Dans le style "je demande l'un de plus vieux livres traînant dans ma PAL numérique", j'ai nommé L'Arbre-Miroir, livre acheté lors du dernier mois du challenge 100 %SFFF francophone, en mai 2013... Je crois que pour 2016, je vais d'abord vider la dite PAL numérique avant de retéléchargé des bouquins... Le pire étant que je me demande bien comment j'ai pu le laisser traîner autant de temps.
L'arbre-miroir, Christian Léourier
Editeur : Voy'El
Collection : fantasy
Année de parution : 2011 ( à savoir que le livre date tout de même de 1977 dans son édition originale)
Format : epub
A lire si :
- Vous voulez de la SF jeunesse
- Vous voulez de la SF qui aurait pu être du western par son thème
- Vous voulez une belle leçon sur la colonisation
A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de long
- Vous voulez une histoire avec une fin fermée.
Présentation de l'éditeur :
Dan, le jeune héritier du domaine de Lann Faor, s'interroge de plus en
plus sur les indigènes qui vivent aux limites de ses terres, surtout
depuis sa rencontre avec Gwentmaid, la belle Gwyden aux yeux félins.
Alors qu'il tente d'en apprendre plus à leur sujet durant son séjour à
Kerloÿs, la capitale planétaire, Lann Faor est frappé par une terrible
catastrophe. Contre toute attente, le jeune homme décide de faire appel
aux Gwyddenir pour sauver son domaine. Cette initiative pourrait bien
réveiller de douloureux secrets.
Mon avis
Dans un futur lointain, les hommes ont conquis l'espace, colonisé un certain nombre de planètes. Ce fut le cas de Gwyzh, planète pourtant peu importante vu qu'elle n'offre pas de grand richesse telle que métaux (précieux ou non) ou autres denrées rares. Les humains s'y sont installés comme fermiers pour la plupart et continue à exploiter toutes terres qui peut l'être. Mais pour cela, ils ont chassé les Gwyddenir, peuple original de la planète, des terres fertiles et les considèrent comme une sous espèce. Cela dure depuis des années et jusque là aucun humain ne semble en prendre ombrage. On retrouve donc un schéma connu et qui rappelle la colonisation de l'ouest américain avec les réserves pour indigène ou celle de l'Afrique. Forcément, il va y avoir l'humain qui va se rebelle contre le système en cours sur la planète. Oui, ce n'est pas forcément nouveau ça non plus. Mais finalement, a-t-on réellement besoin d'avoir une histoire ultra originale au niveau du background pour avoir un fond des plus intéressants ?
La réponse est non, bien entendu. Même sans lire l'Arbre-Miroir, j'aurais donné la même, mes lectures me l'ayant prouvé plus d'une fois. Ici, l'originalité vient bien sur des indigènes, les fameux Gwyddenir. Parce qu'il faut avouer que le jeune héros, Dan, est tout de même des plus banals dans ce genre d'histoire. Jeune homme de seize ans, fils d'un propriétaire terrien, il a vécu toute sa vie pour devenir le maitre de son domaine. Son éducation est la même que pour beaucoup et il lui faudra la rencontre avec une Gwydden pour se rendre compte que quelque chose ne va pas. A partir de là, suit son initiation et surtout son ouverture sur le monde. Tiraillé entre son monde et celui qu'il découvre, il va lui falloir faire des choix. Si j'ai apprécié le voir évoluer, le voir se poser des questions et affronter des choix qu'il n'aurait peut-être jamais fait, il ne m'a pas marqué plus que cela. A l'inverse, les Gwyddenir sont fascinants. Proche physiquement de l'homme, si ce n'est leurs yeux semblables à ceux des chats, ils ont surtout une particularité étonnante. Alors que comme Dan, on les pense plutôt décadent (dans le sens grande civilisation au départ qui aurait pour une raison ou une autre "sous évoluée"), et soumis à la loi humaine. Petit à petit, en même temps que Dan, nous allons découvrir ce peuple qui n'a rien d’arriéré.
C'est là que vient le point que j'ai adoré avec ce livre, la partie un peu "philosophique" de l'histoire. L'homme se retrouve face à quelque chose qu'il ne connait et ne comprend pas mais auquel il semble ne pouvoir rien y faire. Alors, il va réagir de manière stupide, c'est à dire en voulant détruire l'inconnu, s'approprier les terres et repousser les autres "croyances". Oui, c'est déjà vu aussi, mais ça fait du bien de se voir rappeler à quel point on peut être cons... (et surtout à quel point on ne tient pas compte des erreurs du passé aussi...). S'ensuit aussi une autre vision de la temporalité et des avenirs possibles, les Gwyddenir ayant une autre approche du temps que l'être humain. C'est plutôt bien expliqué, sans terme ultra compliqué (nous sommes après tout dans un roman pour la jeunesse) et particulièrement intéressant. Et puis, il y a aussi le débat sur l'intelligence artificielle, les pouvoirs de celle-ci sur l'homme (la vie des hommes étant guidé par l'ordinateur central sur Gwyzh). Cette partie-là est des passionnantes, même si elle est finalement trop courte à mon goût.
Le tout est mené par une écriture fluide où l'action reste bien présente. Pas de combat ou de violence, mais surtout des catastrophes naturelles (dont celle qui verra Dan obligé de faire appel aux indigènes pour sauver son domaine) ou des situations compliquées pour le héros. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à lâcher le livre tellement c'est prenant.
Au final, l'Arbre-Miroir est une belle découverte. J'ai presque tout aimé dans ce court (trop court) roman. Même sa fin, très ouverte (et qui aurait mérité un second tome, sans déconner) qui m'a laissé un peu sur ma faim.
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