mercredi 21 février 2018

Nous sommes tous des féministes, Chimamanda Ngozi Adichie

Je suis tombée sur ce livre par hasard à la librairie. Je ne le cherchais pas spécialement, même si depuis sa sortie, j'en avais entendu parlé. Mais comme il était là, je l'ai pris, et lu quasi dans la foulée.

Nous sommes tous des féministes, Chimamanda Angozi Adichie

Editeur: Folio
Collection : 2€
Année de parution : 2015
Titre en VO : We should all be feminists
Année de parution : 2014
Nombre de pages : 87

A lire si :
- Vous voulez une introduction au féminisme
- Vous appréciez les conférences TED

A ne pas lire si :
- Vous êtes un idiot à l'esprit trop étroit pour comprendre l'importance du discours.

Présentation de l'éditeur :

Partout dans le monde, la question du genre est cruciale. Alors j'aimerais aujourd'hui que nous nous mettions à rêver à un monde différent et à le préparer. Un monde plus équitable. Un monde où les hommes et les femmes seront plus heureux et plus honnêtes envers eux-mêmes. Et voici le point de départ : nous devons élever nos filles autrement. Nous devons élever nos fils autrement.» Chimamanda Ngozi Adichie aborde le sujet controversé du féminisme avec lucidité, éloquence et humour.

Mon avis

Nous sommes tous des féministes est en réalité la conférence qu'avait tenu son autrice lors d'un TED. Forcément, le texte est finalement court mais Folio nous offre l'opportunité de lire aussi une nouvelle de Chimamanda Ngozi Adichie, Les Marieuses. Donc, je vais diviser l'avis en deux moi aussi. Et on commence par la conférence TED.

Nous sommes tous des féministes

Je connais l'autrice de nom, parce que j'ai très envie de lire Americanah, aussi parce que Cindy Van Wilder en parle souvent sur twitter. C'est une autrice qui me semble importante, pour son féminisme, pour sa vision des genres et aussi du racisme. Elle n'a pas une vision totalement européenne ou américaine de la chose, ni totalement nigériane d'ailleurs. Elle a une vision plus englobante, je dirais, de part ses origines et sa vie actuelle. Bref, je sens que je m'explique fort mal et que je vais m'embrouiller si je continue comme ça. Donc, il me parait que sa conférence est importante parce qu'elle ne vise pas une catégorie de personne, de genre ou que sais-je d'autre.

Elle est aussi importante pour les personnes qui ne connaissent pas le féminisme. Oui, ça existe. Enfin, disons plutôt ceux qui voient le féminisme d'une manière des plus négatives. Chimamanda Ngozi Adichie reprend les bases. C'est quoi le féminisme, pourquoi ça existe, pourquoi c'est important à notre époque. Alors, pour les personnes qui connaissent le féminisme, son histoire et ses valeurs, on va dire qu'on en apprend pas forcément plus. La conférence n'en reste pas moins intéressante, même pour les féministes. Ca ne fait jamais de mal de se remettre certaines choses en tête.

J'ai vraiment beaucoup apprécie lire cette conférence, parce qu'elle permet de se remettre un peu les idées en place. De plus, elle permet surtout de faire entendre un peu plus quelque chose qu'on oublie régulièrement : il faut élever nos fils autrement, pas juste les filles. C'est un message fort mais qui est tellement peu porter par les autorités. Je pense vraiment que tout le monde devrait lire (ou voir) cette conférence.

Les Marieuses

Suite à la conférence, nous avons donc une nouvelle de l'autrice. Celle-ci nous fait suivre Chinaza, jeune nigériane suivant son mari tout neuf en Amérique. Le mariage est en fait un mariage arrangé par son oncle et sa tante qui l'ont recueilli après la mort de ses parents. Elle ne connait pas son mari, n'a pas la moindre idée de ce qui l'attendant aux USA. Elle va découvrir un homme qui fait tout pour "oublier" sa culture afin de s'intégrer, allant jusqu'à choisir un nom bien américain et la déposséder, elle, de son nom nigérian. 

On découvre avec Chinaza le fossé entre les deux mondes. Mais surtout que le dit fossé n'est finalement rien par rapport au rapport entre homme et femme. Son mari tout neuf en fait une femme au foyer, retardant sa demande de permis de travail. Il voit les autres femmes par le prisme de "maman ou putain" (je ne sais pas trop comment on appelle ça en vrai, je suis sûre que ça a un nom). Elle se rêve indépendante, il la voit femme au foyer, choisi parce que sa teinte de peau est noir clair (parfait pour les USA donc, il parait)(c'est d'ailleurs quelque chose qu'on retrouve assez dans la représentation des noirs dans les films et série par exemple ou on ne trouve que très rarement de noir à la peau foncée voir très foncée)(et c'est vachement con) et qu'elle est probablement vierge. 

Chimamanda Ngozi Adachie utilise donc sa nouvelle pour critiquer les mariages arrangées, la place des femmes dans la société, les différences culturelles et ce qu'elles entraînent. Elle le fait de manière très simple dans l'écriture, ça se lit bien, c'est particulièrement efficace et vivant. Bref, ça ne me dérangerais pas du tout de lire 500 pages de son écriture (ça tombe bien, j'ai Americanah dans ma wishlist et en poche, il en fait plus de 600). 


Pour finir cet avis, je suis donc fort contente d'avoir lu cet essai et cette nouvelle. Ça me confirme fortement que je dois lire Americanah et que le féminisme, c'est pas gagné d'avance pour tout le monde. Sans parler du fait que s'éloigner un peu du "féminisme à la française" (enfin de celui que les médias divers et variés veulent nous faire avaler) est une bonne idée. Ce Nous sommes tous des féministes est réellement à mettre entre toutes les mains.

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