aussi grande que le pont où elle a élu domicile n'est pas là pour rien. Elle a été lâché dans l'espoir de récupérer Zee, Tad et un mystérieux gamin qui semble pouvoir utiliser le feu et pour faire le plus de dégats possible. Le seul truc, c'est que son envoyeur n'imaginait probablement pas que Mercy allait revendiquer les Tri-Cities comme territoire de la meute et qu'elle offrirait la protection à ceux qui en eux besoin. Une décision qui ne plait guère aux Seigneurs Gris. 

La décision de Mercy va entrainer deux-trois problèmes. Déjà, ça ne plait pas au faes, bien entendu. Une bonne partie des Seigneurs Gris comptent bien détruire les humains pour reprendre le contrôle sur Terre, une autre est plus modérée, mais pas tout à fait d'accord non plus. Surtout que la meute offre sa protection à Aiden, enfant humain ayant réussi à fuir En-Dessous. Le gamin (qui n'en est plus vraiment un) a hérité de pouvoir que les faes lui envient, forcément. Ensuite, elle n'est pas ultra bien accueilli par la meute. Cela va donner l'occasion à Adam d'asseoir un peu plus son autorité et celle de Mercy. Je crois qu'on a jamais vu la meute aussi soudé après ça. Malheureusement, elle va aussi être lâché par le Marrock, qui ne souhaite pas voir toutes les meutes des USA en danger à cause de ce genre de décision. Une décision que Mercy prend particulièrement mal tellement elle a l'impression d'être abandonnée par Bran.

Et puis, il y a l'ennemi, parce qu'il y a toujours un ennemi. Vous me direz que rien qu'avec les problèmes qu'engendre la décision de Mercy, appuyé par Adam, et finalement par toute la meute. Mais on s'attend finalement toujours à un combat dans la série. Alors, oui, le tout premier est déjà pas mal, mais le troll n'était pas l'ennemi. Non, là nous avons d'abord le conseil des Faes, à savoir les Seigneurs Gris. On en entend parler depuis un moment, on a même rencontré certain d'entre eux (dont un à l'épisode précédent). Si Mercy et Adam vont affronter tout le conseil sur le plan administratif je dirais, c'est surtout l'une de ses membres qui va s'avérer problématique. On la voit venir de loin d'ailleurs, ce que finalement, je trouve un peu dommage. Mais j'ai vraiment apprécié enfin découvrir une partie des Seigneurs Gris, les voir interagir entre eux et commencer à comprendre leur fonctionnement.

Leur introduction coïncide donc aussi avec celle d'Aiden, le garçon enlevé voilà bien longtemps par En-Dessous. Aiden est l'élément perturbateur du récit et il tient parfaitement ce rôle. C'est aussi avec lui qu'on en découvre plus sur En-Dessous, à la fois lieux et personnage. J'ai apprécié le voir aussi aider Joel, l'homme transformé en tibicena lors du tome précédent et intégrer à la meute par Mercy. Je ne le dirais jamais assez, mais Briggs n'oublie que rarement les personnages qu'elle introduit dans ses romans, chose appréciable. On découvre aussi un nouveau loup arrivait depuis peu et qui me semble plutôt prometteur par la suite.

Au final, j'ai beaucoup aimé ce tome. J'aime quand on passe plus de temps sur les relations entre la meute, Mercy et Adam comme ce fut le cas ici. J'apprécie aussi découvrir toujours plus les faes et voir comment l'autrice se sert des légendes européennes pour les nourrir. J'espère que le prochain tome sera tout aussi sympathique à lire.

mardi 21 février 2023

La théorie du bouclier, Le Prophétionnel, tome 1, Pierre Grimbert

 Vous avez déjà eu l'occasion de voir monsieur Grimbert dans ses pages pour sa géniale saga de Ji que j'aime beaucoup beaucoup. Dans le Prophétionnel, l'auteur reste sur de la fantasy, mais glisse du coté de l'humour et de la parodie. Un genre avec lequel j'ai souvent du mal, sauf lorsqu'on s'appelle Pratchett. Alors, est-ce que Pierre Grimbert aura réussi à me convaincre ? C'est ce que nous allons voir.

La théorie du bouclier, Le Prophétionnel, tome 1, Pierre Grimbert

Editeur : Octobre
Collection : 
Année de parution : 2006
Format : mobi

A lire si 
- Vous voulez une parodie de quête fantasy classique
- Vous voulez de l'humour parfois un peu potache mais pas lourd
- Vous voulez une vraie histoire

A ne pas lire si : 
- Vous n'avez pas d'humour
- La fantasy, pour vous, c'est du sérieux.

Présentation de l'éditeur : 

Le royaume connaît une paix et un bonheur inégalés depuis des siècles, et il semble que cela doive durer encore de nombreuses années... C'est une véritable catastrophe ! Pour le bon chevalier Ulser de BriseCamail, en tout cas. Sa seule chance d'épouser la belle Migrene est d'accomplir un exploit ; mais les grands de ce monde n'ont aucune quête à lui confier ! Depuis a mort du dernier nécromancien, même les dragons évitent de dire un mot plus haut que l'autre. Les Horckques regardent pousser les patates, et les dieux chaotiques-mauvais se tapent une sieste récupératrice... Malgré tout décidé à agir, Ulser va demander conseil à une sorcière aux pouvoirs aussi grands que ses appétits politiquement incorrects. Il y aurait bien quelque chose à faire, oui... Un exploit formidable, peut-être... mais peut-on vraiment sauver le monde, quand celui-ci n'est pas en danger ?

Mon avis

Comme je le disais, le genre parodie humoristique n'a pas toujours bonne presse chez moi. J'ai souvent du mal avec ceux qui veulent en faire trop, qui confondent humour et lourdeur. Les blagues "pipi-caca" ne me font pas rire, tout ce qui tourne autour des "malentendus" sexuels non plus. Du coup, je fais l'impasse sur ce genre, sauf quand il s'agit de Pratchett. Mais, bon, là c'était Pierre Grimbert, dont j'adore la saga de Ji. Je me suis dit que j'allais tout de même tenté, surtout que le roman traine dans ma liseuse depuis un moment. Bon, je ne vais pas vous faire patienter plus longtemps, j'ai beaucoup aimé.

L'histoire commence tranquillement avec Ulser, paladin de son état, parti à la recherche d'une quête qui redorera son blason face à son futur beau-père. Il faut dire que son concurrent dans le coeur de la belle Migrene aurait réussi à bannir un dragon. Seul problème, le monde est en paix. Il se rend donc chez une sorcière pour essayer de trouver une quête. C'est à partir de là que tout s'embrouille. Déjà, il décide de faire une quête qui n'aura lieu que dans treize ans, ensuite, il libère les diablotins qui fournissent la magie aux sorcières et mages. Accompagné de la sorcière, son (ex)époux, puis d'un voleur (pas fameux du tout) et d'une amazone (aussi naive que lui), le voilà parti pour accomplir sa quête et peut-être sauver le monde avec un peu d'avance. On se doute bien que le chemin est plein d'embuches et que rien, mais alors rien, ne va se passer comme prévu.

J'aime beaucoup quand les auteurs jouent avec les quêtes et autres histoires d'élus. Imaginez, ici, on a un type, très mais alors très naïfs, pas vraiment ultra intelligent, mais extrêmement serviables (même quand il ne faut pas), qui se retrouve à être au centre de toutes les prophéties du monde, pire encore, sa seule présence change absolument tout. C'est vraiment très amusant à lire et à découvrir. Surtout quand le dit bonhomme est accompagné par une équipe pas toujours plus maline que lui. Si j'ai la naiveté d'Ulser, notre paladin, j'ai adoré le duo Mercedes/Roméo, les deux mages, cerveaux de l'équipe, toujours en train de se chamailler (il faut dire qu'elle a un sale caractère et que lui a tendance à vouloir la tromper (par vengeance, elle a fait de même) avec pas mal de personnes). Dommage par contre que Escar, le voleur pas du tout doué mais ultra chanceux et Maline, l'amazone, soient un peu plus transparent dans cette aventure. 

Ensuite, il y a l'humour, plutôt proche de ce que j'apprécie (pas lourd, en finesse, ironique souvent) et les multiples références à des œuvres dites classique de la fantasy. J'ai ricané quelque fois, et, vraiment, la lecture a illuminé mon café du matin. En plus de ça, Pierre Grimbert nous offre une vraie histoire avec une vraie quête. Sous couvert d'humour et de parodie, nous sommes sur de la fantasy presque pure et dure. Forcément, ça fonctionne à mort, sans temps mort et sans incohérence dans le texte. On est pas là juste pour rire, on est aussi là pour suivre l'histoire d'Ulser et de son équipe, comme on le ferait avec les personnages des autres cycles "sérieux" de l'auteur. C'est vraiment quelque chose que j'apprécie. Trop souvent, sous couvert d'humour et de parodies, les textes partent en tout sens sans vraiment nous offrir d'histoire.

Au final, je me suis éclatée (et j'en ai bien besoin en ce moment). C'était fun à lire, sans prise de tête et franchement agréable. J'ai beaucoup aimé ce côté très humoristique de l'auteur que je ne connaissais pas vraiment (il y a des touches d'humour dans ses autres textes, hein, mais forcément, c'est bien moins qu'ici). L'exercice est difficile et il s'en sort vraiment très bien pour moi.



vendredi 17 février 2023

La cité diaphane, Anouck Faure

 J'ai un peu craqué en voyant la couverture du roman, illustrée, comme toutes celles de la maison d'édition, par Xavier Colette. Et puis, en lisant la quatrième, je me suis dit que c'était un roman pour moi, ça. quelque chose de mystérieux, d'un peu hanté. Alors, je me suis lancée.

La cité diaphane, Anouck Faure

Editeur ; Argyll
Collection : 
Année de parution : 2023
nombre de pages : 256

A lire si :
- Vous aimez les récits introspectifs
-Vous aimez ne pas tout comprendre d'un coup
-Vous voulez une atmosphère oscillant entre rêve et cauchemar

A ne pas lire si : 
-Vous n'aimez pas les mystères

Présentation de l'éditeur : 

Merveille architecturale élancée vers le ciel, Roche-Étoile a connu la splendeur et la chute. La cité sainte de la déesse sans visage est maudite, réduite à l’état de nécropole brumeuse depuis que les eaux de son lac et de ses puits se sont changées en poison mortel.
Sept ans après le drame, l’archiviste d’un royaume voisin se rend dans la cité défunte avec pour mission de reconstituer le récit de ses derniers jours. Mais il s’avère bientôt que Roche-Étoile abrite encore quelques âmes, en proie à la souffrance ou à la folie, et celles-ci ne semblent guère disposées à livrer leur témoignage.
Un jeu de dupe commence alors entre l’archiviste et ces esprits égarés, dans les dédales d’une cité où la vérité ne se dessine qu’en clair-obscur, où dénouer la toile du passé peut devenir un piège cruel.

Mon avis

Avant toute chose, parlons un peu de l'objet. Parce que je n'ai pas pris le temps de le feuilleter à la librairie et que ce n'est qu'une fois à la maison que je me suis rendue compte qu'il était illustré. J'ai totalement oublié de faire des photos d'une ou deux illustrations, mais ça vous poussera à le feuilleter si vous le croiser. Anouck Faure, l'autrice, est aussi artiste. C'est elle qui a créé les gravures qui parsèment le roman. Personnelle, ça m'a un peu fait penser à du Gustave Doré et aux vieilles éditions de roman. Je suis totalement fan et ça apporte vraiment une plus value au roman, surtout pour son ambiance.

Et l'ambiance, dans la cité diaphane, c'est vraiment la chose qui m'a le plus marqué. On est sur un roman de dark fantasy ici qui a pour décors une cité maudite. Personnellement, j'ai vu Roche-Etoiles comme une sorte de Mont-Saint Michel entièrement blanc, aux tours élancées et emplie de souvenirs, cauchemars et autres rêves perdues depuis bien longtemps. Quelque chose de finalement très gothiques, spirituels aussi et fantomatiques. J'ai adoré me promener, essayer d'imaginer ce qu'à été et ce qu'est maintenant la cité. IL y a quelques chose de très sombre dans l'ambiance et en même de lumineux. Je ne saurais comme vous dire ça précisément. Juste, c'est beau et prenant. 

A cette ambiance, qui fait presque tout à elle seule, on ajoute une histoire qui s'y colle parfaitement, puisqu'elle est toute aussi mystérieuse et étrange (alors non, je ne vais pas faire un résumé, parce que ça serait clairement gâcher la chose). Ca commence presque tranquillement, avec un archiviste qui vint pour finir d'écrire l'histoire de Roche-Etoiles, cette magnifique cité maudite voilà sept ans. Petit à petit, alors qu'on découvre la ville, on va aussi avoir un aperçu de ce qu'il a pu se passer. Et plus on découvre le passé, plus le présent change, rebondissant sur les évènements qui se sont passés sept ans plus tôt. Puis, arrive la dernière partie du roman, où la fin de la cité devrait arriver pour de bon. Et là, clairement, on ne s'attend pas toujours à ce qu'il se passe. J'ai été surprise, clairement intriguée tout le long du roman et, même si, en y réfléchissant après coup, j'aurais du voir venir la chose, je suis restée dans le flou un moment, trop prise par ce qu'il se déroulait devant mes yeux pour penser à ce que l'on savait déjà. Un peu comme notre narrateur finalement. 

Un narrateur qui sera d'ailleurs la première surprise du roman. J'ai beaucoup aimé le traitement des personnages tout le long du roman. On se trouve avec quelques perso très archétypaux, comme la jeune dame, chevaleresse venue sur ordre de son clergé (vouée à la Déesse sans visage), pour en finir avec le mal qui ronge Roche-Etoiles et qui tout le long du roman sera l'image même du noble chevalier, ou le forgeron, attaché à sa cité et à son souvenir. Et puis, il y a les autres, qui cachent bien leur jeu tout le long. Vanor, l'étrange oracle de la Déesse que le forgeron semble attendre, le prince et sa sœur, mais aussi leur père que nous découvrons lors de flashback... Tous sont là pour une mission bien précise, amenés ici par le destin. Ils sont identifiés par leur fonction, ce qui les rend un peu iréel, je trouve. Un peu comme si le lecteur se trouvait dans une sorte de rêve/cauchemar.

Et c'est bien ça que j'ai aimé dans tout le roman, cette sensation presque onirique qu'il dégage. La plume d'Anouck Faure y est poétique et en même temps dure, comme le roman. Le tout en fait un livre complexe, pas toujours facile à suivre mais terriblement efficace. Ce fut donc une superbe découverte pour moi et, je pense fortement qu'on reverrait l'autrice, mais aussi la maison d'édition (que je n'avais pas encore eu l'occasion de découvrir jusque là) sur le blog.



jeudi 9 février 2023

Gideon la Neuvième, Le tombeau scellé, tome 1, Tamzin Muir

 Ca fait un moment que je tourne autour de ce roman à la médiathèque. La dernière fois, il m'est passé sous le nez puisque la personne juste devant moi dans le rayon SFFF l'a prit devant mes yeux. J'ai fini par lui mettre la main dessus la semaine dernière, et je me suis empressée de le lire, donc.

Gideon la Neuvième, Le tombeau scellé, tome 1, Tamzin Muir

Editeur : Acte Sud
Collection : Exofiction
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Locked Tomb, book 1: Gideon the Ninth
Année de parution en VO : 2019
Nombre de pages : 528

A lire si : 
- Vous voulez un roman de SF qui flirte un peu avec la fantasy
- Vous n'avez pas peur des morts et des fantomes
- Vous voulez une héroine qui sorte de l'ordinaire

A ne pas lire si 
- Vous voulez de l'ultra sanglant
- Vous voulez un style "classique"

Présentation de l'éditeur : 

Élevée par une flopée malveillante de nonnes sclérosées, de serviteurs antédiluviens et de squelettes, Gideon est fin prête à laisser derrière elle une vie de servitude et la perspective d'un au-delà sous forme de cadavre réanimé. Elle embarque donc son épée, ses bottes et ses revues pornos, et prépare son évasion. Mais son ennemie d'enfance ne lui rendra pas sa liberté avant un dernier service.
Harrowhark Nonagesimus, Respectable Fille de la Neuvième Maison et magicienne osséo surdouée répond en effet à l'appel de l'Empereur. Celui-ci a convié les héritiers et héritières de chacune de ses loyales Maisons à prendre part à un concours impitoyable mettant à l'épreuve leurs compétences et leur intelligence. Si Harrowhark réussit, elle deviendra une servante immortelle et tout-puissante de la Résurrection. Mais nulle nécromancienne ne saurait accéder au rang de Lycteure sans sa cavalière. Sans l'épée de Gideon, Harrow échouera et ce sera la fin de la Neuvième Maison. 

Mon avis

J'ai su que j'allais adoré ce roman dès le premier paragraphe. Mais vraiment. Le style m'a plut de suite et Gideon m'a parut fort sympathique dès le départ. Ca n'a pas manqué. Mais avouons, des nécromanciens qui se tirent la bourre pour devenir Lycteur (servant de l'Empreur), un univers sombre, plutôt SF mais qui par certains aspects flirtent parfois avec la fantasy (les épées, les quêtes), des mystères, une barraque qui fout la trouille etc... Qui aurait douter que j'aime ? 

Gideon Nav est serve dans la Neuvième Maison. Mais depuis sa plus tendre enfance, elle tente de s'enfuit, ayant pour rêve d'intégrer la cohorte. On la découvre au début du roman durant une de ses multiples tentatives d'évasion. Celle-ci est sur le point de réussir lorsqu'elle est arrêté par la Respectable Fille, Harrowhark Nonagesimus. Harrow met à terre Gidéon et l'embarque avec elle. Il faut dire qu'elle a une mission à accomplir et que, malgré son aversion pour Nav, elle a besoin d'elle. Les voilà donc parties, toutes les deux, pour la Maison de Canaan, ou elles rejoignent les huit autres maisons de l'Empire pour ce qui semble être un concours. Sauf que bien entendu, rien ne se passe comme prévue, surtout pour Gideon.

Comme je le dis, j'ai adoré le personnage de Gideon. C'est une guerrière, qui a tendance à penser soit avec ses muscles soit avec son vagin. Mais attention, elle n'ait pas que ça. Au début, Gideon, je l'ai un peu vu comme la petite brute du coin, la fille qui essaie de se rendre plus intéressante qu'elle ne l'est. Elle sait qu'elle peut dégommer la plupart des personnages qui se trouvent dans la neuvième maison, et elle le fait bien savoir. Mais, à côté de ça, c'est aussi (et surtout) une fille de dix-huit ans, pas toujours bien dans sa peau et qui ne sait pas toujours vraiment ce qu'elle veut. Bon, faut dire que face à Harrow, sa nécromancienne, c'est parfois compliqué. Harrow est froide, mystérieuse à souhait et intelligente. Surtout, elle a droit de vie ou de mort sur toute sa maison et, ça, elle le fait bien savoir. Les deux forment un duo assez détonnant, et qui pourtant fonctionne. La dynamique entre elle, et ça même quand elles sont séparées (ce qui arrivent quand même pas mal dans le roman) est juste géniale, idem pour la tension dans leurs échanges. Mais elles ne sont pas les seuls personnages que j'ai aimé. Si je ne me suis pas attachée à tous les couples nécro/cavaliers que l'on croise (certains plus ou moins d'ailleurs), je dois dire que la plupart m'ont vraiment bien plus, justement grâce aux dynamiques entre eux. Avec autant de personnages, ça aurait pu vite partir en cacahouète. Or, ils sont tous assez caractérisés pour ne pas les confondre (pas même les jumelles de la troisième).

Ensuite, il y a l'univers. Nous voilà dans un empire qui met à l'honneur la nécromancie. On ne fait que l'effleurer du doigts pour le moment (je suppose que dans les trois prochains tomes, on en verra plus), mais il y a eu une catastrophe et l'Empereur a ramené les maisons à la vie. Depuis, il mène une guerre (dont on apprend pas grand chose). Au moment où commence notre récit, il a besoin de nouveaux lycteurs, des saints en quelque sorte. C'est pour cela qu'on se retrouve dans la premier maison, la sienne, qu'il a abandonné depuis un long moment. Et là, on se trouve dans une sorte de vieux manoir avec des labo secrets en sous-sol, des serviteurs squelettes et trois prêtes antédiluviens. C'est sombre, poisseux, et pas franchement avenant. Vous me direz, ça va parfaitement à nos nécromanciens et à leur cavaliers. Perso, j'ai adoré parce que tout va ultra bien ensemble. Mieux encore, on passe carrément au dessus de l'aspect un peu morbide de la chose. C'est naturel, ça ne choque pas, ça fonctionne nickel. Ce premier aperçu de l'univers de Muir m'a foutu l'eau à la bouche et pas qu'un peu. 

En plus de ça, on a une intrigue qui, forcément, ne pouvait que me plaire. Parce qu'on se retrouve à devoir comprendre ce que peuvent être les épreuves du concours, tout en essayant de découvrir qui s'amuse à décimer les nécromanciens sur place. On résume donc, des épreuves que personne ou presque ne comprends vraiment, mais que tout le monde compte bien passé, des meurtres et une enquête, le tout emmêlé avec un certain brio. Pour tout vous dire, j'ai rapidement compris pour les épreuves, par contre, je suis tout autant tombé sur le cul que Gideon en découvrant ce qu'il se passe en réalité dans la maison de Canaan. Et pourtant, ça avait l'air plutôt logique en y repensant. 

Au final, j'ai adoré ce roman, mais vraiment. Tout m'a plus, de l'univers, à Gideon, en passant par ses lunettes de soleil ou encore les mécanismes mis en place. J'ai vraiment hâte de lire le second tome (qui sort cette année, et donc que je n'aurais probablement pas à la médiathèque de suite de suite). Il est peut-etre pas à mettre entre toutes les mains (il reste un peu gore et certains passages peuvent heurté), mais j'ai vraiment beaucoup kiffé.


vendredi 3 février 2023

La Faille de la Nuit, Mercy Thompson, tome 8, Patricia Briggs

 Je reviens à Mercy après un tome sept qui ne m'avait pas tant plu que ça. Mais comme j'adore Mercy et la meute, je n'ai pas pu me résoudre à rester trop longtemps sur une mauvaise impression (en espérant très fort pour que ça n'en soit qu'une seule).

La Faille de la Nuit, Mercy Thompson, tome 8, Patricia Briggs

Editeur : Milady
Collection 
Année de parution : 2015
Titre en VO : Mercedes Thompson, book 8: Night Broken
Année de parution en VO : 2014
Nombre de pages : 477

A lire si 
- Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous voulez de l'action

A ne pas lire si : 


Présentation de l'éditeur :

Fuyant son nouveau compagnon violent, Christy, l’ex-femme d’Adam, fait un retour fracassant dans les vies d’Adam et Mercy. La cohabitation n’est pas simple. Surtout lorsque Christy décide de monter la meute contre Mercy afin de récupérer Adam. Et la situation empire lorsque son petit ami retrouve sa trace : les cadavres s’empilent et Mercy va devoir mettre ses problèmes personnels de côté pour affronter une créature bien décidée à réduire son monde en miettes !

Mon avis

Bon, après la petite déception du tome précédent, j'espérais que l'autrice se reprendrait pour nous offrir une histoire bien mieux gérée. J'ai été exaucée avec la Faille de la Nuit, et je suis contente. Bon, il faut dire que déjà, Christy (l'ex-femme d'Adam) se pointe, harcelée par un type qui a tout l'air d'être bien plus dangereux qu'elle ne le pense. Forcément son retour dans la maison de la meute n'est pas de tout repos pour Mercy. Ajouté à ça que le harceleur de Christy est une sorte de dieux venant des îles Canaries qui semblent totalement invincibles et nous allons avoir une intrigue des plus intéressantes. 

Commençons par Christy. L'ex-femme d'Adam est parti, laissant mari et fille, ne supportant plus la vie auprès de la meute. Quand elle revient, pourtant, elle tente de reprendre la main, aussi bien sur la maison que sur celui qui y vit. Et pour ça, Christy est très forte, plus que Mercy, qui a toujours tendance à se rabaisser sur certains points face à la belle et blonde et manucurée Christy. Elle arrive à rallier à sa cause certain loup, et même parfois Adam. Clairement, c'est le genre de personne que je trouve antipathique à souhait, et que du coup, j'apprécie en roman. Surtout, elle permet de mettre en valeur Mercy, une fois encore. Parce que Mercy, c'est tout l'inverse de Christy, et pas seulement physiquement. Leur rivalité se ressent partout, dans les manières de la meute (Christy manipule souvent les loups). Et vraiment, moi, à la place de Mercy, j'aurais pété un plomb plus tôt qu'elle. Mais Christy, c'est aussi une femme harcelée, apeurée et perdue. Un point que l'autrice nous fait difficilement oublié. Tout comme le traumatisme de Mercy est toujours là, plusieurs tomes plus tard, ceux de Christy ne vont pas disparaitre comme ça. C'est quelque chose que j'apprécie.

On aurait presque pu se contenter de la rivalité Christy/Mercy, mais il fallait un ennemi plus surnaturel que l'ex-femme d'Adam. POur cela, Briggs va taper dans la mythologie européenne. Alors, oui, on peut se demander ce qu'une incarnation d'un volcan des îles canaries fait dans Mercy Thompson. Surtout que vu son statut, le monsieur ne peut pas vraiment bouger de son île à la base. En fait, Briggs va se baser sur pas mal de chose, dont l'Histoire et l'immigration pour le faire venir. J'ai apprécié qu'il ne sorte finalement pas de nulle part et que son histoire soit respecté (enfin, en un sens, puisque l'autrice ce sert de la légende pour alimenter son intrigue, mais qu'elle brode bien dessus aussi). Et si finalement on ne le voit pas autant que ça (quoiqu'on a un combat fort sympa en milieu de roman), tout concorde parfaitement et nourrit l'intrigue principale, à savoir le retour de Christy. 

On ajoute à ça un passage de Coyote, la découverte d'un demi-frère, la mise en avant d'Honey, un fae qui veut récupérer un certain objet, un vampire qui va devoir faire avec un secret qui n'en est plus un (j'attends de voir comment ça va continuer ça), et la découverte d'une partie des pouvoirs de Tad, et franchement, tout le roman prend une saveur incroyable, surtout après la Morsure du Givre. Vraiment, là, je me suis régalée à lire ce tome et j'espère grandement que ça va rester comme ça.