lundi 16 avril 2012

Apocalypse Bébé

Bon autant le dire, vous allez en bouffer du Despentes pendant un petit moment, les Jolies Choses et Teen Spirit on rejoint la PAL et les chiennes savantes et baise-moi sont dispo chez mon libraire. Mais passons donc à mon avis sur Apocalypse Bébé, le dernier Despentes sorti.

Apocalypse Bébé, Virginie Despentes

A lire si 
- Vous aimez les lesbiennes
- Vous aimez les fausses enquêtes policière

A ne pas lire si
- Vous n'aimez pas les lesbiennes (point important)
- Vous vous attendez à une vrai enquête
- Vous avez lu la quatrième de couverture et vous cherchez la dystopie annoncée par un des critiques

Présentation de l'éditeur
Valentine disparue... Qui la cherche vraiment ?
Entre satire sociale, polar contemporain et romance lesbienne, le nouveau roman de Virginie Despentes est un road-book qui promène le lecteur entre Paris et Barcelone, sur les traces de tous ceux qui ont connu Valentine, l'adolescente égarée... Les différents personnages se croisent sans forcément se rencontrer, et finissent par composer, sur ton ton tendre et puissant, le portrait d'une époque.

Mon avis
Bon, je crois que je suis devenue fan de Virginie Despentes. C'est amusant à la base, c'est pas du tout mon style de lecture. Enfin bon, j'aime beaucoup ce qu'elle fait et écrit. 

Ici, on retrouve la verve de Despentes, sa façon d'écrire qui me plait de plus en plus, des personnages à la ramasse, des phrases coup de poing. Mais on trouve aussi pas mal de point négatif.

Premièrement, le personnage de la Hyène, une privée lesbienne. Autant au début j'ai bien aimé son personnage, autant dès la seconde fois qu'elle apparait, elle m'a gonflé rapidement. Je crois avoir déjà dit que je n'aimais pas les personnages homosexuels stéréotypés, et bien là, j'ai été servie... La Hyène n'aime pas les hétéros, baisse avec n'importe quelle femme, mets plus bas que terre les hétéros. Au bon d'un moment, c'est lourd, très lourd. Dommage, parce que sans ça, elle aura été géniale. Lucie, la narratrice principale est hétéro et Despentes en fait l'hétéro beauf de base. Ça aussi ça m'a gonflé. Dommage j'aimais bien Lucie qui a une vision pessimiste de son job et de sa vie et qui aurait pu être vachement intéressante sans ça.

Ensuite, il y a le road-book de la quatrième de couverture. J'avoue que pour moi un road-book c'est plusieurs chapitres sur la route. Ici, il faut deux lignes pour arriver à Barcelone, trois pages pour revenir à Paris. Alors oui, la moitié de l'histoire se passe à Barcelone, mais je ne vois pas en quoi c'est un road book.
Puis les autres personnages. Beaucoup trop de stéréotypes. Vraiment trop. Sur Bye Bye Blondie j'avais été habituée à mieux.

Et puis le trash. Enfin, trash si on veut. Finalement, il n'y en a pas beaucoup. Valentine baisse et suce n'importe qui, on trouve de la drogue, de l'alcool et puis c'est un peu tout. Sauf qu'en plein milieu du bouquin Despentes nous écrit une scène de partouse. Et j'ai pas compris en quoi elle était importante pour l'histoire. J'ai vraiment l'impression qu'elle est là pour que le roman fasse moins sage. 
Mais il y a tout de même des points positifs dans ce livre.

Au niveau des personnages, malgré l'avalanche de stéréotypes, on trouve Yacine, extrémiste musulman adolescent. Franchement, c'est celui qui m'a paru le plus développé, le plus vrai. IL y a aussi Soeur Elisabeth qui était bien intéressante.

La narration du livre aussi m'a beaucoup plus. Un chapitre où Lucie parle, un chapitre sur d'autres protagoniste (le père de Valentine, la belle-mère, Yacine, Valentine ou la Hyène entre autre). J'ai beaucoup aimé cette manière de faire vivre tout le petit monde qui tourne autours de la jeune Valentine. On la découvre vraiment dans ces chapitres-là.

Et justement Valentine, le fils rouge de l'histoire. La découvrir comme ça, au fils de la lecture sans jamais la voir. Découvrir à quel point cette gamine est mal, paumée. Vraiment c'est prenant. J'ai beaucoup aimé ce point, cette enquête qui avance et nous fait découvrir ce mal-être intense d'une gamine qui aurait pu avoir tout pour elle.

En conclusion, malgré des points noirs un peu trop présent, j'ai apprécié ce livre. Je pense qu'il ne sera pas mon préféré de Despentes (pour le moment, je lui préfère vraiment Bye Bye Blondie).

et pour finir, quelques citations que j'ai pris le temps de noter(elles ne sont pas dans l'ordre et j'ai oublié de mettre les pages) :
" Les saisons s'enchainaient façon paquets de bonbon; faciles à gober et colorées"
"Elle savait qu'on se remet de tout. Un peu de traviole, mais on repart."
"Les enfants sont les vecteurs autorisés de la sociopathie des parents. Les adultes geignent en faisant mine d'être dépassés par la vitalité "destroy" des petits, mais on voit bien qu'ils jouissent d'enfin pouvoir emmerder le monde en toute impunité, au travers de leur progéniture. Quelle haine du monde a bien pu les pousser à se dupliquer autant?"
"à ce stade de décomposition, le seul remède serait la burqa"



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