mardi 24 juillet 2018

Une bobine de fil bleu, Anne Tyler

Les prêts de livres entre collègues ont un effet étrange sur moi. Voilà que je me mets à lire des romans auxquels je n'aurais peut-être même pas jeté un coup d'oeil. Une bobine de fil bleu fait parti de ces romans-là. Je ne lis pour ainsi dire jamais d'histoire familiale, sauf peut-être si elles sont historiques. Or, ce n'est pas le cas ici. Mais ma collègue a su me vendre le bouquin alors bon, autant le lire.

Une bobine de fil bleu, Anne Tyler

Editeur : Phébus (oui, je sais, j'ai mis la couverture de 10/18)
Collection : /
Année de parution : 2016
titre en VO : A Spool of Blue Thread
Année de parution en VO : 2015
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les sagas familiales
- Les flashbacks ne vous dérangent pas

A ne pas lire si :
- Vous voulez du bon gros secret familial
- Vous n'aimez pas les flashbacks

Présentation de l'éditeur :

Ils se croyaient uniques : c’était peut-être la preuve supplémentaire que les Whitshank étaient une famille comme les autres. Portrait des Whitshank, et de leur si jolie maison de Baltimore, Une bobine de fil bleu détricote sur plusieurs générations l’histoire d’une famille bien trop heureuse pour être vraie. Et qu’il s’agisse de débusquer les politesses, de chasser les faux-semblants ou de dire l’amour, la plume drôle et méticuleuse d’Anne Tyler ne laisse rien au hasard.

Mon avis

Comme je le disais, les sagas familiales sont loin d'être mon truc niveau lecture sauf si c'est de l'historique ou qu'on y trouve une part de SFFF. Or, il n'y a rien de tout cela (enfin, si, si on veut, sur une toute petite partie qui se passe entre les deux guerres) dans ce livre. Alors pourquoi je me suis lancée là-dedans ? Pas la moindre idée. Pourquoi j'ai continué à le lire après quelques chapitres ? Parce que j'ai plutôt accroché au style de l'autrice.

Une bobine de fil bleu nous raconte l'histoire de la famille Whitshank et de leur maison à Baltimore. A moins que ce ne soit finalement juste l'histoire de la maison ? Parce que la dite maison est au centre de tout, bien plus que ses occupants. Ce sont pourtant eux que nous allons suivre. Les Whitshank sont une famille comme les autres. Ils n'ont pas de gros secret de famille (enfin presque pas). Seul problème chez eux ? La mère Abby commence à souffrir d'absence et disparaît de temps à autre. C'est assez pour que toute la famille vienne autour d'elle afin d'aider les parents. Et forcément, les tensions entre membres prennent un peu plus d'ampleur.

Des tensions qui ressemblent somme toutes à celles que toutes familles pourraient avoir. La jalousie, l'envie mais aussi la détresse face à des situations qu'on n'arrive pas à surmonter. C'est une des forces de ce roman, être à l'image de la vie réelle, sans trop en faire. Les personnages pourraient être les membres de votre famille, de celle de n'importe qui. Malheureusement, cela a aussi un petit revers de médaille, on finit par avoir du mal à reconnaître qui est qui. Si les deux garçons Whitshank sont assez différents l'un de l'autre niveau caractères pour ne pas être confondus, il n'en va pas de même avec les deux filles (qui en plus ont un mari avec le même prénom, ça aide encore moins). . Du coup, ce qui fait la force du roman peut aussi s'apparenter à une faiblesse. Je me suis souvent perdue dans les personnages lorsque les filles Whitshank étaient présentes.

Une autre faiblesse, tant qu'à être dedans, ce sont les longueurs présentes par ci par là. Pour faire plus naturel, plus vrai, l'autrice se perd parfois un peu trop dans des détails, des descriptions un peu trop longues. Alors, oui, ça ajoute à la vraisemblance du roman mais parfois, c'est un peu trop. Heureusement, souvent, ces détails et ces longueurs nous entraînent vers des flashbacks plutôt bien foutus qui permettent d'entrer un peu plus dans la famille et la maison qu'ils occupent. Personnellement, j'aime beaucoup ces retours en arrière et ils ne me gênent absolument pas. Par contre, je sais que certains apprécient beaucoup moins et vu que le livre en comporte vraiment beaucoup, ça risque de déranger pas. En même temps, sans eux, l'histoire n'aurait pas fait une centaine de pages, il me semble et le lecteur ne s'accrocherait pas autant à cette famille somme toute assez banale.

Reste enfin le style de l'autrice, simple et plutôt efficace. Anne Tyler ne s'encombre pas de fioritures, de grandes phrases ultra travaillées. Elle écrit simplement, presque comme on parle, ce qui forcément ajoute de l'authenticité à la chose.  

Au final, je lui ai trouvé des défauts à cette Bobine de fil bleu mais aussi de belles qualités qui ont fait que j'ai continué ma lecture en me demandant ce qui allait se passer pour cette famille d'américains  "de base". Ce n'est pas forcément une saga familiale qui restera longtemps en mémoire mais elle est plutôt rafraîchissante. Bref, une lecture agréable, parfaite pour l'été (enfin, je trouve) et plutôt divertissante.

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