Il fallait bien qu'un jour, je me lance dans l'un des mythes modernes du fantastique et que je découvre l'histoire de Dracula. Parce que je n'avais jamais lu le livre, ni vu les films (pas même le Coppola, oui, je sais)...
Dracula, Bram Stroker
éditeur : domaine public
Collection : /
Année de parution : 2011
Titre en VO : Dracula
Année de parution en VO : 1897
Format : epub
A lire si :
- Vous aimez les romans sous forme de journaux intimes
- Vous voulez un roman gothique sans grosse effusion de sang
A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup d'action
Présentation de l'éditeur :
Répondant à l'invitation du conte Dracula qui prépare son prochain voyage en Angleterre, Jonathan Harker découvre à son arrivée dans les Carpates un pays mystérieux. Un pays aux forêts ténébreuses et aux montagnes menaçantes. Un pays peuplé de loups dont les habitants se signent au nom de Dracula. Malgré la bienveillance de son hôte, le jeune clerc ne peut qu'éprouver une angoisse grandissante. Ce comte, qui contrôle son courrier et verrouille les portes de son château, ne se reflète pas dans les miroirs et se déplace sur les murs en défiant les lois de l'apesanteur...
Jonathan Harker doit se rendre à la terrifiante évidence : il est prisonnier d'un homme qui n'est pas un homme. Et qui partira bientôt hanter les nuits de Londres...
Mon avis
C'est tout de même amusant comme on pense tout savoir sur un personnage sans avoir jamais lu le livre qui l'aura vu naître. Mais Dracula est une figure importante du monde des Vampires, le premier de l'ère moderne, celui par qui découle pas mal de mythes. A vrai dire, il n'y a pas besoin de lire le livre pour connaitre le Maître Vampire. Il est partout. Peu de personnage ont cette aura-là. Frankenstein et sa créature, Dorian Gray et quelques autres peut-être. On se rend compte d'ailleurs qu'ils sont tous "nés" à la même période ou à peu prêt.
Bien que portant le nom du vampire, Dracula ne se concentre pas seulement sur celui-ci. Le comte n'y est d'ailleurs pas le personnage principal. Le roman se compose d'une suite de journaux intime, ceux de Jonathan Harker, de sa femme Mina, du docteur Seward ainsi que de Van Hellsing et dans une moindre partie, celui de Lucy Westeria et de lettres et télégramme. Forcément, à notre époque, cette manière de traiter un roman peut paraître un peu vieillotte. Personnellement, j'aime bien, surtout que ça permet de plonger un peu plus dans la psychologie des personnages.
Je ne vais pas vous raconter l'histoire du livre. Je suis persuadée, que même si comme moi, vous n'avez ni vu d'adaptation, ni lu le bouquin, vous la connaissez. Ce que je ne connaissais pas par contre, c'était vraiment les personnages importants, du moins, pas tous et le déroulement exact des choses. Ni la modernité du récit pour l'époque.
A vrai dire, je m'attendais à un roman gothique/fantastique plutôt classique, comme nous pouvons en lire à notre époque. Ce n'est pas vraiment le cas. Stoker a fait un énorme travail sur son roman, le transformant en plusieurs études, que se soit géographique (il n'est jamais allé dans les Carpates et pourtant, on ne dira pas), sociologique ou encore historique. Chaque détail est particulièrement bien pensé, rien ne dérange le lecteur. En lisant Dracula, j'ai retrouvé cette ambiance si particulière de la fin de l'ère Victorienne et des révolutions industrielles. On ajoute à ce sens du détails, de la recherche, un fort sympathique sens du suspens. Parce qu'il faut l'avouer, Dracula ne fait pas peur. Loin de là. Il joue avec les nerfs de son lecteur par une logique implacable (qui par contre permet aux lecteurs d'être parfois en avance sur les protagonistes, ce qui est assez dérangeant pour moi parfois).
Et puis, il y a la psychologie des personnages. Si les héros sont quelques peu trop lisse à mon goût, ce n'est pas le cas de ce cher Dracula. Stoker ne le voit pas forcément comme le monstre que peu-être le vampire. Non, c'est surtout un homme damné. A son nom-mort, on peut donc ajouter quelques péchés, comme la luxure par exemple. Oui, Dracula est sensuel en plus d'être mort. Il s'attaque aux femmes plus particulièrement, les attire à lui. Ses femmes d'ailleurs sont présentés comme d'une extreme beauté et particulièrement lascives et attirantes. Stoker mélange donc érotisme et mort (ce que fera il me semble encore plus Coppola)(il faut vraiment que je me regarde le film hein) pour créer un personnage finalement ultra complexe. Quel dommage qu'il lui oppose des humains trop lisses ou seule Mina tire son épingle du jeu (pour l'époque et bien qu'elle soit cantonné à faire la secretaire la plupart du temps, elle est ultra moderne comme femme et sans elle, ben Van Hellsing, Seward, Harker, Quincey et Godamine ne feraient finalement pas grand chose, hein).
Au final, si je n'ai rien appris de plus sur l'histoire de Dracula (un comble quand même en lisant donc le livre qui l'a vu naitre), j'ai beaucoup apprécié cette lecture. Stroker est un écrivan captivant qui sait mener sa barque et faire plonger son lecteur dans l'angoisse. Par contre, un petit bémol, la fin, trop rapide.
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