lundi 13 novembre 2017

Les Oiseaux, Daphné du Maurier

J'avais beaucoup aimé ma lecture de Rebecca de l'autrice et envie d'en lire un peu plus. Je me jette donc sur les Oiseaux, recueil de nouvelles parfait pour Halloween.

Les Oiseaux, Daphné du Maurier

Editeur : Le livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2013
Titre en VO : The Birds and other Stories
Année de parution en VO : 1952
Nombre de pages : 348

A lire si :
- Vous aimez les nouvelles
- Vous voulez frisonner

A ne pas lire si :
- Vous voulez être très effrayé
- Vous voulez être toujours surpris


Présentation de l'éditeur :

Au cœur de la nuit, le vent d'est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d'oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n'est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes... On retrouvera ici - et pas moins terrifiant - le récit qui inspira son chef-d'oeuvre au maître de l'angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l'horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d'un pommier à forme étrangement humaine, ou d'une ouvreuse de cinéma qu'un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance...

Mon avis

Comme toujours pour un recueil, je vais d'abord faire le tour des nouvelles puis on parlera de l'ensemble.

Les oiseaux : La première nouvelle est surement la plus connue grâce à son adaptation par Hitchcock (qui n'est pas vraiment fidèle mais au combien terrifiante en son genre). Imaginez-vous bien tranquille dans votre village, dans votre maison même et puis d'un coup, tous les oiseaux du pays viennent agresser les humains. Je vous dire, pas juste un mais des millions, pas juste par accident mais réellement consciemment. Et bien, c'est ce qui arrive dans cette nouvelle. L'épouvante est bel et bien là mais à petit dose. Daphné du Maurier place son univers tout doucement, parle de la vie de famille et puis, petit à petit, les oiseaux arrivent et la tension avec eux. Et franchement, sans avoir de gore, on flippe tout de même bien. C'est le genre de nouvelle que j'apprécie beaucoup ou le côté horreur est présent mais pas du tout invasif.

Le Pommier : la seconde nouvelle est effrayante sans l'être avec sa petite touche un peu fantastique mais pas trop et une fin malheureusement un peu trop convenu et prévisible. La nouvelle se concentre sur un homme veuf depuis peu qui profite bien de sa "nouvelle" vie. Et puis, un jour, il remarque un vieux pommier qui lui fait penser à sa défunte femme. Or ce pommier semble lui en vouloir. Comme pour les Oiseaux, j'ai adoré tout ce qui touche au réalisme de la vie de cet homme, comme la vengeance du pommier (et donc pour moi de sa femme) s’immisce dans tout ça sans que personne ne s'en rende compte. Par contre, je trouve la nouvelle un peu trop longue.

Un dernier baiser : Ici nous entrons dans la tête d'un jeune homme qui tombe sous le charme de l'ouvreuse de son cinéma. Il va sympathiser avec elle, espérant même devenir son régulier. Et ça à l'air de pas mal commencer pour lui d'ailleurs, la jeune femme semblant plutôt réceptive. Et pourtant, alors qu'ils sont ensembles, elle semble avoir un tout autre but. J'avoue avoir mis un moment avant de comprendre ce qu'il allait se passer sachant que je suis partie très loin dans les suppositions (un cimetière, une fille étrange, ça semblait presque aller de soi, mais avec du Maurier, j'aurais du savoir que non en fait). Une nouvelle que j'ai plutôt bien aimé et qui m'a un peu surprise.

Le vieux : J'ai beaucoup apprécié cette nouvelle-là, surtout pour sa chute. Un homme nous raconte l'histoire d'un couple de vieux et de leurs enfants, enfin plutôt celle du vieux en question. Une histoire qui se finit assez mal d'ailleurs pour l'un des enfants. Je dois bien dire que je ne m'attendais pas mais alors pas du tout à cette fin et que j'ai trouvé ça vraiment super bien amené et fait.

Mobile Inconnu : Lady Farren se suicide apparemment sans la moindre raison et alors que tout semble aller pour le mieux pour elle. Son époux demande à un détective privé de découvrir pourquoi elle a commit un tel acte. Nous suivons donc le détective à la recherche du passé de la femme. Cette fois, nous quittons les ambiances gothiques et les histoires qui peuvent faire peur. Et même si j'ai bien aimé suivre l'enquête, je me suis un peu ennuyée. Disons que je cherchais le petit événement un peu étrange et les fausses pistes qui n'existent pas. Et en fait, le mobile est tellement banal que même la fin ne m'a pas surprise.

Le petit photographe : Nous voici sur la côté, dans un charmant hôtel au bord de la plage. La Marquise y passe des vacances ennuyeuses, comme le reste de sa vie, en fait. La seule chose qui semble lui plaire, c'est l'admiration qu'ont les autres pour elle. Lorsqu'elle découvre que le photographe du village l'adule, elle compte bien en profiter. Une nouvelle qui n'est pas déplaisante mais qui traîne peut-être un peu trop en longueur, surtout pour la fin. L'ambiance se pose assez vite, comme le caractère de la marquise et rapidement, on se doute que ça va mal tourner pour l'un des deux personnages. Mais fallait-il vraiment que ça aille si loin par la suite ? Peut-être pas.

Un instant d'éternité : La dernière nouvelle est aussi celle que j'ai le moins apprécié. Pas apprécié le décors, madame Ellis et le déroulement. Il lui manque un petit je ne sais quoi qui a fait que, un, j'ai compris bien trop rapidement ce qui allait se passer, deux, je me suis ennuyée. Bref, madame Ellis part faire une promenade, manque (ou pas justement) de se faire renverser et découvre que des gens habitent chez elle. Elle va passer pour folle alors qu'elle a juste fait un bond dans le temps, on ne sait ni comment ni pourquoi. Dommage, ça ne fonctionne pas avec moi.

Voilà donc pour les nouvelles qui composent ce recueil. Si elles ne sont pas toutes angoissantes (la palme reviendra forcément aux oiseaux), elles n'en restent pas moins assez dérangeantes pour la plupart. Daphné du Maurier sait parfaitement créer une ambiance à la limite du gothique, du policier, de l'intriguant et de l'étrange. Je trouve par contre dommage que les fins soient souvent un peu trop prévisible (le pommiers, mobile inconnu, le petit photographe) ou trop conventionnelles au final. Il n'en reste pas moins que j'adore l'écriture de l'autrice et que je pourrais lire encore tout plein de ces écrits sans le moindre problème.

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