jeudi 4 octobre 2018

Jeux Interdits, François Boyer

J'avais envie d'une lecture courte. Parce qu'il faut bien dire qu'en ce moment, le Deuxième Sexe de Simone de Beauvoir m'occupe depuis presque un mois déjà et qu'il est long à lire. Et dans les livres courts, j'avais celui-là qui traîné et qui m'inspirait bien (surtout que j'ai très envie de voir le film depuis très longtemps)(d'ailleurs, il parait qu'il est assez différent du livre). Bref, j'ai donc lu Jeux Interdits

Jeux Interdits, François Boyer

Editeur : Folio
Collection : /
Année de parution : 2013
Nombre de pages : 160

A lire si : 
- Vous voulez une lecture plutôt rapide.

A lire si : 
- Vous voulez quelque chose de léger

Présentation de l'éditeur : 

En sanglotant, Paulette s'agenouilla près de Michel. Michel n'avait pas une parole, pas un geste, pas un cri, la bouche entrouverte, les yeux clos, inerte. Paulette, le visage ruisselant de larmes, regarda autour d'elle. La croix était là tout près, tachée de sang. Et soudain, au pied du buisson, elle vit une boule hirsute, un hérisson. Paulette n'avait jamais vu un hérisson de sa vie. Ses sanglots redoublèrent, elle se pencha éperdue sur le visage de Michel, le caressant, l'embrassant, l'inondant de ses larmes qui se mêlaient au sang rouge, et de longues minutes le tint serré contre sa joue.

Mon avis

Bon, je ne connaissais pas grand chose du livre, sauf qu'on en a fait un film et que mes parents l'aiment bien, ce film. A si, je savais que ça se passait durant la seconde guerre mondiale. Et vu la quatrième de couverture, vous allez me dire que je ne savais pas grand chose de plus. Et ce n'est pas faux du tout. 

Jeux Interdits commence d'une manière assez violente en fait, avec un convoi de civil en plein exode qui se fait mitrailler une nouvelle fois. Dans ce convoi se trouve la petite Paulette qui suit son père comme elle peut. Mais voilà, la guerre étant ce qu'elle est, son père va mourir dans l'attaque et elle va se retrouver seule. Elle va fuir la route et se retrouver non loin du champs où Michel, dix ans, garde ses vaches. La famille de Michel va l'accueillir (juste pour ennuyer ses voisins d'ailleurs) et une étrange amitié va naître entre les deux enfants. Enfin, amitié, je vais un peu vite en disant ça. Disons que Paulette va savoir mener le garçon comme elle le veut et que cela risque d'avoir de tragique conséquence.

J'ai beaucoup de mal à parler de ce court roman. Je l'ai aimé, il n'y a pas de doute là-dessus. Je l'ai aimé parce qu'il est dur, violent, réaliste. Autant le dire, il n'y a rien de réellement joyeux ou heureux dans le livre. On ne va pas forcément rire aux éclats (quoique certains passages avec les adultes sont plutôt grotesque voire burlesque), on ne va pas forcément pleurer non plus d'ailleurs. Disons que le livre est cruel de vérité. Et personnellement, c'est quelque chose que j'ai tendance à apprécier même si en soit le livre se révèle du coup ultra triste.

J'ai aimé ce livre pour ses personnages, et cela même si j'ai eu du mal avec Paulette et Michel que l'on suit tout le temps. J'ai eu du mal avec eux parce qu'ils sont des enfants, qu'ils réagissent comme des enfants et que des fois, ben c'est quand même bien couillon les gamins. Surtout Michel qui n'a pas encore la gravité de Paulette dut à son expérience de la guerre et de la mort. Pour la petite, c'est plus compliquée, elle parait totalement déconnectée de la réalité (avec ce qu'il lui est arrivé, c'est un peu normal aussi). Sa façon de se foutre totalement de tout à part des animaux morts est assez étrange et particulièrement perturbante pour une enfant de six-sept ans. Par contre, les adultes sont un peu plus intéressant car complètement caricaturés. On se retrouve avec des gens de la campagne comme on peut se l'imaginer, grossiers, bêtes, et en même temps pas tant que ça. L'exagération des traits des adultes rend le roman moins dur à lire. Il y a un contraste étonnant entre les adultes, leur monde et ce qu'il se passe côté enfant mais aussi coté historique. Comme si le village était totalement déconnecté et que seule Paulette savait ce qu'il se passe dehors.

J'ai aimé ce livre pour le style d'écriture du l'auteur. Un style pas forcément particulier, pas forcément dur, pas violent non plus. Souvent, il use d'énumération assez longue pour décrire les sentiments de Paulette. Ça perturbe un peu parce qu'on entre ainsi dans l'esprit de la fillette et que les énumérations ne sont pas vraiment celles de choses agréables. En même temps, ça donne quelque chose de poétique en un sens. Et à côté de ça, le style est sans la moindre fioriture, à l'image de l'histoire et des personnages qui la peuplent. 

Bref, j'ai aimé le livre pour plein de raison différente et en même temps, ce n'est pas un coup de cœur (on aurait pu croire) à cause de ses deux personnages principaux. Je l'ai vraiment trouvé fort et je dois dire que même si je m'attendais beaucoup à sa fin, celle-ci m'a ému. Bref, un livre touchant qui se lit rapidement et qui risque de rester en tête un moment.

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