Royaume de Vent et de Colère bénéficie, comme quelques autres titres des indé de l'imaginaire (dont je n'ai pas la liste sous la main) de réduction en ce moment. La quatrième de couverture me plaisant beaucoup, j'en ai donc profité.
Royaume de Vent et de Colère, Jean-Laurent Del Socorro
Editeur : ActuSF
Collection : Les trois souhaits
Année de parution : 2015
Format : epub
A lire si :
- Vous aimez quand l'Histoire se mélange avec la fantasy
- Vous aimez les romans à flashback
- Vous aimez les romans à plusieurs narrateurs
A ne pas lire si :
- Vous voulez un roman parfaitement linéaire
Présentation de l'éditeur :
1596. Deux ans avant l'édit de Nantes qui met fin aux guerres de
Religion, Marseille la catholique s'oppose à Henri IV, l'ancien
protestant. Une rébellion, une indépendance que ne peut tolérer le roi. À
La Roue de Fortune se croisent des passés que l’on cherche à fuir et
des avenirs incertains : un chevalier usé et reconverti, une vieille
femme qui dirige la guilde des assassins, un couple de magiciens
amoureux et en fuite, et la patronne, ancienne mercenaire qui s’essaie à
un métier sans arme. Les pions sont en place. Le mistral se lève. La
pièce peut commencer.
Mon avis
Les guerres de religions n'ont jamais vraiment été ma tasse de thé en histoire. Le massacre de familles entières lors de la Saint Barthélémy me file la gerbe, tout comme ce qui suivit. Alors, on ne s'étonne pas que j'ai lu très peu de livre dont l'histoire se passe à cette époque. Et puis vient Jean-Laurent Del Socorro et son Royaume de Vent et de Colères. Parce qu'on se trouve à Marseille, parce que ce n'est pas la nuit de la Saint Barthélémy, parce que les personnages avaient l'air bien.
En 1596, Marseille est une république catholique qui s'oppose à Henri IV, roi protestant (je ne me souviens pas du tout en avoir entendu parler en histoire de ça, comme quoi). Alors que les troupes du roi marchent vers la ville, nous allons faire la connaissance de quatre personnages, rassemblés à ce moment-là à l'auberge La Roue de la Fortune (qui porte bien son nom, voir les lames du Tarot de Marseille), la propriétaire, Axelle, ancienne capitaine Mercenaire, Le chevalier Gabriel de Saint-Germain, protestant converti au catholisme, Victoire, Maitre de la Guilde des Savonniers (guilde d'assassin en fait) et enfin Armand, un Artbonnier en fuite avec son amant (l'élément fantasy de l'histoire). Tous les quatre vont avoir un rôle à jouer dans ce qu'il va se passer dans les prochains jours. Mais avant d'arriver à ces prochains jours, l'auteur nous plonge dans leur passé. On va donc les découvrir petit à petit et par leurs histoires, toutes différentes, le lecteur va découvrir l'Histoire mais aussi leur motivation pour ce qui va arriver.
Généralement, j'ai beaucoup de mal avec les flashback. Surtout quand les dits flashback prennent quasiment tout le roman. Alors, en avoir pour quatre personnages, pas forcément aux mêmes époques, ça pouvait être compliqué à gérer, autant pour moi que pour l'auteur. Ici, c'est drôlement bien fait. Finalement, les parties "contemporaines" sont là comme des espèces de prologues et épilogues. La partie "passée" prend beaucoup de place, la moitié du roman. Et pour moi c'est une réussite. Petit à petit, Del Socorro dresse quatre portraits différents mais particulièrement prenant. Bien sur, on finit toujours par avoir notre petit préféré (j'ai beaucoup aimé Axelle mais aussi Gabriel). On ne peut pas rester indifférent à ces quatre personnages et à leurs portraits, encore moins à ce qu'ils vivent. Jamais l'auteur ne fait dans le mélodramatique (il pourrait, surtout avec Gabriel ou Armand par exemple), jamais il n'épaissit les traits des personnages. Finalement, l'auteur va tisser sa toile petit à petit, nous amenant à la journée fatidique où l'armée du roi va arriver aux portes de Marseille.
Si les personnages et leurs histoires sont réellement le point fort du livre, il ne faut pas oublier Marseille et surtout son Mistral, le vent qui rend fou. L'auteur rend la ville vivante, l'utilisant comme un personnage. Ce n'est pas juste des pierres. Quant au mistral, son influence sur les gens se fait sentir. Malheureusement, je trouve que parfois, Marseille, le personnage, disparaît un peu. Et il ne faut pas oublier la touche fantasy qu'est l'Artbon et qui va avoir un sacré rôle à jouer alors qu'on se demande précisément ce qu'il va advenir d'Armand, de Rolland et de leur magie. Cette touche est subtile et pourtant bien présente, ajoutant une petite plus value à l'ensemble.
Au roman est joint aussi une nouvelle, dont Gabin, l'un des personnages secondaire, devient le narrateur. J'ai beaucoup aimé suivre ce gamin, et surtout j'ai été ravie d'en savoir plus sur lui. La nouvelle est très poétique, très jolie et surtout particulièrement efficace. J'aurais bien voulu en avoir une comme celle-ci sur Silas, un personnage qui ne sera narrateur que trois fois dans le roman et qui pourtant a une grande importance.
Au final, j'ai adoré ce livre, pour la partie Histoire, pour les personnages et pour m'avoir un peu réconcilié avec les guerres de religion. Je trouve juste dommage qu'il soit si court.
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