lundi 24 janvier 2022

Les Enfants de L'innommé, Brandon Sanderson

 En plein désespoir livresque (oui, non, j'abuse, juste que je lis deux pavés et que j'ai l'impression de ne pas avancer dessus, mais y a en un en VO et l'autre est plutôt exigent), je me suis dis qu'un Sanderson ne pourrait que m'aider. Ca tombe bien, il est court, dans un univers qui ne peut que me plaire (mais qui remonte à loin la dernière fois que je l'ai croisé). Bref, il a été lu dans le week end et je suis repartie sur mes pavés.

Les Enfants de L'innommé, Brandon Sanderson

Editeur: Le livre de poche
Collection : Fanstasy
Année de parution : 2022
Titre en vo : Children of the Nameless
Année de parution en VO : 2018
Nombre de pages : 288

A lire si 
- Vous voulez une novella
- Vous connaissez Magic The Gathering (et si vous connaissez pas, c'est pas grave du tout, ça se lit tout aussi bien)

A ne pas lire si 
- Vous voulez quelque chose de long
- Vous voulez un protagoniste qui soit réellement un héros.

Présentation de l'éditeur : 

Les jumelles Tacenda et Willia sont à la fois bénies et maudites. La première est aveugle le jour et capable de repousser les créatures du mal par son chant ; la seconde, aveugle la nuit, est une épéiste inégalable. Fortes de leurs capacités hors du commun, elles protègent ensemble le village de Verlasen contre les attaques de monstres.
Mais une nuit, Tacenda est confrontée à des créatures inconnues face auxquelles son chant est sans effet. Le village est détruit, ses habitants massacrés, y compris Willia. Tacenda se tourne alors vers l’excentrique et mystérieux nouveau seigneur, Davriel Cane, puissant démonologue et amateur de thé, qui occupe depuis peu le manoir en marge du village. Ensemble, Tacenda et Davriel vont joindre leurs forces et leurs talents pour trouver la raison de la destruction de Verlasen, et tenter de ramener à la vie ses habitants.

Mon avis

Vous le savez, j'adore Sanderson. Je sais que lorsque j'ai un problème de lecture, que se soit une non envie de lire ou autre, je peux me jeter dessus pour que ça passe. En ce début d'année, c'est surtout que mes deux pavés acutels ne semblent pas du tout avancé et que je n'aime pas ça. Bref, j'ai pris les Enfants de l'Innommé dans ma PAL depuis peu et je me suis lancée, sachant qu'il ne me faudrait que deux soirées pour le lire (oui, je lis lentement en ce moment et comme je dors mal, je tente de me coucher plus tôt même le weekend). Effectivement, il fut vite lu et plutôt apprécié.

Comme je le disais, pour moi, l'univers de Magic the Gathering est très loin. Je n'y ai guère joué et lorsque ce fut le cas, c'était quand j'étais ado avec mes cousins. Il y plus de vingt ans donc (ça me rajeunit pas ce truc). Je n'en garde que peu de souvenir et je ne suis pas allée les récupérer pour autant. Je me suis dit que j'allais bien voir et puis, si je comprends rien, c'est pas grave, ce n'est que 280 pages. Il s'avère que Sanderson connait son boulot et a fait en sorte que même une personne ne connaissant pas le fameux jeux peut lire sa nouvelle. Sur ce point, c'est déjà fort bien. Ensuite, il arrive à nous faire entrer dans son propre univers, oubliant presque qu'il y en a un autre derrière, ce que j'apprécie encore plus. Parce qu'il a réussit à s'approprier le tout sans trop en faire.

Nous voilà dans les Abords, terres pas vraiment hospitalière non loin du Marais, une sorte d'entité que les villageois vénérent. Là, deux jumelles naissent à la fois bénis par le Marais et maudites. Tacenda est aveugle le jour mais grace aux Chants, elle est capable de repousser les créatures du mal. Willia est aveugle la nuit mais le jour, elle est une épéiste formidable. Forcément, elles se retrouvent à protéger leur village. Mais un jour le chant de Tacenda ne protège plus rien et les villageois massacrés. Ne reste plus qu'elle et sa douleur. Elle part tenter de se venger, pensant que le coupable n'est autre que Davriel Cane, le nouveau seigneur. Or, celui-ci semble bien plus préoccupé par ses siestes et son thé que par le vol des âmes des villageois. Il finit par se laisser convaincre d'enquêter sur le massacre du village. 

Alors, alors, comment vous dire que j'ai clairement adoré Davriel Cane ? L'homme est un puissant sorcier diaboliste. Il a une petite armée de diables et autres démons à son service et ne s'occupe de rien à part lui-même. Seuls lui importe sa sieste et ses infusions. Dandy n'ayant que faire de son entourage, il cache en fait un secret bien logé dans sa tête. A ses côtés, nous trouvons mademoiselle Eaumonte, démone de son état et intendante, Crunchgnar, son garde du corps et quelques autres démons. Les trois m'ont fait penser dans leurs intéractions à Stephen Leeds de Légion et à ses personnalités. Il y a la même dynamique entre eux que je trouve toujours aussi géniale (et du coup, je me relirais bien Légion moi dans pas longtemps). Avec eux, nous trouvons la jeune Tacenda, quinze ans, innocente et peut-être un peu trop naïve. Elle offre un parfait contrepoids à Davriel et Sanderson s'en sert parfaitement à mon gout. Mon seul problème avec elle ? L'histoire se déroule sur une nuit, et donc, sa malédiction n'est presque pas utilisée (par contre, j'ai beaucoup aimé la cause de la dite malédiction).

En suivant ces deux-là,, nous voilà donc sur une enquête qui va questionner la foi, mais aussi la recherche d'identité. Concernant la foi, c'est le moment où une connaissance en Magic peut être interessante à mon gout. Le Marais est donc une sorte de dieux qui se voit petit à petit mis au rébus par l'Eglise et ses anges. Or, une bonne partie des anges sont devenus fous quelques vingt ans plus tôt. Pourtant, dans les Abords, on continue de vénérer les deux et ce mélange de culte n'est pas tout à fait bien vu par certaines entités. On est loin d'une Eglise qui tente d'avoir la main mise (même si on s'en approche) et je trouve cela plutôt pas mal. Le Marais ne périclite pas autant qu'il le devrait vu la présence du prieuré et le fait que les deux religions cohabitent fait parti intégrante de l'intrigue. Quant à la recherche d'identité, pour tout dire, elle est très proche de la question de la foi pour Tacenda. Pour Davriel, c'est encore autre chose, puisqu'à presque cinquante piges, il s'est déjà à peu prés ce qu'il est et ce qu'il veut être (ou ne plus être) et je vous laisse le découvrir.

Au final, c'est une novella que j'ai beaucoup apprécié et que je relirais probablement quand je serais en manque d'inspiration livresque. C'est court, fort amusant à lire et bien écrit. Bref, une lecture parfaite pour quand ça veut pas. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire