jeudi 5 février 2015

L'Autre comme Moi, José Saramago

J'ai pris ce livre parce que j'ai dans l'idée de voir le film adapté de son histoire. Je n'avais pas la moindre idée de ce que j'allais bien pouvoir lire. Et je dois bien dire que L'Autre comme Moi est un livre assez perturbant.

L'Autre comme Moi, José Saramago

 Editeur : Points
Collection :  /
Année de parution : 2006
Titre en VO : O Homem Duplicado
Année de parution en VO : 2002
Nombre de pages : 347

A lire si:
- Vous n'avez pas peur des phrases ultra longues
- Vous voulez une histoire qui se déroule lentement
- Vous voulez un peu de surprise mais pas trop non plus

A ne pas lire si : 
- Vous aimez quand les dialogues sont de vrais dialogues
- Vous aimez les livres aérés.

Présentation de l'éditeur : 

Tertuliano Maximo Afonso aperçoit dans un film son double parfait. Horrifié, il visionne d'autres vidéos qui confirment son intuition. Aidé de sa maîtresse, il part à la recherche d'Antonio Claro, cet autre lui-même. Mais deux êtres semblables ne peuvent coexister... Et du désordre de l'identité naît la tragédie

Mon avis :

En voilà un livre qui m'aurait fait suer durant plus de la moitié de ses pages. Suer non pas parce que l'histoire n'est pas intéressante, mais parce que c'est long. Long en tout. Long dans son déroulement, qui prend son temps. Arrivée à la moitié du livre, j'avais l'impression qu'il ne s'était presque rien passé pour Tertuliano Maximo Afonso. Long dans ses phrases qui prennent facilement une page entière, long dans ses dialogues qui ressemblent à un jour sans fin et dont je reparlerais. Bref, l'Autre comme Moi est long, très long et il peut vide devenir rébarbatif.

Il faut dire que son auteur, José Saramago, prix Nobel de littérature, a un style assez particulier que je n'avais jusque là pas vraiment vu (sauf dans une moindre mesure avec de Kerangal). Comme je le disais, les phrases sont longues, très longues. Elle regroupe à la fois les gestes, les pensées du personnage mais aussi ce que pense le narrateur de tout cela. Et souvent, on s'y perd un peu. Quant aux dialogues, ils furent ma bête noire durant tout le livre, ce sont des suites de phrases où le changement de narrateur se voit juste grace à une virgule et une Majuscule juste après. On ne sait jamais vraiment qui parle (du moins, au bout d'une demie page, on ne sait plus), ni comment il le fait. Je n'ai pas trouvé de sentiments dedans, juste une suite de mots qui perd rapidement de l’intérêt.

Pourtant, l'histoire me plaisait (même si la quatrième est un peu mensongère quant à l'aide de la maitresse...). Un prof d'histoire, un peu déprimé, se voit recommander un film par un collègue. Lorsqu'il le visionne, il découvre son double parfait dedans. Forcément, il va chercher qui il est et tout cela ne va pas bien tourner. Sauf que voilà, c'est vraiment trop long à se mettre en place. Quoiqu'on trouve dans cette mise en place des idées plaisantes, sur l'homme, sa façon de penser, d'agir. D'un livre qui aurait pu tourner vite au thriller, on passe surtout à un livre assez philosophique en soi et cela, sur le coup, ne me déplaisait pas. Certaines idées de l'auteur ont vraiment réussi à me faire réfléchir et je pense que c'était ce qu'il voulait. Il reste dommage ensuite que je n'ai pas tellement accroché à son style, même si je m'y suis habituée au bout de la moitié du livre et que du coup, ça allait bien mieux, ni avec ses personnages qui manquent cruellement, pour tous, de charisme.

En même temps, je me demande si écrit d'une autre manière, j'aurais plus apprécié ? Parce qu'il faut bien dire que si on enlève toutes les digressions de l'auteur, il ne reste plus grand chose du livre et de l'histoire, peut-être une centaine de pages et encore. Ce n'est finalement pas elle qui intéresse le plus, mais les réflexions qu'il fait à partir d'elle.

Pour finir, parce que j'avoue que je ne sais pas trop comment parler de ce livre déroutant, je ne saurais dire si j'ai aimé le lire ou pas. Ce fut presque une torture au début puis, je me suis vraiment plongée dedans, de manière bien plus facile et plaisante. 

Et enfin, j'en parle aussi ici, ici et (avec un exemple de dialogue pour la peine)




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