Je ne vais pas faire durer le plaisir, et je suis sûre que vous vous en doutez. Un bouquin qui parle de loups, ça fait toujours mouche chez moi. Et ici, c'est un immense coup de cœur. Surement celui de l'année en fait.
Meute, Karine Rennberg
Editeur : ActuSF
Collection : Bad Wolf
Année de parution : 2022
Format : AZW
A lire si :
- Vous aimez les histoires de loups
- Vous voulez un récit sombre
- Vous voulez être bousculé dans vos habitudes
A ne pas lire si :
- Vous ne voulez rien de violent.
Présentation de l'éditeur :
Roman atypique lycantrope, Meute suit Nathanaël, Val et Calame. Si le premier est un loup-garou né de la violence et la solitude, le second est un humain à qui l'on a volé la voix alors que le troisième est un loupiot traumatisé, incapable d'accéder à la moindre autonomie. Ce récit fantastique est avant tout celui d'une tranche de vie, de ce moment où tout bascule entre le noir et la lumière.
Mon avis :
C'est marrant, mais j'ai tellement vu le roman à sa sortie que j'ai hésité à le lire. Je dis que c'est marrant parce que premièrement, il y a un loup sur la couverture, deuxièmement, ça parle de loups. Vous me connaissez pour savoir que rien que ça suffit à me faire prendre un bouquin. Mais j'ai hésité et je ne sais toujours pas pourquoi. Mais j'ai fini par le prendre, en numérique (et il y a donc de forte chance pour qu'il vienne rejoindre plus tard ma bibliothèque physique) et même là, je ne l'ai pas lu de suite. Mais c'est enfin chose faite et je regrette presque de ne pas l'avoir lu plus tôt. Parce qu'il n'a fallu que deux chapitres, même pas, pour que je sois happée dans le roman.
Il faut dire que l'autrice a trouvé le moyen de nous faire entrer dedans, brillant et à la fois très casse gueule si c'est mal fait : la narration à la seconde personne du singulier. Pour moi, à la base, cette narration, c'est celle des livres dont vous êtes le héros, que j'ai pratiqué étant jeune. Autant dire que je pars de loin et que ça faisait longtemps que j'étais pas tombée dessus. Parce qu'ils sont rares les auteurs qui osent faire ça. Mais imaginez donc le faire avec trois personnages et toujours ce "tu" pour chacun d'eux. Eh ben ça fonctionne à mort ici. Outre le fait que je me suis sentie de suite investi dans l'histoire, je n'ai ressenti aucun mal à savoir avec qui "j'étais" au moment de ma lecture entre Val, Nath ou Calame. C'est vraiment là que Karine Rennberg a été brillante : on reconnait les personnages sans le moindre problème. Ils sont tous les trois assez différents les uns des autres (bon pour Calame, c'était pas non plus compliqué) pour qu'on les différencie mais surtout pour qu'on arrive à s'attacher aux trois sans le moindre problème (du moins pour moi).
D'ailleurs on en parle des personnages ? Comme je le disais donc, je me suis attachée aux trois, et pas forcément pour les mêmes raisons, ou alors peut-être bien que si. L'autrice a décidé de nous montrer des personnages complets, dans toutes leurs forces mais surtout leurs faiblesses. Nath et Val sont deux mercenaires. Le premier est un loup-garou, rattaché à peu prés à une meute au début du roman. Il finira par la quitter et va se retrouver bien malgré lui alpha pour le jeune Calame, un loupiot complètement traumatisé. Le second est un "simple" être humain, muet suite à une grave blessure. Il est le coéquipier de Nath depuis leur enfance et va tout faire pour le soutenir dans sa nouvelle vie. Les deux ont une relation basé sur la confiance et j'ai adoré les voir interagir ensemble. Le troisième, c'est donc Calame, gamin totalement traumatisé par Ceux en blanc (on finira par découvrir qui ils sont par la suite). Il ne supporte aucun contact, aucune nourriture salée non plus et semble ne réussir à s'épanouir qu'en peignant. C'est sa rencontre avec Nath, puis avec Val qui va l'aider, très lentement, à sortir de son trauma.
Et alors que l'autrice aurait pu nous dépeindre le monde violent dans lequel ils vivent tous les trois, les traques, les batailles, le sang et tout ce qui va avec, elle va surtout s'attacher à nous montrer la vie dans la maison blanche, tous les petits moments normaux, où les trois vont cohabiter, apprendre à mieux se connaitre (surtout pour Calame) et finalement, juste vivre. Et franchement, c'est juste génial. Parce que même si on a des passages ultra dur niveau violence (les combats d'arène, quelques raids, etc...) ce n'est pas l'important. Du tout. Non, l'important, c'est la formation de l'étrange meute qu'ils vont créer, tous les trois. Parce que la véritable histoire de Meute, elle est là, dans les relations qui vont se nouer entre les personnages. C'est ça qui m'a emporté, clairement. Les voir vivre, s'adapter, essayer, parfois échouer mais toujours le faire avec une certaine bienveillance qui tranche tellement avec le monde dans lequel ils évoluent. Il y a énormément de douceur dans ce roman, bien plus que ne le laisse penser son environnement en fait.
Voilà, pour toutes ses raisons, et d'autres encore (les personnages secondaires, les émotions partagées…) j'ai aimé ce roman. J'espère vraiment que vous l'apprécierez autant que moi.
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