L'annonce de Ferenusia sur twitter il y a déjà quelques temps m'avait plus qu'émoustillait. Il faut dire que les Outrepasseurs, la série dont il est quatrième tome et spin-off, m'avait fait forte impression en 2015 (déjà ?). J'avais hâte de le lire.
Ferenusia, Les Outrepasseurs tome 4, Cindy Van Wilder
Editeur : Gulf Stream
Collection : /
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 382
A lire si :
- Vous voulez le fin mot de l'histoire des Outrepasseurs
- Vous ne voulez pas de fés à la Disney
- Vous voulez de l'action
A ne pas lire si :
- Vous voulez des gros monstres
- Vous voulez de la fée gentille
- Vous n'avez pas lu la trilogie d'origine.
Présentation de l'éditeur :
" Qui étaient ces êtres, si semblables et pourtant si différents des hommes ? On ne pouvait pas nier leur peau grise, qui se détachait délicatement de la structure de fer à laquelle ils s'accrochaient avec toute l'aisance d'alpinistes chevronnés. Soudain, la caméra bascula sur le buste de la statue de la Liberté. En lettre majuscules, vert sombre, s'étalait le mot : "FERENUSIA" "
Privé de la magie presque disparue, l'empire des Outrepasseurs se disloque de toutes parts. Seul survivants dans cette débâcle, les Ferreux, des fés réduits à l'esclavage, s'échappent de leurs prisons. Soutenus par Ferenusia, un réseau clandestin, ils n'ont qu'un seul objectif : obtenir les mêmes droits que les humains, dans un monde qui ignore tout de leur existence. Mais leurs anciens maîtres sont prêts à tout pour protéger leurs secrets, quitte à éliminer le moindre témoin de leurs forfaits passés...
Mon avis
Ferenusia est un tome à part des Outrepasseurs. S'il est présenté comme un quatrième tome et une fin définitive de la série, il en est aussi un spin-off. Pas tout à fait hors série donc, mais pas non plus totalement dedans. Du coup, je préfére avertir dès le début, sans avoir lu la dite-série, il vaut mieux ne pas le lire sous peine de ne pas tout comprendre, voire même de se sentir totalement perdu dans l'histoire et avec les personnages. Pourquoi ? Parce qu'il commence quelques semaines après la fin du Libérateur et que l'autrice a décidé que nous avons déjà lu la trilogie et donc qu'il n'est pas totalement nécessaire de nous rappeler qui est qui. Une décision que j'apprécie puisque nous plongeons ainsi dans le vif du sujet mais que d'autres peuvent peut-être voir comme un inconvénient.
Mais passons à l'histoire. Celle des Ferreux. Car ce tome se concentre sur ce peuple que nous avons pu découvrir dans les tomes précédents. Un peuple de fés qui bien que touché par la disparition de la magie continue de vivre, ou plutôt de survivre. Libérés des Outrepasseurs, les voilà qui plongent dans le monde des humains, un monde qu'ils ne connaissent pas et qui ne les connait pas. Passés du statut d'esclave à celui de Ferreuses et Ferreux libres n'a rien de simple. Encore moins lorsque les Outrepasseurs restant, bien que privés de la malédiction, décident de les poursuivre pour les faire taire, et cela de manière définitive.
Cindy Van Wilder nous entraîne donc à la suite des Ferreuses et des Ferreux dans leur quête de liberté. Pour cela, elle a choisit de nous faire suivre Red Wing et Smokey, que nous connaissions déjà mais aussi Kalinda, Elween et Owen, qui eux se trouvent en Australie. Des personnages vraiment intéressants et surtout assez différents les uns des autres pour en apprendre plus sur leur peuple. J'ai d'ailleurs beaucoup apprécié les passages australiens, la quête de liberté de ces personnes qui ne comprennent pas ce qu'il se passe. Une opposition assez forte avec Red Wing et les londoniens qui eux ont déjà vu le monde et sont un peu plus apte, grâce à Smokey, a le comprendre.
Ce qu'il y a de fortement intéressant à prendre les Ferreux comme héros, c'est de pouvoir voir tout ce que peut offrir ce peuple en terme de tolérance mais aussi la manière dont leur nouvelle liberté peut-être vu. Les voilà avec un statut de réfugiés et avec tout ce que cela implique. Si vous avez en tête ce qu'il se passe avec les réfugiés syriens, vous n'êtes finalement pas très loin. Heureusement, l'autrice leur offre une fin qui semble bien plus sympathique que pour les syriens et que personnellement, j'aimerais voir pour ces gens. Même si l'intégration ne se fait pas dans la douceur, après tout les Outrepasseurs essayent toujours de les faire disparaître, les gens "normaux" ont peur de ces êtres différents, elle se fait. Et cela grâce à des personnes qui croient en la différence, en la diversité. C'est un beau message que transmet Cindy Van Wilder dans ce roman.
Et ce n'est pas le seul. L'un des personnage, S., est genderfluid. Je ne sais pas très doué en explication mais en gros, c'est un personnage qui ne se sent ni homme ni femme mais de genre neutre. J'ai apprécié que l'autrice utilise la langue neutre (pronom iel par exemple, conjugaison des adjectif au pluriels pour ne pas mégenrer le personnage). Ce genre de personnage est encore rare et il est appréciable d'en trouver, surtout uns comme S., qui doit faire face à ce qu'iel est mais aussi aux regards des autres et au sien. D'ailleurs, la communauté LGBT+ est plutôt bien représenté avec des personnages bi et homosexuels. Ce qui est encore mieux, c'est que les personnages ne sont pas des représentations stéréotypés de la communauté et que leur orientation sexuelle et leur genre ne fait pas tout le personnage. Ainsi, je ne définis pas S que comme genderfluid, mais comme la personne qui remonte le réseau Ferenusia, qui a une dent contre les Outrepasseurs et une envie immense que tout le monde puisse être libre et égaux. Cindy Van Wilder approfondit plus les relations entre personnages, qu'elles soient amicales ou non, que les relations amoureuses (même si nous en trouvons une dans le lot).
Qu'ajouter de plus pour finir cet avis ? Je suis contente de voir que je n'avais pas "fabulé" une certaine relation qui vient tout en douceur au cours du Libérateur et de ce tome. J'ai encore une fois beaucoup apprécié l'écriture de Cindy Van Wilder, toujours aussi poétique et en même temps percutant. Ce dernier tome est riche, en personnage, en représentativité et en action. J'ai apprécié retrouvé d'anciens compagnons, d'en redécouvrir certains et de découvrir d'autres membres des Ferreux. Au final, le roman aura été un nouveau coup de coeur, comme les autres tomes de la série.
Et je finirais réellement sur un petit avis sur la nouvelle qui accompagne parfaitement le roman, Tsimoka, paru dans l'anthologie Fées et Automates des Imaginales 2016. Une nouvelle qui permet de mettre en lumière une partie du texte du roman, puisqu'elle raconte un événement important de l'histoire des Ferreux. Je les beaucoup apprécié même si elle manque d'un petit quelque chose en plus. Disons que je l'aurais peut-être moins apprécié si je l'avais lu avant Ferenusia.
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