lundi 7 mars 2022

Ceux qui restent, Sophie Castillo

 J'ai découvert Sophia Castillo avec sa trilogie de novella sur Wattpad (à savoir, sur le bitume, sous la cendre et tant que nous sommes vivants)(je n'arrive pas à me rappeler si j'ai écrits leur avis ici et surtout je ne trouve pas)(ce qui voudrait dire que je ne l'ai pas fait alors que je suis presque sûre que oui et ça m'énerve un peu). Elle a publié il y a peu Ceux qui restent qui n'est pas resté très longtemps ni dans ma Wishlist ni même dans ma PAL.

Ceux qui restent, Sophie Castillo

Editeur : Sophie Castillo
Collection : /
Année de parution : 2021
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les ambiances pesantes
- Vous voulez une protagoniste qui n'a rien de badass

A ne pas lire si 
- Vous n'aimez pas les récits à la première personne
-Vous n'aimez pas les histoires de fantômes
- Vous possédez un ciré jaune 

Présentation de l'éditeur  

Et si le plus grand danger venait de l’intérieur ?
Après un road-trip à travers les États-Unis, Noah et Ava Seydi sont sur le point de regagner la France.
Mais quelques heures avant le départ prévu de La Nouvelle-Orléans, de violentes intempéries clouent soudain tous les avions au sol et les poussent à changer leurs plans.
Les jumeaux se rabattent alors sur le seul logement encore disponible en cette période d’Halloween : une vieille maison isolée qui fait froid dans le dos.
Ils n’ont pas le choix et font contre mauvaise fortune bon cœur.
IIs vont vite s’apercevoir qu’ils n’en sont pas les seuls locataires.

Mon avis

Sophie Castillo et moi avons quelques points commun : nous habitons dans le sud (à une cinquantaine de kilomètres environ d'ailleurs), nous aimons la SFFF et en écrivons (même si je suis plus branchée fantasy pour ma part) et puis sûrement bien d'autres je suppose (vu les références qu'on trouve dans le roman, je n'en doute même pas). Ava, sa protagoniste et moi, avons aussi des points communs dont un très gros : les troubles de l'anxiété généralisée. Alors forcément, il risquait d'y avoir une connexion entre le roman et moi. On ajoute à ça qu'il se passe en Louisiane, état qui me fait rêver depuis des années, qu'on a un huis-clos qui s'annonce passionnant et je me suis rapidement embarquée à la suite d'Ava et de son frère jumeau, Noah.

Nous les découvrons alors qu'ils doivent rentrer en France suite à un voyage à la Nouvelle-Orléans. Mais Gordon, un imposant cyclone va perturber leur plan. Obligés de trouver un abri, ils vont se retrouver dans une vieille maison coloniale, isolée de tout. Mais ce qui aurait pu être l'abri parfait pour se protéger de Gordon va devenir un véritable cauchemar... 

La première chose qui m'a marqué, forcément, c'est Ava. Déjà parce qu'elle est la narratrice et que ce sont ses mots que nous allons suivre. Ensuite, parce que dès le départ, je me suis reconnue en elle. Comme je le disais, nous avons quelques points communs elle et moi. Ses réactions, ce sont clairement les mêmes que les miennes à deux trois choses prêt. Ava a peur, pour beaucoup de chose. L'angoisse est toujours là, quoiqu'on fasse. Le moindre petit incident va la perturber. La foule ? idem. Alors imaginez-vous dès le début du roman dans un aéroport où l'on parle une langue que vous ne comprenez pas avec des gens qui commencent à s'exciter autour de vous. Perso, j'ai même trouvé Ava ultra courageuse là. Moi, à sa place, je serais déjà en train de faire une crise (mais il faut ajouter que je suis claustro et agoraphobe). Ce que j'ai apprécié, outre le fait qu'on se ressemble donc, c'est que rarement un auteur va mettre ce genre de personnage en avant comme ça. Je ne dis pas que ça n'existe pas, mais bien que je suis rarement tombée dessus. Ca peut d'ailleurs se comprendre, on peut vite tomber dans le perso super chiant qui se plaint et pleurniche tout le temps. Ici, Sophie Castillo évite cet écueil avec une Ava très anxieuse mais qui tente d'aller de l'avant. Elle est aussi épaulé par son frère jumeau, Noah. Bien moins angoissé qu'elle, plus pragmatique aussi, il sert de contrepoids par rapport à sa soeur. Il est la partie "normale" du duo, celui sur qui l'on peut se reposer. Noah, c'est le pilier d'Ava, celui qui sait comment la calmer, qui est toujours là.

Et autant dire qu'elle va en avoir besoin de son frère, notre Ava. Parce que la maison où ils se sont réfugiés est clairement angoissante. L'ambiance que met en place l'autrice petit à petit est prenante. Oh, vous n'allez pas avoir peur de suite, ne vous inquiétez pas. Mais tandis que Gordon fait son petit bout de chemin, vous allez sentir l'angoisse monter. Vous voyez un peu les romans de Stephen King, comme Sac d'os (qui fait une apparition d'ailleurs) ou Salem ou même Shining ? Ben voilà, Ceux qui restent, c'est un peu la même chose. Ca monte petit à petit sans jamais être gore ou complétement horrifique (même si ça arrive pour l'horreur). La maison joue un rôle important là-dedans (et elle existe en vrai)(et en moins hantée aussi), elle est elle-même un personnage de l'histoire, au même titre que les jumeaux et que les autres. J'apprécie beaucoup beaucoup quand les lieux ne sont pas juste là pour faire décoration et ici, dans ce huis-clos si oppressant, je suis ravie que ce soit le cas.

Mais il y a aussi autre chose qui m'a beaucoup marqué. Ceux qui restent ne raconte pas que cette histoire de maison hantée. C'est aussi une histoire de deuil. Là, ça devient compliqué d'en parler sans spoiler par contre. Comme son titre l'indique clairement, ceux qui restent parle, ben, de ce qui sont toujours là après un drame. Ca raconte comment on peut passer cette épreuve-là, de la difficulté de le faire. Ca raconte aussi la culpabilité que l'on peut éprouver et comment on finit parfois par s'y enfermer. Alors, oui, j'en ai déjà un peu trop dit mais c'est vraiment l'un des axes qui m'a profondément touché dans ce roman.

Je crois qu'on va pouvoir arrêter là pour l'article (mais j'ai pas parlé du ciré jaune, ni des références qui m'ont fait rire (la mite en pull over)). J'ai peur de trop en dire et de gâcher le plaisir à la lecture (et franchement, la fin est juste wahoo, j'ai rien vu venir alors que d'habitude, je vois ce genre de chose à vingt lieux). Ce fut un vrai coup de coeur, pour Ava, pour Noah, pour l'univers et tout le reste. J'espère pouvoir revenir dans l'univers de Sophie Castillo rapidement (et il y a de quoi faire sur Wattpad ou sur son site). 

Un dernier mot : lisez Ceux qui restent. Vous allez voir, c'est bien.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire