Je suis partie en vacances à la neige la semaine dernière. J'ai pas beaucoup beaucoup lu : juste trois roman et un quatrième à 30% :). Le premier des romans terminés, c'est donc un Eclat de Givre. J'avais envie de découvrir Estelle Faye autrement que par les nouvelles (dans l'anthologie Antiqu'idées). Et c'est une belle découverte que j'ai faite.
Un Eclat de Givre, Estelle Faye
Editeur : Folio
Collection : SF
Année de parution : 2017
Nombre de pages : 352
A lire si :
- Vous aimez les livres à ambiance
- Vous voulez du post-apo soft
- Vous voulez un héro bi
A ne pas lire si :
- Vous lisez plus pour l'histoire que pour l'ambiance
Présentation de l'éditeur :
Un siècle après l’Apocalypse. La Terre est un désert stérile, où seules quelques capitales ont survécu. Dont Paris.
Paris devenue ville-monstre, surpeuplée, foisonnante, étouffante, étrange et fantasmagorique. Ville-labyrinthe où de nouvelles Cours des Miracles côtoient les immeubles de l’Ancien Monde. Ville-sortilège où des hybrides sirènes nagent dans la piscine Molitor, où les jardins dénaturés dévorent parfois le promeneur imprudent et où, par les étés de canicule, résonne le chant des grillons morts. Là vit Chet, vingt-trois ans. Chet chante du jazz dans les caves, enquille les histoires d’amour foireuses, et les jobs plus ou moins légaux, pour boucler des fins de mois difficiles.
Aussi, quand un beau gosse aux yeux fauves lui propose une mission bien payée, il accepte sans trop de difficultés. Sans se douter que cette quête va l’entraîner plus loin qu’il n’est jamais allé, et lier son sort à celui de la ville, bien plus qu’il ne l’aurait cru.
Mon avis
J'espère que je ne vais pas rater deux trois trucs vu que j'ai fini le livre lundi dernier. Mais j'avais ni mon portable, ni tout le temps internet et que j'aime pas faire mes avis depuis la tablette. Bref, vous m'excuserez donc si jamais je survole un peu mon avis.
Comme je le disais, j'ai découvert Estelle Faye au détour d'une nouvelle que j'avais plutôt apprécié. J'y avais trouvé des choses que j'apprécie beaucoup, dont une ambiance travaillée. Chose que l'on retrouve particulièrement dans ce livre-ci. Il faut dire qu'Un eclat de Givre a attiré mon oeil par sa couverture (je la trouve vraiment bien faite) et surtout par sa quatrième qui déjà me mettait dans l'ambiance. Et dès les premières pages, j'ai été happée.
Un éclat de Givre (référence à la Reine des Neiges)(non pas celle de Disney, la vraie) nous entraîne dans un monde d'après la fin du monde. Un siècle plus tard plus précisément. Une fin du monde qu'on ne voit pas directement et qui nous apparaît petit à petit alors que l'on suit Chet dans son périple. Pourtant, dès le premier chapitre, voir même le premier paragraphe, on sent une certaine nostalgie d'un monde que le héros n'a pas connu. Ce premier chapitre, où Chet se prépare pour son tour de chant, où il se lance dans l'arène, a quelque chose de presque magique. Et surtout, il m'a accroché rapidement, ne me laissant plus quitter les pages du livre qu'à regret.
Assez étonnement, ce n'est pas l'histoire en elle-même (Chet se retrouve embarquer dans une sombre histoire pour sauver le monde)(rien que ça oui), qui m'a le plus attiré dans le roman. J'ai apprécié le déroulement de celle-ci, je ne dis pas le contraire, mais il m'a semblé qu'elle n'était finalement là que pour mettre en évidence le Paris qu'à mis en place l'autrice. Et pour tout vous dire, j'ai grandement apprécié ça. Parce que le dit Paris a quelque chose d'à la fois moyen-âgeux (ruelles, maisons sur les ponts, plus de tout à l'égout et j'en passe), de contemporain (on retrouve bien entendu certains endroits existant à notre époque pour ne pas se perdre mais avec quelques modifications) et futuristes (surtout sur la fin avec le quartier de la Défense). Du coup, il devient à la fois inconnu et connu. Il en va de même pour ceux qui l'habitent, les humains "normaux" et les hybrides, dont on ne sait pas trop comment ils sont nés mais qui présente un panel assez sympathique de créatures mythologiques (en parlant de ça, la mythologie tient d'ailleurs une place à part dans le roman, elle gère un quartier entier).
On trouve aussi beaucoup d'écologisme dans le roman. Déjà parce que la fin du monde a eu lieux à cause des humains et du gaz de schiste (en gros, en en voulant toujours plus, ils ont fini par tuer la Terre qui s'est fissuré en de nombreux endroits. Pas d'apocalypse nucléaires ou à grosses explosion, ça c'est fait petit à petit, sans qu'on s'en rende compte. Quelque chose d'assez probable en fait). La nature est complètement modifié de par le changement de climat mais aussi à cause de la main humaine et des modifications génétiques. Des changements qui finalement n'auront rien eu de bon. Et ça parait possible comme fin du monde. Tout comme ce qu'il se passe durant le roman. C'est quelque chose d'appréciable, d'avoir une partie un peu SF qui se base sur quelque chose de possible et dont les explications semblent elles-aussi possibles (non parce que la SF se base toujours sur quelque chose de possible mais parfois ça part un peu trop loin).
Enfin, passons aux personnages. On a d'abord et surtout Chet, narrateur de l'histoire. Chet est assez particulier dans le sens où j'ai pu le trouver carrément insupportable par moment et carrément génial à d'autre. Du coup, j'ai régulièrement eu envie de le baffer et régulièrement envie de le prendre dans mes bras. Son plus gros problème ? Il nous laisse, nous lecteur, parfois au bord de la route sans trop d'explication. C'est parfois très très énervant. Mais ça fait parti du personnage. Comme sa bisexualité,d'ailleurs. Oui, c'est important de le dire parce que un, c'est assez rare, deux, même si ça ne le définit pas entièrement, ça fait tellement parti de lui que je n'arrive pas du tout à imaginer qu'il serait autre chose (et puis, c'est sa sexualité qui va nous faire découvrir une partie des autres personnages de près ou de loin). Pour les autres personnages, c'est un peu plus vague. Chet n'entre jamais vraiment dans les détails. Galaad, qui va l'accompagner un bon moment, va paraître souvent très froid, distant. Il en va de même pour la plupart des personnes que nous allons croiser. Cela est surtout du à Chet lui-même, qui ne s'attache pas vraiment à cause d'une vieille histoire. Mais je trouve ça un peu dommage.
Et pour finir, parlons jazz un peu. La quatrième en parle, alors pourquoi pas moi ? Le jazz est partout puisque Chet en est chanteur. S'il teinte le récit, il n'est pas si présent que ça. On le trouve surtout au début du roman (toujours ce premier chapitre) et à la fin. Pourtant, il est dans presque toutes les pages, d'une manière ou d'une autre. Dans les souvenirs de Chet, dans les descriptions des sentiments, en Chet (d'ailleurs son prénom vient de Chet Baker, un jazzman). Il aide à l'atmosphère, la rendant un peu plus poétique, un peu plus nostalgique aussi. Et puis, ça m'a aussi permet de rechanter régulièrement Feeling Good que j'adore (d'ailleurs, si vous connaissez pas, la version d'Ester Rada est vraiment sympathique à écouter)(Je vous ai mis la version studio mais en concert c'est encore mieux)(bon Estelle Faye était dans la classique de Nina Simone, j'ai pas pu m'empêcher de parler d'Ester Rada que j'adore, c'est tout).
Concluons enfin cet avis. Je suis passée à côté du coup de cœur complet pour ce roman à cause du caractère un peu trop froid de son personnage principal. J'en retiens surtout cette ambiance si particulière, cette poésie dans chaque mot, chaque description. Je suis plus que ravie d'avoir enfin découvert Estelle Faye autrement que par un format court.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire