vendredi 24 février 2017

Here come the Vultures, Les Foulards Rouges, saison 3 épisode 4, Cécile Duquenne

C'est parti pour le quatrième épisode de la saison trois des Foulards Rouges. Déjà quatre épisodes. Plus que quelques mois, trois si mon compte est bon avant la fin de cette formidable aventure. Et qui dit quatrième épisode dit donc moitié et parfois revirement de situation. Est-ce le cas cette fois ? C'est ce que nous allons voir

Here come the Vultures, Les Foulards Rouges, saison 3 épisode 4, Cécile Duquenne

Editeur : Bragelonne
Colleciton : Snark
Année de parution : 2017
Format : epub

A lire si :
- Vous avez lu et aimé la première et la seconde saisons
- Vous voulez une série qui mélange les genres avec bonheur

A ne pas lire si :
-... (toujours pas trouvé pourquoi il ne faudrait pas les lires, les Foulards Rouges)
- Par contre, si vous n'avez pas lu les deux premières saisons, autant éviter (tout comme de lire mes avis d'ailleurs)

Présentation de l'éditeur :

Retrouvez Lara et Renaud dans la dernière saison des Foulards rouges !

Mon avis

Faut-il vraiment que je rappelle que je vais spoiler ? Oui ? Donc je vais spoiler. Pour ceux qui n'ont pas envie de perdre le plaisir de la découverte, je vais tout de même en dire un peu sans rien divulgâcher (je suis gentille, n'est-ce pas). Bref, vous avez surement l'habitude, à force.

Les épisodes de milieu de saison sont aussi important que le début ou la fin. Parce qu'ils contiennent souvent le petit truc qui fait que tout bascule. On commence une saison tranquille (oui enfin, sauf pour les Foulards Rouges, et encore plus lorsqu'on en est à la troisième saison), puis ça augmente un peu en intensité, l'univers se pose, les personnages tout pareil. Et arrive la moitié de la saison et l'action bascule pour mettre en place la fin. Ce quatrième épisode, avec son nom si évocateur, est donc l'épisode où ça bascule. On passe de l'à peu près calme au beaucoup moins calme. Du moins, à la préparation de ce beaucoup moins calme. Ça se fait tranquillement, dans la lignée et pourtant, le stress, pour les personnages et le lecteur commence. 

/!\ SPOILER (en gros et en rouge, comme ça, vous êtes prévenus !)

Et c'est parti, sans même que l'on s'en rende compte. A l'Hacienda, Lara et Renaud mettent en place leur plan. L'arrivée de Marine Carax, Tsuitui et Claudia leur permet de le faire. Ainsi, l'idée d'un coupe-magie géant germe. Et pour le mettre en place, il leur faut obligatoirement l'argent caché en saison 1. Argent que sont allées chercher Fraan et Nikki. Ils partent donc à leur suite. Les retrouvailles sont chaleureuses mais ne durent pas tant que ça. Et surtout, on se rend compte que quelque chose cloche. La mer, morte encore en saison 1, est en train de revivre. Mais pas le temps de s'attarder sur le problème qu'il faut déjà repartir. Repartir pour trouver les espions du Partie et ralier les Foulards Noirs fidèles à Claudia l'Ibérique à leur cause.

Une Claudia qui prend une certaine importance donc dans cet épisode et que l'on découvre réellement sous un autre jour. Cécile Duquenne a toujours le chic pour faire évoluer ses personnages dans une direction qu'on ne pense pas au premier abords. Claudia est toujours apparue comme une sorte de vipère, surtout du point de vue de Lara, celui que nous avons le plus souvent. Mais elle est bien plus complexe que cela et surtout bien plus humaine. Je dois bien avouer que je me demande où cela va la mener. Je suppose que pour elle, les futurs épisodes ne vont pas être simple.

A vrai dire, il ne vont surement pas être simple pour tout le monde. Le coupe-magie va bouleverser la plupart des personnages, ce que l'on ressent déjà dans cet épisode. Renaud risque fortement de mal le vivre, même si pour le moment, tout semble aller. Et puis, rien ne dit que tout cela va fonctionner (parce qu'il reste tout de même trois épisodes hein, faudrait pas que ça aille trop vite non plus). Rien ne dit que le plan va se dérouler comme il faut (et l'habitude aidant, le lecteur sait très bien que cela ne va pas être le cas). Pourtant, tout semble aller comme sur des roulettes pour l'instant. Mais Cécile Duquenne commence à nous fournir quelques indices sur le fait que ça ne sera pas forcément le cas par la suite. Elle nous fournit aussi de nouvelles questions, ce qui est plutôt sympa pour le reste. J'aimerais bien savoir pourquoi la mer morte revit par exemple. Et elle ne répond toujours pas aux changements de Lara et Renaud..

Au final, cet épisode se déroule parfaitement et fait encore un peu plus monter le stress pour le lecteur. On sent que la fin approche, même si pas encore. Certains passages ressembleraient même à des testaments pour certains personnages. J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer le mois prochain, surtout que le petit cliffhanger (pas aussi terrible que certains dans les saisons précédentes) donne envie d'avoir le cinquième épisode dans les mains dès maintenant. 

jeudi 16 février 2017

Le Couteau Aveuglant, Le Porteur de Lumière, tome 2, Brent Weeks

Le premier tome du Porteur de Lumière m'avait laissé avec un sentiment assez mitigé. J'avais apprécié pas de mal de chose, moins aimé d'autres. Du coup, j'ai mis un petit moment avant de me lancer dans le second tome. 

Le Couteau Aveuglant, Le Porteur de Lumière, tome 2, Brent Weeks

Editeur : Milady
Collection : fantasy
Année de parution : 2015
Titre en Vo :  Lightbringer, book 2: The Blinding knife
Année de parution en VO : 2012
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez une magie un peu différente de ce qu'on peut voir
- Vous voulez des héros qui ne sont pas tout blanc

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas quand c'est long à démarrer
- Vous n'avez pas peur de vous perdre un peu dans les intrigues secondaires

Présentation de l'éditeur : 

Chaque lumière dissimule un secret. Chaque secret porte en lui une révélation.
Gavin Guile se meurt. Il croyait encore avoir cinq ans de répit avant de succomber au sort de tous les Prismes. En vérité, il lui reste à peine une année… À travers le monde, la magie des couleurs devient incontrôlable et menace de destruction les sept satrapies. Les anciens dieux reviennent à la vie, levant une implacable armée de spirites. L’unique salut pourrait se trouver du côté du frère renégat de Gavin. Celui dont il a volé la liberté il y a seize ans…

Mon avis

Ce qui devait être à la base une trilogie sera bien plus longue que ça. Et cela se ressent déjà dans ce second tome (je me demande à quel moment Weeks a compris qu'il prenait un peu trop son temps pour réussir à tout finir en trois tomes ?).

Reprenant là où nous avions laissé le tome 1, ce Couteau Aveuglant commence plutôt pas trop mal. Mais, une nouvelle fois, il prend parfois un peu trop son temps et parfois pour ce qui semble être pour pas grand chose. Si le début s'annonce plutôt sympathique avec la découverte d'un bane (sorte de temple où se retrouve les spirites dans l'idée de donner naissance à leur dieu) bleu combattu par un Gavin ne pouvait plus voir le bleu justement, on revient vite à la lenteur de mise en place de l'énigme, tout comme dans le premier tome. Gavin place ses pions, Kip à la Chromerie avec ordre de devenir Garde Noir et de mettre le Bleu en échec, il en va de même pour Poing-de-Fer qui rentre lui aussi, quant à Karris, elle va suivre Gavin dans son voyage.

Côté Gavin et Karris, on avance pas vraiment pendant une bonne partie du roman. Enfin... Le problème avec Weeks, c'est surtout qu'on a l'impression de le faire, parce qu'il sait très bien dosé action et moment de calme. Si il pouvait utiliser cela pour réellement faire avancer son histoire, ça serait pas mal du tout. Donc, ça avance lentement, mais on ne s'ennuie pas vraiment. De plus, la relation Gavin/Karris évolue un peu dans la première moitié, bien plus dans la seconde et ça fait plaisir à lire (pis ça change des guerres et autres complots pour la peine, même si c'est mièvre). Mais au final, la première partie du roman les concernant ne m'a pas tant plu que cela. C'est trop long malgré les qualités de l'écriture de Weeks. Heureusement, la seconde partie permet enfin de voir Gavin sous un jour meilleur, dans le style du Gavin du premier tome. Il est retors (le conseil du Spectre est juste génial, un magnifique moment de fourberie), retrouve l'envie de se battre qui semble l'avoir déserté un petit moment. J'aime beaucoup plus ce Gavin-là que celui du début.

Côté Chromerie et surtout Kip, on commence à voir le garçon évolué d'une manière plutôt sympathique. Kip prend de la gueule, surtout contre son "cher" grand-père Andross Guile. Il prend aussi un peu plus d'assurance, ce qui est vraiment pas mal. On commence à s'éloigner du gamin qui pige pas grand chose et subit pour arriver à un jeune homme qui pige un peu plus et surtout essaie de ne plus subir. L'évolution est parfois un peu trop rapide (il me semblait plus timide le Kip quand même) mais on ne s'ennuie pas trop (entre le côté grande gueule et les épreuves pour entrer dans la Garde Noire, on ne risque pas de s'ennuyer il est vrai). Du moins jusqu'à ce que Kip nous fasse sa Marie-Sue. Heureusement qu'Andross Guile et toute sa vilenie se retrouve face à lui, au final. Andross est d'ailleurs un personnage que l'on découvre un peu plus et qui me plait de plus en plus (oui, j'aime les personnages méchants). Par contre, j'avoue que pour le moment, je n'ai pas trop compris l'arrivée de Teia, la jeune esclave voulant entrer dans la Garde Noire. Est-elle là pour faire le penchant de Liv, partie avec l'ennemi, pour fournir juste une option à Andross Guile dans son dangereux jeu, pour faire un nouveau love interest à Kip maintenant que Liv est loin ? Parce que pour le moment, à part qu'elle possède une couleur longtemps interdite, elle n'a pas fait grand chose.

D'ailleurs, c'est un peu le cas de la plupart des femmes dans ce tome. Et là, je suis déçue. Liv aurait pu être vachement plus intéressante, mais elle n'a qu'une dizaine de chapitres où tout le monde la fait tourner en bourrique. Pourtant, voir le camp ennemi par ses yeux étaient une bonne idée. Karris devient juste un love interest pour Gavin. Elle l'était déjà, mais elle était surtout bien plus que ça. Là où elle était la femme forte, elle devient mièvre. Quant à Teia, comme je l'ai dit, je ne vois pas trop encore à quoi elle sert vraiment pour le moment. Or, Weeks m'avait habitué à ne pas laisser les femmes sur le côté, à ce qu'elles ne soient pas juste là pour faire pot de fleur. Et quand on sait le nombre de femmes qu'il met dans ses romans, c'est quand même chiant de les voir réduite à des rôles aussi peu important. J'espère que ça changera dans les autres tomes.

Au final, si le Couteau Aveuglant offre une belle part d'intrigues, de complot et quelques batailles fort sympathiques à lire, il ne m'aura pas tant plu que ça. Une nouvelle fois, comme son prédécesseur, il est long à se mettre en place et j'ai eu l'impression qu'il n'allait pas vraiment au bout de ses idées. Le fait que la série passe de trois romans à (il semblerait) cinq y est aussi pour quelque chose dans cette lenteur. J'espère juste que Weeks ne va pas se perdre dans les divers fils qu'il tend. Et puis, vraiment, que les femmes reprennent la place qui leur convient le mieux. A quoi ça sert d'en faire des guerrières, des femmes fortes pour finalement s'en servir comme simple intérêt amoureux ? (oui, ce point m'a déçue, profondément). Heureusement, le style de Weeks et sa maîtrise de son monde réussissent toujours à me faire apprécier la série. Elle n'est pas au niveau de l'Ange de la Nuit mais elle reste divertissante. Plus qu'à espérer que le troisième tome relèvera le niveau.


mercredi 15 février 2017

Celle dont j'ai toujours rêvé, Meredith Russo

Celle dont j'ai toujours rêvé a fait grand bruit bien avant sa sortie en France. IL s'agit du fameux If I Was Your Girl, roman LGBT américain. Cindy Van Wilder en a beaucoup parlé et j'avoue que c'est grâce à elle que j'ai a tout prix voulu le lire une fois sortie en France. Et j'ai eu raison. Merci beaucoup, Cindy !

Celle dont j'ai toujours rêvé, Meredith Russo

Editeur : Pocket Jeune
Collection : Territoires
Titre en VO : If I was Your Girl
Année de parution : 2017
Année de parution en VO : 2016
Nombre de pages : 306

A lire si :
- Vous voulez une belle histoire
- Vous voulez découvrir une héroïne qui change de ce que l'on voit d'habitude
- Vous voulez de la lecture LGBT mais pas que

A ne pas lire si :
- Il n'y aucune raison de ne pas le lire.

Présentation de l'éditeur : 

Amanda Hardy arrive dans un nouveau lycée. Comme beaucoup, elle souhaite avant tout s'intégrer. Mais malgré sa popularité, un secret l'empêche de s'ouvrir aux autres. Sa rencontre avec Grant remet tout en question. Il est le premier garçon qui parvient à lui faire baisser sa garde. Amanda comprend que pour être heureuse, elle doit se révéler, au risque de tout perdre.
Car le secret d'Amanda c'est qu'avant, elle s'appelait Andrew.

Mon avis

En prenant le livre, et malgré le super avis de Cindy Van Wilder, j'avais une grosse peur, celle de trouver un roman d'amour avec de bon gros clichés. C'est d'ailleurs ce qui me fait souvent hésiter sur les lectures de romance, encore plus lorsqu'elles sont LGBT. Je n'ai absolument rien contre les personnes LGBT+, juste que j'ai peur de trouver des clichés, genre l'homosexuel folasse (à quel moment les gens vont-ils comprendre que les gays ne sont pas tous des folles ? voire même qu'il y en a très peu ?). Et puis, il faut bien avouer qu'en France, on manque tout de même de bonnes histoires portant sur l'homosexualité, la bisexualité ou encore l'asexualité (là, je crois même qu'on touche le zéro). C'est bien dommage, parce que ce sont des sujets qui mérite d'être traité comme les autres. 

Celle dont j'ai toujours rêvé se présente comme n'importe quelle romance YA. Il en possède même pas mal de clichés, la jolie fille qui débarque dans une nouvelle ville, le beau garçon qui l'attire rapidement, l'histoire d'amour pas toujours facile entre deux adolescents, les sorties entre copines, le bal du lycée... Mais sous ses abords de simple romance, il cache bien plus. Il cache d'abord une héroïne magnifique. Amanda porte le roman, réellement et pas seulement parce qu'elle en est la narratrice. Il cache aussi une quête d'acceptation de soi bien menée, des thèmes pas facile à aborder aussi. Et tout cela repose sur les épaules de la jeune fille. 

Une Amanda qui ressemble à toutes les filles de son âge ou presque. Jolie, intelligente, aimant lire, un peu renfermée aussi. Une jeune fille avec de lourds secrets, surtout dans la région où elle vit. On l'apprend rapidement (encore plus en lisant la quatrième de couverture), Amanda est transsexuelle. Si elle est née garçon, elle s'est toujours sentie fille. Malheureusement, dans le sud de l'Amérique (pas que d'ailleurs, on tue des personnes trans juste parce qu'elles le sont dans de nombreux pays où c'est illégal, mais aussi dans des pays où la transsexualité est légale)(j'ai plus les chiffres en tête comme ça, mais faites une ou deux recherches sur le net, ça fait peur), la LGBTphobie est grande, très grande, et les personnes comme elle sont victimes des pires atrocités. Ainsi, Amanda a toute sa vie subit agressions verbales et physiques à cause de cela. Trois ans avant le début du roman, elle essayerait même de se suicider, se pensant anormale et surtout pensant qu'elle n'aurait jamais du être là. Sauvée de justement, sa mère lui permettra de faire sa transition, de passer de mâle à femelle et d'avoir la vie qu'elle veut, celle qui lui correspond. Mais même si Amanda a enfin le corps qu'il lui faut, ça ne va pas forcément mieux. Après une nouvelle agression, elle va aller vivre chez son père pour finir le lycée et peut-être commencer une nouvelle vie sans brimade. On se doute que cela ne va pas être simple.

Le roman met l'accent sur les relations d'Amanda. D'abord celle avec ses parents, seules personnes aux début à connaitre la vérité. Ces deux relations sont magnifiques. Celle avec la mère, on l'a découvre à travers les flashback de l'histoire d'Amanda. Cette femme va vivre au plus près les problèmes de sa fille, va lui faire confiance, va aussi devoir faire le deuil de son fils. Si la transition est dure pour Amanda, elle le saura aussi pour cette femme qui a vu son fils tenter de se suicider puis "disparaitre" pour "laisser la place" à une fille. Elle va remonter la pente avec sa fille, découvrir ce qu'est Amanda, prendre le temps d'accepter la nouvelle apparence de sa fille et surtout continuer à aimer son enfant, quelque soit son corps. Pour le père, absent depuis des années, c'est un peu plus compliqué. Honteux du comportement de son fils enfant et au début de son adolescence, il finira par divorcer de sa femme et ne plus les revoir. Ainsi, il n'est pas là après la tentative de suicide, ni durant la transition. Il va devoir apprendre à découvrir sa fille, à faire le deuil d'un fils lui-aussi. Si la relation est tendue au début, elle devient petit à petit tendre et il va se rendre compte qu'Amanda est son enfant. L'évolution est bien faite et m'a tiré quelques larmes. Amanda a clairement de la chance d'avoir des parents comme les siens.

Il y a aussi les relations avec les jeunes de son âge. Si elle va rapidement trouver des amies, elle va avoir un peu plus de mal avec les garçons, sauf Grant. Grant va devenir son petit copain assez rapidement et s'il lui cache bien quelques petites choses, elle est incapable de lui dire qu'elle est née garçon alors qu'elle se doute bien que cela aura de l'importance. Il en va de même pour Chloé, Anna et Layla. Elle n'ose pas leur dire la vérité par peur d'être une nouvelle rejetée. Cette peur du rejet, bien compréhensible, est omniprésente dans le roman, et pas seulement de la part d'Amanda d'ailleurs. Et si elle trouvera finalement une personne à qui le dire, Bee, elle s'en mordra les doigts au final. Mais le plus intéressant dans ses relations (outre l'histoire d'amour bien mignonne entre Amanda et Grant), c'est que les autres ne sont pas aussi normés qu'on voudrait bien le croire. Chloé est homosexuelle et n'ose pas l'avouer, Bee est bisexuelle et semble en jouer beaucoup... Il est intéressant de les voir interagir entre eux, de voir à quel point ils se cachent tous. Et puis, il y a la cruauté entre eux, la méchanceté qu'Amanda essaie d'éviter sans toujours y parvenir. Avec les adolescents, on va parler viol, agression, homophobie, violence en tout genre. Finalement, et malheureusement aussi, ce sont des adolescents ordinaires. Rien de spécial en eux, Mérédith Russo décrit parfaitement le lycée comme il l'est en réalité.

Je continuerais bien comme ça, je vous parlerais bien de cette scène vers le dernier tiers du roman et de ce qui va en découler, mais ça serait spoiler à mort l'histoire. Pourtant, ce qu'il va se passer par la suite est clairement important, pour Amanda et pour le lecteur, que celui-ci soit cisgenre ou pas. Disons juste que l'on va découvrir le pire de la LGBTphobie (ça fait deux fois que j'emploie ce terme sans même savoir s'il existe vraiment... Il existe ou il y a un équivalent ?). Cette épreuve-là va aussi ouvrir les yeux à pas mal de personne, dont Amanda qui va comprendre qu'elle peut être elle-même quoique les autres en pensent et surtout qu'elle peut s'aimer et être aimer. Un très beau message.

Pour finir cet avis déjà bien long, je vais essayer de conclure. J'ai adoré. J'ai eu un vrai coup de coeur. Parce que le sujet est compliqué mais bien traité, et cela surement parce que l'autrice est elle-même une personne transgenre. Le roman est remplie de message d'amour, de preuve d'amour magnifique. Amanda n'est pas seule, elle est entourée par ses parents malgré leur difficultés à la comprendre, par ses amies, qui seront toujours présentes pour elle, même lorsqu'elles vont apprendre qu'Amanda est née garçon (bravo les filles !). Parfois, oui, on tombe dans le cliché, parfois, on se dit que l'histoire d'Amanda est finalement loin de celle que vivent des personnes trans. Mais l'essentiel, c'est surtout que Celle dont j'ai toujours rêvé passe un message fort, celui de l'amour envers nous-même, celui de l'amour envers les autres. Ce n'est pas parce que son héroïne est trans qu'elle est différente d'une héroïne cisgenre, ce n'est pas parce qu'elle est trans qu'elle est différente des autres filles. Amanda, même si elle est née garçon, EST une fille, l'a toujours été. Et cela, c'est important.

Un dernier petit truc, j'ai beaucoup apprécié les liens à la fin du livre, pour diverses association venant en aide aux personnes LGBT, on y retrouve celle du refuge, celle de l'ANT (association nationale transcende), de l'espace santé trans et d'autres (en anglais, français, d'associations belges, française...). On y trouve aussi une note de l'auteure pour les cisgenre et les trans afin de mettre en garde que l'histoire d'Amanda est une histoire, qu'elle ne doit pas forcément servir de référence mais que si elle peut aider certains, alors tant mieux.