mardi 9 octobre 2018

La Machine de Lord Kelvin, James P. Blaylock

Vous le savez, je résiste très rarement à l'appel du Steampunk et des livres de la collection du mois du Cuivre de Bragelonne. Et pourtant, ça fait un petit moment que j'ai cette Machine dans ma PAL numérique et que j'hésitais un peu à le lire. Finalement, je me suis lancée, à ça a été un peu plus laborieux que ce que j'espérais.

La Machine de Lord Kelvin, James P. Blaylock

Editeur : Bragelonne
Collection : Le Mois du Cuivre
Année de parution : 2017
Titre en VO : Lord Kelvin's machine
Année de parution en VO : 1992
Format ; AWZ

A lire si : 
 Vous aimez les histoires qui semblent aller dans tous les sens
- Vous voulez du Steampunk victorien

A ne pas lires si :
- Vous n'aimez pas avoir toutes les billes de votre côté dès le départ.

Présentation de l'éditeur : 

Dans les rouages mystérieux de l’incroyable machine de Lord Kelvin réside le secret du temps lui-même. L’abject docteur Ignacio Narbondo serait capable de tuer pour mettre la main dessus, et le célèbre inventeur et explorateur Langdon St. Ives ferait n’importe quoi pour l’utiliser. Pour l’un, cela revient à dominer le monde, et pour l’autre, la fantastique machine représente le moyen de sauver sa bien-aimée des portes de la mort… Qui des deux hommes obtiendra gain de cause le premier ? Une trépidante course contre le temps commence dès maintenant !

Mon avis

J'avais déjà eu un peu de mal avec un autre roman de Blaylock, le seul que j'ai lu d'ailleurs jusque là, à savoir Homonculus. J'avais aimé le roman tout en lui trouvant quelques défauts assez particuliers, dont un gros problème de chronologie pour moi. On arrivait dans le bouquin sans trop savoir ni pourquoi ni comment et on prenait le tout en court de route. Et bien, c'est aussi le problème de ce roman-ci pour moi. On débarque en plein milieu d'une course poursuite mais heureusement, cette fois on connait les personnages puisqu'une bonne partie a déjà été rencontré dans Homonculus. Du coup, on se sent tout de même un tout petit peu moins perdu. Et encore.

La Machine de Lord Kelvin est un roman qui part un peu dans tous les sens. Non parce que ça commence par une course poursuite donc pour continuer sur un astéroïde qui vient à la rencontre de la terre, une machine censée le détourner mais qui en fait va devenir machine à remonter le temps et j'en passe. On se sent régulièrement perdu en lisant Blaylock, je me sens régulièrement perdue. Et si d'habitude me sentir perdue ne me dérange pas énormément, j'ai tendance à faire confiance à l'auteur (il est censé savoir où il va lui), j'ai eu plus de mal ici. Déjà parce que je lis le roman en alternance avec un autre livre (le Deuxième Sexe de Beauvoir) et que parfois, il se passe plusieurs jours avant que je ne retourne de l'un à l'autre (et si sur l'essai c'est moins gênant, ce n'est pas à faire avec Blaylock, faut bien l'avouer) et qu'ensuite, vraiment, le roman part dans tous les sens. Pourtant, il a de quoi me convaincre à la base.

L'histoire aurait pu être vraiment très sympathique parce qu'elle s'appuie sur des événements qui le sont. Je veux dire, à la base, le détournement d'un astéroïde par soit une machine à fort champs électrique, soit une éruption à la chaîne de volcans (farfelu mais pourquoi pas), puis des voyages dans le temps (et les paradoxes que cela entraîne) s'est cool non ? Oui, si ça ne part pas dans tous les sens. Non parce qu'à un moment donné, je dois avouer qu'à un moment, j'ai simplement arrêté de suivre plusieurs choses. Et là, d'un coup, déjà que c'était un peu obscur pour moi, ça l'est devenu un peu plus. Et puis, soudain, coup de grâce (si on veut), le narrateur change. 

Oui, coup de grâce. Parce qu'autant même si je comprenais pas grand chose à la chronologie de l'histoire (alors que si si, j'ai compris l'histoire en elle-même, hein, du moins ce que l'auteur semble vouloir dire), je me retrouve avec une bonne moitié du roman conté par un personnage secondaire sur comment on récupère la machine de Lord Kelvin et pourquoi Narbondo devient un autre type. Et si pour une fois la narration semble aller droit, je n'ai pas aimé ce passage à la première personne qui me semble presque trop simpliste dans son style. Vraiment, ça m'a foutu un coup dans ma lecture. Mais pourquoi Blaylock a-t-il fait ça ? Il n'avait pas de quoi finir son roman ? Il avait les deux idées en tête et ne voulait pas se débarrasser de l'une d'elle ? Je n'en ai pas la moindre idée. Le problème, c'est que pour moi, ça n'apporte pas grand chose ce changement de narration. Mais alors pas du tout. Heureusement qu'à partir du dernier quart, on retrouve la narration à la troisième personne et les voyages temporels et leurs paradoxes. D'ailleurs, perso, j'aurais enlever une bonne partie du livre pour n'avoir qu'une centaine de pages là-dessus. Bref, adieu parti où Jack raconte l'histoire à un collègue de comptoir, ne gardons que le reste.

Mais du coup, je n'ai parlé que de ça pour le moment, sans rien dire des personnages ou autre. Et c'est là que pour moi, le bat blesse un peu, j'ai aimé les personnages, que se soit St Ives qui tombe dans une dépression accentuée par les voyages, Narbondo, méchant tellement bien foutu qu'il en deviendrait presque héros de l'histoire si on le voyait plus, Hasbro, le majordome de St Ives, les personnages secondes qui sont parfois un peu trop caricaturaux mais qui fonctionnent fort bien au final. J'ai aimé l'ambiance très steampunk, très Jules Verne aussi. J'ai adoré les paradoxes des voyages dans le temps. Parce que ça fait partie des choses que j'adore lire et dont j'aime voir les multiples théories des auteurs. 

Au final, me voilà donc fort perplexe. J'ai aimé ma lecture sans l'aimer. En même temps, je ne peux pas dire que je n'ai pas aimé le livre en lui-même. Je n'en sais rien en fait. C'est compliqué quoi. Disons que si on enlevait une bonne moitié du livre, ça aurait été mieux pour moi, voilà. Parce qu'au final, me perdre dans les péripéties de St Ives n'est pas si déplaisant que ça. Le plus déplaisant, c'est vraiment d'en plus de ça je me suis perdue avec le second narrateur. Bref, c'est un roman particulier et étrangement, il me donne presque envie de lire encore du Blaylock alors que ça fait deux fois que je suis perplexe face à ma lecture. C'est vraiment étrange comme sensation quand même...

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