mardi 7 juin 2016

Vingt ans après, Alexandre Dumas

J'avais beaucoup aimé les Trois Mousquetaires. A tel point que j’enchaîne plutôt rapidement, surtout quand on sait l'écart que je peux mettre entre plusieurs tomes avec sa suite, Vingt ans après. Et que je pense qu'il ne se passera pas beaucoup de temps avant que je ne lise le Vicomte de Bragelonne. 

Vingt ans après, Alexandre Dumas

Editeur : Domaine Public
Collection : /
Année de parution : 1845 pour l'originale
Format : AZW

A lire si :
- Vous avez aimé les Trois Mousquetaires
- Vous voulez de l'aventure

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup de personnages féminins
- Vous voulez un livre simple à lire

Présentation de l'éditeur : 


Le lecteur des Trois Mousquetaires retrouvera dans Vingt Ans après ses héros favoris : Athos, Porthos, Aramis, ainsi que le gai, lucide et subtil d'Artagnan.
La Fronde et la Révolution d'Angleterre servent de cadre à leurs exploits, qui les mettent aux prises avec Mazarin et avec Cromwell. Roman historique ou roman de cape et d'épée ? 


Mon avis

Il peut paraitre compliquer de retrouver des personnages que l'on a apprécié alors qu'ils ont évolué, pris de l'âge et ne sont plus forcément ceux qu'on avait aimé. Les suites où il se passe autant de temps entre deux tomes se doivent d'être cohérente et surtout de nous offrir une véritable évolution. Est-ce le cas pour ce Vingt ans après ?

Le cardinal de Richelieu est mort, idem pour sa Majesté Louis XIII. Son fils, Louis XIV n'a que douze ans et Anne d'Autriche assure la régence. La fronde guette dans Paris. C'est donc dans une atmosphère assez brûlante que l'on retrouve d'Artagnan, toujours mousquetaire et au service du roi. Enfin, plus précisément à celui de Mazarin, premier ministre de la régence. Afin de préserver son pouvoir, le cardinal rallie à lui le gascon qui espère de son côté rallier ses trois amis qu'il a perdu de vue. Mais si d'Artagnan reste auprès de Mazarin et du roi, ce n'est pas le cas de tous. Athos, qui a reprit son nom et son titre vit paisiblement à Bragelonne, Aramis est devenu Abbé. Mais surtout, ils sont tous deux fronteurs. Pendant ce temps Porthos se range du côté du gascon espérant ainsi enfin devenir baron.

Autant le dire, l'intrigue, les intrigues plutôt, de ce vingt ans après sont complexes. Entre la Fronde et la Révolution d'Angleterre, nous sommes brinquebalés dans les aventures de nos mousquetaires, suivant des liens fortement tissés entre les divers événements. On ne s’ennuie pas vraiment durant la lecture, même si comme pour les Trois Mousquetaires, la mise en place de tout cela est un peu longuette. On retrouve ce qui a fait la force du premier livre avec des personnages passionnants et des aventures qui le sont tout autant. 

Pour les personnages, je dois bien dire que j'ai apprécié l'évolution de nos quatre amis, surtout qu'elle n'était pas si facile à mettre en place. Ils sont égaux à eux-même sans toute fois l'être réellement. En fait, ils ont vieillis, sont devenus un peu plus sage mais garde l'âme d'aventurier qu'ils avaient. Et surtout, il y a cette amitié qui prend le dessus sur tout, même sur les divergences politiques. Les retrouvailles entre eux sont merveilleuses. La bromance est particulièrement présente et souvent émouvante. Il semble que rien ne pourrait l'entacher, et c'est le cas. Il en va de même avec les laquais de ces messieurs, toujours présents et surtout toujours si utiles. Grimaud par exemple prend énormément d'importance. Quant aux nouveaux, on découvre le vicomte de Bragelonne, fils naturel d'Athos ou encore Mordaunt, le fils de Milady, deux jeunes gens qui chacun de leur manière vont mener la vie dure à Athos et ses amis.  Mon seul regret pour les personnages restent une nouvelle fois les femmes. Elles sont encore moins présentes que dans les Trois Mousquetaires.

Quant à l'histoire, comme je le disais, elle nous mène dans un Paris frondeur mais aussi une nouvelle fois en Angleterre durant la révolution. Si le complot politique prend une grande part, je suis un peu déçue de ne pas avoir retrouver plus de bataille que ça. Le bastion de Saint-Gervais et son exploit m'ont un peu manqué. Mais les plans pour sauver le roi Charles I d'Angleterre sont finalement bien passionnant, un peu plus d'ailleurs que ce qu'il se passe à Paris.

Et puis, il y a cet aspect plus pessimiste que les Trois Mousquetaires. Vingt ans après présage déjà de la disparition de la noblesse d'épée en France. Tout se joue sur le plan politique et la guerre n'est plus vraiment "la solution" (comme si ça l'avait été de toute façon...). Ainsi nos quatre compères ne sont plus reconnus pour ce qu'ils sont. Ils semblent même devenir gênant, ne pensant presque que par les armes. C'est le début de la fin pour toute une partie de la noblesse. Cela se voit beaucoup avec Athos, qui de plus en plus ne veut plus tirer l'épée ou encore avec Mazarin qui préfère le subterfuge et la politique à la guerre (un Mazarin bien pâle face au Richelieu de Dumas d'ailleurs). C'est donc les prémisces de la fin d'une époque que Dumas nous conte, et cela de manière fort agréable finalement.

Pour conclure, j'ai encore été une fois embarquée dans les aventures de d'Artagnan et des Mousquetaires (même s'ils ne le sont plus vraiment d'ailleurs). J'apprécie vraiment ce mélange de capes et d'épées, de politique et d'intrigues qui ne laissent pas vraiment de temps mort à ses lecteurs même si parfois, je dois avouer l'avoir trouvé un peu moins bon (de pas grand chose) que son prédécesseur. 


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