J'ai acheté ce livre en même temps que l'Appel de Cthulhu que j'ai lu cet été. J'ai beau aimé Lovecraft, je préfère espacer mes lectures, parce que mine de rien, elles sont tout de même angoissante.
La couleur tombée du ciel suivi de la Chose sur le seuil, H.P. Lovecraft
Editeur : Points
Collection : /
Année de parution : 2015
Titre en VO : The color out of space / The thing on the doorstep
Année de parution en VO : 1927 pour la Couleur et 1933 pour la Chose
Nombre de pages : 144
A lire si :
- Vous aimez les nouvelles longues
- Vous voulez avoir peur mais pas trop tout de même
A ne pas lire si :
- Vous voulez de l'horreur gore
- Vous n'aimez pas tout ce qui peut être angoissant
Présentation de l'éditeur :
« La singularité de cet homme-là n’est pas moindre : la littérature
vient là et se renverse. De Lovecraft, nous savons les livres de sa
bibliothèque, la Remington 1906, la date de ses brouillons. Mais nous
commençons tout juste à prendre en compte, dans notre lecture, l’essor
des villes, le rôle des magazines, la montée des idéologies dans l’après
de la Grande Dépression, ou le bouleversement qu’induisent les
sciences. »
- François Bon
Né aux États-Unis en 1890 et mort en 1937, Howard Phillips Lovecraft est
considéré aujourd’hui comme l’un des écrivains d’horreur et de
science-fiction les plus importants du XXe siècle.
Mon avis
Ce petite recueil, avec une nouvelle traduction des oeuvres qui le composent par François Bon, comporte deux nouvelles, assez longues l'une comme longue. Il commence avec la Couleur tombée du Ciel, nouvelle monobloc et finit donc par La Chose sur le Seuil, nouvelle composée en sept chapitres. Il contient aussi des notes sur les deux nouvelles. Commençons donc par le premier récit.
La Couleur tombée du Ciel
Un ingénieur des eaux vient non loin d'Arkhman pour vérifier l'emplacement du prochain barrage. Afin de finaliser son rapport, il se rend dans la plaine foudroyée, un endroit particulièrement lugubre qui lui laisse un bien mauvaise impression. Voulant savoir ce qu'il a pu s'y passer, il va recueillir le témoignage d'un habitant. Celui-ci lui raconte alors qu'un météore est tombé, presque cinquante ans plus tôt, et que suite à celle, une famille entière est devenue folle. Petit à petit, l'horreur s'installe.
Comme souvent avec Lovecraft, la tension naît d'un épisode qui aurait pu arriver dans la vie. Un météore s'écrase, cela arrive parfois. Sauf que celui-ci va empoissonné la terre et l'eau alentour. Vous me direz, celle arrive aussi. C'est sans compter sur le génie de Lovecraft qui va y ajouter cette touche de surnaturel bien flippante. Ainsi, le météore semble être le vecteur d'un agent extra-terrestre qui va petit à petit rendre folle toute une famille mais aussi tout son environnement. On ajoute à cela le fait que le récit soit en fait un récit de second main pour croire que tout cela n'est qu'une espèce d'hallucination collective. Mais là aussi, Lovecraft arrive à surprendre tout le monde sur la fin.
La nouvelle est plutôt dense à lire, sans la moindre interruption, mais particulièrement interessante par sa construction. Je dois bien dire que c'est pour le moment celle qui m'a le plus plut de Lovecraft (même si je n'en ai au final que très peu lu, hein).
La chose sur le seuil
Cette nouvelle-là est un peu plus classique dans l'horreur, je dirais. Disons surtout que nous y plongeons rapidement et qu'elle ne vient pas d'un élément "commun", mais bien parce qu'elle prend forme dans le fantastique à l'état pur, tout en gardant pourtant ce petit côté presque normal. Nous allons découvrir ici pourquoi le narrateur a tiré six balles dans le crane de son meilleur ami. Si le tout début nous donne la couleur, il faut attendre un peu avant d'avoir les réponses. Lovecraft pose son ambiance, nous parle d'Arhkman, de sa bibliothèque universitaire, de son Necronomicron, tout cela en introduisant le personnage d'Edward Derby et sa femme Asenath. Rapidement, on bascule donc dans l'ésotérisme et dans le mythe de Cthulhu.
Chose que j'ai apprécié dans cette nouvelle, c'est de découvrir ce qu'il se passe au fur et à mesure. Je n'ai pas eu ce truc de me dire "je m'en doutais", avant que les choses n'arrivent, parce que c'est tellement bien amené qu'on n'en doute pas vraiment. Si Lovecraft nous offre la clef de sa nouvelle au milieu de celle-ci (échange de corps, manipulation et autres...), elle n'en reste pas moins angoissante tout le long. Surtout qu'à la fin, on se pose quand même des questions sur la santé mentale du narrateur et sur son identité.
Le tout est parfaitement bien mené donc, avec une structure narrative efficace (comme souvent avec Lovecraft) et ce qu'il faut d'ambiance gothique et fantastique. Une nouvelle fois, je suis émerveillée par la manière dont l'auteur réussi à faire douter son lecteur, à tel point que je me suis carrément replongée dans le début de la nouvelle après l'avoir fini. La Chose sur le seuil prouve une fois de plus le talent de Lovecraft, malgré quelques défauts qui sont plus dut pour moi à l'époque de l'écriture (le rôle de la femme par exemple...) qu'à l'écriture en elle-même.
Pour finir cet avis, j'ai beaucoup aimé ce petit recueil. Les deux nouvelles sont passionnantes, chacune à leur manière et surtout bien angoissante. Je suis toujours admirative de ces constructions, que se soit les nouvelles en elle-même ou bien celles des phrases. Bref, une nouvelle immersion dans le Mythe de Cthulu qui m'a plut et qui me donne toujours plus envie de découvrir le reste des écrits de l'auteur.
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