jeudi 1 octobre 2020

La Maison des Morts, Sarah Pinborough

De Sarah Pinborough, j'ai déjà lu Whitechapel que j'avais apprécié. Du coup, je me suis lancée dans la Maison des Morts avec la certitude que je ne serais pas déçue. Et puis, il me semblait que septembre et l'automne était la parfaite saison pour le lire.

La Maison des Morts, Sarah Pinborough

Editeur : Milady 
Collection : /
Année de parution : 2016
Titre en VO : the Death House
Année de parution en VO : 2014
Format : AZW

A lire si :
- Vous aimez les huis-clos
- Vous voulez un roman plutôt orienté ado

A ne pas lire si 
- Vous vous attendez à avoir peur
- Vous ne voulez pas de romance

Présentation de l'éditeur : 

La vie de Toby bascule suite à un simple test sanguin. Au beau milieu d’une île déserte, une poignée d’enfants mène une existence hors du temps, sous la surveillance impassible d’une équipe d’infirmières. Arrachés à leurs familles, les Déficients vivent dans la crainte du moindre symptôme indiquant qu’il est temps pour eux d’être conduits au sanatorium, là d’où personne ne revient. Loin des siens, replié sur lui-même, Toby attend la mort et lutte contre la peur et le désespoir. Mais l’arrivée d’une nouvelle patiente lui redonne brusquement une raison de vivre et d’espérer...

Mon avis

En mettant la présentation de l'éditeur ici, je me rends compte à quel point je me suis légèrement fourvoyée quand j'ai pris le bouquin. Je l'avais lu pourtant. Je savais donc à quoi m'attendre. Alors pourquoi m'étais-je mis en tête que j'aurais surement une ambiance noire, et même des frissons ? J'aurais dût voir ce qu'il allait se passer en lisant cette présentation. Et pourtant, ce ne fut pas tout à fait le cas. Peut-être à cause de l'autrice et du seul autre livre que j'avais lu ? A cause de la couverture ? Je ne sais pas trop. Il n'empêche que je n'ai pas eu ce que j'espérais mais que c'était bien quand même.

La Maison des Morts, nom que donnent les enfants Déficients qui y vivent, se situe sur une île loin de toute civilisation. On y exile les gamins malade, attendant que leur gène défaillant prenne le dessus. Surveillés par Matrone, des infirmières et quelques professeurs, coupés du monde, ils ne peuvent qu'attendre l'inéluctable. Toby n'arrive pourtant pas totalement à s'y résoudre. Alors, toutes les nuits, il ne prend pas les somnifères et se promènent dans la maison, comme un pied de nez à Matrone et à sa situation. Pourtant, rien n'y fait. La peur et le désespoir sont là. Un jour, se sera lui qu'on mènera au dernier étage de la maison, là où se trouve le Sanatorium. L'arrivée de Clara va tout changer pour lui.

Je dois avouer que j'avais un peu peur de l'aspect un peu trop adolescent du roman. Les personnages qui hantent le roman ont entre dix et seize ans pour la plupart, les adultes, Matrone, les infirmières ou les professeurs étant finalement assez absent, plus des ombres que de réel protagoniste ou antagonistes. Mais cette peur était non fondée, sauf au niveau d'une partie de la romance qui entre en jeu après l'arrivée de Clara. Il faut dire que l'ambiance mise en place par Sarah Pinborough est tellement immersive qu'on ne peut qu'être pris dans le roman. Et justement, l'ambiance est vraiment, pour moi, le gros point fort de cette Maison des Morts. 

Si le roman n'a rien d'horrifique, il a une ambiance très lourde, entre peur, désespoir mais aussi lueur d'espoir à certain moment. Sarah Pinborough réussit à nous faire entrer dans la peau de Toby et des autres enfants sans la moindre difficulté. Nous sommes vraiment avec eux dans la maison. Et du coup, sans avoir de gros frissons, on arrive tout de même à être parfois mal à l'aise face à ce qu'il se passe. Personnellement, j'ai été traversé par pas mal d'émotion en lisant la Maison des Morts et ça, grace à l'ambiance mise en place. Les relations entre les enfants aident aussi beaucoup. On y retrouve un peu les archétypes des huis-clos mais aussi des bandes d'enfants ; le chef de bande, le caïd, les meilleurs copains, les à l'écart, le fanatique religieux... Le tout forme un groupe assez sympathique à suivre, finalement assez proche de ce qu'on pourrait retrouver dans une cour d'école par exemple (si on oublie le fanatique religieux, et encore). J'ai beaucoup apprécié suivre Toby. Le jeune homme n'est pas un héros, juste un gamin perdu qui ne comprend pas tout ce qu'il se passe. J'aime la manière dont l'autrice se sert de lui pour raconter son histoire. 

Par contre, pour moi, le livre manque de plusieurs choses. L'ambiance est géniale, Toby agréable (même quand il devient un peu niais avec Carla) mais j'aurais voulu peut-être plus de tension par rapport aux adultes que je trouve trop effacé. Alors oui, je sais, l'histoire est raconté par le garçon et on ne sait que ce que lui connait. Et justement, il ne sait pas grand chose finalement, juste ce qu'il voit et ce qu'il arrive à glaner. Ca entretient le mystère autour de la maison et en même temps, ça empêche le lecteur de tout comprendre. J'ai eu l'impression d'ouvrir bien plus de portes que ce que j'ai fermé en finissant le bouquin. On ne sait rien des Déficients, de ce qu'il a pu se passer. Matrone apparait comme la méchante de la Maison des Morts mais elle reste finalement juste une ombre, sans confrontation avec les enfants. De plus, il est tout de même assez prévisible (Toby est seul, puis arrive Clara, ils tombent amoureux, y a la maladie, ils veulent fuir... jusqu'à la fin qui même si elle m'a émue était complètement prévisible).

Pourtant, ces défauts ne m'ont pas empêché d'apprécier ma lecture. Sarah Pinborough est une autrice dont j'apprécie le style, la manière de poser ses ambiances. C'était le cas sur Whitechapel, ça l'est aussi pour cette Maison des Morts. La Maison fonctionne bien, même si elle est un peu trop prévisible. C'est une lecture appréciable et qui matche bien avec la saison automnale je trouve.

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