L'année dernière, à peu prés à la même époque, je lisais le premier tome de la série de Katherine Arden, L'Ours et le Rossignol. J'étais clairement ultra emballée et, si on oublie les quelques longueurs de l'histoire, cela avait été un quasi coup de coeur. Du coup, j'étais plus qu'enthousiaste à l'idée de replonger dans les contes de fées de la Rus' d'Arden.
La fille de la Tour, Winternight tome 2, Katherine Arden
Editeur : FolioCollection : SF
Année de parution : 2021
Titre en VO : Winternight book 2, the Girl in the Tower
Année de parution en VO : 2017
Nombre de pages : 507
A lire si :
- Vous aimez les contes russes
- Vous aimez l'hiver
A ne pas lire si
- Vous vous attendez à un conte sauce disney
- Vous n'aimez pas l'hiver
Présentation de l'éditeur :
La cour du grand-prince, à Moscou, est gangrenée par les luttes de pouvoir. Pendant ce temps, dans les campagnes, d’invisibles bandits incendient les villages, tuent les paysans et kidnappent les fillettes. Le prince Dimitri Ivanovitch n’a donc d’autre choix que de partir à leur recherche s’il ne veut pas que son peuple finisse par se rebeller. En chemin, sa troupe croise un mystérieux jeune homme chevauchant un cheval digne d’un noble seigneur. Le seul à reconnaître le garçon est un prêtre, Sacha. Et il ne peut révéler ce qu’il sait : le cavalier n’est autre que sa plus jeune sœur, qu’il a quittée il y a des années alors qu’elle n’était encore qu’une fillette, Vassia.
Mon avis
Vassia a quitté sa maison natale, est à trouvé refuge pour un temps dans la forêt, en compagnie de son cheval, Solovei, et de Morozko, le dieu du froid et de la mort. Mais, éprise de liberté, elle veut voir le monde. Elle part donc, allant où Solovei la mène, déguisée en garçon pour ne pas attirer plus l'attention. Or, la campagne moscovite est en proie à des attaques des Tatars, qui pillent et volent les fillettes des villages. Vassia va se retrouver dans un des villages pillés et, n'écoutant que son coeur, elle va partir à la recherche des fillettes. C'est comme cela qu'elle va découvrir le camps des pilleurs mais aussi, une fois les filles récupérées, retrouver son frère Sacha, qui lui se trouve avec le Grand-Prince Dimitri. Afin de préserver la jeune femme, ils vont continuer à faire croire à tous qu'elle est Vassili, le frère de Sacha. C'est sous cette identité qu'elle va mener les hommes de Dimitri vers le camps des pilleurs et leur permettre de les vaincre. Portée en héros, la voilà qui rentre à Moscou, y retrouve Olga, pas vraiment heureuse du subterfuge mais aussi le père Konstantin. Il faut alors tout faire pour que personne ne découvre qui est vraiment Vassili mais aussi pour empêcher la ville d'être mise à feu et à sang par l'ennemi.
La fille de la Tour, tout comme son prédécesseur, fait la part belle au conte de fée. Il est d'ailleurs construit comme l'un d'eux. Avec l'héroïne qui se déguise en homme pour accomplir un grand exploit avant de tomber dans les bras du héros. Enfin, pas tout à fait, et on va le voir par la suite. C'est une chose que j'avais déjà apprécié dans le premier tome, cette façon qu'à l'autrice de se servir des contes et de les arranger à sa sauce pour en faire quelque chose de plus moderne. Car ici, le prince est loin d'en être un et les apparences sont toujours particulièrement trompeuses. Vassia n'est pas non plus une princesse d'ailleurs et elle est loin de le devenir. Ce rôle là, il est dévolu à une autre.
Vassia, elle, reste la sorcière, la fille de l'Hiver que nous connaissons bien. Elle n'a rien perdue de son intensité, de cette espèce de sauvagerie (pas dans le sens méchante, hein). Elle veut aller par le monde pour gagner une liberté que les femmes de son époque n'ont pas. Face à elle, on va découvrir Olga, sa soeur, épouse d'un prince. Olga est un personnage qu'on a peu vu dans le premier tome, puisque rapidement mariée et envoyée à Moscou. On la découvre beaucoup plus ici. C'est une femme qui a sut faire avec ses carcans. Enfermée dans sa tour, elle ne se laisse pas abattre, elle a appris la politique et sait s'en servir. Ainsi quand elle se retrouve nez à nez avec sa sauvageonne de soeur, déguisée en homme, elle voit de suite le désastre où tout cela risque de les mener, à l'inverse de Vassia, finalement très naïve sur ce point. Mais surtout, on découvre une mère prête à tout pour défendre sa famille, que se soit ses enfants, dont la jeune Maria, qui ressemble beaucoup à Vassia, ou son futur enfant à naître. C'est un personnage que j'ai beaucoup apprécié par sa complexité. D'ailleurs, Sacha lui ressemble finalement beaucoup à Olga. Lui aussi ferait tout pour sa famille mais aussi pour Dimitri, dont il est l'ami le plus proche. Du coup, l'arrivée de Vassia va lui imposer un dilemme dont il va avoir beaucoup de mal à se dépêtrer. Un autre dans le même cas, c'est bien Morozko. Le dieu de l'Hiver se découvre bien plus humain qu'il ne le devrait au contact de Vassia. C'est une évolution à laquelle je m'attendais forcément et je suis ravie de voir comment Katherine Arden a mis ça en place. La relation entre Vassia et lui n'est pas toute rose. Les deux ont bien dut mal à se comprendre et à comprendre l'autre aussi. C'est quelque chose qui n'est finalement pas couru d'avance, surtout qu'aucun n'ose vraiment avoué ses sentiments à l'autre.
Et puis, avec d'aussi beaux personnages, que se soit du côté des protagonistes ou des antagonistes (eux, j'en ai pas forcément parlé parce que je ne veux pas trop vous spoiler. Même si, j'avoue que pour un, on se doute depuis sa première apparition qu'il va pas être un allié), nous avons aussi un style très proche des contes de fées qui nous embarque directement dans les froides contrées de la Rus'. Non, vraiment, quand j'ouvre le roman, bien au chaud sous mon plaid, je sens l'odeur des forêts, celle de la neige qui vient de tomber et puis, la chaleur des maisonnettes à ablutions et le rire des tchiotis, les esprits du folklore russe. Presque, si je tourne la tête, je peux apercevoir Morozko à côté de moi, qui me regarde avec ses yeux aussi clairs que de la glace.
Bref, vous l'avez surement compris, c'est, cette fois, un vrai coup de coeur. Que j'ai aimé suivre Vassia dans ce second tome. Il possède tout ce que j'avais aimé dans le premier, les longueurs en moi. C'est vraiment un roman merveilleux, qui nous entraine dans un univers pas forcément féérique mais en tout cas pas loin. Bref, lisez la série (moi j'attends qu'il fasse vraiment froid pour lire le dernier tome qui est déjà dans ma PAL)
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