Il y a des auteurs dont on attend toujours avec impatience les nouvelles sorties. Malzieu fait parti de ceux-là pour moi. Alors que j'adore les livres qui font peurs, qui saignent et j'en passe, il fait partie des petits rayons de soleil de ma bibliothèque. Du coup, savoir qu'il revenait en plus avec du fantastique, me remplissait de joie.
Une sirène à Paris, Mathias Malzieu
Editeur : Albin Michel
Collection : /
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 250
A lire si :
- Vous aimez le merveilleux.
- Vous aimez lorsqu'il se mélange à notre quotidien
- Vous aimez les écrits de Malzieu
A ne pas lire si :
-Vous avez du mal avec les figures de styles diverses et variées.
Présentation de l'editeur :
Juin 2016, la Seine est en crue et Gaspard Neige trouve sur les quais une sirène blessée qu'il ramène chez lui. Elle lui explique que tous les hommes qui entendent sa voix tombent amoureux d'elle et en meurent, mais, convaincu que son cœur est immunisé depuis sa rupture, Gaspard décide de la garder jusqu'au lendemain dans sa baignoire.
Mon avis
Après Journal d'un vampire en pyjama, texte autobiographique sur la maladie qui aurait pu le tuer, Malzieu revient au fantastique. Si j'ai aimé son témoignage, je dois bien dire que j'aime surtout quand il s'amuse à mettre du merveilleux dans le quotidien, comme il a pu le faire avec Maintenant qu'il fait tout le temps nuit sur toi, Métamorphose en bord de ciel ou encore le Plus Petit Baiser Jamais Recensé. Du coup, j'étais ravie de pouvoir lire cette sirène à Paris.
Dans ce nouveau roman, Malzieu nous raconte l'histoire de Gaspard, l'un des derniers Surprisiers. Suite au décès de sa grand-mère et à une rupture, l'homme n'est plus tout à fait le même. Et cela ne s'arrange pas lorsque son père décide de vendre le Flowerburger, la péniche-cabaret de sa grand-mère. Lorsque la Seine inonde Paris, il découvre une sirène blessée sous un pont. Ni une ni deux, il va l'embarquer avec lui pour la soigner. Va commencer une étrange aventure entre les deux.
J'ai aimé pas mal de chose dans ce roman, et j'en ai moins aimé d'autre. Alors, on va commencer par ce que j'ai le moins apprécié. Étrangement, c'est d'ailleurs ce que normalement j'aime dans les livres de Malzieu, sa manière de jouer avec les mots et les images. J'aime toujours, là n'est pas le problème, c'est juste que j'ai trouvé qu'il en faisait des caisses par rapport à d'habitude. Du coup, j'ai perdu la spontanéité de la lecture. Je savais que j'allais tomber sur ça, et je n'ai vu que ça au départ. Ca a duré deux ou trois chapitres, pas plus, mais c'était assez pour me déranger. A moins que vraiment, au départ, l'auteur abuse un peu trop d'image ? Je ne saurais trop le dire.
C'est par contre vraiment la seule chose que je n'ai pas apprécié dans le roman. Parce qu'il est bien ce petit conte contemporain. On y retrouve beaucoup de poésie, des choses un peu plus farfelues, l'univers de Malzieu qu'on commence à bien connaitre maintenant (après tout, il a commencé sa carrière d'homme poétique en 1993) et toujours cette touche de féerie qui fait du bien. Alors, oui, on peut se dire qu'il revient souvent sur les mêmes thèmes, l'amour, le bonheur, l'envie de faire partager tout ça avec les autres. Et ce ne serait pas totalement faux. N'empêche, ça fait aussi du bien de voir ces thèmes revenir. Surtout s'ils sont servis par une jolie histoire, ce qui est le cas ici.
L'histoire de l'homme qui tombe amoureux d'une sirène (et réciproquement) n'est pas toute nouvelle, ni même le déroulement de la dite histoire. Cela reste tout de même fort sympathique de suivre Gaspard Snow et de découvrir comment il va se débrouiller avec la malédiction que la sirène lui a lancé tout en essayant de garder le Flowerburger et de succomber à l'amour. Surtout que Mathias Malzieu aime surprendre son lecteur autant que ses personnages.
En parlant de personnages, la brochette que nous trouvons ici est fort agréable. Il y a bien sur Gaspard, le dernier des Surprisiers, notre héros. Il ressemble assez à la plupart des héros de Malzieu, naïf mais pas trop, toujours à chercher la beauté du monde. A côté de lui, on trouve la belle Lula, la sirène, créature étrange qui va découvrir le monde des hommes et la bonté dont certains peuvent faire preuve. Il y a aussi Camille, le père de Gaspard, ou Henry, le cuistôt du Flowerburger. Et puis, il y a Rossy, la voisine de palier de Gaspard. C'est le personnage le plus haut en couleur du roman et je trouve personnellement dommage de ne pas la voir plus. Enfin, il y a Milena, l'antagoniste du roman, un personnage qui aurait peut-être mérité aussi plus de place dans le roman (et moins d'hystérie aussi).
J'ai donc aimé ma lecture, malgré le petit problème du début et des métaphores/images un peu trop présentes. J'aime toujours autant la poésie qui se dégage des œuvres, la mélancolie aussi (il y est encore une fois question de souvenirs, de deuils aussi). Ce n'est peut-être pas mon histoire préférée de l'auteur mais ça reste une très bonne lecture.
Pour aller un peu plus loin : Malzieu a, une fois encore, écrit un album avec Dionysos se basant sur le livre. Il n'est pas encore disponible, ce qui n'est pas le cas du premier single que l'on peut découvrir sur Youtube par exemple. Il semblerait aussi d'après l'un des rabats du livre qu'un film serait en préparation.
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