mercredi 22 août 2012

Rien ne nous survivra, le pire est avenir, Maïa Mazaurette

Je continue dans ma lancée SF avec un livre de Maïa Mazaurette. Je crois que j'aime vraiment de plus en plus la SF moi.

Rien ne nous survivra, le pire est avenir, Maïa Mazaurette

Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2011 pour Folio, 2009 pour Mnémos
Nombre de page : 372

A lire si :
- Vous aimez le post-apocalyptique sur fond de dystopie 
- Vous aimez les personnages mystérieux
- Vous aimez les changements de narrateur

A ne pas lire si :
- Vous n'aimez pas les changements de narrateur
- Vous n'aimez pas l'idée qu'on soit vieux à vingt-cinq ans
- Vous avez du mal avec le trip de "je deviens toi"

Présentation de l'éditeur

Les jeunes ont rasé Paris, ont renversé les fondamentaux de notre société ; les jeunes ont osé briser le plus délicieux des tabous : tuer les vieux. Tous les vieux. A partir de vingt-cinq ans. Laissez les Théoriciens vous expliquer pourquoi. Dans cette atmosphère de guerre civile, de poudre et de béton calciné, deux snipers émergent. Silence, l'idole que les jeunes suivraient en enfer, et l'Immortel, qui compte bien faire vivre l'enfer à Silence. Quel meilleur terrain de chasse que les toits parisiens ? Avec un cynisme mordant, un humour corrosif, Rien ne nous survivra propose une variation sur notre société actuelle, tout en piétinant les présupposés de notre morale. Car au jeu de l'intolérance jeunes / vieux, qui a commencé ?

Mon avis

Au début, je voulais faire un petit article concernant ce livre sur mon autre blog, tribulation d'une lectrice, mais en fait, je me suis rendue compte qu'il valait mieux mettre tout cela ici. Du coup, il est possible que cet avis soit long. Mais commençons par le début.

Rien ne nous survivra, le pire est avenir (j'aime le jeu de mot) est une histoire de guerre. Une guerre qui oppose les vieux (plus de vint cinq ans (ça fait mal) et les jeunes) dans un Paris post-apocalyptique. Nous suivons alors l'Immortel et Silence, deux snipers des jeunes durant les 100 et quelques derniers jours de cette guerre urbaine. 

L'histoire a tout pour plaire, avouons le. Des personnages charismatiques et mystérieux, une guerre intergénération et un Paris en ruine comme scène de tout cela. Nous suivons en alternance l'Immortel, jeune qui voudrait bien avoir sa part du gateau et Silence, jeune l'ayant déjà eu et même plus, le tout entrecoupé régulièrement des tracts émis par les Théoriciens, jeunes ayant lancé cette guerre. Et pourtant, cela n'a fonctionné qu'à moitié avec moi.

D'abord les personnages. Autant j'ai aimé Silence, son mystère, ses idées, sa façon de voir les choses, autant j'ai eu un mal fou avec l'Immortel, sa soif de gloire et de Silence, son attitude. Silence est un personnage dont on ne connait même pas le sexe. Sur ce coup-là, un grand bravo à Maïa Mazaurette qui a réussi à ne mettre aucun indice dans l'écriture (pas un seul adjectif qui pourrait être accordé au féminin, pas une seule indication, rien du tout). Personne où presque ne le connait, il vit en marge de la révolte qu'il/elle a créée. Ses idées sont pourtant très claires et il/elle croit dur comme fer au bien fondé de son action. C'est vraiment le personnage interessant du livre. L'immortel qui voit sa copine du moment se faire tuer par Silence, est un crâneur. Rien que dans le surnom ça se sent. Suite à la mort de sa copine, il veut se venger de Silence d'une manière assez particulière, il veut le posséder, devenir lui.

Les autres personnages ne sont pas spécialement interessant, à par Vatican, amie de Silence ou Narcisse sur la fin. A vrai dire, il n'y aurait eu que Silence et l'Immortel, cela aurait pu fonctionner tout aussi bien. C'est bien dommage parce que finalement, cette guerre ne se résume pas qu'à eux. 

Mais ce n'est pas sur les personnages en eux-même que j'ai eu du mal, c'est sur le déroulement de l'histoire. Déjà, les tracts. En les lisant, on se rend compte que les idéologies jeunes ne sont pas vraiment développés. A vrai dire, j'aurais été à leur place, je n'y aurais pas cru. Ensuite, il y a "le cas l'Immortel". Et en fait, je me rends compte que c'est surtout le cas "roman de la littérature de l'imaginaire chez Maïa Mazaurette". J'avais déjà eu le problème en lisant Dehors les chiens, les infidèles, son roman de Fantasy. Maïa Mazaurette part complétement dans son trip vers la fin du roman, oubliant ses lecteurs qui ont du mal à la suivre et surtout oubliant son histoire. 

Ici l'Immortel, voulant à tout prix avoir sa vengeance, tombe "amoureux" de Silence, à tel point qu'il devient Silence petit à petit, entrant dans son esprit, découvrant ses secrets, s'identifiant carrément à lui. Soit. Or cette partie a été un calvaire pour moi. J'aimais le fait qu'ils soient bien différent tout les deux. A partir d'un peu plus de la moitié, j'ai eu l'impression d'avoir la même personne face à moi. J'en ai perdu l'envie de continuer (même si je l'ai fait). J'aurais aimé plus de passage concernant la folie de l'Immortel, celle qui s'installe petit à petit, mais non, j'ai eu droit à un copier/coller de Silence. Et à partir de ce moment, tout va bien trop vite et on en oublie la guerre et sa fin pour n'avoir que du pseudo romantisme de la part de l'Immortel. Heureusement que Silence est là pour redresser un peu le tout. Mais pour moi, cela reste un énorme point faible dans le roman, en plus du fait que l'idéologie des jeunes n'est pas vraiment passionnante. Je trouve cela vraiment dommage vu que j'aimais beaucoup la dualité entre les actions des deux protagonistes. Dans Dehors les chiens, les Infidèles, c'était un peu pareil, on partait dans les délires de l'auteur mais au moins, cela avait un petit rapport avec l'histoire (bon est puis Dehors... a un autre défaut, les clichés bien trop nombreux).

Malgré cela, Rien ne nous survivra reste un livre que j'ai apprécié. J'ai occulté pas mal de passage dans mon esprit mais comme tout de même la majorité du roman m'a plus, je ne peux pas dire ne pas avoir aimé. Je reste tout de même avec un gout amer de déception pour cette lecture. C'est bien dommage, Maïa Mazaurette écrit bien et je suis sure qu'elle est capable de mieux dans la littérature de l'imaginaire. Du coup, je sais tout de même que si elle sort un nouveau roman dans l'un des genres, je le lirais tout de même, juste pour voir si elle rencontrera le même problème ou non

1 commentaire:

  1. béatrice calderon23 août 2012 à 11:34

    Bonjour,
    Vous avez aimé ce livre de Maïa Mazaurette.
    Ce mail pour vous annoncer la sortie prochaine le 24 septembre prochain du nouveau roman de Maïa, "La causeuse", qu raconte les mésaventures d'une jeune femme résolument moderne lorsqu'elle tombe amoureuse d'un affreux machiste : comment de femme libérée aguérie on redevient vite une petite fille qui attend et court après son prince charmant.
    Je reste à votre disposition si vous souhaitez en savoir plus.
    Dans cette attente, recevez mes cordiales salutations.
    Béatrice Calderon
    Direction Communication
    Editions Kero
    01 53 01 21 64

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