mardi 5 juillet 2016

L'étrange affaire de Spring Heeled Jack, Burton & Swinburne tome 1, Mark Hodder

Et c'est parti pour les premiers livres acquis la semaine dernière. Bragelonne a proposé durant son opération pas mal de bouquin de la collection du mois du Cuivre. Je les ai tous pris (à 0.99€, j'allais pas me priver, surtout quand on connait le prix bien plus onereux des éditions papiers)(qui sont magnifique, j'en ai deux à la maison, le prix à beau être élevé, on ne paie pas pour rien). Je commence donc avec ce premier tome de Burton & Swinburne.

L'étrange affaire de Spring Heeled Jack, Burton & Swinburne tome 1, Mark Hodder

Editeur : Bragelonne
Collection : Mois du Cuivre
Année de parution : 2013
Titre en VO : Burton & Swinburne, book 1: The Strange Affair of Spring Heeled Jack
Année de parution en VO : 2010
Format : AZW

A lire si :
- Vous voulez du Steampunk
- Vous voulez des personnages ayant réellement existé
- Vous voulez pas mal d'aventures

A ne pas lire si :
- Vous voulez un univers clairement expliqué dès le départ

Présentation de l'éditeur : 

Londres,1861
Sir Richard Francis Burton
Un grand explorateur et un érudit de talent. Sa réputation a été salie et sa carrière ruinée. Il est dans de sales draps.
Algernon Charles Swinburne
Un jeune poète prometteur et avide de sensations fortes, disciple du marquis de Sade. Le cognac causera sa perte. C’est le cadet de ses soucis.
Les deux hommes sont au cœur d’un empire déchiré par les conflits. D’extraordinaires machines envahissent un monde soumis à des lois des plus répressives. Tandis que certains défendent une société fondée sur le génie créateur, d’autres repoussent les limites de la conscience en ayant recours aux drogues, à la magie et à l’anarchie.
Lorsque des loups-garous terrorisent l’East End londonien et que des jeunes filles deviennent la proie d’une effroyable créature nommée Spring Heeled Jack, le duo n’a plus d’autre choix que d’agir. Au plus vite.
Tous deux se trouvent confrontés à l’un des événements les plus décisifs de cette époque. Mais la pire de leurs découvertes pourrait bien provoquer la fin du monde tel qu’ils le connaissent…
Quand une poignée d’hommes change l’Histoire, l’Histoire change tous les autres.

Mon avis

Vous êtes au courant, j'adore le Steampunk sous toutes ses formes. J'apprécie lorsqu'il est mélangé à d'autres genres (le Steampunk/western/SF des Foulards Rouges de Cécile Duquenne, le steampunk fantasy d'Alex Evans, le Steampunk/jeunesse de Penny Cambriole de re Cécile Duquenne et j'en passe...). Je lis tout ce qui peut concerner le genre, que se soit des revue (le Mythologica numéro trois) ou des ouvrages références (Steampunk !, la Bible du Steampunk, ou pas encore chroniquer ici le Manuel Steampunk). Pour moi, la collection du mois du Cuivre, c'est un énorme trésor dans lequel je peux puiser les yeux fermés. 

L'étrange affaire de Spring Heeled Jack, c'est ce que je nomme du Steampunk d'origine. Pas qu'il a été écrit au tout début du genre (début 1980 si on en croit les historiens), mais qu'il en reprend les codes : un Londres victorien, de la vapeur en veux-tu en voilà, et des personnages ayant réellement existé.

Tout commence avec la confrontation entre Sir Richard Francis Burton et John Hanning Speke en 1861 (une confrontation qui aura lieu dans notre monde en 1864). Sauf que Speke se tire une balle en pleine tête, annulant la confrontation. C'est peu après que Burton est nommé agent de la couronne par le roi Albert. Il doit enquêter sur l'apparition d'étranges hommes loups dans le Chaudron (quartier pauvre de Londres) et en même temps savoir ce qu'il est advenu de Speke. Juste après ça, il est attaqué par Spring Heeled Jack, un être tout droit sorti du folklore anglais. Rapidement, il va découvrir que les deux choses sont plus ou moins liés et va tout faire pour comprendre le fin mot de l'histoire. Pour cela, il sera aidé par le poète Algernon Charles Swinburne, qui pour ne pas sombrer semble avoir besoin de sensation forte.

Autant le dire, le lecteur se retrouve parachuter dans l'uchronie de Hodder sans trop comprendre ce qu'il se passe. L'auteur n'explique pas grand chose et si on comprend rapidement que la révolution industrielle et scientifique a déjà eu lieu, on ne comprend pas trop pourquoi le lac Victoria se voit nommer lac Albert, ni même d'ailleurs pourquoi elle n'est pas au pouvoir cette bonne reine. Les explications arrivent petit à petit et l'on découvre toute l'étendue de l'histoire. En fait, pour vraiment bien comprendre le monde de Hodder, il faut arriver à la seconde partie du livre, soit plus loin que la moitié. Du coup, je ne vais pas trop vous dire tout ce que l'on y apprend, sinon je spoilerais bien fort l'histoire. Sachez juste (ça on le comprend rapidement) qu'il est question d'un voyageur dans le temps qui a fait des siennes. Ainsi, ce que nous connaissons de cette époque se trouve être un peu chamboulé. C'est particulièrement bien foutu dans le livre, avec les paradoxes que cela peut engendrer. 

Si l'univers nous est à la fois connu et inconnu, les personnages ne le sont pas. Les deux personnages principaux du livre ont réellement existés. Burton et Swinburne sont de vrais personnalités historiques et l'on retrouve ce que l'on a pu savoir de leur caractère (la tendance à boire et le côté sado de Swinburne, les expéditions de Burton, sa mauvaise réputation...). Bien entendu, l'auteur se permet de les imaginer en tant que personnages fictifs et on peut rapidement oublier leur réelle existence. Ils ne sont pas les seuls à avoir existé dans le roman. Hodder se sert amplement dans le "vivier" de personnalité de l'époque, garde beaucoup de ce qu'ils ont pu être et en rajoute un peu (fort visible dans la seconde et troisième partie du livre, vous aurez compris, j'en dirais pas plus). A côté de ça, on trouve tout de même des personnages bien fictifs qui n'ont rien à envier à ceux qui ont eu un modèle. Tous sont bien caractérisés, même les seconds rôles, une chose appréciable.

Reste l'histoire, qui ressemble au départ à un joli méli-mélo d'un peu tout ce qui peut faire steampunk. Si au début on se demande bien le rapport entre Spring Heeled Jack qui attaque des jeunes filles dans Battersea ou alentours et les hommes-loups qui enlèvent les ramoneurs dans le Chaudron, on comprend rapidement que tout est bien lié. Une nouvelle fois, c'est plutôt bien foutu malgré quelques approximation et des passages un peu trop rapides parfois. Et surtout tout cela est ultra prenant. Pour tout dire, je n'ai pas vu défiler les pages, mais du tout. 

Au final, c'est un parfait roman steampunk que nous avons là. Il semble parfois un peu fourre-tout au niveau du genre (entre les diverses machines, les avancés de la technologie et de l'eugénisme, les Libertins séparés en deux groupes (dont les préraphaélites), l'uchronie énorme (la mort de Victoria dans un roman steampunk, je crois que ça n'avait pas été fait jusque là), les personnages foisonnants et intéressant ayant déjà existé et j'en passe) mais permet à ce qui ne connaissent pas le genre de s'en faire une bonne idée (quoique je ne commencerais pas forcément par lui). C'est aussi un fort bon page-turner avec une enquête passionnante. Le seul défaut que je lui trouve vraiment, c'est de perdre un peu le lecteur au début avec son univers riche et pas forcément expliqué. Mais ça fait aussi le charme du bouquin je trouve, et on s'y plonge quand même rapidement.

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