mardi 21 juillet 2020

Le Fléau, tome 1, Stephen King

J'ai acheté le Fléau en janvier-février, parce que ça faisait un moment que je le voulais et que, pour une fois, les deux tomes étaient présents dans ma librairie. Il était donc prévu que se soit mon King estival et ce n'est pas le confinement et la COVID-19 qui allait m'empêcher de le lire (quoique je ne l'aurais pas fait en plein confinement, je peux vous l'assurer). 

Le Fléau, tome 1, Stephen King

Editeur : Le livre de poche
Collection : 
Année de parution : 2010
Titre en VO : The Stand
Année de paurtion en VO : 1978
Nombre de pages : 764

A lire si : 
- Vous aimez les scénarios catastrophes
- Vous n'êtes pas hypocondriaque
- Vous aimez quand l'auteur prend le temps de poser son univers

A ne pas lire si :
- Vous ne supportez pas l'actualité du moment (Covid et second vague)

Présentation de l'éditeur : 

Il a suffi que l'ordinateur d'un laboratoire ultra-secret de l'armée américaine fasse une erreur d'une nanoseconde pour que la chaîne de la mort se mette en marche. Le Fléau, inexorablement, se répand sur l'Amérique et, de New York à Los Angeles, transforme un bel été en cauchemar. Avec un taux de contamination de 99,4 %.
Dans ce monde d'apocalypse émerge alors une poignée de survivants hallucinés. Ils ne se connaissent pas, pourtant chacun veut rejoindre celle que, dans leurs rêves, ils appellent Mère Abigaël : une vieille Noire de cent huit ans dont dépend leur salut commun. Mais ils savent aussi que sur cette terre dévastée rôde l'Homme sans visage, l'Homme Noir aux étranges pouvoirs, Randall Flagg. L'incarnation des fantasmes les plus diaboliques, destinée à régner sur ce monde nouveau.
C'est la fin des Temps, et le dernier combat entre le Bien et le Mal peut commencer.

Mon avis

J'attend toujours avec une grande impatience l'été pour dévorer un nouveau King. C'est marrant, j'arrive pas à en lire quand on est pas juin-juillet-août-septembre (Shinning aura été le seul que j'ai lu en dehors de cette période en mars, les autres étant d'ailleurs plus souvent lu en juin)(mais lire le Fléau en juin n'était pas envisageable cette année). Enfin, bref, là n'est pas la question. Donc, Le Fléau, ça faisait un bon moment qu'il était dans ma wishlist King. J'en ai entendu beaucoup de bien et je voulais voir ça par moi-même. Ce premier tome ne m'a pas déçu.

D'ailleurs avant de commencer, parlons de ce Fléau en deux tomes. Il ne s'agit pas du roman sortit en 1978. Du moins, pas tout à fait. King explique qu'à l'époque, il avait dut faire des coupes, demandé par son éditeur pour que le livre se vende à tel prix. Il avait accepté, avait coupé comme il avait pu et puis basta. Des années plus tard, il a voulu rendre les pages coupés à son roman et voilà donc une seconde édition, cette fois complète par rapport à ce qu'il avait pu écrire. Alors, non, je ne risque pas de faire de comparaison entre les deux versions (parce que j'ai pas lu la première), mais je trouvais intéressant de le dire. A présent que c'est fait, passons donc à ce fameux Fléau.

Début été 1990, une toute petite erreur quelque part déclenche l'apocalypse sur terre. En quelques jours, les habitants des Etats-Unis (et surement du reste du monde d'ailleurs) sont les victimes du Fléau, une "super-grippe" avec un taux de contamination de 99.4% et dont le virus mute sans cesse, empêchant de lui trouver un vaccin. En quelques jours, les contaminés décèdent les uns après les autres. Ceux qui ont survécu ne sont pas au bout de leur peine, entre les émeutes, les morts naturelles (manque de soin, accident etc...), la population est réduite à peaux de chagrin. Parmi les survivants, certains font d'étranges rêves. Ils y voient une vieille femme, Mère Abigaël qui leur demande de venir la rejoindre. Mais dans les ombres, rodent une chose pire que la maladie qui a décimé le monde. Dans les ombres, l'Homme Noir les surveille...

Cette première partie du Fléau (en fait, la partie un et une partie de la seconde) nous dévoile donc comment l'épidémie s'est déclenché et ce qu'il se passe par la suite jusqu'à la rencontre entre un premier groupe et Mère Abigaël. Alors, oui, on peut se dire que presque 700 pages sur le début de la pandémie et ses conséquences, ça peut faire un peu beaucoup. En fait, pas du tout. Déjà parce qu'on va suivre plusieurs personnages, chacun à un bout ou l'autre des Etats-Unis. Ils sont plutôt nombreux et pour bien les situer par la suite, King va raconter aussi ce qu'ils ont fait avant le début de l'épidémie. Personnellement, c'est quelque chose que j'ai plutôt apprécié puisque ça va permettre, par la suite, de comprendre pourquoi ils vont suivre telle ou telle voie (à savoir, se rendre auprès de Mère Abigaël ou de l'Homme Noir), sans parler qu'ainsi, on comprend un peu mieux la psychologie des personnages. Entre les passages "perso principaux", l'auteur insère des passages bien plus généraux nous permettant de voir ce qu'il se passe dans le reste du pays. Du coup, ce premier tome passe finalement assez rapidement, surtout passé le début de l'épidémie et la fuite des persos principaux d'un côté comme de l'autre.

Oui, parce que le Fléau a une certaine tendance à faire dans le manichéen. Le pitch de la quatrième, c'est quand même "le bien contre le mal" et on en est très proche. C'est d'ailleurs un des points qui m'aura un peu dérangé. Je m'attendais à quelque chose de moins franc à ce niveaux. Certains personnages sont d'ailleurs dans une sorte de zone grise, ni côté bien, ni côté mal, capable de basculer vers l'un ou l'autre à tout moment, mais ils sont finalement assez rare (Larry et Harold) mais pour la plupart, on n'a pas le moindre doute sur leur côté (Stu, Fran, Nick, Lloyd). Après, ce n'est pas si dérangeant. Surtout que la galerie de personnages est, elle, intéressante, de part la diversité qu'on y retrouve (même si c'est encore très masculin et pas mal blanc). King est très fort dans la création de personnages, il le prouve une fois de plus ici. Mention particulière pour Randall Flagg qui fiche la trouille sans trop en faire.

D'ailleurs, il n'est pas le seul à ficher la trouille. J'avoue que la pandémie est plutôt pas mal dans son genre. Alors, forcément, on va pas se mentir, notre actualité y fait pas mal. Mais il n'empêche qu'à l'époque où King a écrit son livre, on parlait régulièrement d'attaque chimique et de virus ultra destructeur comme arme. Une idée qui n'a jamais disparu dans l'inconscient collectif. King aime jouer avec ce genre d'idée et ça fonctionne fort fort bien. Mais surtout, j'apprécie la manière dont il imagine le tout. Les scènes hors perso principaux sont un vrai régal en ce sens.

Par contre, j'ai deux choses qui me dérangent dans le roman (et qui n'a rien à voir avec le manichéisme et les bondieuseries(quoique pour une, si, ça a à voir)). En fait, c'est surtout sur un mot que ça me dérange beaucoup. Le traducteur (ou même King, c'est possible) utilise fort régulièrement le mot de nègre pour parler des personnages noirs du livre. Perso, ça me dérange. Mon édition est assez récente pour que ce mot aurait pu être remplacé par un autre, moins connoté. Alors, oui, je sais, le roman original date de 1978 et à cette époque... Il n'empêche que, moi, il m'a dérangé. L'autre chose, c'est la conception très pro-vie des personnages qui entourent Fran. Les discours de ceux-ci ne m'ont pas plus, et leur insistance encore moins. Je ne sais pas si ce sont les idées de l'auteur (j'ai cherché un peu mais j'ai rien trouvé)(peut-on réellement défendre les personnes transgenres et être anti-ivg ?), mais cette insistance est clairement de trop pour moi (surtout que ça n'apporte absolument rien dans le développement de Frannie)

Bon, vous l'aurez compris malgré quelques points noir, j'ai apprécié ma lecture et je ne tarderais pas à lire la suite (mais avant ça, petit retour dans les Archives de Roshar). J'ai hâte de voir ce qu'il va se passer par la suite entre les deux camps. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire