mercredi 17 septembre 2014

Bord de Mer, Véronique Olmi

Bord de Mer est resté un moment dans ma PAL, parce que j'avais un peu peur de le lire. Il m'avait était recommandé par ma libraire, avec un avertissement, ne pas le lire le soir, avant de dormir. Je ne l'ai pas écouté. J'aurais du, j'avoue

Bord de Mer, Véronique Olmi

Editeur : Babel
Collection : /
Année de parution : 203
Nombre de pages : 128

A lire si :
- Vous voulez une écriture proche du langage courant
- Vous voulez une histoire triste

A ne pas lire si :
- Vous ètes déjà déprimé
- Vous ne voulez pas voir la misère

Présentation de l'éditeur : 

Elle vit seule avec ses deux petits garçons et pour la première fois les emmène en vacances. Cette escapade doit être une fête, elle le veut, elle le dit, elle essaie de le dire.
Ensemble ils vont donc prendre le car, en pleine nuit, sous la pluie. Les enfants sont inquiets : partir en période scolaire, partir en pleine semaine, partir en hiver à la mer les dérange. Mais demain tout ira bien, demain ils seront heureux. Demain il fera beau et ils verront la mer. 
Dans une langue âpre, empreinte de poésie, de tendresse et de révolte, Véronique Olmi compose une histoire simple et bouleversante. Car ce roman est un véritable cri - dérangeant, terrifiant, déchirant.

Mon avis : 

Ma libraire, parce que je lis Despentes, était persuadée que je pourrais livre ce livre, que j'avais les "tripes" pour le faire. Elle m'avait prévenue dès la première fois où elle m'avait parlé de Bord de Mer. Il est dur, ce livre. Très dur. Et puis surtout il ne faut pas le lire ni quand ça ne va pas, ni le soir juste avant de dormir. Forte de ses conseils qui résonnaient dans ma tête le dimanche après-midi lorsque j'ai pris le livre dans l'étagère dédiée à la PAL, je me suis lancée. Sauf que j'ai oublié le dernier et j'ai donc fini le livre hier soir, avant de dormir...

L'écriture de Véronique Olmi porte l'histoire. Celle d'une femme en souffrance, vivant dans la misère, perdue. C'est cette femme qui nous parle, avec ses mots à elle, ses expressions, ses défauts de langage. On plonge direct dans sa vie, sans en savoir plus sur elle. Elle monte dans un car, avec ses deux enfants et direction une ville côtière. On ne sait ni d'où elle part, ni où elle va. On reste dans le flou à ce niveau. Elle va nous raconter deux jours (peut-être plus, peut-être moins, ici aussi nous sommes dans le flou), deux jours qu'elle espère bon, beau et heureux, pour elle, pour Stan et pour Kevin. 

Au fur et à mesure, nous allons découvrir cette femme, ses angoisses, sa misère. Véronique Olmi n'a pas choisi une femme ordinaire pour son histoire. Elle a choisi une mère célibataire, dépressive, mal dans sa peau et dans son époque. Une femme qui semble avoir tout contre elle. Peut-être trop d'ailleurs. Je dois dire que j'ai souvent eu l'impression de tomber dans un misérabilisme un peu trop forcé. Rien ne va pour elle, vraiment rien. Et surtout, j'ai eu aussi cette impression qu'elle ne fait rien pour arranger les choses. Je sais bien qu'à un moment donné, dans une vie, cela peut-être dur, je sais aussi que certaines personnes (et pas que des femmes) finissent par tout laisser tomber et se replient sur elles-mêmes. Mais là, c'était un peu trop pour moi. Peut-être parce que je préférerais fermer les yeux sur tout cela ? Ou peut-être parce qu'à notre époque, cela existe trop et que les médias s'emparent trop facilement de ce genre d'histoire ? Je ne sais pas. En tout cas, je pense que ce que cherchait à faire Véronique Olmi avec ce personnage là a fonctionné sur moi. Je ne suis pas sortie indifférente de ma lecture, loin de là même. Elle m'a dérangée, m'a perturbée. La misère humaine me touche, encore plus lorsque des enfants se trouvent à devoir la subir. Surement parce que je suis mère.

Et c'est surement parce que justement je suis mère que j'ai été bouleversé par le livre. Malgré son misérabilisme trop présent. Le sort de cette mère perdue m'a touché, son angoisse aurait pu un jour être la mienne. Malgré tout ce qu'elle traverse, malgré le fait qu'elle abandonne petit à petit, il reste toujours son amour pour ses enfants, même lorsque ceux-ci se font durs avec elle, même lorsqu'ils l'énervent. Attention spoiler à partir de là. Et bien que j'ai vu venir la fin très rapidement, bien que je me suis doutée du geste qu'elle allait finir par faire, bien que je désapprouve totalement le dit geste, j'ai compris cette femme et pourquoi elle avait fait tout cela. Fin du spoiler.

Au final, j'ai été dérangé par ma lecture, trop criante de vérité peut-être. J'avoue que je ne conseillerais pas cette lecture à qui a l'âme sensible, parce qu'elle est dure. Bord de Mer est un bon livre, un de ces livres qui ouvrent les yeux sur certains aspects de la vie. Je ne pourrais que redonner les conseils de ma libraire sur ce livre, ne pas le lire lorsqu'on déprime et surtout pas avant de se coucher. Malgré une lecture plus divertissante juste après, j'ai eu beaucoup de mal à trouver le sommeil cette nuit, tant l'image de la fin m'a hanté.

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