mardi 5 février 2019

Le Signal, Maxime Chattam

Deux Chattam en même pas deux mois, oui, je crois que je deviens accros. Surtout que celui-ci n'est pas à moi. J'ai lancé un appel pour savoir qui avait le dernier Chattam au travail la semaine dernière. Il a atterri sur mon bureau mercredi. Je ne pouvais pas ne pas le lire de suite. 

Le Signal, Maxime Chattam

Editeur : Albin Michel
Collection : 
Année de parution : 2018
Nombre de pages : 740

A lire si :
- Vous aimez frisonner
- Vous aimez quand c'est un peu sanglant mais pas trop non plus

A ne pas lire si :
- C'est le soir, il est tard et vous êtes seul (et peureux)
- Vous n'aimez pas avoir peur

Présentation de l'éditeur : 

La famille Spencer emménage dans la petite ville perdue de Mahingan Falls. Pourtant les nouveaux venus n'y trouvent pas la tranquillité espérée : suicides mystérieux, disparitions de jeunes filles et autres accidents peu naturels s'enchaînent, semant l'angoisse chez les enfants Spencer. Ethan Cobb se doit d'enquêter.

Mon avis

Avant de commencer à parler de l'intérieur du livre, parlons de l'extérieur. Le Signal, l'objet, est beau. Tout de noir vêtu, avec le titre, l'illustration et le résumé ainsi que la photo de l'auteur d'un beau argenté, il attire rapidement l’œil. Quand on le tourne, on voit une tranche tout aussi noire (enfin comme il a été utilisé, elle me parait grise à moi). C'est un livre noir et il s'annonce par sa couleur. Perso, j'adore et j'adhère totalement. Et quand on l'ouvre, c'est tout aussi sympa. Déjà, il y a une carte, et elle est magnifique (signée Olivier Sanfilippo). Ensuite, les pages sont toutes entourées de noir (le fameux de la tranche en fait. Pour que ce soit plus parlant, j'ai fait une photo de la carte et du bord noir donc (nouvelle résolution : faire plus souvent des photos)(d'ailleurs, je vous rappelle que j'ai un compte instagram pour le blog).

C'est donc dans un écrin que je trouve presque parfait (parce qu'en fait, le bord noir, il déteint un peu sur les côtés sur certaines pages)(du moins sur l'exemplaire que j'ai), que se cache l'histoire du Signal. 

Si jusque là, je n'ai lu que la partie "policier" de Chattam, je me plonge enfin dans sa partie 'horreur" (me manque donc le fantastique, mais j'ai quelques tomes d'Autre Monde a disposition). Je sais de quoi est capable monsieur Chattam concernant l'horreur mais je ne m'attendais pas à cette plongée-là. 

Il est assez compliqué de parler du livre sans trop spoiler, je vais tenter. Je promets rien. 

Le Signal, c'est l'histoire de la petite ville de Mahingan Falls. Une bourgade de la Nouvelle-Angleterre tranquille, encaissée entre l'océan et des collines, un coin paumé qui ressemble presque à un paradis, non loin de Salem. C'est là que viennent s'installer les Spencers et leurs enfants. Le père est dramaturge mais n'arrive plus à se renouveler, la mère est une vedette du petit écran qui a besoin de revenir à l'essentiel. Ils pensent pouvoir reprendre leur vie en main dans cette charmante petite ville. Sauf que... Mahingan Falls va subir d'étranges phénomènes et surtout une série de morts inexpliquée. Et la famille Spencer ne va pas être épargnée.

J'ai apprécié beaucoup de chose dans le Signal. En premier lieu, les personnages. On suit la famille Spencer mais aussi Ethan Cobb, flic de son état, et quelques citoyens par ci par là de Mahingan Falls. Les personnages sont tous bien foutus, très humains aussi. Forcément, on va pas mal s'attacher aux Spencern et, pour ma part, ce sont surtout aux garçons de la famille, Chad et Owen, et à Olivia, la mère. J'ai trouvé Tom, le père, parfois un peu trop effacé, surtout face à l'aura de sa femme. Quant à Cobb, c'est un flic comme sait les écrire Chattam, ni bon, ni mauvais, un peu taciturne, solitaire mais efficace. Les personnages secondaires offrent une belle palette, eux aussi, allant du gentils voisin aux commères/compères du village. Bref, on ne s’ennuie avec aucun d'eux et l'on retrouve ce qu'on peut imaginer être les habitants d'une petite ville américaine (ou même française en fait).

Ensuite, il y a bien sur l'histoire. Alors, non, je n'ai pas eu peur en lisant. Par contre, je n'ai pas été tout à fait sereine pendant quelques nuits après (pas de cauchemars mais ça a pas mal fait chauffer l'imagination tout ça). En fait, ce n'est pas tant les parties parfois un peu sanglante du roman qui m'ont perturbé mais plus ce qu'on ne voit pas et le fait que Maxime Chattam utilise comme conducteur un élément de la vie de tous les jours (à la manière de Lovecraft)(qui amenait souvent l'horreur à partir d'un élément quotidien et surtout réaliste). En fait, ça m'a fait le même effet que lorsque j'ai regardé le film The Mist (tiré de la nouvelle de Stephen King), pas eu peur sur le coup, mais beaucoup réfléchi après. En parlant de ça, Le Signal m'a fait pensé à du King sur bien des aspects. Ce n'est pas une copie du maître de l'horreur, loin de là, mais disons un bel hommage (surtout qu'on retrouve quelques allusions à King)(et à Lovecraft aussi). Mais pour en revenir à l'histoire, elle est fort bien amenée et la tension monte petit à petit. Un seul bémol, c'est parfois un peu trop sanglant là où peut-être juste des évocations auraient eu plus d'effet (j'aime quand on me donne le "pouvoir" d'imaginer même le pire). 

Enfin, il y a le style Chattam. Alors forcément, j'apprécie ce que fait l'auteur. J'aime la manière dont il amène ses éléments, j'apprécie retrouver des références et des hommages que je comprends facilement (monsieur Chattam et moi semblons avoir des goûts en commun sur pas mal de chose)(je vous ai dit que je voulais emménager chez lui ?)(ou du moins lui piquer sa déco ?).

Au final, je crois bien tenir mon premier coup de cœur 2019 pour ce livre. Je le trouve génial, que se soit physiquement (j'espère que la version poche sera tout aussi belle, parce que ça ajoute pas mal je trouve, ces bordures noires), que par son histoire. C'est un bon livre d'horreur qui fait frisonner (je n'arrive pas à dire qu'il fait peur, ça n'a pas été mon cas) et qui se laisse bien lire. Bref, jetez-vous dessus, il vaut le coup.

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