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vendredi 12 mai 2023

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

 C'est marrant, j'ai vu passé plusieurs fois ce roman depuis sa sortie, je ne me suis toujours dit qu'il pourrait être sympa et je n'ai jamais sauté le pas. Jusqu'à maintenant. Il a fait parti de mes prises du mois dernier à la médiathèque, avec Normal People et la Fraternité que j'ai donc moyennement apprécié. Allais-je encore être déçue ? C'est ce que nous allons voir.

Eleanor Oliphant va très bien, Gail Honeyman

Editeur : Fleuve
Collection 
Année de parution : 2017
Titre en VO : Eleanor Oliphant is Completely Fine
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 432

A lire si : 
- Vous aimez les personnages principaux atypiques
- Vous aimez votre dictionnaire (partout, juste que j'ai ajouté plein de nouveaux mots dans ma liste de mots nouveaux)

A ne pas lire si : 
- Vous ne voulez pas de discours à la première personne

Présentation de l'éditeur : 

Éleanor Oliphant est un peu spéciale.
Dotée d'une culture générale supérieure à la moyenne, peu soucieuse des bonnes manières et du vernis social, elle dit les choses telles qu'elle les pense, sans fard, sans ambages.
Fidèle à sa devise "Mieux vaut être seule que mal accompagnée", Éleanor évite ses semblables et préfère passer ses samedis soir en compagnie d'une bouteille de vodka.
Rien ne manque à sa vie minutieusement réglée et rythmée par ses conversations téléphoniques hebdomadaires avec "maman".
Mais tout change le jour où elle s'éprend du chanteur d'un groupe de rock à la mode.
Décidée à conquérir de l'objet de son désir, Éleanor se lance dans un véritable marathon de transformations. Sur son chemin, elle croise aussi Raymond, un collègue qui sous des airs négligés, va lui faire repousser ses limites.
Car en naviguant sur les eaux tumultueuses de son obsession amoureuse et de sa relation à distance avec "maman", Éleanor découvre que, parfois, même une entité autosuffisante a besoin d'un ami...

Mon avis

Je le dis souvent, il y a des livres, ce sont des évidences dès les premières pages. Ben lui, il en fait parti. Et cette évidence, elle est restée jusqu'à la toute dernière page. Oui, j'ai aimé Eleanor Oliphant va très bien. J'ai beaucoup aimé même. A tel point que oui, c'est un coup de cœur. 

Eleanor est une femme de trente ans. Elle vit seule, travaille au même endroit depuis neuf ans, n'est pas forcément très sociable, a d'ailleurs du mal à se soucier de vernis social, dit tout haut ce qu'elle pense et se débrouille très bien comme ça. Faut dire que sa vie est des plus routinières, semaine travail, jeudi, coup de téléphone de maman, vendredi début du week-end et de la prise de Vodka pour le faire passer, puis ça recommence. Jusqu'au jour où elle va tomber amoureuse d'un chanteur de rock, puis à celui, tout aussi proche, où elle va rencontrer Raymond, le nouveau de l'informatique. A partir de là, Eleanor va essayer de se transformer. Mais avant de devenir le papillon qu'elle aimerait, elle va devoir se confronter à la chenille qu'elle est.

Eleanor est un personnage complexe. Elle n'a aucun skill social, mais une grand culture. Elle se moque de ce qu'on peut penser d'elle, que se soit en bien ou en mal. En fait, elle ne se rend pas toujours compte de ce qui l'entoure et des paroles blessantes qu'elle ou qu'on lui dit. A vrai dire, depuis son enfance et l'incident, elle vit comme déconnecter de ce monde, millimétrant son planning à la seconde prêt. Alors, forcément, quand quelque chose vient gripper son engrenage, ça fait des vagues. D'abord, il y a ce chanteur, dont elle pense être amoureuse. Pour lui, pour lui plaire, elle est prête à beaucoup de chose, même à véritable socialiser avec les autres (ce qui amène des moments fort amusant à lire, mais je suppose fort embarrassant pour la personne qu'elle a en face d'elle). Mais c'est surtout sa rencontre avec Raymond, jovial informaticien qui va tout changer. Avec lui, elle va découvrir ce que c'est que d'avoir un ami, et des gens qui l'apprécient. Un véritable changement que l'on voit venir sur toute la première partie du roman.

La psychologie d'Eleanor, sa manière d'être, est traitée avec humour souvent mais pas légèreté. Eleanor ne va pas si bien que ça, mais elle ne le voit pas. Sa mère la dévalorise dès qu'elle l'a au téléphone, elle se dévalorise aussi toute seule. C'est un personnage finalement fragile, qui a beaucoup de mal à comprendre les émotions qui la traversent. Elle m'a beaucoup touché, surtout que sur quelques points, je me suis reconnue en elle. J'ai aussi beaucoup aimé Raymond, cet homme qui semble si différent d'elle et qui pourtant va devenir son ami. Côté personnages secondaires, c'est aussi pas mal, avec une panoplie couvrant un peu tout ce que l'on peut trouver dans la vie de tous les jours autour de nous.

Et puis, il y a l'histoire en elle-même. C'est agréable d'avoir ce genre de roman lumineux mais finalement pas trop. La seconde partie (qui prend environ le tiers de fin) est tout de même difficile à lire, puisque c'est elle qui va nous en apprendre plus sur Eleanor et son passé. Mais même là, il y a toujours une touche de lumière, de légèreté. 

J'ai vraiment eu un coup de cœur pour ce roman. Il n'est parfois pas simple à appréhender mais il est merveilleux. Je l'ai finis avec un grand sourire et quelques larmes aux yeux aussi. Vraiment, un bouquin formidable.

vendredi 7 mars 2014

Peter Pan, Mattew James Barry

Voilà un petit moment que je n'avais pas lu de classique Jeunesse. Peter Pan a toujours été un livre que je voulais lire mais que bon, si je ne le trouvais pas, ce n'était pas grave. Je suis tombée dessus par hasard chez ma libraire (en même temps que plein d'autres livres de ma wishlist, mais fallait bien faire des choix). J'en ai profité pour découvrir le vrai Peter et non celui de Disney.

Peter Pan, Mattew James Barry

Editeur : Librio
Collection : Imaginaire
Année de parution : 2009 pour mon édition
Titre en VO : Peter and Wendy
Année de parution en Vo : 1911
Nombre de pages : 140

A lire si :
- Vous voulez la vraie version de Peter Pan, et pas celle revue et corrigée par Disney
- Vous voulez retomber en enfance

A ne pas lire si :
- Vous voulez garder une bonne image de Peter Pan

Présentation de l'éditeur :

Peter Pan enlève Wendy et ses frères. Il les conduit au Pays Imaginaire où il règne en maître sur les enfants abandonnés. La lutte contre le Capitaine Crochet est sans merci. La jalousie de la fée Clochette est sans pitié pour Wendy... Et le dévouement de Wendy pour les enfants sans mère est sans limite.

Mon avis :

De Peter Pan, je ne connaissais jusque là que l'adaptation de Disney et le film Hook de Spielberg (où Peter a grandit, l'hérésie totale par rapport au personnage). Bref, autant dire que finalement, je ne connaissais que des version édulcorées du conte originel. Il faut bien avouer que si Disney a repris une bonne partie du conte, il a aussi enlevé ce qui en fait l'essence véritable. Disney a préféré joué sur le fait de ne pas grandir, plutôt que sur "la nature" des enfants. Sans parler de Hook qui comme je le disais à fait pire, à savoir grandir Peter (et pourtant, j'aime beaucoup le film en lui-même). Mais passons donc au livre.

La première chose qui m'a étonné reste la narration du livre. Déjà parce que le narrateur nous prend régulièrement à partie. Chose pour le moins appréciable, surtout lorsqu'on est un enfant, que de vivre aussi le livre de cette manière. Mais cette narration est aussi un peu décousue, passant d'un point à l'autre de l'histoire sans réellement transition parfois. Du coup, j'ai la nette impression qu'il est plus sympa de le lire par à coup, style un chapitre par jour que le lire d'un coup, comme j'ai pu le faire.

Une autre chose étonnante, mais je pense que cela est du au fait que je sois une adulte, c'est que j'ai été incapable de m'attacher à un seul personnage. Peter m'a paru antipathique, Wendy complétement effacée sans parler de ses frères, John et Mickaël qui font juste acte de présence. Quant aux autres, nous n'avons pas le temps de vraiment nous y attacher, n'étant là que pour jouer les faire valoir à Peter. Même Crochet, pourtant un personnage que j'aime beaucoup normalement, m'a paru bien en deçà de ce que je pouvais imaginer de lui. Je pense que malheureusement ma vision Disney m'a un peu trompé.

Pourtant, il faut dire qu'en lui-même, le personnage de Peter est des plus intéressants. Le fait qu'il ne veuille pas grandir nous révèle une peur de la mort mais aussi celle de l'autorité (l'un des principaux syndromes du Syndrome de Peter Pan d'ailleurs). On découvre aussi un garçon pour qui les émotions se vivent jusqu'à l’extrême, quelqu'un de colérique, orgueilleux, très "petit chef", mais en même temps, il peut se montrer courageux, fort, chevaleresque même. Bref, un véritable enfant. Et cela est valable pour tous les enfants de Neverland. Quant aux adultes, ils sont dépeints comme fourbes, violents, sauf les Darlings, qui semblent faire office d"'adultes responsables". La seule personne ne rentrant pas vraiment en compte dans ce schéma reste Wendy, désireuse de grandir et devenue la maman des garçons perdus. D'ailleurs, le dernier chapitre nous montre bien tout cela (il faut par contre savoir qu'il fut ajouté quelques années plus tard par l'auteur).

Au final, le petit conte de Sir Barry est bien plus interessant que ce que j'aurais pensé avec ma seule vision du dessin animé. Il est fort plaisant à lire, que se soit pour un enfant ou pour un adulte (et encore plus pour les deux en même temps).