vendredi 7 janvier 2022

Le Faiseur de Rêves, Laini Taylor

 J'ai ce roman dans ma PAL depuis un petit moment, comme beaucoup d'ailleurs. J'étais intriguée par sa belle couverture et son résumé mais je ne trouvais pas forcément le moment de le lire. Bref, je me suis forcée à le mettre dans ma PAL de décembre (dont je n'ai finalement lu qu'un livre en décembre... mais passons).

Le Faiseur de Rêves, Laini Taylor

Editeur : Gallimard jeunesse
Collection : Pole fiction
Année de parution : 2020
Titre en VO : Strange the Dreamer
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 736

A lire si : 
- Vous aimez les livres oniriques
- Vous aimez les papillons de nuit

A ne pas lire si 
- Vous ne voulez pas d'un texte trop contemplatif

Présentation de l'éditeur 

C'est le rêve qui choisit le rêveur, et non l'inverse...
Il est une ville, au centre du désert, où nul n'a le droit de se rendre sous peine de mort. De ses entrailles sortaient autrefois d'interminables caravanes chargées de trésors mais, depuis deux cents ans, la cité est coupée du reste du monde... Pire encore, un soir d'hiver, le nom de ce lieu de légende s'évanouit en un clin d'œil de la mémoire de tous – Lazlo Lestrange, orphelin de cinq ans à peine, ne fait pas exception à la règle. Frappé au cœur, le petit garçon restera irrémédiablement fasciné par cette énigme.

Mon avis

J'ai une passion dévorante pour tout ce qui touche aux Rêves. C'est quelque chose de tellement surprenant, mystique, aléatoire etc que ça m'intrigue toujours énormément. J'aime voir comment les divers auteurs s'en servent. Alors, oui, forcément, entre le titre et la première phrase de la quatrième de couverture, je ne pouvais que plonger dans le Faiseur de Rêves.

Après un prologue très poétique mais qui aurait mérité un petit trigger warning pour moi, nous entrons dans l'histoire de Lazlo Lestrange, jeune orphelin recueillit dans une abbaye. Le garçon grandit avec une véritable obsession pour une cité éloignée. Lorsqu'un soir le nom de la cité disparait de tous livres et mémoires, le garçon se trouve complétement dépourvu. Son obsession grandit alors, aidant en cela par son apprentissage à la bibliothèque de Zosma. Lorsque une délégation de la Citée perdue se présente à Zosma pour y recruter plusieurs scientifiques, Lazlo réussit, grâce à ses connaissances et beaucoup de chance aussi, à partir avec eux. Ce qu'il va découvrir là-bas va changer toute sa vision du monde et de sa propre vie...

Laini Taylor part d'un schéma plutôt classique en fantasy (pas que jeunesse), à savoir le jeune orphelin qui va partir en quête et découvrir sa véritable identité. Elle y ajoute une cité maudite, des dieux assassinés, des enfants reniés et cachés, pas mal de secret et des rêves donc. Elle a mélangé le tout avec habilité pour en faire ce roman. Ainsi, on ne suit pas uniquement Lazlo mais aussi la jeune Sarai, rejeton des Dieux de la Cité perdue. Et pour tout vous dire, c'est cette partie-là qui m'a, personnellement plus intéressé. Lazlo est sur une quête identitaire et iniatique. Il cherche à comprendre ce qu'il se passe dans la Cité mais aussi pour lui. C'est intéressant pour son parcours et pour comprendre qui il est, à savoir un rêveur. Mais là où nous lecteur, en apprenons vraiment le plus, c'est dès que l'autrice se penche sur les rejetons des Dieux, cinq jeunes gens habitant dans la citadelle qui surplombe la ville. En suivant, Sarai, la Muse des Cauchemars, on va découvrir ce qu'il s'est passé quinze ans plus tôt et les conséquences que cela a sur elle, ses compagnons et aussi sur la ville. Or, c'est réellement une partie qui m'a interessé. Déjà parce que ça fait parti du mystère que Lazlo tente de percer depuis qu'il est enfant, ensuite parce que c'est vu du côté des survivants.

Sarai, Mésange, Rubis, Fauve et Minya auraient dû mourir quinze ans plus tôt. Cachée par Minya à cette époque, ils ont survécu sans jamais se faire voir des habitants de la Cité. Habitants tout prêt à les tuer comme cela a été fait pour les Dieux et leurs autres rejetons. Ils ont une vision faussée de ce qu'il peut se passer en bas. Tout comme d'ailleurs Lazlo aura aussi une visio faussée de la citadelle (qu'il pense vide à la base). Minya voue une haine sans limite aux habitants de la cité, ce qui se comprend d'ailleurs. Sarai, elle, capable de descendre dans la ville sous forme de papillon de nuit et d'entrer dans les rêves des gens (pour en faire des cauchemars sur les ordres de Minya). Elle commence à se rebeller contre sa sœur, comprenant de moins en moins pourquoi elle doit tourmenter les hommes. L'arrivée de Lazlo et des autres émissaires va changer beaucoup de chose pour elle, surtout quand elle va découvrir que Lazlo est capable de la voir. A partir de ce moment, les deux jeunes gens vont pouvoir mettre en commun ce qu'ils savent de leur monde respectif. On découvre alors réellement toute l'étendu de l'univers du Faiseur de Rêves que j'ai grandement apprécié.

Avec des thèmes comme le rêve, la recherche d'identité, la rancœur, la vengeance et une infime partie de religion, le roman a donc, de base, tout pour me plaire. On peut y ajouter une certaine poésie dans son déroulé (surtout quand on se retrouve dans les rêves de Sarai ou Lazlo) et pas mal de nostalgie aussi. Laini Taylor est une conteuse et on le ressent ben ici. Dans mon édition, au niveau de sa présentation, elle est comparée à Neil Gaiman. J'avoue que je suis assez d'accord pour le côté conteur justement. Par contre, j'aurais tendance à la voir dans la même "catégorie" qu'Erin Morgenstern sur ce roman. Lui et le Cirque des Rêves ont pas mal en commun, je trouve. 

Au final, j'ai beaucoup aimé. Je me suis rapidement laissé embarqué dans cette histoire, suivant les papillons de Sarai (d'ailleurs, j'ai pas arrêté de dessiner des Sphynx tête de mort depuis le début de ma lecture)(j'aime bien dessiner les insectes en fait, j'ai fait pareil l'année dernière avec les abeilles après ma lecture de la Mer sans Etoile). J'ai très envie de connaitre la suite de l'histoire, et cela même si je trouve que le Faiseur de Rêves pourrait faire un très bon one-shot. 

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