J'avais très hâte de lire le nouveau Chattam après le Signal qui avait été le premier coup de cœur de l'année. Et c'était sans parler des retours de ceux qui l'ont lu un peu avant. Je l'ai acheté dès sa sortie et lu dans la foulée.
Un(e)secte, Maxime Chattam
Editeur : Albin Michel
Collection :
Année de parution : 2019
Nombre de pages : 454
A lire si :
- Vous n'avez pas peur des insectes
- Vous aimez les enquêtes policières
A ne pas lire si :
- Vous n'aimez vraiment pas les insectes
- Vous vous attendez à avoir tout le long
Présentation de l'éditeur :
Et si tous les insectes du monde se mettaient soudainement à communiquer entre eux ? À s'organiser ? Nous ne survivrions pas plus de quelques jours.
Entre un crime spectaculaire et la disparition inexpliquée d'une jeune femme, les chemins du détective Atticus Gore et de la privée Kat Kordell vont s'entremêler. Et les confronter à une vérité effrayante.
Des montagnes de Los Angeles aux bas-fonds de New York, un thriller implacable et documenté qui va vous démanger.
Mon avis
Comme je le disais, j'avais très très hâte de lire ce nouveau Chattam. J'aime beaucoup ce que fait le monsieur, et je ne résiste pas à l'idée de me faire un peu peur en lisant, surtout en cette période. Alors, je me suis un tout petit peu jeté sur le livre que j'aurais fini plus tôt si mon weekend n'avait pas été aussi occupé. En parlant de me faire peur, le prologue est assez anxiogène pour moi qui déteste les araignées et les petites bêtes (je ne leur ferais pas de mal, mais si elles pouvaient rester loin de moi, ça serait cool, hein). Il est aussi particulièrement efficace, nous faisant entrer directement dans l'histoire. Sauf que si le prologue est ultra efficace, il faut attendre un petit peu pour retrouver son ambiance. Car Un(e)secte n'est pas tout à fait un livre d'horreur. C'est surtout deux enquêtes particulièrement intéressantes à lire qui finiront pas se regrouper (je ne spoile absolument pas, on s'en doute quand même pas mal).
La première est menée par un inspecteur du LAPD (la police de Los Angeles, donc), Atticus Gore, suite à la découverte d'un squelette sur une scène de crime remplie de cadavres d'insecte. Si déjà, la présence d'insectes est étrange que le squelette soit celui d'un homme encore vivant la veille l'est encore plus. L'enquête d'Atticus va le mener jusqu'au bas-fond de Los Angeles où ce qu'il va découvrir est bien plus gros que ce qu'il ne pense. L'autre enquête est mené par Kat Kordell, détective privée de New York, missionnée pour retrouver une jeune femme disparue. Là aussi, la privée ira jusqu'au pire endroit de sa ville afin de découvrir la vérité.
J'ai apprécié les deux enquêtes dans le sens où elles sont complémentaires mais bien différentes. On se doute d'ailleurs tout le long que les deux protagonistes vont finir par se rencontrer sans trop savoir comment. L'un enquête sur un meurtre mettant en scène des insectes, l'autre sur ce qui semblerait bien ressembler à un enrôlement dans une secte. Le rapport ? C'est le titre du roman qui nous le donne et je n'en dirais pas forcément plus pour ne pas trop spoiler. Il n'empêche que j'ai adoré voir les éléments se mettrent ne place de chaque côté, bien que j'ai eu une petite préférence pour la partie Atticus (lié au personnage, je pense, on y reviendra après). Peut-être le fait que je n'avais pas exploré Los Angeles version Chattam, ce qui n'est pas le cas de New York (où je me suis souvent demandé si Annabel ou Brady n'allaient pas faire une infime apparition)(plus Brady qu'Annabel d'ailleurs). Il n'empêche que comme toujours, l'auteur arrive à distiller ses informations sans qu'on ne s'en rende tout à fait compte (quoique j'avais deviné pour une personne).
Mais, ce que j'ai particulièrement apprécié, c'est toute la partie un peu plus psychologique du roman (et je ne parle pas du fait que j'ai eu l'impression d'avoir des insectes sur moi au prologue et à certains moment dans le roman)(quoique). Un roman sur les sectes va forcément parler de fragilité psychologique, d'isolement ou encore d'influence. Il le fait de manière intelligente et surtout il finit par englober les protagonistes principaux. Ainsi, on a un Atticus Gore déjà marginalisé dans son travail et même dans sa vie. Le flic est gay, n'a pas de vie de famille, préférant payer ses amants d'un soir ou plus, n'a pas d'amis non plus. Il n'est pas apprécié, souvent raillé par ses confrères à cause de son orientation sexuelle. Il ne faudrait pas grand chose pour qu'il bascule dans la solitude la plus complète, voire qu'il perde son boulot. C'est un personnage qui n'en ai pas moins attachant dans ses faiblesses et qui en tire parfois une force incroyable. Surtout, ce n'est pas un super enquêteur à qui rien ne fait peur. Même son goût pour le Metal a quelque chose à voir avec ça et renforce sa personnalité. IL en va de même pour Kat. Elle vit seule, ne s'attache pas à son mec avec qui elle est depuis six ans, a peur de vieillir. Elle aussi, d'une certaine manière, s'isole du monde. Mais ils sont assez forts tous les deux pour ne pas tomber dans le pire. Ca ne tient pas à grand chose souvent. Ca les rend particulièrement humains.
Le seul petit défaut que je trouve au roman, du coup, c'est que je n'ai pas vraiment flippé. Je m'attendais, pas forcément à avoir peur, mais disons à frisonner quand même un peu plus. Or, ce n'a pas tout à fait été le cas. Les enquêtes sont efficaces, la dernière moitié du roman (dont je ne parle pas vraiment pour ne pas trop en dire) aborde des thèmes que j'apprécie assez lire mais je n'ai pas eu ce petit frisson que j'ai apprécié sur le Signal par exemple ou sur l'Âme du mal par exemple.
Ça ne veut pas dire que je n'ai pas apprécié, loin de là. Disons juste que j'ai trouvé Un(e)secte de facture plus "banale". C'est un bon Chattam, voilà. Il est plus que sympathique à lire, il fonctionne parfaitement bien mais il lui manque un petit plus pour être parfait à mes yeux. Par contre, très hâte de revoir Atticus Gore au vu des remerciements de l'auteur à la fin.
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