samedi 5 décembre 2015

Les Brumes de l'Apparences, Frederic Deghelt

J'ai craqué il y a quelques temps sur la magnifique couverture de ce livre. La quatrième de couverture n'étant pas trop mal, je l'ai pris. Il m'a par contre fallu un moment pour l'ouvrir et j'ai pris mon temps pour le lire.

Les Brumes de l'Apparences, Frederic Deghelt

Editeur : Babel
Collection :/
Année de parution : 2015
nombre de pages : 380

A lire si :
- Vous aimez les histoires d'introspection
- Vous voulez un peu d'ésotérisme aussi
- Vous aimez les longs monologues

A ne pas lire si :
- Vous voulez beaucoup d'action

Présentation de l'éditeur

À l'occasion d'un héritage, une Parisienne dont la vie bourgeoise ne souffre aucune remise en question se révèle médium, à l'aube de ses quarante ans. Cette faculté, d'abord violemment refusée, va bouleverser sa vie et l'obliger à reconsidérer son existence

Mon avis

Gabrielle, bientôt quarante ans, a tout de ce que l'on peut s'imaginer de la Parisienne. Elle est marié à un chirurgien esthétique, travaille dans la communication, créer les évènements à la mode de la capitale, se plait dans sa ville et y disparait dedans quand bon lui chante. Elle ne croit en rien si ce n'est au travail. Et puis un jour, elle se retrouve héritière d'une propriété dans le centre de la France. Alors qu'elle part dans l'intention de la vendre aussitôt vu, elle va découvrir qu'elle possède des pouvoirs de médiums, comme le reste de sa famille maternelle, que l'endroit est hanté et que finalement sa vie n'est pas si géniale que ça. Commence alors pour elle une belle remise en question.

Nous suivons donc Gabrielle, narratrice, tout le long du roman. Dès les premiers pages, on découvre une femme assez matérialiste mais surtout qui réfléchit sur tout et n'importe quoi. Elle nous présente sa vie bien tranquille, la même que des milliers de gens, avec son mari et son fils de dix-huit ans. Gabrielle, c'est vous, c'est moi. Une femme normale, comme les autres. Pire une citadine qui n'aime pas la campagne, ne sait pas quoi y faire et s'y ennuie vite. Et puis, voilà qu'elle se découvre être une médium, comme sa tante et sa grand-mère. Si au début, elle refuse cet héritage en bloc, tout comme elle refuse la propriété, elle va bien devoir, petit à petit, se faire à ce don et surtout prendre en compte les changements qu'il implique dans sa vie.

Si le roman et les changements dans la vie de Gabrielle tourne autour de son don de médium, il ne s'agit finalement que d'un prétexte. L'histoire est avant tout celle d'une femme qui se découvre afin. Gabrielle va petit à petit comprendre que celle qu'elle est jusque là est en fait celle que les autres voient. C'est un parcours redoutable dans la pensée de cette femme qui se voit soudain devenir une autre, celle qu'elle est réellement. Le cheminement est long, souvent douloureux aussi. Il faut dire que sa métamorphose se fait finalement assez rapidement, et que les personnes autours d'elle, pour la plupart, vont la prendre pour une folle, jusqu'à son mari, qui ne veut pas perdre la femme qu'il s'est façonné. Heureusement pour elle, d'autres personnes vont la voir comme elle est, Jean-Pierre, l'agent immobilier qu'elle rencontre au tout début de l'aventure, Richard, un autre médium, ou même Eva, sa collaboratrice. Elle-même va se perdre un peu en chemin, forcément. 

Je dois avouer que le cheminement de Gabrielle m'a beaucoup mais alors beaucoup plu. Rien n'est simple pour elle, elle se découvre une famille, un don et surtout elle se voit tout remettre en question. Une crise de la quarantaine puissance X. Suivre le cheminement de Gabrielle est particulier, elle pense beaucoup, se perd souvent et puis des fois, elle nous sort de la psychologie de comptoir dont on se serait bien passé (heureusement ça n'arrive pas souvent).

J'ai pris plaisir à lire les mots de Frédérique Deghelt. Elle les choisit avec soin, nous entraine dans un texte assez poétique et doux finalement. Elle surfe aussi sur la pleine conscience, ce qui n'est pas pour me déplaire en ce moment. Du coup, Gabrielle n'est pas forcément la seule à réfléchir sur sa vie. Le lecteur aussi se prend au jeu (je me suis prise au jeu quoi).

Au final, j'ai beaucoup aimé ce livre, l'histoire peut paraitre lente (il n'y a pas beaucoup d'action, les personnages soliloques régulièrement et les quelques dialogues sont souvent de très longs monologues)(oui, ça peut faire penser à du Virginia Woolf dit comme ça, et finalement, on en est pas si loin, en fait), mais l'aventure vaut plus que le coup d'être lu. C'est beau, très poétique et assez dans l'air du temps. Bref, une très belle découverte.

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