vendredi 26 juin 2015

Lady Falkenna, épisode 1 à 7, Alizée Villemin

Je ne me souviens plus où j'ai pu entendre parler de la série numérique d'Alizée Villemin, surement par Cécile Duquenne (oui encore elle) ou sur twitter (twitter le pire endroit au monde pour allonger sa PAL, mais vraiment). Forcément, une série fantastique avec du steampunk à gogo, ça ne pouvait que me parler. J'avais dans l'idée d'en faire l'une de mes séries de l'été (avec les Foulards Rouges (enfin pour eux, c'est de cette seconde partie de 2015) et Exil de Stéphanne Desienne (chez Walrus), mais j'ai pas tenu, j'ai lu tous les épisodes publiés jusque là d'un coup (note à moi-même, ne plus jamais me dire que je vais tenir pour lire une série comme à sa parution si tous les épisodes sont déjà sortis)

Lady Falkenna, épisode 1 à 7, Alizée Villemin

Editeur : Lune Ecarlate
Collection : 
Année de parution : 2014-2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une aventure mélangeant Steampunk, fantastique et Indiana Jone au féminin
- Vous voulez une héroïne qui ne se laisse pas faire
- Vous n'avez pas peur des cliffhanger

A en pas lire si :
- Vous n'aimez pas lorsque les personnages se la joue souvent solo
- Vous ne voulez pas de loups garou et autres créatures surnaturelles

Présentation de l'éditeur (attention, présentation du premier épisode seulement) :

Lady Falkenna – Eve pour les intimes – est une jeune femme au tempérament bien trempé. Chasseuse de l’occulte, elle quitte parfois son domaine niché au sein de l’Angleterre victorienne pour plonger dans un monde où l’emprise de la magie se révèle chaque jour plus importante, où les dragons griffent les ardoises parisiennes et les faëries dansent sur la Tamise…

Mon avis :

Donne-moi du Steampunk, du victorien et du fantasy et me voilà tout en joie. (je vais dire pareil la semaine prochaine lorsque j'aurais fini Zoulag, sur les zombies et surtout sur l'auteur)(oui, mon cour appartient à toute la littérature finalement)(oui, j'aime les parenthèses en ce moment). Au départ, comme je le disais en intro, je voulais lire la série comme une vraie série, c'est à dire un épisode par mois, allez on va dire un par semaine au moins. C'est raté donc. Pour info, j'ai donc lu l'épisode 1 puis l'epub regroupant les épisode 1 à 4 puis les 5,6 et 7 séparément. Le tout à la suite les uns des autres. Je n'aurais jamais du prendre l'epub à quatre épisodes pour réussir à faire ce que je voulais... Je suis faible de toute manière. Mais revenons à nos moutons, Lady Falkenna.

Alizée Villemin nous entraine dans un monde qui doit normalement se situer durant la révolution industrielle mais où certaines technologies auraient pu sortir tout droit du futur. Ce mélange permet de nous faire perdre deux trois repéres normaux et d'introduire en plus la magie dedans. J'aime beaucoup les univers qui se mélangent et ici, Alizée Villemin réussit son coup sans le moindre problème. Rien que pour l'univers, j'aurais continuer la série. Je ne l'ai pas fait que pour ça.

Déjà l'histoire est particulièrement prenante. Je me plains tout le temps des cliffhangers mais ça reste redoutable comme moyen de faire continuer le lecteur. Sans parler de ça (pour le moment), toute l'histoire nous tient en haleine. Il faut dire qu'Eve Falkenna ne tient pas beaucoup en place et que ses aventures sont passionnantes et pleines de rebondissements. Rebondissement parfaitement gérés et qui nous tienne en haleine autant que ces maudits cliffhangers. De plus, nous voyageons pas mal avec Eve, visitant Londres, Paris et empruntant des dirigeables (love les dirigeables moi). Sans parler de Cathbad, l'étalon modifié génétiquement par notre héroïne, personnage à part entière de la série.

En parlant des personnages, j'ai bien sur, adoré Eve. Son franc-parler, son humour so english et tout simplement son caractère. C'est le genre de femme froide à l'extérieur mais qui doute pas mal et qui se réléve réellement humaine. Ce que l'on va découvrir sur elle ne fait qu'augmenter cette impression (je n'en dirais pas plus sur cela, puisque cette découverte ne se fait pas du tout dans les premiers épisodes, mais plus tard, et que ça spoilerait trop). J'ai aussi apprécié Val et Daniel, même si je trouve dommage qu'on ne voit pas assez souvent Val. Il en va de même pour Radcliffe et Ana Maria, j'aurais tellement aimé voir plus souvent le majordome. Au niveau des ennemis, nous avons aussi une belle panoplie, allant du chef des loups-garous à certains humains et même à des créatures plus féeriques si je puis dire. Tout ce petit monde se tourne autour et chose appréciable, on n'apprendra pas forcément toutes les relations entre eux d'un coup, nous laissant ainsi encore plus de suspens.

Au final, j'ai clairement aimé la série, et j'espère qu'il y aura une saison deux pour savoir ce qu'il va se passer ensuite. J'ai apprécié l'écriture d'Alizée Villemin qui gère parfaitement son univers et ses personnages sans trop en faire et avec une écriture parfaitement maitrisée. Bref, une très bonne série fantastique qui mérite grandement d'être lu.

Not Just a Pretty Face, Les Foulards Rouges, épisode 1, saison 2, Cécile Duquenne

Enfin le retour des Foulards Rouges ! Pendant sept mois, nous allons à nouveau pouvoir suivre les aventures de Lara et des autres ! 

Not Just a Pretty Face, Les Foulards Rouges, épisode 1, saison 2, Cécile Duquenne

Editeur : Bragelonne
Collection : Snark
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si : 
- Vous avez lu et aimé la première saison
- Vous voulez une série qui mélange les genres avec bonheur

A ne pas lire si :
-...

Présentation de l'éditeur : 

Récemment évadés de Bagne, la planète-prison désertique, Lara, Renaud et une poignée de Foulards Rouges ont atterri dans les eaux de la planète Bleue… Il est temps pour eux de plonger au cœur de ses intrigues politiques, celles-là même qui ont fait d’eux des criminels, et désormais des fugitifs.
Lorsque Lara se réveille, elle est d’abord surprise de ne pas s’être noyée. Mais son soulagement est de courte durée, étant donné qu’on l’envoie dans l’Arène des Justes… Qui, des puissants partis politiques qui s’affrontent sur Terre, est à l’origine de cette nouvelle épreuve ? Quelle que soit la réponse à cette question, Lara saura affronter dignement ce qui l’attend – car pour la Foulard Rouge, il ne s’agit là, une fois de plus, que de défendre chèrement sa vie.

Mon avis : 

Ne pas spoiler la fin de la saison 1 ni ce début de seconde saison risque fortement d'être difficile. Je vais tenter le coup, et si jamais je n'y arrive pas, j'avertirais avant. Donc, lecteur, si tu n'as pas encore lu la saison 1 ou cet épisode-là, tu devrais tout de même pouvoir lire ce qui suit.

Cécile Duquenne nous entraîne une nouvelle fois dans les pas de Lara. La fin de la saison 1 étant juste une grosse torture, je me demande ce qu'elle nous avait préparé pour ce premier épisode. Une autre grosse torture ? Un petit moment de calme pour les personnages ? Elle a choisit la première solution, du moins pour moi. Et puis, Lara et les autres calmes ? Laissez-moi rire. Non, rien ne pourrait être calme dans les Foulards Rouges, pas même les moments de calme. Mais je m'égare là, toute à ma joie de retrouver les Foulards Rouges. (pire qu'une drogue cette série)

Si nous ne sommes plus sur Bagne (j'aimerais bien dire pour l'instant, mais je me demande vraiment si Cécile finira par y renvoyer ses personnages)(ne mettons pas la charue avant les boeufs, et lisons pour le moment la saison 2 au complet voir ce qu'il va arriver), Lara et les autres ne sont pas sortis d'affaires. Car dès le départ, notre chère Lady Bang se retrouve dans une arène, à devoir sauver sa peau une fois de plus. Oui, la nouvelle vie de Lara n'est pas vraiment comme elle l’espérait. Et ce qui va suivre cette nouvelle épreuve non plus. Mais comme je le disais, je ne veux pas spoiler. Juste dire que non, la vie tant rêvée loin de Bagne n'est pas si idyllique que ça. Surtout que semble se mêler à tout cela la politique, et le fait de se trouver dans un coin totalement inconnu dont on ne sait que ce que la propagande du Partie pour la Paix veut bien dire. Je sens que la découverte de cet endroit va être aussi exaltante que celle de Bagne.

Au niveaux personnages, nous retrouvons bien sur Lara, qui évolue très rapidement sur un point mais semble stagner sur d'autre. Elle reste la Lara que nous avons connu durant la saison un avec un petit plus appréciable. J'aime toujours cette jeune femme et toujours pour les mêmes raisons. Nous retrouvons aussi d'autres personnages, mais vous dire qui serait spoiler. Une chose est sûre, mes petits chouchous sont là et j'étais bien contente de le découvrir. Les nouveaux personnages me semblent quant à eux particulièrement intéressants et j'ai hâte d'en savoir plus sur eux. L'un d'eux a déjà attiré mon attention (ça commence par un K) rien que pour la relation entre lui et un autre personnage, et surtout pour voir la réaction de notre amie Lara (j'en ai trop dit déjà).

Et enfin, Cécile n'a pas son pareil pour droguer ses lecteurs aux Foulards Rouges. Dois-je parler de la fin ? De l'envie subite d'avoir ce putain d'épisode deux déjà dans la liseuse ? Cécile, tu n'es rien qu'une méchante dealeuse ! Dois-je parler du fait que la saison deux commence sur les chapeaux de roue et qu'on nous donne beaucoup d'information mais pas de réponse, juste pour qu'on continue à lire ? Dois-je REELLEMENT te dire, lecteur, que les Foulards Rouges, c'est juste la MEILLEURE série SFFF francophone du moment dans un genre mélangeant Steampunk, Science-fiction et bien d'autres choses encore ? (si si)

Bref, lecteur, tu auras compris. Encore une fois, Cécile m'embarque dans ses écrits et fait ça bien. Maintenant, il ne reste plus qu'à attendre le 17 juillet (si près et pourtant si proche) pour avoir le second épisode. Pendant sept moi, je vais pouvoir suivre ces personnages que j'aime tant. 

mercredi 24 juin 2015

La Tour, Cécile Duquenne

Hier, petite surprise sur twitter. Cécile Duquenne me propose de lire la Tour, son dernier roman, en avant première, la sortie étant programmée pour la 4 juillet en autopublication numérique sur amazon (profitez d'ailleurs, il est à 0.99 euros en précommande). J'accepte, fière comme pas possible, le rouge aux joues qu'elle ait pensé à moi, qu'elle me fait confiance. D'ailleurs, je la remercie vraiment. Mon tout premier SP, il vient d'elle et j'en suis ultra fière. Merci Cécile ! Mille fois.

La Tour, Cécile Duquenne

Editeur : Cécile Duquenne
Collection : /
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez un roman sombre 
- Vous voulez un roman plein d'action et qui met en avant les personnages et leur personnalité

A ne pas lire si :
- Y a pas de raison !
- Aller, juste une, vous voulez un roman long

Présentation de l'auteur : 

Jessica, 16 ans, se réveille dans un marécage artificiel aux dangers bien réels. Très vite, elle comprend qu'elle se trouve au sous-sol d'une étrange tour sans fenêtres, et que le seul moyen d'en sortir est de monter jusqu'au toit. Accompagnée de quelques autres jeunes, elle se lance dans l'ascension de sa vie, explorant chaque niveau, affrontant les dangers embusqués… Et les révélations. Car Jessica n'a plus aucun souvenir d’avant son arrivée ici. Ils lui reviennent par bribes, étage après étage, et plus elle en apprend, moins elle désire sortir – surtout que son pire ennemi se trouve à l’intérieur avec elle. Bientôt, l'envie de se venger prend le pas sur l'envie de s’échapper… Et si en exhumant les secrets de son passé, Jessica levait aussi le voile sur la véritable fonction de La Tour ?

Mon avis

D'abord, la couverture. Réalisée par Alexendra V. Bach, elle est juste wahou. Il n'y a pas à dire, elle met parfaitement dans l'ambiance du roman. Dès le départ, nous sommes prévenus. La Tour n'est pas un roman tout rose, tout beau. Du tout. A présent passons au roman et avant tout à sa conception.

En décembre, Cécile relève le pari fou de Neil Jomunsi (que nous avons déjà croisé dans ses pages et que nous recroiserons surement) ; écrire un roman en trois jours. En fait, elle y pense depuis le mois de septembre, a pris le temps de préparer son aventure. Car si l'écriture a bien pris trois jours, la préparation aura été plus longue. L'auteure nous permet d'ailleurs de suivre son cheminement de la création de la tour sur son blog. Le pari est fou, totalement, mais elle va s'y tenir et en trois jours, la Tour aura pris forme. Et comme Cécile aime bien les paris fous, elle décide aussi d'autopublier le livre en numérique. En cela, la création, la publication, on peut largement dire que la Tour est du pulp. D'ailleurs, il faut bien dire que l'aventure dedans n'en est pas loin non plus. Parlons-en d'ailleurs à présent.

Une jeune fille se réveille dans un marécage tout ce qu'il est à d'artificiel sans le moindre souvenir. Qui est-elle, que fait-elle ici ? Elle n'en sait rien. La seule chose qu'elle sait, c'est qu'elle doit sortir de là si elle ne veut pas mourir. Petit à petit, elle et un groupe de personne, tous entre seize et vingt-six ans, vont grimper les étages de la Tour et peut-être découvrir pourquoi ils sont là.

Dès le départ, le roman est ultra rythmé. On ne s’ennuie pas une seconde dans ce survival (tiens d'ailleurs, je regardais hier la chronique de Kilke sur les étiquettes, et la Tour y entre parfaitement, SF, survival, thriller mais pas que) . Les épreuves sont nombreuses et variés, l'ennemi se trouvant partout et pas forcément où on l'attend. Car si la Tour elle-même semble en vouloir aux protagonistes, leur manque de souvenir et leur possible relation ne vont pas du tout les aider. Ici, tout le monde se méfie de tout le monde. Et chacun est son propre ennemi finalement. En cela, la structure du roman est juste parfaite. A chaque nouvel étage, une nouvelle révélation et surtout un nouveau conflit, qu'il soit contre la tour, les autres ou soi-même. Jessica, la narratrice, n'est pas épargné par cela, tout comme les autres. Et si nous n'avons que son point de vue, les autres et leurs tourments ne nous sont pas épargnés.

Et c'est là que l'on voit la préparation de ce roman. Cécile Duquenne aura pu tombé dans la facilité, faire un roman sombre mais sans profondeur au niveau des personnages, n'écrire qu'une suite de péripétie. Mais non, c'est mal la connaitre. Ce n'est pas parce qu'il lui a fallu juste trois jours qu'elle en a oublié que les personnages sont l’élément central et qu'ils devaient être "vivant". Chacun a son propre caractère, ses propres motivations. Si pour certain, nous ne serons finalement pas grand chose, pour d'autres on connaîtra le nom et leur caractère. D'ailleurs, nous avons une belle diversité dans les caractère. Bien sur, on finira, comme souvent, à en préférer d'autres plus que les autres. J'avoue avoir beaucoup aimé le personnage de Jonathan, ou celui de Melissa, tout comme j'ai adoré Jessica du début à la fin. D'autre, je les ai détesté dès le départ, tout comme Jessica, d'ailleurs, sans trop savoir pourquoi, pour me rendre compte que mon impression était aussi juste que la sienne (preuve que Cécile a réussi sur les personnages).

Et puis, ensuite, il y a le discours derrière la Tour. Ce n'est pas juste un roman sombre et glauque, juste une série d'aventure. Il y a aussi beaucoup de réflexion à sortir de ce petit roman. Dont une, dont je ne vais pas forcément beaucoup parler pour ne pas spoiler et qui rejoint ce que je pense moi-même sur les victimes et leur bourreau, sur la justice à ce niveau-là. C'est traité parfaitement, sans tomber dans le patho ou la victimisation pour l'un ou l'autre. Bref, c'est bien fait et ça peut ouvrir l'esprit de certain. 

Cécile Duquenne a donc, pour moi, plus que relever le défi du roman en trois jours. Mais surtout, elle a écrit une nouvelle fois un roman génial, capable à la fois de divertir et de faire réfléchir. Que se soit dans les épreuves ou dans la construction des personnages, tout est bon. Juste deux bémols pour moi, mineurs, le roman est trop court (mais je suis persuadée que je dirais la même chose s'il avait fait 500 pages) et puis, j'avoue que j'aurais aimé savoir précisément pour James et Jonathan. Sinon, la Tour est un coup de coeur, un de plus pour Cécile que je remercie une nouvelle fois.


Rien à voir avec la Tour, mais les Foulards Rouges saison 2, c'est aujourd'hui que ça commence ! (et un avis sur le premier épisode devrait arriver d'ici demain). Si vous n'avez pas encore lu la saison 1, faites comme la Tour, jetez-vous dessus !

vendredi 19 juin 2015

Le Lion à la Langue Fourchue, Les Chroniques des Siwès, tome 2, Syven

Ce roman est mon cadeau d'anniversaire de moi à moi. Qui est arrivé avec trois mois de retard. Mais je n'en veux ni aux Editions du Riez, ni à l'auteure, parce que ces trois mois ont permis d'avoir un roman juste fabuleux. Et puis, c'est bien aussi de recevoir des cadeaux trois mois après !

Le Lion à la Langue Fourchue, Les Chroniques des Siwès, tome 2, Syven

Editeur : Editions du Riez
Collection : Brumes étranges
Année de parution : 2015
Nombre de pages : 550 (pas assez quoi...)


A lire si  :
- Vous aimez les gros monstres
- Vous aimez les personnages qui n'ont pas froid aux yeux
- Vous voulez une vraie relation entre les humains et les animaux 

A ne pas lire si :
- Franchement, faut le lire, un point c'est tout.

Présentation de l'éditeur :

Plusieurs lunes se sont écoulées…
Siwès, encore affaiblie, entend de nouveau les Cloches du Sitob.
L’armée du Lion à la Langue Fourchue s’est emparée de Guélléath la maudite et Baxian est tombé sous la coupe du général Dessévaré, son père. L’empereur Ralliendé projette de donner l’estocade finale au Cinquième Cercle. Aux marjaks s’ajoutent des dogues de guerre, tout aussi vicieux, et les nécromants sont plus déterminés que jamais.
Alors que ses forces lui font défaut, que le temps lui manque et que chaque rêve lui coûte toujours plus, Siwès parviendra-t-elle à renverser le cours de la guerre ? Définitivement ?
Elle le doit, car sans cela, Tadjal est perdu.

Mon avis

Je crois que je ne vais étonner personne en disant que le Lion à la Langue Fourchue est un coup de coeur. Oui, je sais, je ne fais pas dans le suspens là, surtout quand on sait à quel point j'aime les écrits de Syven, que se soit en écrits "adultes" avec Au sortir de l'Ombre ou le tome 1 des Chroniques de Siwès ou en plus "YA" avec les sagas Subliminales. 

Par où commencer ? Je ne ferais pas de petit résumé, je trouve que la quatrième de couverture le fait très bien, tout en gardant le mystère. On reprend presque où l'on s'était arrêté à la fin de la Guerrière Fantôme. Oui, presque, parce que tout de même, du temps à passer. Assez pour que le Lluhan semble être en mesure de gagner la guerre, assez pour que Tadjal soit fait prisonnier, assez pour que Baxian soit à présent aux ordres de son père, le général Dessévaré. Assez pour que Siwès reprenne un peu de force mais sans toutefois pouvoir réellement revenir sur Es.

Du coup, lors du premier quart du roman, Siwès ne met pas les pieds sur Es, restant sur Terre pour reprendre des forces après les évènements du tome 1. Et là, on découvre vraiment sa vie "normale". J'ai beaucoup aimé ces passages, qui rendent Siwès/Alicia plus humaine. On en découvre aussi un peu plus sur Esther, sa mère, qui va devenir un personnage important tout au long du roman. Cette partie permet aussi de se consacrer un peu plus aux autres personnages sur Es, plus particulièrement Tila, Olianne et surtout Baxian et Tadjal. Je regrette un peu que Tomas ne soit finalement pas plus présent, j'aime beaucoup ce personnage (attention spoiler : pourquoooooooiiiiiii ?).

La seconde partie du roman voit Siwès en chair et en os sur Es. Et surtout l'arrivée des grosses batailles. J'aime quand Syven nous fait de la bonne grosse bataille, surtout que celle de Guélléath est juste trop énorme pour en parler (spoiler : re pourquoooooooiiiiiii, toujours pour le même perso). Et en plus, on y retrouve les dragons. Une fois de plus Syven mérite le titre de  "Dame aux gros monstres de la mort qui tue", parce qu'entre les dragons, les marjaks, les adiales et les dogues de guerre, son bestiaire est juste génial.

En parlant des adiales, je dois avouer que je les aime toujours autant. Personnages à part entière du livre, tout comme certains dragons d'ailleurs, ils apportent un vent de fraîcheur dans l'histoire. Ils sont aussi la "voix de la sagesse", surtout en ce qui concerne les relations humains. Retrouver Hellone et Krine m'a fait un bien fou. Tout comme Tadjal, malgré sa mauvaise position d'ailleurs. A croire que parfois, je préfère les fabuleux aux humains dans la série.

Pour presque finir, je trouve vraiment le Lion à la Langue Fourchue meilleur que la Guerrière Fantôme, plus abouti, du moins (peut-être aussi parce qu'il marque la fin du diptyque ?). Syven a vraiment soigné son roman, que se soit dans les relations entre personnages, dans les moments d'action ou dans ceux plus politique. Elle a su parfaitement trouvé l'équilibre et tout cela fonctionne merveilleusement bien.

Donc oui, Le Lion à la Langue Fourchue est un immense coup de coeur. Je disais pour son prédécesseur qu'il était le meilleur livre de Fantasy francophone que j'avais pu lire depuis quelques années, je réitère pour son second tome. C'est juste génial. La série est parfaite en tout point pour moi, même si parfois, on peut y trouver quelques défauts (mais ça fait aussi son charme). 

Et pour finir, deux petites choses :
- La photo, presque obligatoire pour un livre de Syven, avec cette fois Toothless en vedette :


- Cette phrase, déjà utilisé dans le tome 1 mais tellement en accord avec le tome 2 aussi :

"Pensons à nos enfants, Donnons leur des rêves et des ailes"

lundi 15 juin 2015

Royaume de Vent et de Colère, Jean-Laurent Del Socorro

Royaume de Vent et de Colère bénéficie, comme quelques autres titres des indé de l'imaginaire (dont je n'ai pas la liste sous la main) de réduction en ce moment. La quatrième de couverture me plaisant beaucoup, j'en ai donc profité.

Royaume de Vent et de Colère, Jean-Laurent Del Socorro

Editeur : ActuSF
Collection : Les trois souhaits
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez quand l'Histoire se mélange avec la fantasy
- Vous aimez les romans à flashback
- Vous aimez les romans à plusieurs narrateurs

A ne pas lire si :
- Vous voulez un roman parfaitement linéaire

Présentation de l'éditeur :

1596. Deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. À La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à un métier sans arme. Les pions sont en place. Le mistral se lève. La pièce peut commencer.

Mon avis

Les guerres de religions n'ont jamais vraiment été ma tasse de thé en histoire. Le massacre de familles entières lors de la Saint Barthélémy me file la gerbe, tout comme ce qui suivit. Alors, on ne s'étonne pas que j'ai lu très peu de livre dont l'histoire se passe à cette époque. Et puis vient Jean-Laurent Del Socorro et son Royaume de Vent et de Colères. Parce qu'on se trouve à Marseille, parce que ce n'est pas la nuit de la Saint Barthélémy, parce que les personnages avaient l'air bien.

En 1596, Marseille est une république catholique qui s'oppose à Henri IV, roi protestant (je ne me souviens pas du tout en avoir entendu parler en histoire de ça, comme quoi). Alors que les troupes du roi marchent vers la ville, nous allons faire la connaissance de quatre personnages, rassemblés à ce moment-là à l'auberge La Roue de la Fortune (qui porte bien son nom, voir les lames du Tarot de Marseille), la propriétaire, Axelle, ancienne capitaine Mercenaire, Le chevalier Gabriel de Saint-Germain, protestant converti au catholisme, Victoire, Maitre de la Guilde des Savonniers (guilde d'assassin en fait) et enfin Armand, un Artbonnier en fuite avec son amant (l'élément fantasy de l'histoire). Tous les quatre vont avoir un rôle à jouer dans ce qu'il va se passer dans les prochains jours. Mais avant d'arriver à ces prochains jours, l'auteur nous plonge dans leur passé. On va donc les découvrir petit à petit et par leurs histoires, toutes différentes, le lecteur va découvrir l'Histoire mais aussi leur motivation pour ce qui va arriver.

Généralement, j'ai beaucoup de mal avec les flashback. Surtout quand les dits flashback prennent quasiment tout le roman. Alors, en avoir pour quatre personnages, pas forcément aux mêmes époques, ça pouvait être compliqué à gérer, autant pour moi que pour l'auteur. Ici, c'est drôlement bien fait. Finalement, les parties "contemporaines" sont là comme des espèces de prologues et épilogues. La partie "passée" prend beaucoup de place, la moitié du roman. Et pour moi c'est une réussite. Petit à petit, Del Socorro dresse quatre portraits différents mais particulièrement prenant. Bien sur, on finit toujours par avoir notre petit préféré (j'ai beaucoup aimé Axelle mais aussi Gabriel). On ne peut pas rester indifférent à ces quatre personnages et à leurs portraits, encore moins à ce qu'ils vivent. Jamais l'auteur ne fait dans le mélodramatique (il pourrait, surtout avec Gabriel ou Armand par exemple), jamais il n'épaissit les traits des personnages. Finalement, l'auteur va tisser sa toile petit à petit, nous amenant à la journée fatidique où l'armée du roi va arriver aux portes de Marseille. 

Si les personnages et leurs histoires sont réellement le point fort du livre, il ne faut pas oublier Marseille et surtout son Mistral, le vent qui rend fou. L'auteur rend la ville vivante, l'utilisant comme un personnage. Ce n'est pas juste des pierres. Quant au mistral, son influence sur les gens se fait sentir. Malheureusement, je trouve que parfois, Marseille, le personnage, disparaît un peu. Et il ne faut pas oublier la touche fantasy qu'est l'Artbon et qui va avoir un sacré rôle à jouer alors qu'on se demande précisément ce qu'il va advenir d'Armand, de Rolland et de leur magie. Cette touche est subtile et pourtant bien présente, ajoutant une petite plus value à l'ensemble.

Au roman est joint aussi une nouvelle, dont Gabin, l'un des personnages secondaire, devient le narrateur. J'ai beaucoup aimé suivre ce gamin, et surtout j'ai été ravie d'en savoir plus sur lui. La nouvelle est très poétique, très jolie et surtout particulièrement efficace. J'aurais bien voulu en avoir une comme celle-ci sur Silas, un personnage qui ne sera narrateur que trois fois dans le roman et qui pourtant a une grande importance.

Au final, j'ai adoré ce livre, pour la partie Histoire, pour les personnages et pour m'avoir un peu réconcilié avec les guerres de religion. Je trouve juste dommage qu'il soit si court.

L'appel de Cthulhu, H.P. Lovecraft

Ma découverte de Lovecraft remonte à aout 2014 avec les Montagnes Hallucinées. Il fallait donc que je me replonge un peu dedans, surtout que les éditions Points rééditent quelques nouvelles de l'auteur. Et quoi de mieux que la nouvelle fondatrice du mythe de Cthulhu pour s'y remettre ?


L'appel de Cthulhu, H.P. Lovecraft

Edition : Points
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The Call of Cthulhu
Année de parution en VO : 1928
Nombre de pages : 88

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez avoir peur mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- Vous pensez voir beaucoup de sang, beaucoup de monstres

Présentation de l'éditeur :

La terreur, l’horreur, l’informe du rêve, Lovecraft ne les éveille pas pour jouer. Il sait seulement que tout cela nous en disposons déjà, depuis l’enfance, ou dans l’inquiétude du quotidien. Il en est juste un formidable amplificateur.
Et c’est ainsi qu’il est temps de le lire : parce que s’y joue définitivement une bascule majeure de la littérature.

Mon avis

J'avoue, dès le début, que je m'attendais peut-être à autre chose de cette nouvelle. Il faut dire que dans mon imaginaire, l'appel de Cthulhu (dont je ne sais toujours pas prononcé le nom, malgré une tentative d'explication de prononciation dans le texte) avait quelque chose, non pas de plus horrifique mais disons de plus tentaculaire. J'imaginais que je verrais enfin la créature en chair et en os ou encore la découverte de la cité de R'Lyeh. Mais j'aurais du m'attendre à ce que j'ai lu.

Lovecraft ne fait pas dans l'horreur sanglant ni monstrueux. Lovecraft fait de l'horreur à ambiance. J'aime beaucoup sa manière de faire d'ailleurs. Si j'avais espéré voir Cthulhu en chair et en os, son appel m'a finalement bien plus fait peur. Parce qu'il est capable d'écrire des choses qui paraissent presque banale et de les rendre fantastique. Dans cette nouvelle, nous suivons les recherches d'un homme après de mystérieux événements suite à la découverte d'une statuette ignoble représentant Cthulhu et surtout à la découverte des rites allant avec. Ce n'est que petit à petit que l'ambiance prend cette tournure horrifique.

Si la nouvelle est particulièrement intéressante et que j'apprécie l'écriture de Lovecraft, j'ai aussi beaucoup apprécié la seconde partie de ce livre, à savoir une étude sur l'écriture de nouvelle fantastique par l'auteur lui-même. Il donne alors la manière dont lui écrit ses nouvelles, ce qu'il veut en faire et comment. Il met particulièrement l'accent sur l'ambiance, l'apparition du surnaturel et la réaction de ses personnages à celui-ci. Entrer dans les "mystères" de l'écriture est une chose que j'aime beaucoup et voir comment Lovecraft s'y prenait à quelque chose de passionnant. 

C'est deux parties, la nouvelle et l'essai, vont, je trouve, particulièrement bien ensemble. L'essai permet de comprendre la construction de la nouvelle, le déroulement de celle-ci et surtout la manière dont l'horreur et le surnaturel prend pieds dans celle-ci. 

Au final, j'ai adoré la nouvelle, même si elle ne correspondait pas à ce que je m'imaginais (à partir de quand visite-t-on R'Lyeh, si on le fait ?) et j'ai pris plaisir à découvrir la manière de travailler de l'auteur.

393 Résidence Avalon, Les Egériades, tome 1, Corinne Guitteaud

J'ai téléchargé cet epub il y a un petit moment déjà. J'étais curieuse de voir ce que pouvez donner cette histoire mêlant urban fantasy et légende arthurienne.

393 Résidence Avalon, Les Egériades, tome 1, Corinne Guitteaud

Editeur : Voy'el
Collection : /
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les légendes arthuriennes et d'autres contes
- Le fait de reprendre des légendes aussi connues ne vous gêne pas
- Vous voulez de la magie

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les reprises non "fidèles"
- Vous n'aimez pas le mélange de genre.

Présentation de l'éditeur : 

Et si Lancelot n’était jamais revenu du Val sans retour, le destin des Pendragon en aurait-il été changé ? Tout commence le jour où Iris Morgenstern devient la locataire du 393 de la Résidence Avalon. Elle ignore alors que l’appartement ouvre sur un autre monde peuplé par les personnages de nos contes et de nos légendes et qu’elle est appelée à devenir la nouvelle Égéria. D’abord effrayée par l’ampleur de cette tâche, Iris se laisse peu à peu séduire par les créatures qui attendent d’elle qu’elle les guide dans leur combat contre Morgane la Fay : Agrippine, la licorne fanfaronne, Nahimana, la belle Algonquine, Robin des bois, le Prince des Voleurs, Athénor, le vieux dragon, et surtout Merlin l’Enchanteur. Face à eux, les Manitous, alliés de la sorcière, ne leur épargneront aucune épreuve, à commencer par les abominables wendigos. Et dans l’ombre, les Muses attendent leur heure dans la Cité de l’Éternel Été.

Mon  avis

Dès qu'on me parle légendes Arthuriennes, je saute sur le livre. J'ai toujours eu un petit faible pour ces "contes", et j'avoue apprécié lire des réécritures. Et cela à n'importe quelle sauce. Ce pourrait être du zombies, de la romance, du policier, tant que je retrouver les personnages, je suis contente. Cette fois, c'est quelque chose entre l'urban fantasy et la fantasy.

Iris vient de s'installer dans son nouvel appartement, situé dans la très luxueuse et art déco résidence Avalon. Elle en rêvait et même si les conditions et le loyer ridiculement bas lui paraissent étrange, elle s'installe tout de même.Dès la première nuit, elle note des choses étranges. Bien sur, elle pense rêver et donc ne fait pas attention. Jusqu'à ce qu'un homme disant être Merlin n'apparaisse chez elle en pleine nuit. Forcément, elle le prend pour un illuminé. Mais petit à petit, un autre monde semble s'ouvrir à elle. Ainsi elle va rencontrer des êtres de légendes, et puis surtout Lancelot et Excalibur. Seul problème, elle va devoir affronter Morgane et surtout, pour sauver sa peau, elle va plonger dans le monde de Merlin...

Le roman débute donc comme de l'urban fantasy. Iris reste dans son monde et découvre petit à petit la magie qui s'y cache. Du moins, la magie qui s'écoule doucement dans celui-ci grace à la Résidence Avalon et ses habitants. Forcément, la jeune femme ne croit pas vraiment à ce qui lui arrive et on la comprend. Mais il va bien falloir qu'elle se rende à l'évidence. Et lorsque la magie rendre réellement dans sa vie, la voilà transporter dans le monde de Merlin, un monde où Lancelot n'est jamais revenu du Val sans retour, où il n'a jamais trahi Arthur et où la magie a perduré. A partir de là, hop, on plonge dans la fantasy avec magie et dragon.

Et je dois dire que bien que j'ai apprécié la première partie, j'ai pris un bien plus grand plaisir à lire la seconde. J'avoue que mélanger dragon, zeppelin, monde entre le médiéval et le contemporain m'a beaucoup plus. La mythologie Arthurienne est toujours présente, mais avec ce petit plus qui fait la différence par rapport à ce que nous en avons en mémoire. Ça change de ce que l'on peut lire d'habitude (ou voir) à ce niveau là. 

Et puis, j'ai particulièrement aimé la mythologie des mondes. Ce sont les Muses (oui, oui, celles de l'écrivain) qui ont créé les différents mondes. Tant que les hommes croient aux créatures littéraires, celles-ci existent. J'ai adoré cette idée qui fonctionne d'ailleurs parfaitement. Elle parle à mon âme d'apprenti écrivain et surtout de lectrice.

Au final, j'ai vraiment aimé ce livre et j'ai hâte que le tome deux sortent. La réécriture des légendes Arthurienne est intelligente, les personnages intéressants et l'histoire en elle-même passionnante.

mercredi 10 juin 2015

Mortal Derby X, Michael Roch

Walrus a récemment refait son site et revu sa ligne éditoriale. Ils repartent sur plus de pulp pour notre plus grand plaisir. En tout cas, pour le mien. Et voici le premier ebook de cette nouvelle collection.

Mortal Derby X, Michael Roch

Editeur : Walrus
Collection : Pulp
Année de parution : 2015
Format : epub

A lire si
- Vous voulez une histoire bien barrée
- Vous voulez du pulp, du vrai
- Vous aimez le Roller Derby

A ne pas lire si :
- heu...

Présentation de l'éditeur :

Molly Pop est une jammeuse, une vraie, un fauve dont les patins brûlent la piste, peut-être même la reine du Quad DerbyTM. Mais sa carrière s’arrête brutalement le jour où un terrible accident la laisse amputée des deux jambes, obligeant les médecins à l’équiper de prothèses cybernétiques. Une chose est sûre : la jammeuse ne retrouvera jamais son plus haut niveau. Folle de rage contre la responsable de l’accident, Molly est condamnée à l’exil et expulsée du Cocon, la ville flottante réservée aux privilégiés, pour aller vivre à la surface, parmi les Reclus. En bas, au milieu du chaos et de la destruction laissés par le Grand Effondrement, elle découvre un autre tournoi, le Roller-Quad… et peut-être une manière d’assouvir sa vengeance.

Mon avis

Avant toute chose, la couverture, elle claque. Et ça va être le cas aussi pour les autres livres de la collection. Autre point, c'est aussi le premier livre de Walrus que l'on peut demander en impression à la demande, c'est à dire le premier qui peut avoir une vie en papier. De plus, comme tous pulps qui se respectent, il n'est vraiment pas cher, seulement 0,99cts (9,99 euros si on le commande en papier). Oui, Walrus repart sur de très bonnes bases. Eux qui étaient déjà pour moi une très très bonne maison d'édition numérique l'est encore plus. Passons à présent à Mortal Derby X, si vous le voulez bien.

Molly Pop est une star dans le Cocon, ville de priviliégé. Elle est la jammeuse de son équipe de Quad DerbyTM (du roller derby, comme on peut en voir de plus en plus maintenant mais peut-être plus comme dans le film RollerBall) (le vieux comme le plus récent)(même si celui des années 2000 est pas top). Seulement lors d'une course, elle est victime d'un accident qui la laisse sans jambe. La voilà donc affublée de prothèse cybernétique et surtout d'une envie de vengeance puissante. C'est à cause de ce sentiment qu'elle va être exclue à vie du Cocon pour se retrouver à la Surface, avec les Reclus. Là, elle va tout faire pour avoir sa revanche contre celle qui la mutiler mais aussi finalement contre le Cocon et ses préceptes.

Mortal Derby X reprend des thèmes qu'on a pu déjà pu voir. J'avoue quand le lisant, j'ai de suite pensé à Gunnm, un manga que j'adule. Ce qui m'a permis aussi de vraiment bien visualiser le monde que nous décrit Michael Roch (qui n'a d'ailleurs jamais lu Gunnm, c'est lui-même qui l'a dit sur twitter). Mais, sans cela, j'aurais tout aussi bien pu le faire, tant les détails sont disséminer dans l'histoire. L'univers est pertinent, fonctionne bien et se prête bien sur parfaitement à l'histoire de Molly Pop et des autres membre Roller Quad. Il est à la fois proche du notre tout en étant éloigné. Et pour ceux qui aurait peur de ne pas comprendre les termes du Roller Quad, pas de soucis, tout nous est expliqué, des règles au terrain.

Les personnages sont haut en couleur. Molly Pop et les autres filles, plus particulière Broody, sont des grandes gueules, qui semblent n'avoir pas peur de grand chose. Il est encore rare de croiser toute une meute de personnages comme elles. Souvent, ce n'est qu'un voire deux, mais pas plus. Elles sont rafraîchissantes en fait.  Comme Tod et son parler assez étrange qui en font un personnage attachant. Je déplore juste que certains personnages ne soient finalement que des noms, mais sur un roman d'environ une centaine de pages, il fallait bien choisir. Cela ne pose absolument aucun problème.

L'histoire est ce que j'attends d'un pulp. C'est "frais", ça va vite, généralement dans tous les sens, plutôt court mais pas trop non plus (une centaine de pages environ). Ça poutre grave, en fait. C'est vraiment de la lecture faite pour ne pas trop se prendre la tête même si on découvre aussi derrière quelques réflexions qui ne laissent pas forcément indifférent (le cocon et ses lois qui privent les gens de personnalités par exemple pour en faire tous des espèces de clones qui ne connaissent aucun sentiments comme la colère, la vengeance ou l'esprit d'opposition ou d'indépendance).

Et comme je le disais sur Twitter, pour faire vraiment plus court en avis :

Mortal Derby X, ça poutre grave !

mardi 9 juin 2015

L'Ile du Point Nemo, Jean-Marie Blas de Robles

J'ai beaucoup de mal à résister aux couvertures de Zulma, tant elles sont kitch et colorées.Et puis, dans leur collection, on trouve parfois des trucs qui ont l'air bien barré, comme ce roman-là. Et puis, comment résister en lisant ça sur la quatrième : "Cette folle équipée romanesque est aussi la plus piquante réflexion sur l’art littéraire, doublée d’une critique radicale des idéologies et de la gouvernance anonyme, tentaculaire, qui nous aliène jusque dans notre intimité." ?

L’île du Point Nemo, Jean-Marie Blas de Robles

Editeur : Zulma
Collection : littérature
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 464

A lire si :
- Vous aimez avoir plusieurs histoires dans un même roman
- Vous voulez du victorien mais aussi du plus contemporain
- Vous voulez une intrigue policière

A ne pas lire si :
- Vous voulez tout comprendre de suite
- Avoir plusieurs histoires dans un même roman ne vous plait pas.

Présentation de l'éditeur :

Roman d’aventures total, tourbillonnaire, conquérant, véritable machinerie de l’imaginaire où s’entrecroisent et se percutent tous les codes romanesques, la littérature populaire, entre passé historique et projection dans le futur, nos hantises programmées et nos rêves d’échappées irrépressibles.
Martial Canterel, richissime opiomane, se laisse interrompre dans sa reconstitution de la fameuse bataille de Gaugamèles par son vieil ami Holmes (John Shylock…). Un fabuleux diamant, l’Anankè, a été dérobé à Lady MacRae, tandis que trois pieds droits chaussés de baskets de marque Anankè échouaient sur les côtes écossaises, tout près de son château… Voilà donc Holmes, son majordome et l’aristocratique dandy, bientôt flanqués de Lady MacRae et de sa fille Verity, emportés – pour commencer – dans le Transsibérien à la poursuite de l’insaisissable Enjambeur Nô.
Par une mise en abyme jubilatoire, cette intrigue rebondissante vient s’inscrire dans les aléas d’une fabrique de cigares du Périgord noir où, comme aux Caraïbes, se perpétue la tradition de la lecture, à voix haute, des aventures de Jean Valjean ou de Monte-Cristo.  Bientôt reprise par Monsieur Wang, voyeur high-tech, et fondateur de B@bil Books, une usine de montage de liseuses électroniques…
Avec une ironie abrasive, ce roman-tsunami emporte toutes les constructions réalistes habituelles et ouvre d’extraordinaires horizons de fiction. Cette folle équipée romanesque est aussi la plus piquante réflexion sur l’art littéraire, doublée d’une critique radicale des idéologies et de la gouvernance anonyme, tentaculaire, qui nous aliène jusque dans notre intimité.

Mon avis

L'Île du point Nemo est un livre particulier dans sa structure. On commence gentiment dans une époque qui aurait pu être victorienne si ce n'est la présence d'objet technologiquement trop avancés pour et surtout par un mystère.  Un diamant a été dérobé et l'on a retrouvé trois pieds droits portant des baskets du même nom que le diamant non loin des lieux du crime. Puis, on passe à une époque dans le futur, à suivre les employés d'une usine de montagne de liseuses électronique. Les deux histoires semblent ne rien avoir en commun et cette impression va rester durant presque tout le roman. 

Je dois bien avouer que je n'ai aimé qu'une partie du roman, celle de l'enquête. La seconde partie, plus contemporaine m'a parut tellement aller dans tous les sens que j'ai eu beaucoup de mal à lire les chapitres la concernant. Trop de personnages, souvent peu intéressants (dont deux qu'on se demande carrément pourquoi eux et leur histoire de cul sont si importants), souvent trop caricaturés. De plus, par rapport à l'autre partie, celle-ci parait toujours plus courte et finalement sans une grande intrigue. La partie enquête, elle, nous offre des personnages plutôt bien caractérisés et surtout une histoire qui nous tient en haleine. Elle nous entraîne aussi un peu partout dans le monde, de Biarritz en Ecosse, puis dans le Transsibérien, à Sydney ou au point Némo, ce lieu dans l'océan le plus éloigné de toute présence humaine. Les tribulations des personnages sont hautes en couleur, emplis de petites anecdotes ou de grandes aventures. Ce qui rapproche les deux restent la littérature du XIX siècle, très présente, que se soit dans les lectures faites à B@bil Book ou dans les noms des personnages et de certains lieux dans la partie "enquête". 

C'est vraiment sur cette partie littérature du XIX siècle que le livre se base. Parce que finalement l'Île du point Némo, c'est finalement surtout ça, un hommage aux écrivains et à leurs romans. Alors, on retrouve beaucoup de Jules Verne (vu le nom du roman, c'était la moindre des choses), mais aussi du Hugo par exemple (les noms des cigares), du Dumas père, du Doyle (rien qu'en la personne de Holmes). Si pour certains, on retrouve les titres des romans dans les lectures à l'usine ou dans les fabriques de cigares, pour d'autres, se sont des allusions, noms de personnages ou de lieu. Il est particulièrement amusant de les retrouver presque tous (ma culture générale n'est pas assez élevée pour tout trouvé). De plus, la partie "enquête" ressemble pas mal à un roman de ce siècle-là, malgré la présence d’élément plus futuriste.

Un autre point important, c'est ce qui m'a semblé être "la peur" de l'auteur de voir les livres papiers disparaître. Il y revient régulièrement que se soit dans l'une ou l'autre des parties de son roman. La plupart de ses personnages sont conscients de la valeur d'un livre et du partage des histoires qu'ils comportent. Pourtant, le papier semble ne plus existé, comme le prouvera une des dernières scènes du livre. Il fait du livre papier un trésor, quelque chose qu'il faut à tout prix préserver. Je suis plutôt d'accord avec lui sur ce point, moi qui aime dans le papier (mais qui apprécie aussi le numérique).

Au final, je dois avouer que je sors tout de même dubitative de ma lecture. J'ai apprécié sans réellement aimé certaines parties. L'écriture de l'auteur a grandement aidé à les faire passer, et j'avoue que le regroupement des deux histoires, bien que j'ai compris rapidement ce qui les unissait était plutôt bien foutu. L'Île du Point Nemo est donc un livre particulier, qu'il faut lire tout de même pour son hommage à la littérature (et puis, beaucoup disent qu'il est le chef d'oeuvre de l'auteur)

mercredi 3 juin 2015

Barbe Bleue, Transoxiane, tome 1, Guillaume Vissac

Au moment de sa sortie chez Walrus, Transoxiane ne m'avait pas tant interpellée que ça. Faut dire que j'avais trop d'epub à lire et que je n'avais pas non plus trop envie de commencer une nouvelle série... Sauf que comme toujours avec Walrus, je ne pouvais que tomber dans le bouquin et apprécier.

Barbe Bleue, Transoxiane, tome 1, Guillaume Vissac

Editeur : Walrus
Collection : Série
Année de parution : 2014
Format : epub

A lire si :
- Vous voulez une histoire avec deux mondes
- Vous voulez un truc qui sorte de l'ordinaire
- Vous voulez un truc qui pourrait ressembler à Neverwhere de Gaiman (c'est Walrus qui le dit, et je suis assez d'accord)

A ne pas lire si :
- Vous voulez une héroîne qui entre dans les clous

Présentation de l'éditeur :

Misère Balkaï n’est pas une chamane de contes de fées ou de légendes africaines : c’est une traceuse, capable de retrouver ceux qui ont disparu en parcourant les paysages tourmentés de la Transoxiane, notre monde intérieur. Ces transes mystiques lui permettent de subsister comme d’autres font de petits boulots. Un endroit abrité pour dormir, quelques grammes de junkfood, un peu d’herbe pour mieux faire glisser son esprit en Transoxiane, Misère n’a pas beaucoup de besoins,même si la vie ne lui a pas fait de cadeaux.
Quand Maude, une adolescente solitaire et amatrice de jeux en ligne, disparaît sur le chemin du collège, certains pensent à une fugue. Misère, elle, sait entendre les âmes : elle sent que la jeune fille est prisonnière quelque part, mais où ? Grâce à quelques affaires personnelles glanées chez la mère, la chamane piste la trace de Maude en utilisant la peau d’une vieille connaissance. Mais cette région de la Transoxiane réserve de dangereuses surprises : labyrinthes, faux-semblants et dents aiguisées, Misère Balkaï devra une fois de plus composer avec les ombres… au risque d’y laisser sa peau.

Mon avis :

Comme je l'ai dis dans mon intro, Transoxiane ne m'avait pas forcément marqué au moment de sa sorite. J'avais trouvé la couverture chouette, la quatrième aussi mais j'avais tellement de série en cours que bon, j'avais un peu laissé tomber. Et puis, j'ai réduit mon nombre de série et je suis allée faire un tour sur le catalogue de Walrus, et je suis retombée dessus. J'ai relu la quatrième et je me suis  dit pourquoi pas. J'ai eu raison.

Transoxiane, c'est l'histoire de Misère Balkaï (j'adore son prénom), une shamane. Pas dans le style indienne à tresses et plumes dans les cheveux. D'ailleurs, elle n'est pas shamane mais traceuse. Elle voyage en Transoxiane, notre monde intérieur. Et pour ce premier épisode, elle y va pour retrouver une jeune fille disparue. Ce qui aurait pu être un simple épisode de présentation devient rapidement un peu plus. 

On ne va pas découvrir Transoxiane ni les personnes qui la peuplent, non, on va le vivre, dans la peau d'Alexei, une vieille connaissance de Misère. Peau dont elle s'empare pour faire son voyage. Du coup, l'effet est un peu étrange. On se retrouve balancer dans un monde qu'on ne connait pas et dont nous n'avons pas les règles. Comme Alexei, nous voilà perdu, avec seulement les indications de Misère lorsqu'elle revient de son voyage. Et encore, elle est plutôt laconique comme femme. Mais je trouve que c'est aussi là le charme de Transoxiane. On découvre, on se perd, un peu comme dans l'esprit d'un autre quoi.

Et puis, il y a Misère et Alexeï. Misère, je l'ai aimé de suite. Je ne saurais trop dire pourquoi, surement sa façon d'aller droit au but, d'économiser ses mots, de faire. Mais mon chouchou, c'est bien Alexeï, le jeune homme dont elle prend la peau. Il est aussi paumé que nous dans ce monde étrange et il a un petit quelque chose qui le fait passer pour une chose fragile alors que ce n'est pas vraiment le cas. Faut dire aussi que ce que nous raconte Misère sur lui a de quoi émouvoir. Les autres personnages sont aussi bien sympa, à l'image de Misère. Ce sont des marginaux, des personnes à qui la vit n'a pas forcément fait de cadeau mais qui sont soudés entre elles. Les habitants de la Rouille forment un groupe plutôt soudé.

Enfin, il y l'histoire de ce premier épisode, qui mélange donc le monde intérieur ou se trouve prisonnière la fille et un jeu vidéo. Le mélange des deux semblent presque invraisemblable au début, mais ça fonctionne parfaitement. On retrouve alors rapidement l'idée de l'esprit d'un autre. Tout comme avec l'emplacement de la prison de la fille. J'ai aussi apprécié la manière dont notre monde et celui de Transoxiane se reflètent. Ce n'est pas au point de "ce qu'il se passe dans un se passe dans l'autre", mais on retrouve facilement les similitudes.

Au final, j'ai trouvé que l'univers était juste génial, comme les personnages. Je me suis laissée entraîner dans ce premier épisode rapidement pour ne plus en sortir. Tout fonctionne très bien avec moi et j'ai pris un énorme plaisir à lire. J'espère que le second épisode sera tout aussi bien (déjà sorti). Bref, Transoxiane me semble être une série qui dépote !