jeudi 15 décembre 2022

Station Eleven, Emily St John Mandel

 Voilà longtemps que je voulais mettre la main sur ce roman. J'avais, du coup, assez peur qu'il finisse par ne pas être à la hauteur de ce que j'attendais de lui. On va voir si c'est le cas (spoiler, c'était bien).

Station Eleven, Emily St John Mandel


Editeur : Rivage
Collection : Poche
Année de parution : 2018
Titre en VO : Station Eleven
Année de parution en VO : 2014
Nombre de pages : 473

A lire si :
- Vous voulez un roman pré et post "apocalypse"

A ne pas lire si :
- Les pandémies vous font peur.

Présentation de l'éditeur : 

Une pandémie foudroyante a décimé la civilisation. Une troupe d’acteurs et de musiciens nomadise entre de petites communautés de survivants pour leur jouer du Shakespeare. Ce répertoire classique en est venu à représenter l’espoir et l’humanité au milieu des étendues dépeuplées de l’Amérique du Nord.
Centré sur la pandémie mais s’étendant sur plusieurs décennies avant et après, Station Eleven entrelace les destinées de plusieurs personnages dont les existences ont été liées à celle d’un acteur connu, décédé sur scène la veille du cataclysme en jouant Le Roi Lear. Un mystérieux illustré, Station Eleven, étrangement prémonitoire, apparaît comme un fil conducteur entre eux…

Mon avis

Un soir, durant la représentation du Roi Lear, Arthur Leander décède d'une crise cardiaque. Cet évènement marque le début du livre mais aussi son point central. Ce soir là, une pandémie de grippe mortelle commence. La maladie est foudroyante : il ne lui faudra que quelques jours (heures, même) pour conquérir le globe et décimer une bonne partie de la population. Les survivants, pas assez nombreux pour pouvoir faire fonctionner les installations modernes, vont d'abord fuir les grandes villes, marcher pendant des mois, des années, puis se regrouper et créer de petites communautés. Environ vingt ans plus tard, nous suivons Kirsten, membre de la Symphonie Itinérante, et petit role enfant dans la pièce durant laquelle Leander trouva la mort. Elle ne sera pas la seule, puisque nous allons voyager dans le temps, autour de personne ayant connu Arthur, découvrant, petit à petit ce qu'il a pu se passer avant et après la pandémie.

Je ne vais pas vous faire attendre plus longtemps, c'est le genre de livre que j'aime. Celui qui fait la part belle à ses personnages, à leurs pensées, qui sait les mettre en valeur. J'ai aimé beaucoup de chose chez lui, sa chronologie, ses personnages, leur lien souvent tenu en fait, la manière dont l'autrice insuffle toujours de l'espoir dans son texte, une sorte de lumière qui ne les quitte presque jamais même au plus mal.  Station Eleven tient son nom d'un illustré (une bande dessinée) créé par Miranda, la première femme d'Arthur Leander. Ces deux premiers volumes vont être comme un fils rouge dans l'histoire, en plus d'Arthur lui-même. Chacun des personnages que l'on va suivre, Arthur, Miranda, Elisabeth (la deuxième épouse d'Arthur), son fils, Clark (meilleur ami d'Arthur), Kirsten, ou encore Jeevan (ex paparrazzi, ex journaliste people, futur secouriste), tous ont eu connaissance de l'illustré, tous ont connu Arthur. Au fur et à mesure de l'histoire, ils vont tous plus ou moins interagir ensemble, avant ou après la mort d'Arthur. Et j'ai vraiment aimé pouvoir les suivre sur autant d'années. J'ai adoré pouvoir découvrir comment ils en sont arrivés là où ils en étaient au moment où on les découvre. Cela permet de se plonger vraiment dans leur psyché. Ainsi, quand on rencontre le prophète, et que l'on découvre son passé, on comprend peut-être un peu mieux pourquoi il est ce qu'il est à l'an 20. De même pour Kirsten ou pour Clark. 

Autre chose que j'ai aimé, ce sont tous les tropes apocalyptique que l'on retrouve, qui sont largement identifiables et qui sont utilisés pour faire avancer l'histoire. Non parce qu'on retrouve tout de même le fameux prophète qui pense que c'est grâce à Dieu qu'il est toujours vivant. Où plutôt des prophètes, comme nous le fait remarquer un personnage. On retrouve aussi les communautés repliées sur elles-même, qui ne communique pas avec les autres, et j'en passe. Ca nous donne un cadre bien connu, peu original qui permet de faire la part belle aux personnages. Comme quoi, on en revient toujours à eux, d'une manière ou d'une autre. Et c'est ça que j'adore dans ce roman. Mais vraiment. On est sur du classique sans l'être. Le sentiment de familiarité est présent, nous met en confiance pour mieux nous perdre par la suite. Et même si on finit par deviner ce qu'il va se passer, que se soit avant ou après la pandémie, on prend un réel plaisir à suivre les personnages.

Au final, j'ai donc clairement beaucoup aimé Station Eleven. Je trouve le roman lumineux en fait, et ça malgré son côté post et pré apocalypse. Par contre, j'avoue que je ne lis plus les romans avec ce genre de pandémie de la même manière depuis l'arrivée du covid. On a beau dire, mais ça aura quand même changer bien des choses, celle-là de pandémie. En tout cas, je recommande beaucoup beaucoup le roman.

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