mardi 16 août 2016

Papa, Tu es fou, William Saroyan

Ai-je déjà dit à quel point j'appréciais les éditions Zulma ? Que se soit leur couvertures, que je trouve vraiment fort sympathiques ou les textes, je trouve toujours des bons points aux romans que je lis publiés chez eux. Celui-ci ne fait pas exception.

Papa, Tu es fou, William Saroyan

Editeur : Zulma
Collection : Poche
Année de parution : 2015
Titre en VO : Dad, you are crazy
Année de parution en VO : 1957
Nombre de pages : 144

A lire si :
- Vous voulez une relation père-fils
- Vous aimez les jeunes narrateurs
- Vous voulez des instants de vie

A ne pas lire si :
- Vous voulez une histoire linéaire
- Vous pensez lire beaucoup sur l'écriture d'un roman (même romancée)

Présentation de l'éditeur : 

« Je me suis levé de table et je me suis mis à danser la gigue : Papa a éclaté de rire, et j’aime l’entendre rire comme ça – comme un type qui écrit, qui a faim et qui est complètement fou. » 
Voici l’histoire d’un enfant de dix ans et de son père dans les années cinquante à Malibu – deux écrivains, l’un en herbe, l’autre qui, pour faire bouillir la marmite, hésite entre écrire un livre de recettes et une pièce de théâtre. Là, le père et le fils font la cuisine avec trois fois rien – l’inénarrable Riz de l’Écrivain –, la course sur la plage, se racontent des histoires et rêvent au son du phono, l’un d’être le premier à marcher sur la Lune, l’autre de ne vivre que pour écrire. L’air de rien, leur histoire pleine d’histoires est d’abord celle d’une transmission, où un père, le fameux Papa, trouve toujours la plus belle réponse à tout et l’offre à son fils, sur le sens de la vie, la joie d’être au monde et, plus que tout, la passion de l’écriture.

Mon avis

Lorsque j'ai vu ce petit livre chez la libraire, j'ai été attiré par la quatrième de couverture. Un père écrivain qui veut transmettre son métier à son fils de dix ans. Enfin, pas que son métier d'ailleurs, mais plutôt ses valeurs. C'est quelque chose que j'aime bien lire, l’interaction entre une grande personne et un enfant. Parce que l'enfant voit le monde avec toute l’innocence de son âge, là où l'adulte le voit de manière bien plus pragmatique.

Pour ce roman, William Saroyan a utilisé une partie de sa propre vie et de celle de son fils. Cette transmission-là, elle a eu lieu en vrai, surement d'une autre manière mais elle a vraiment eu lieu. Cela fait du roman quelque chose d'assez autobiographique sans vraiment l'être, l'auteur ne se servant que de son expérience pour créer les personnages, pas forcément toutes les interactions. Ça donne un petit plus non négligeable au roman, je trouve. Dans le prélude, l'auteur explique dans une lettre à son fils qu'il a pris ses propres dix ans, ceux de son fils et qu'il les a exploité avec ses quarante-cinq ans. Avec une introduction pareille, on aurait pu penser que même si le narrateur est l'enfant, nous aurions droit à des mots trop adultes, à des situations vu non par l'enfant mais par l'adulte. C'est une chose que je n'apprécie que peu dans ce genre de roman. Saroyan évite l'écueil pour mon plus grand plaisir.

Parlons un peu des personnages. Le père (Saroyan lui-même) a divorcé, vit sur la plage à Malibu. Il prend son fils avec lui pour quelques mois, afin de lui transmettre son métier et ses valeurs. C'est un homme qui aurait voulu vivre de ses écrits sans y parvenir, qui voit la vie de manière plutôt positive malgré les galères. L'enfant a dix ans, déteste l'école et rêve de marcher sur la Lune. Devenir écrivain n'est pas forcément une ambition pour lui. Comme tous les gamins de son âge, il s'interroge sur pas mal de chose, est curieux de tout. Cette curiosité va l'amener à poser des questions sur tout et n'importe quoi. Des questions auxquelles le père va essayer de répondre avec le plus de franchise possible, sans lui mentir. La relation qui apparaît alors entre le père et le fils est je trouve fabuleuse, basée sur la confiance, la vérité mais aussi l'amour. J'ai adoré suivre leur discussion, retranscrites avec les mots d'un enfant de dix ans. C'est très frais, très vivants.

En 63 courts chapitres, Saroyan nous offre donc un petit roman plein de bonheur, de bons mots et de concepts agréables. Le roman se lit facilement, presque d'une traite. Je ne lui trouve pas vraiment de défaut, peut-être que j'aurais voulu que certains passages soient un peu plus devellopé, et encore, je trouve que juste, ces courts chapitres passent très bien avec une narration comme la sienne. C'est au final une bien jolie découverte.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire