lundi 2 août 2021

Les notes de Sang, Corinne de Vailly

 J'ai ce roman numérique depuis un moment dans ma PAL depuis un petit moment. Ne sachant pas quoi lire après ma grosse période SF et ne voulant pas en relire de suite (mais j'avoue, je suis repartie dedans depuis hier), je me suis dit qu'il était temps de le sortir.

Les notes de Sang, Corinne de Vailly

Editeur : Edition du 38
Collection : du fou
Année de parution : 2019
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez du steampunk

A ne pas lire si : 
- Vous aimez quand il y a beaucoup de dialogue

Présentation de l'éditeur : 

À Londres, en 1850, meurt un légendaire violoniste tsigane. Peu après, par une froide journée pluvieuse, la communauté des «Fils du vent» se retrouve au cimetière. Après l'enterrement, on abandonne un violon sur la tombe du défunt, et un jeune homme s'en empare. Selon une légende tsigane, cet instrument de musique aurait été fabriqué avec des ossements humains. Hawthorne Lambton, maître horloger, convoite ce violon qui, il en est convaincu, a le pouvoir de lever la malédiction qui pèse sur sa famille de génération en génération. Et l'on s'enfonce peu à peu dans les bas-fonds de la capitale anglaise, où machines à vapeur et êtres surnaturels font la loi.

Mon avis

Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu de Steampunk (en mars avec La Mécanique du Diable, il me semble) et le genre me manquait pas mal. Alors, forcément, un livre qui me promet fog, machinerie en tout genre et musique tsigane, ça me faisait un peu de l'œil. Je me suis donc lancée dans ma lecture quasiment les yeux fermés, sûre que ça allait me plaire.

On commence donc le roman par un enterrement. La communauté des "Fils du vent" vient de perdre l'un de ses membres, un violoniste légendaire. Le jeune Mirko assiste à la cérémonie. A la fin de celle-ci, il découvre l'instrument du défunt sur la tombe et le prend avec lui. A partir de là, on va faire un petit retour dans le passé de quelques jours pour comprendre pourquoi nous en sommes arrivés là puis pour savoir ce qu'il se passe par la suite. Car le violon est magique. D'après une vieille légende tsigane, il fut fabriqué à base d'ossements humains et sa musique permettrait de tout soigner, même les malédictions. C'est d'ailleurs pour cette raison que Hawthorne Lambton, chef de la confrérie des Freux et maître horloger, le cherche à tout prix. Et pour y mettre la main dessus, il est prêt à tout, même au pire.

L'ambiance du roman est juste géniale. On retrouve parfaitement les bas-fond londoniens comme on peut les imaginer, froid, humide, dangereux. Ici, il n'est clairement pas question de découvrir les beaux quartiers de la capitale. C'est plutôt agréable, surtout que lors de mes dernières incursions dans un Londres Steampunk, on était plutôt du côté des nobles et bourgeois de la ville (je pense à la Machine de Lord Kelvin ou encore à l'Homme Mécanique). On sent presque le fog nous entourer en lisant. J'aime beaucoup ces paysages sombres et humides, que se soit donc le quartier de St Giles par exemple ou les bords de la seine. Les dorures sont absentes, ne laissant place qu'à ce que l'humain peut supporter de pire. 

Une ambiance qui sert parfaitement le personnages de Lambton. Chose assez étrange, le "méchant" du roman est surement celui que nous voyons le plus. Et je dois dire que j'ai beaucoup apprécié ce changement de point de vue. Mais il faut dire que Lambton est un personnage des plus intéressants : maitre horloger, inventeur de génie (automate, téléphone etc...), chef de bande organisé etc... C'est le genre de type à qui tout réussi. Ou presque. Parce que derrière tout ça, il y a surtout un homme désespéré qui cherche à briser la malédiction qui pèse sur sa famille et à sauver son fils. Du coup, malgré les horreurs qu'il est capable de perpétrer, il reste, jusqu'à un certain point, un personnage particulièrement humain (bon, il va sombrer dans la folie à partir d'un certain moment, du coup, cette humanité disparait quelque peu). C'est d'ailleurs un point intéressant dans ce roman, les méchants sont finalement les protagonistes les plus présents. Cela ne leur enlève pas leur méchanceté, mais j'ai beaucoup apprécié ce petit changement. 

A côté de Lambton, les autres personnages sont du coup un peu blafard. Mirko manque un peu de profondeur alors qu'il est le gentil et le héros de l'histoire. Il en va de même pour Toksana, qui aurait mérité deux trois chapitres de plus, surtout vu ce qu'il lui arrive (après la mort de son père, sa "protectrice" en fait une prostituée dans un établissement de bord de mer, dont elle n'est sauvée que grâce à fils de la dite protectrice et de Mirko). D'ailleurs, la pauvre est une véritable damzel in detress tout le long du roman, dommage pour le seul personnage féminin de celui-ci(je compte pas Lady Clare, la protectrice qui apparait encore moins). C'est un peu dommage que les deux personnages tsiganes du lot soit si effacés. Je ne parlerais même pas du policier qui mène l'enquête sur la mort du violoniste, il est là seulement pour faire un peu bouger un Lambton qui n'en n'a finalement pas tant besoin que ça.

Au final, j'ai aimé le roman malgré quelques personnages faiblards. Faut dire que j'ai tellement apprécié Lambton et son rôle que ça ne m'a pas beaucoup dérangé. L'ambiance est top, surtout si on aime le bon vieux steampunk avec des automates, du fog et un long sanglot de violon dans le fond. J'ai, personnellement, apprécié ma petite balade et il est fort possible que je retente le coup avec cette autrice et le second tome de la série (qui semble se passer avant et ne pas avoir les même personnages d'ailleurs).




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