Je t'ai déjà dis à quel point j'aimais les éditions Walrus ? Non ? Ben voilà, c'est fait. Je découvre toujours de petites pepites chez eux, comme ces Marcheurs de Brume, vraiment passionnant.
Les Marcheurs de Brume, Sophie Fischer
Editeur : Walrus Book
Collection : one-shot
Année de parution : 2014
Format : epub
A lire si :
- Vous n'avez pas peur des brumes
- Vous voulez de beaux paysages
A ne pas lire si :
- Vous ne voulez que du voyage
- Vous voulez toutes les réponses
Présentation de l'éditeur :
Le Nibel a recouvert le monde. Caprice de la Nature ou punition divine,
nul ne le sait, mais cette brume maléfique regorge d'autant de mystères
que de dangers. Contraints de se réfugier dans les montagnes pour lui
échapper, les hommes ne peuvent voyager de ville en ville que lorsque le
fléau retombe dans les vallées, au gré de marées hasardeuses dont seuls
les guides connaissent les secrets. En sœur aînée responsable, Rikke a
décidé de mener son frère Ulrich, atteint de cécité, jusqu'à la cité de
Gilburg. Là-bas, parait-il, se trouveraient des médecins capables de
lui rendre la vue. Sous la houlette de leur guide, Answald Friedhart,
leur périple se révèlera une aventure aux multiples rencontres... pas
toujours bienveillantes. Avec une force d'évocation saisissante, une
maîtrise impressionnante de son univers et une galerie de personnages
tous plus réussis les uns que les autres, Sophie Fischer réalise la
prouesse d'offrir à ses lecteurs un roman d'une grande originalité et
d'une poésie troublante : ses "Marcheurs de Brume" hanteront longtemps
les mémoires de ceux qui les accompagnent. Un véritable coup de cœur !
Mon avis
Je me suis lancée dans ce livre sans trop savoir ce qui allait m'attendre, après une lecture numérique assez dure, Dirty. Je me disais juste que comme ça venait de chez Walrus, j'allais forcément aimer. D'ailleurs, un jour, je me ferais avoir avec ça. Mais ce jour n'est pas venu (et j'espère qu'il ne viendra pas). J'ai donc commencé ma lecture et puis, ben il a été très dur de lâcher le livre.
La première chose qui m'a plu, c'est le monde dans lequel évolue les personnages. Nous voilà dans un monde a tendance post-apocalyptique qui semble se situait en Allemagne (ou au Tyrol) (même si cela n'est pas dit, pas mal de chose me font pencher pour ce pays). Le Nibel, une brume mystérieuse dont personne ne sait grand chose, a tout envahi, forçant les hommes à vivre sur les plus hautes montagnes, dans des citées que la brume n’atteint pas. Pour se déplacer de ville en ville, des caravanes se forment, menée par un guide, lors des brèches dans la brume. On découvre alors un paysage magnifique, fait de pic, de neige éternelle, de vallées, un endroit qui pourrait même ressembler un peu à la Mongolie (du moins à ce que je m'imagine être la Mongolie). Sophie Fischer nous décrit cela d'une manière si vivante que j'ai eu l'impression de parcourir le chemin avec les personnages. L'immensité du territoire, la beauté des paysage, tout cela est parfaitement décrit. Et cette immensité semble faire écho aux villes aussi, ces bastions plus petits où la population doit faire forcément cohabiter, qui paraissent d'un coup si petites et si noires. Elles ont d'ailleurs, dans mon esprit, une apparence très steampunk, avec les funiculaires, les machines qui s'y trouvent mais aussi la société, qui semble être victorienne.
La seconde chose qui m'a plu, ce sont bien sur les personnages. D'abord Answald, le guide. Je crois qu'il représente le mieux le monde des Marcheurs de Brume par sa fonction de guide. C'est un homme dont la vie est régie par les vagues de Nibel. Les gens lui font confiance pour les mener d'une ville à l'autre et il se doit de le faire en les gardant saufs. J'ai apprécié son caractère, son côté un peu bourru, pas mal solitaire et pourtant avec un coeur immense. J'ai aussi apprécié son histoire et la façon dont il la gère (ou pas suivant les cas), ce que tout cela implique que se soit dans sa relation avec les autres ou sur lui-même. Ensuite, il y a Rikke et Ulrich, le frère et la soeur. Alors autant, dans les premiers chapitres, j'ai eu du mal avec Rikke autant j'ai de suite apprécié Ulrich, sa vision de la vie, de son handicap. Le fait d'être aveugle ne le dérange d'ailleurs pas tant que ça, il a appris à vivre en écoutant ses autres sens. Rikke, comme je le disais, ne m'a pas forcément plu au départ. Elle est très attachée à son frère et surtout à l'idée de vouloir le faire opérer pour qu'il retrouve la vue. Du coup, elle apparait parfois un peu trop maternelle. Pourtant, au fur et à mesure de ma lecture, j'avoue que j'ai commencé à mieux la comprendre, à comprendre ses motivations et finalement à l'apprécier. Et puis, sa relation avec Ulrich fait tellement vrai. Et les autres personnages, du moins ceux que l'on voit plus d'un chapitre sont tous aussi interessant, comme l'évêque qui va nous valoir une réflexion théologique plutôt pas mal.
Enfin, il y a l'écriture et l'histoire en elle-même. Les deux vont ensembles, je dois bien dire. L'histoire est passionnante, vraiment mais surtout elle est servie par une écriture vivante, visuelle. J'ai vraiment eu l'impression de parcourir le monde avec les personnages, de vivre la même chose qu'eux. Cela était d'autant plus vrai dans les scènes où le Nibel monte, les forçant à fuir, à combattre pour rester en vie. De plus, on visualise tellement tous les décors, les personnages, que franchement, je me suis dis plein de fois que ça donnerait trop en film, surtout que l'histoire s'y prête pas mal.
Je n'émettrais finalement qu'un seul bémol, la fin. Elle est, je trouve, un peu trop rapide et ne répond pas à toutes les questions que j'ai pu me posé. Je trouve aussi que le personnage d'Elias et sa machine ne sont pas forcément assez représenté. L'arrivé de l'homme est stupéfiante et j'ai bien cru que cela mènerait à autre chose que ce qui va en découler. Mais peut-être cela est-il pour une suite ? En fin ce n'est pas grand chose au final surtout vu l'avis général très bon que j'ai sur le livre.
Pour finir, les Marcheurs de Brume a donc presque failli être un coup de cœur. C'est un très bon livre, vraiment prenant et interessant. Je le recommande vraiment à tout ceux qui aiment les beaux paysages, Wagner et la mythologie nordique, le tout dans une ambiance post-apo et fantastique qui va bien.
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