lundi 12 décembre 2022

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence

 Je suis Malone Silence depuis un bon moment sur tweeter et j'ai enfin pu m'offrir son tout premier roman, Les Hurlements Noyés il y a peu. J'ai mis un certain temps à le lire, parce qu'il le demande vraiment ce temps, et j'ai clairement beaucoup aimé. 

Les Hurlements Noyés, Stanley n'est pas mort, tome 1, Malone Silence


Editeur : Malone Silence
Collection : 
Année de parution : 2022
Format : AWZ

A lire si : 
- Vous voulez un roman inclusif
- Vous voulez un roman très axé sur la psychologie de ses personnages

A ne pas lire : 
- Vous n'aimez pas la violences sous ses diverses formes

Présentation de l'éditeur : 

Le monde rend malade. A vingt-huit ans, Stanley Ellington se débat dans un océan de traumatismes. Il sort le nez de l’hôpital psychiatrique sans savoir s’il est prêt à affronter la vie, telle qu’elle l’attend. Au fond de son cerveau se tapissent toujours ses pires ennemies : sa dépression, et ses capacités médiumniques. Ce don qui n’en est pas un, cette malédiction qui suscite fascination, terreur ou envie.
Pour Allison Griggs, cette envie a depuis longtemps tourné à la convoitise. Elle aussi attend Stanley, affûtant ses couteaux dans le secret d’une forêt qui change sans cesse de visage. Et les enjeux du vol des dons de Stanley dépassent largement ces deux âmes, les dernières dont le monde souhaite la rencontre.
C’est l’histoire de gorges qui ont trop crié, de cœurs broyés, de hurlements assourdis et de solitudes qui se fracassent les unes contre les autres. Parfois, de l’espoir qui subsiste, naît une relation bancale embellie par la sincérité. Parfois, il semble que l’empathie et l’humanité aient une chance de l’emporter. Mais au-dehors, l’Apocalypse menace d’éclater, et les chiens ne cessent de hurler.

Mon avis 

Les hurlements noyés n'est pas un roman à prendre à la légère. Du tout. Je préfère le dire dès maintenant, Stanley, le héros souffre de dépression et l'auteurice ne nous épargne pas grand chose à ce sujet. D'ailleurs, iel ne nous épargne pas grand chose sur d'autres sujets qui peuvent être autant de Trigger Warning (dans l'idée, il est sujet ou l'on retrouve mention de violence, violence conjugale, viol, mutilation et d'autres, mais il y a aussi des scènes assez graphiques de violence). Même si d'habitude, ça ne me dérange pas vraiment de lire ce genre de sujet, j'avoue qu'ici, j'ai parfois été mal à l'aise devant ce que j'ai pu lire, parce que ça fait vraiment "vrai".  Il y a une raison à ça, le vécu de son auteurice et la manière dont iel raconte son histoire.

Comment vous décrire les hurlements noyés ? C'est un premier roman qui tape fort, dans l'horrifique, dans le psychologique et dans l'imaginaire de sae lecteurice. C'est un roman qui reste après lecture, parce qu'il est perturbant sur bien des points, parce qu'il a aussi un côté étrangement lumineux sur d'autre. Les personnages qui le peuplent sont fascinants à suivre, nous entrons directement dans leur psyché, nous apprenons à les aimer, à les détester, à avoir peur pour eux etc... Malone Silence use du flux de pensée à la manière d'une Virginia Woolf et iel fait ça parfaitement. C'est un des points que j'ai beaucoup aimé. Déjà parce que j'aime ce genre, mais surtout parce qu'ici il est parfaitement utilisé, je trouve. Je veux dire, nous voilà directement dans l'esprit, les pensées des personnages. Ils ont tous leur voix, leur manière de vivre, de penser et il n'est quasiment pas possible de se tromper sur celui que nous suivons au moment de la lecture. Ce n'est pas toujours facile à mettre en place, ça. Là, c'est bien géré et ça nous immerge toujours plus.

Autre chose de marquant, ensuite, ce sont les thèmes abordés dans le roman. Nous en avons quelques uns, pas des plus simples, comme la dépression, le deuil, la mort, le suicide, l'emprise physique et mentale etc... Tout cela pourrait donner un roman très sombre, et il l'est. Oh, oui, les Hurlements Noyés est sombre. Et dur. Or, étrangement, et même si nous sommes forcément pris par tout ça, même si nous tremblons pour qu'Allison ne trouve pas les membres de la Famille enfuis ou Stanley, même si nous tremblons à l'idée que Stanley ne finisse par tout laisser tomber, nous gardons espoir. Pour moi, un personnage y est pour beaucoup là-dedans, à savoir Vicky. Ne pensez pas qu'elle respire la joie de vivre, ce n'est pas le cas. Elle aussi à ses démons. Mais c'est pour moi le personnage le plus lumineux du bouquin, celle qui finalement comprend peut-être le mieux Stanley, la moins intéressée par ses pouvoirs et ce qu'il peut offrir. 

Un autre personnage que j'ai beaucoup aimé, c'est Allison, qui est l'antagoniste. Allison, c'est un peu la somme de tout les maux que l'on peut trouver. La Lumière de la Famille (la Famille, j'ai oublié de le préciser, étant une secte) apparait comme une femme au-dessus de tout, les sentiments, les autres êtres humains, elle-même. Et pourtant, pourtant Allison a une certaine fragilité. Bon, il faut creuser très profond pour la voir. En fait, Allison n'est pas le seul personnage comme ça, dans un sens, ielles le sont tous-tes, mais chez elle, ça ressort encore plus je trouve. Et puis, bien sûr, il y a Stanley, a qui j'ai eu envie de faire des câlins (de loin par contre) presque tout le roman. Il a ses traumatismes, son pouvoir, son empathie, sa gentillesse. Sous la dépression qui prend beaucoup de place, on y trouve un personnage qui ne se définie que par ça. Autant dire qu'il est rare de tomber sur ce genre de personnage là. D'habitude, comme pour Allison d'ailleurs, on tombe plus sur un bon vieux cliché (le dépressif qui n'a de goût pour rien ni personne, qui se fiche du monde autour de lui parce que La Dépression, ou l'antagoniste qui n'a pas le moindre sentiment et qui se fiche de tout et tout le monde), ici, rien de tout cela donc, et des personnages finalement plus vrais que nature (le fait l'auteurice connaisse la dépression n'y est pas pour rien, soyons bien d'accord). 

Je pense que je vais finir là mon avis, parce que sinon, je vais spoiler (il y a des passages dont j'aimerai bien parlé un peu plus, l'interlude entre Stan et Vicky sur le toit ou la première confrontation entre Stanley et Allison, mais ça pourrait spoiler je crois). Je finirais donc en vous disant que clairement, j'ai aimé. Le roman est prenant, exigeant aussi. Il n'est pas à mettre entre toutes les mains, ça je l'accorde. Mais si vous pouvez le lire, lisez-le (d'ailleurs, la liste des TW se trouve sur le site de l'auteurice).

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