Parce que je suis fan des couvertures d'Aurélien Police et que ma première incursion dans la collection une heure lumière m'avait plu, je me suis lancée dans cette novella dont je ne connaissais pas l'autrice mais dont on m'avait dit que du bien. Alors, ça donne quoi ?
Un pont sur la Brume, Kij Johnson
Editeur : Le Bélial'
Collection : Une heure lumière
Année de parution : 2016
Titre en VO : The Man Who Bridged the Mist
Année de parution en VO : 2011
Nombre de pages : 138
A lire si :
- Vous voulez une aventure humaine
- Vous aimez lorsque les personnages sont creusés
- Vous voulez une ambiance calme et sereine
A ne pas lire si :
- Vous voulez de la baston
- Vous n'aimez pas le calme
Présentation de l'éditeur :
Kit Meinem d’Atyar est peut-être le plus doué des architectes de l’Empire. Peut-être… et tant mieux. Car il lui faudra convoquer toutes ses compétences, l’ensemble de son savoir pour mener à bien la plus fabuleuse qui soit, l’œuvre d’une vie: un pont sur le fleuve de brume qui de tout temps a coupé l’Empire en deux. Un ouvrage d’art de quatre cent mètres au-dessus de l’incommensurable, cette brume mortelle, insondable, corrosive et peuplée par les Géants, des créatures indicibles dont on ne sait qu’une chose : leur extrême dangerosité… Par-delà le pont… l’abîme, et pour Kit une aventure humaine exceptionnelle.
Mon avis
Je ne savais pas trop à quoi m'attendre avec ce Pont sur la Brume. La quatrième de couverture était alléchante, la couverture aussi (mon amour pour les couvertures d'Aurelien Police me ferait faire n'importe quoi). Le format, un court roman me faisait dire que de toute façon, si je n'aimais pas, je ne perdrais pas non plus trop de temps avec. Bon, en réalité, j'ai râlé finalement qu'il ne fasse que 138 pages.
Kit Meinem est architecte pour l'Empire. Il se voit confier la construction d'un pont sur le fleuve de brume, premier édifice qui permettra de relier les deux parties de l'Empire. Nous allons le suivre du moment où il pose le pieds sur le chantier jusqu'à celui où le pont sera inauguré. Soit cinq années. Or en cinq ans, il se passe beaucoup de chose, surtout sur le plan humain.
Ne vous attendez pas à de l'action, des accidents en voulez vous en voilà. Ici, l'autrice ne fait pas dans le gros sensationnel, ni dans les effets spéciaux. Non, elle se concentre sur son personnage, Kit Meinem et sur les personnes qu'il va rencontrer tout le long de son périple. Car oui, c'est un périple que de construire un pont. Un périple humain surtout. Et c'est là tout l'interet de ce court roman. Les rapports entre l'architecte et les gens dont il va d'une manière ou d'une autre changer la vie.
Les rapports entre Kit et les habitants de Proche et Loinville sont étudiés avec soin, sans en faire trop. Il est celui qui va leur apporter le changement. Il n'y aura plus à craindre de traverser le fleuve de brume avec les bacs. Les deux villages vont s'en trouver changer, d'une manière ou d'une autre. L'afflux de monde pour la construction puis pour le passage entre les deux rives après la construction. Si pour la plupart des habitants, tout cela semble fort bien, ce n'est pas le cas pour une famille de Loinville, les Bac, qui comme leur nom l'indique, pilote les bacs permettant le passage.
Ainsi les vies de Rasali et de son neveu Valo vont se trouver entremêler à celle de Kit. Et c'est particulièrement bien fait. D'ailleurs, ce sont ces amitiés qui vont ponctuer le roman. De biens belles amitiés d'ailleurs. Si avec Rasali, on sent très rapidement qu'il se passera surement quelque chose, la relation avec Valo m'a semblé un petit plus intéressante. Le jeune homme ne voit pas d'un bon oeil le pont au départ. Il changera au fur et à mesure. Il ne sera pas le seul à changer. Kit aussi. D'ailleurs, il est le seul dont on voit l'évolution depuis avant le pont.
On s'attache réellement au personnage de Kit Meinem. J'ai aimé le suivre dans ses doutes, nombreux, ses peines, mais aussi ses joies et ses réussites. Kij Johnson a vraiment réussi à créer un personnage vivant, avec ses défauts et ses qualités sans en faire trop. D'ailleurs, il en va de même avec les autres personnages que nous découvrons. Et il n'y a pas que les personnages qui sont réussi. Toute l'histoire l'est. Bien que cinq années soient condensées en 138 pages, on ressent bien le passage du temps et les diverses avancées des travaux. Et puis, le texte est doux. Je ne sais comment le dire autrement. J'ai ressenti une certaine sérénité en le lissant. C'est assez compliqué à décrire en fait.
Au final, j'ai donc beaucoup apprécié ce texte qui parle de construction, à la fois matériel et humaine. Je l'ai trouvé frais dans une production littéraire SFFF qui essaie toujours de faire plus que l'autre. C'est doux, c'est beau, ça se lit non pas d'une traite mais en profitant de chaque pages. Je dois bien dire que j'aimerais tomber sur plus de romans comme celui-ci. Pas d'ennemis, pas de bataille, juste la vie. Bref, un coup de coeur.
“ ... juste la vie. “
RépondreSupprimerC'est exactement ça, je pense.