lundi 21 octobre 2013

King Kong Theorie, Virginie Despentes

Je lis rarement d'essai, mais celui-ci étant d'une auteur que j'adore, je ne pouvais pas ne pas le lire (ma mission avec Despentes : avoir tous ses bouquins, j'y suis presque, plus que deux).  Et je peux juste dire que ce n'est vraiment pas simple de donner un avis sur un livre comme celui-ci.

King Kong Theorie, Virginie Despentes

Editeur : Le Livre de poche
Collection : /
Année de parution : 2007 pour mon édition, 2006 pour l'originale
Nombre de pages : 151

A lire si :
- Vous aimez Despentes
- Vous ne voulez un livre à la limite de l'autobiographie

A ne pas lire si : 
- Vous voulez une vision universelle
- Vous n'aimez pas les essais écrits comme si l'auteur parler
- Vous n'aimez pas le personnage de Despentes

Présentation de l'éditeur :

J'écris de chez les moches, pour les moches, les frigides, les mal baisées, les imbaisables, toutes les exclues du grand marché à la bonne meuf, aussi bien que pour les hommes qui n'ont pas envie d'être protecteurs, ceux qui voudraient l'être mais ne savent pas s'y prendre, ceux qui sont pas ambitieux, ni compétitifs, ni bien membrés. Parce que l'idéal de la femme blanche séduisante qu'on nous brandit tout le temps sous le nez, je crois bien qu'il n'existe pas.
En racontant pour la première fois comment elle est devenue Virginie Despentes, l'auteur de Baise-moi conteste les discours bien-pensants sur le viol, la prostitution, la pornographie. Manifeste pour un nouveau féminisme.

Mon avis

Comme dit dans l'introduction de cet article, j'aime beaucoup Despentes. J'ai déjà lu trois de ses livres (m'en manque deux plus un recueil de nouvelles) et j'apprécie lire quelqu'un avec une vision assez différentes de celle de la société. J'aime Virginie Despentes pour ses mots, ses histoires, ses personnages. Bon autant dire que j'ai apprécié lire cet essai, j'y est retrouvé beaucoup de chose qu'elle a pu dire dans ses livres mais je n'adhère pas à toute Sa vision du féminisme.

Car, oui c'est Sa vision à elle, rien qu'à elle finalement. Elle s'appuie beaucoup sur sa propre expérience et autant dire qu'elle n'a pas été joyeuse cette expérience. S'il n'était pas arrivé à Virginie Despentes ce qui lui est arrivé, si elle n'avait pas été violé, n'avait pas fait le tapin et autres, d'après moi, elle n'aurait pas forcément eu cette vision là. Mais c'est aussi ce qui fait la partie intéressante du livre. Elle ne part pas d'expérience vécu par d'autres, elle part des siennes et elle réfléchit à ce qu'il s'est passé pour en arriver à quelque chose de plus générale, et de pas forcément faux.

Despentes commence son livre en expliquant qu'elle l'écrit pour toutes celles qui ne sont pas normées par la société mais aussi pour les hommes qui ne se sentent pas forcément à leur place dans notre société. Puis, elle nous parle de ce qu'il reste de la révolution sexuelle des 70's (pas grand chose finalement), du viol (dont le sien), de la prostitution, du porno... Tout cela pour faire comprendre aux femmes et aux hommes, que la place que les hommes nous réservent dans la société n'est pas super folichonne.

Bon, je dois bien dire que sur ce point, je suis d'accord avec elle. Sur d'autres beaucoup moins. Mais je n'ai pas eu les mêmes expériences qu'elle, ça y fait beaucoup. D'ailleurs, je crois vraiment qu'il faut comprendre cela pour comprendre le livre, ne pas le jeter violemment contre le mur parce que Despentes ne pense pas comme nous. Moi, c'est ce que j'ai fait. Et j'ai apprécié ma lecture. Déjà parce que Despentes reste Despentes, que son écriture me ravit, m'offre une bouffée d'air frais et que je me fiche qu'elle soit vulgaire et mal polie. Ensuite, parce que, franchement, avec ce qu'il lui est arrivé, elle ne semble pas baisser les bras, pour rien au monde. Et puis parce qu'elle a une capacité d'analyser tout cela vraiment bonne.

Au final, cette lecture m'aura appris pas mal de chose sur le féminisme vu par Despentes, m'aura aussi un peu ouvert les yeux sur certaines choses et j'en sors, non pas changée, mais avec une vision plus élaborée, moins archaïque de celle que j'avais.

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