Bon, autant le dire, cet avis va être compliqué. Il va spoiler aussi, comme toujours avec la Roue du Temps (parce que comme toujours, y aura un résumé)(mais surement plus court que d'habitude d'ailleurs). bref, on va commencer direct, sans trop d'introduction (parce que je sais pas quoi dire de plus)(oui, ça m'arrive parfois).
/!\ Comme toujours, ça va spoiler à tout va.
Les Tours de Minuit, La Roue du Temps, tome 13, Robert Jordan et Brandon Sanderson
Editeur : Bragelonne
Collection : Fantasy
Année de parution : 2022
Titre en VO : The Wheel of Time, book 13: Towers of Midnight
Année de parution en VO : 2010
Nombre de pages : 929
A lire si :
Vous avez aimé les premiers tomes
- Vous aimez les séries à rallonge
- Vous aimez vous perdre avec beaucoup de personnages
A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas avoir tous vos personnages dispersés un peu partout dans le monde
Présentation de l'éditeur :
La Roue du Temps tourne et les Âges naissent et meurent, laissant dans leur sillage des souvenirs destinés à devenir des légendes.
Alors que des hordes de Trollocs déferlent de la Flétrissure, les premières secousses de l’Ultime Bataille ébranlent une partie du monde. Les sceaux de la prison du Ténébreux faiblissant de plus en plus, la Trame elle-même menace de se détisser.
Hanté par les fantômes de son passé, Perrin est dans une impasse. Pour en sortir, il devra dominer le loup qui est en lui. Sinon, il se perdra à jamais dans la folie qui a déjà détruit plus d’un homme aux yeux jaunes.
Avec ses alliés, Mat se prépare au défi le plus risqué de sa vie. Car la tour de Ghenjei l’attend avec ses secrets, ses dangers… et ses surprises.
Le dénouement approche. Il est temps de jeter les dés.
Mon avis
Je vais commencer cet avis par l'habituel résumé. C'est une habitude sur la Roue de Temps, je crois même que c'est la seule série où je m'attèle à le faire réellement, mais avec une série si longue et qui a mit si longtemps à trouver sa conclusion en VF, il le fallait bien. Bref, c'est parti (juste une chose, j'ai tendance à utiliser certains vieux termes des traductions de Hilling ou Rosemburg, ne vous inquiétez donc pas)(je le fais aussi quand je lis, d'ailleurs)
Comme toujours, je spoile, et si vous ne voulez pas savoir ce qu'il se passe, je vous conseille de sauter cette partie. Quand vous reverrez apparaitre du rouge dans le texte, c'est que j'aurais fini le résumé (vous pouvez donc passer tout ce qui est entre les deux parties rouges si vous ne voulez pas lire le résumé)
A la fin du tome précédent, la Tempête imminente, Egwene prenait le contrôle d'une Tour Blanche pas tout à fait unifiée mais pas loin, Mat se voyait confier par Tom qu'une certaine Aes Sedai était plus que probablement en vie mais dans un coin où il n'avait pas la moindre envie de retourner, Perrin avait récupéré sa femme et partait rejoindre Rand qui lui, n'allait pas forcément mieux. Elayne de son côté était devenue reine, Aviendha était partie pour Rhuidean afin de devenir une Matriarche et on sentait quand même bien que la Dernière Bataille était bientôt là. C'est donc absolument toute contente que je me suis jetée dans ce treizième tome, qui, en fait, fini de regrouper un bon paquet de protagoniste sur le même lieux. Et je vais aller un peu vite parce que finalement, si on ne compte pas les longueurs, ça va vite.
Rand redevient à peu prés lui-même et intégre les souvenirs de Lews Therin aux siens. Devenu réellement le Dragon Réincarné, sans la folie du saidin, il décide de briser les sceaux restant de la prison du Ténébreux. Mais pour ça, il doit rassembler ses alliés (et pas que) pour l'Ultime Bataille. Sauf que quand il annonce ses intentions à Egwene, elle le prend plutôt mal à décide de de liguer contre lui.
Perrin reprend la route de Caemlyn. Mais il va surtout croiser les Blancs Manteaux commandés par le Seigneur Général Galad. Forcément, ça se passe mal. Les Blanc Manteaux veulent la guerre, Perrin n'est pas tout à fait pour (mais pas non plus complétement contre). Il finit par y avoir un procès présidé par une Morgase qui vient de révéler son identité à tout le monde (enfin, c'est plutôt Galad qui le fait en la reconnaissant). Pendant ce temps, Perrin affronte aussi Tueur dans le Rêve du Loup. Malheureusement, ça ne tourne pas comme il l'aurait voulu et le voilà à apprendre à se servir du Rêve pour tenter de l'arrêter.
Pendant ce temps Egwene a quelques soucis. Gawyn ne l'écoute pas et ça l'énerve, mais surtout Mesaane est quelques part dans la Tour, quettant le moindre faux pas. Après une énième dispute avec Gawyn, celui-ci part pour Caemlyn, bien décidé à ne plus avoir à faire avec elle. Malgré son départ, elle continue sur sa lancée et finit par tendre un piège à la Rejetée. Or, celle-ci n'est pas la seule à en avoir après elle. Les Seancheans ont laissé quelques surprises après leur attaque. Alors qu'elle se trouve dans le monde des Rêves pour passer un traité entre les femmes du Peuple de la Mer et les Matriarches, Mesaana et certaines soeurs Noires passent à l'attaque. Problème, Perrin est aussi là avec Tueur et un ter'angreal qui neutralise les Portails et tous tissages permettant de voyager. Et forcément, dans le même temps, les tueurs Seancheans vont s'en prendre à Egwene dans le monde réel. La Chaire d'Amyrlin réussira à vaincre Mesaana tandis que Perrin lui va enfin réussir à se débarrasser de Tueur (mais y perdra Sauteur pour de bon). Dans le monde éveillé, Gawyn réussira non sans mal à sauver sa bien aimée mais sera gravement blessé. Que cela ne tienne, à son réveil, elle va le lier à elle comme Champion.
Perrin, lui, va comprendre qu'on a voulu lui tendre un piège qui se retourne contre les Blancs Manteaux. Ni une ni deux, il va retourner les sauver, s'alliant ainsi Galad et ses hommes (au plus grand plaisir de Berelain qui semble avoir succombé au charme de Galad)
Du côté de Mat, le jeune homme est à Caemlyn où il doit toujours affronter le Gholam et surtout où il doit convaincre Elayne d'user des Dragons d'Aludra. La seconde partie est plutôt simple, la souveraine voyant tout ce que les armes peuvent lui apporter de bon. Pour la première, c'est un peu plus compliqué. Mais surtout, il prépare son départ pour la tour de Ghenjei où il devrait retrouver Moiraine mais aussi les Eelfins et Aelfins (qu'on a plus vu depuis le tome 4 (8 en ancien découpage VF). Rien ne se passe totalement comme Mat le prévoyait. Si Tom et lui arrive à sauver l'Aes Sedai, Mat y perd un oeil et un ami.
Dans le même temps, Elayne réussit enfin à monter sur le trône de Cairhien après avoir un peu joué au Grand Jeu.
Enfin, Aviendh arrive à Rhuidean et y découvre ce que pourrait bien être l'avenir pour son peuple.
On finit avec presque tout le monde sur la plaine de Merrilor, attendant l'Ultime Bataille
Fin du résumé. Je vais continuer probablement à spoiler par contre, je suis désolée.
Ok, le résumé a été long en fait… Et encore, j'ai pas tout tout raconté. Bref, vu la longueur de la chose, vous vous doutez qu'il se passe plein d'évènements dans ce tome. Et pourtant, j'ai réussi à le trouver long et lent. Pire, j'ai eu deux trois trucs qui m'ont dérangé durant ma lecture, chose qui, en fait, ne m'était jusque là jamais arrivé en lisant la Roue du Temps. Est-ce parce que j'arrive enfin à la fin de la série et que je m'attends à un truc assez exceptionnel ? Est-ce parce que ce tome-là précisément n'est en fait que la première partie du dernier tome de la série ? Je ne sais pas. Il est fort possible aussi que pour une chose, le fait que j'ai commencé la série en VO y soit pour quelque chose.
La première chose qui m'a dérangé, et ça m'étonne encore moi-même, c'est la traduction. Alors oui, je sais, sur l'avis de la Tempête Imminente, je louais une traduction moderne et efficace, loin de ce à quoi j'étais habituée sur la série jusque là. Sauf que dans ce tome-ci, j'ai repéré quelques erreurs qui m'ont fait grincer des dents, tel le fait qu'on se retrouve souvent avec une Elayne appelée Egwene. J'avais déjà repéré cette faute dans le tome précédent, là ça arrive un peu trop à mon goût (surtout, dans des passages où franchement ça ne devrait pas arriver sachant qu'Elayne et Egwene ne se voient quasi pas dans le tome). Autre chose, certains termes ne m'ont pas toujours paru approprié ou alors étrangement utilisé (pourquoi forcément dire "raison sociale" quand on parle du nom d'une auberge ? Jordan n'aurait pas mis ça). Après, je me demande si j'ai eu plus de mal que la fois précédente parce que je suis passée à la VO. Il y a de forte chance pour que ce soit ça. Jean Claude Mallé est un bon traducteur mais je trouve que parfois, il s'éloigne un peu trop du style de Jordan. A moins que finalement, ce ne soit la faute de ce cher Sanderson (quoique même là, je trouve que Mallé est loin du style de Mélanie Fazi qui traduit habituellement l'auteur). Bref, il y a eu un truc et je n'arrive pas tout à fait à dire quoi.
Autre point qui m'a dérangé, c'est la longueur du truc. Je sais qu'à la base, les Tours de Minuit font partie intégrante de A memory of Light, le dernier tome et que, voyant que ça allait être ultra long, Sanderson a coupé le tome en deux. Nous avons donc là, en réalité, la première partie de A Memory, et ça se sent. Malgré énormément de péripétie pour presque tous les personnages, ça rame. Il faut dire qu'il ne se passe finalement pas grand chose du côté de Rand, d'Elayne et d'Aviendha. Or, si les chapitres Rand et Aviendha sont importants, ceux d'Elayne aurait pu être divisé par deux. Je peux comprendre que l'idée reste de mettre tout le monde en place, mais faut-il vraiment en passer par là ? Surtout qu'Elayne, devenue reine, m'insupporte presqu'autant qu'Elayne en tant que Fille-Héritière. Etrangement, alors que j'ai l'habitude de Jordan prenant son temps pour mettre son monde en place, là, ça m'a un peu saoulée. Peut-être suis-je trop impatiente ? C'est possible.
Mais malgré ces deux points noirs, j'ai adoré ma lecture. J'ai adoré voir Perrin prendre le contrôle de ce qu'il est (même si ce fut long, mais avec lui, on a l'habitude, hein). C'est marrant parce que Perrin est loin d'être mon perso préféré de la série. Or, depuis le tome précédent, j'ai l'impression de retrouver en plus mature le Perrin du début, celui que j'apprécié (avant Faile, que je n'aime toujours pas). On finit quasiment l'arc commençait dès le premier tome avec les Fils de la Lumière mais aussi avec les loups. Il fait parti des personnages ayant le plus évolué pour moi alors même que j'avais l'impression qu'il stagnait depuis des lustres. J'aurais aimé voir plus souvent Egwene mais le peu où elle apparait, elle est la parfaite Amyrlin, celle qu'elle a toujours été. Je l'aime beaucoup et la voir enfin liée à Gawyn m'a fait énormément plaisir (j'ai détesté qu'elle se dispute avec lui, j'avoue). Il en va de même avec Nynaeve qu'on ne voit pas assez, tout comme Lan (on aurait peut-être pu éviter quelques passages d'Elayne pour en avoir plus de Lan ou de Nynaeve...). Et puis, il y a Mat. Je ne suis jamais objective avec lui, mais là, je suis ravie de voir aussi se finir l'arc Eelfins et Aelfins pour lui (enfin je pense) et encore plus de le voir sauver l'une de mes Aes Sedai préférée (comment elle m'avait manqué elle !).
En fait, on sent bien que beaucoup de liens ont fini de se mettre en place, qu'il est temps de se tourner vers l'Ultime Bataille. Rand est prêt. Il est peut-être même le seul à l'être. Si on ne le voit finalement que peu, son influence est bien présente. Pour les autres, le doute est encore là. Egwene va-t-elle finir par se dresser contre lui ? Que va-t-il se passer pour Aviendha après son passage à Rhuidean (on ne la voit que là mais franchement, j'ai adoré ce passage qui pose plein de question sur l'avenir) ? La mise en place, bien qu'ultra trop longue à mon gout est importante et, finalement plutôt bien menée. Il faut dire qu'il avait pas mal de boulot, le Sanderson, avec le nombre d'arc qu'avait pu ouvrir Jordan au fil des tomes (si on en referme un peu, d'autres restent encore ouvert, comme celui de la Tour Noire (qui annonce du lourd, je crois) par exemple).
Au final, je sors de ma lecture avec un étrange sentiment qui ne m'était jamais arrivé sur la Roue du Temps. Je suis ravie de continuer la saga, d'arriver à sa fin, de voir ce qu'il se passe pour ces personnages que j'aime tant et en même temps, y a un truc qui va pas, et j'arrive pas à mettre le doigt dessus. Et si c'était justement parce que j'arrive à la fin ? Vous savez, une sorte de sentiment d'impatience et en même temps une non envie (et ça malgré les années d'attente) de ne pas y arriver ? Etrange et presque déplaisant sentiment en fait.
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