mercredi 20 novembre 2013

Anno Dracula, Kim Newman

J'aurais mis un petit moment à lire cet epub. Pas vraiment le temps, vu que je ne lis que lorsque j'ai quelques minutes devant moi, avant d'aller bosser, ou dans les salles d'attentes. Il n'empêche que c'est un livre que j'ai pas mal apprécié.

Anno Dracula, Kim Newman

Editeur : Bragelonne
Collection : /
Année de parution : 2012
Titre en VO : Anno Dracula
Année de parution en VO : 1992
Format : epub

A lire si :
- Vous aimez les histoires de vampires
- Vous aimez les livres faisant référence à d'autres livres
- Vous voulez une histoire assez complexe aux niveaux des personnages

A ne pas lire si :
- Vous comptez voir Dracula du début à la fin
- Vous n'aimez pas quand il y a trop de personnages

Présentation de l'éditeur :

Londres, 1888. La reine Victoria s'est remariée avec le comte Dracula, qui entend répandre le vampirisme dans tout le royaume. Chaque soir, au crépuscule, les non-morts poursuivent les sang-chauds pour leur donner " le baiser des Ténèbres " et boire le sang qui leur assure l'immortalité. La terreur règne, toute révolte est impitoyablement réprimée, mais un mystérieux tueur au scalpel d'argent, en s'attaquant aux prostituées vampires, menace la stabilité du nouveau régime.

Mon avis :

Comme je l'ai dit, j'ai mis un moment à lire le bouquin. Déjà par manque de temps, mais aussi parce qu'il est assez dense finalement (et que j'ai cherché pendant longtemps toutes les références...).

L'histoire se passe dans le Londres de 1888 (je suis sure que la date vous dit quelques choses à la vue de mes dernières chroniques). Mais ce n'est pas le Londres que nous connaissons. Dracula a échappé à Van Helsing, a pris possession du pays, fait de la reine Victoria une vampire et surtout, a fait en sorte que les vampires ne soient plus secrets. Du coup, il y a presque autant d'humain que de vampire dans la ville. D'ailleurs, les vampires ont pris possessions des meilleurs postes, ceux avec le plus d'importance. Mais voilà, à Withe Chapel un assassin s'amuse à égorger et mutiler des prostituées vampires. L'histoire commence alors pour nous.

Comme je le disais en intro de mon avis, il y a beaucoup de références dans ce livre. La première, la plus remarquable, c'est donc Dracula, d'après le livre de Bram Stoker, dont on retrouve d'ailleurs les personnages. Mais pas que. On retrouve aussi le docteur Jekyll, le docteur Moreau, Jack L'éventreur, et bien d'autres. Franchement, je n'ai pas su trouver tout le monde dans les références. C'est la première chose qui m'a beaucoup plus dans ce livre. Cette manière de prendre des personnages et de les rendre vivant, avec de vrais roles, de se les approprier en fait. C'est très bien fait, et nous n'avons pas l'impression qu'ils sont là juste pour la galerie. Ainsi Newman transforme certains des personnages non originaux. Par exemple, Arthur Goldaming, présent dans Dracula de Stroker, devient un vampire, Van Helsing a sa tête sur une pique, Jekyll n'est pas encore Hyde et Dracula est un personnage des plus interessant bien qu'on ne le voit quasiment pas dans le livre.

En parlant de personnages, ils sont tous vraiment bien fait. Nous en suivons pas mal durant tout le roman, des personnages originaux comme repris d'autres œuvres. Chacun a ses doutes, ses espoirs, sa façon de voir le monde, qu'ils soient vampires ou humains. On s'accroche assez facilement à la plupart, pour moi ce fut plus particulièrement à Geneviève, ancienne vampire française et à Beauregard, humain qui mène l'enquête pour le Diogene's Club. Mais tous les personnages sont intéressants, plus particulièrement les humains que les vampires.

L'histoire est très intéressante. Déjà il y a cette uchronie qui fonctionne plutôt pas mal vu qu'elle se base tout de même sur de l'existant. Ensuite, toute la partie enquête pour découvrir qui est Jack l’Éventreur m'a beaucoup plus. Les protagonistes vont de fausses pistes en fausses pistes même si assez rapidement nous, lecteurs,  savons qui est l'auteur des crimes. De plus, elle permet vraiment de voir la société crée par Newman sur la base du Londres de cette époque. Nous ne voyons pas que le quartier pauvre de White Chapel, même si c'est là que va se dérouler la plupart de l'action, nous voyons aussi les hautes sphères, remplies de vampires. Ce sont d'ailleurs des passages que j'ai bien aimé, même s'ils sont trop peu nombreux et que finalement, ils ne font pas tant avancer l'histoire que ça. Par contre, c'est vraiment là que l'on sent toute la force de l'uchronie de Newman.

Cette uchronie est vraiment le gros point fort du livre. La réécriture de Newman de la période 1888 est particulièrement bonne, mettant en avant les points faibles et les points forts de la société de l'époque. En plus de cela, il nous fait apparaitre les vampires sous un autre jour, surtout au niveau du passage aux ténèbres, lorsqu'un humain devient vampire. Cela est fait par choix, politique ou social ou encore pour devenir qui ont doit être vraiment. Cela donne une nouvelle tournure au vampirisme, comme si c'était une mode ou alors une vraie philosophie, tout dépend de qui est transformé. C'est de cette manière aussi que l'ont découvre la vraie nature de l'humain. Du coup, le lecteur porte un tout autre regard sur le personnage que celui qu'il lui avait porté jusque là et par la même sur l'entière société écrite par Newman mais aussi sur la sienne propre. 

En conclusion, c'est un livre divertissant qui fait aussi un peu réfléchir sur l'homme (alors qu'il traite de vampire). Le seul bémol que je pourrais y mettre reste qu'on ne voit pas assez le personnage de Dracula malgré sa forte présence tout au long du livre. Un autre bémol, la fin, mais là, je ne dirais pas trop pourquoi pour ne pas spoiler. En tout cas, c'est un libre qui m'a plut, et qui me donne envie de lire plein d'autres livres pour mieux comprendre les références.


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