lundi 1 février 2021

Strate-à-Gemmes, Terry Pratchett

 En grande fan de Pratchett, il fallait bien que je finisse par lire ses œuvres de jeunesse et surtout les rares livres SF qu'il a pu écrire avant de se lancer dans le Disque-Monde. C'est comme ça que je me suis retrouvée avec Strate-à-gemmes dans les mains la semaine dernière.

Strate-à-Gemmes, Terry Pratchett

Editeur : Pocket
Collection : Science fiction
Année de parution : 2013 
Titre en VO : Strata
Année de parution en VO: 1981
nombre de pages : 215

A lire si :
- Vous voulez du planet opéra presque classique
- Vous aimez l'humour so british

A ne pas lire si :
- Vous vous attendez à un roman du Disque-Monde (ce n'en est pas un !)

Présentation de l'éditeur : 

Kin Arad apprend l'existence d'un monde plat et part à sa découverte accompagnée de deux extraterrestres, Marco et Silver. Là-bas ils découvrent une Terre comme on l'imaginait au Moyen Âge : plate (on tombe dans l'espace si on voyage trop près du bord), entourée d'une voûte où sont collées les étoiles, et peuplée de démons et de merveilles surnaturelles. Ce monde se révèle totalement artificiel et les machines qui le composent commencent à se détraquer.

Mon avis

Lorsque j'ai pris le livre en main, il y a une chose qui m'a énervé. Il est présenté comme faisant parti du Disque-Monde si on ne fait pas attention. En fait, Pocket table sur les Annales pour mieux vendre. C'est assez énervant surtout que Strate-à-gemmes mais en scène un monde plat, comme le disque. Or, rien à voir avec le Disque-Monde.  Ici, nous sommes sur de la Science Fiction et vous ne trouverez ni la Mort, ni Vimaire, ni Rincevent et encore moins Mémé. Sur ce, nous pouvons y aller.

Kin Arad travaille pour la Compagnie. Elle supervise la construction des nouvelles planètes où l'humanité va pouvoir venir s'installer. Pour ça, elle fait attention à ce que ses équipes ne soient pas prises d'élan de créativité. C'est qu'il ne faudrait pas que l'on retrouve dans les diverses strates des planètes des anachronismes comme un plombage dans la mâchoire d'un squelette de dinosaure par exemple. Mais si elle excelle dans son job, elle s'ennuie. Lorsqu'un homme, Jalo Jago vient lui proposer de découvrir un monde plat, elle hésite et puis finalement y va. Elle se retrouve donc à naviguer vers le disque en compagnie de Marco, un Kung, et Silver, une Shandie. Mais rien ne se passe comme prévu (on s'en serait douté). Jalo meurt en chemin et leur vaisseau s'écrase sur un monde entièrement plat  et plutôt moyen-âgeux où la voute céleste est une sorte de dome sur lequel sont collés les étoiles. Les trois extra-disque vont tout faire pour se sortir de là et repartir vers des mondes plus sphériques.

Dans ce roman, Pratchett part donc sur de la SF parodique (apparemment, il parodiait alors l'Anneau-Monde de Larry Niven, mais comme je ne l'ai pas lu, je pourrais pas totalement vous le certifier). On part sur un planet opéra, ou plutôt un disque opéra. Ce n'est pas un genre où l'on a l'habitude de le voir, Pratchett se faisant par la suite connaitre avec de la fantasy parodique, et plus particulièrement son superbe Disque-Monde. Et pourtant, autant le dire, il est bon en SF et encore plus en parodie, exercice oh combien difficile (mais ça, on le savait déjà grâce aux Annales).

Strate-à-gemmes a tout du bon planet opéra. Des personnages technologiquement plus avancés se retrouvent sur une planète (ici un disque) inconnue qu'ils vont devoir explorer afin d'en comprendre les tenants et aboutissement mais aussi pour réussir à s'enfuir. C'est un schéma assez classique et qui fonctionne sans trop de problème. L'histoire se déroule d'une traite, surtout que, comme à son habitude, Pratchett ne chapitre pas. Une habitude qui m'a d'ailleurs un peu plus dérangé que d'habitude, surtout que le texte est ultra dense dut à la mise en page du livre (je pense fortement que la dite mise en page n'a pas été modifié une seule fois depuis 1997, date de la première sortie du roman en VF). J'ai adoré la partie exploration, qui reste la plus importante, et la plus amusante aussi. Imaginer donc tomber sur un monde qui en est au début du moyen-âge sur une bonne partie de ses terres habitables. Ca donne des moments plutôt amusants, servis par l'humour de l'auteur que j'aime tant.

Pourtant, j'ai eu du mal à lire les 215 pages du livre. Déjà, j'ai eu un peu de mal avec les personnages. Je les ai trouvé assez superficiel en fait. J'avais déjà eu le problème sur les premiers tomes des Annales, je pense que c'était un défaut de l'auteur à l'époque (heureusement ça s'est amélioré). Le fait que la mise en page soit bancale n'a pas aidé (la taille des caractères changent parfois d'une ligne à l'autre pour revenir à une taille normale, c'est écrit petit et ultra serré... On y ajoute le chapitrage inexistant et ça peut en rebuter plus d'un). Ensuite, je crois que comprendre dès le départ ce que sera la fin du roman a été une sorte de frein. Je n'ai pas eu le "wahou" attendu à la fin. Enfin, que je ne connaisse pas les "modèles" de Pratchett pour ce roman a surement dut faire que j'ai manqué deux trois petites choses.

Cela n'en reste pas moins un bon bouquin de SF. Il a prit de l'âge mais se laisse parfaitement lire. Ca ne sera pas mon Pratchett préféré mais je suis ravie d'avoir pu lire celui qui aura peut-être donné l'idée de Disque-Monde à l'auteur (d'ailleurs, on retrouve en page 67 l'idée même du Disque et de la Grande A'Tuin). 

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