Cela fait un petit moment que j'ai cette novella dans ma PAL. Il était temps que je la sorte, surtout que ma libraire ne m'en a dit que du bien
Spin, Nina Allan
Editeur : Tristram
Collection : Souple
Année de parution : 2015
Titre en VO : Spin
Année de parution en VO : 2013
Nombre de pages : 85
A lire si :
- Vous voulez un texte court mais pas simpliste
- Vous voulez une réinterprétation d'un mythe
A ne pas lire si :
- Vous voulez quelque chose de long
Présentation de l'éditeur :
Léila Vargas, la jeune héroïne grecque de Spin, quitte un jour son
village natal pour s’établir dans la grande cité moderne d’Atollville.
Extraordinairement sensible et douée, Léila excelle dans l’art de la
tapisserie et des panoramas. Cette sensibilité, doublée d’une forme
aiguë de clairvoyance, lui vient peut-être de sa mère, disparue quand
elle était enfant. Dans le tourbillon de la vie citadine, Léila est
abordée par une femme, Nashe Crawe, dont le fils Alkandros est frappé
d’une maladie mortelle. Elle propose à Léila une importante somme
d’argent, persuadée que ses dons lui permettront de « tisser un autre
avenir » pour son fils... Réécriture du mythe d'Arachné et Athéna, le
récit envoûtant de Spin est aussi une magistrale réflexion sur la
création artistique et ses sortilèges.
Mon avis
J'aime bien les novellas, ça permet de lire quelque chose d'un peu plus long qu'une nouvelle sans être un roman, d'entrer dans un univers dans lequel on ne restera finalement pas trop longtemps et surtout de découvrir des auteurs plutôt sympa facilement. C'est donc un format que j'apprécie et dont je ne me lasse pas. Malheureusement, j'en lis finalement très peu, vu qu'on en trouve peu en format papier (et qu'en numérique, j'ai tendance à prendre de gros pavés). Alors, quand ma libraire m'a parlé de Spin (qu'elle m'a carrément mis dans les mains, comme souvent)(je crois qu'elle a compris que je n'arrivais pas à refuser ce genre de bouquin-là), je l'ai pris.
Spin, c'est l'histoire de Léila Vargas, une jeune femme grecque ayant un don pour la broderie et la tapisserie. Elle quitte son village natal et ses souvenirs pour vivre sa vie à Atollville. Mais le passé la rattrape d'une étrange façon. Nashe Crawe, riche femme d'un tireur d'élite, lui demande d'utiliser ses dons pour sauver son fils en lui tissant un autre avenir. Des dons que Léila rejette et dont elle ne veut pas entendre parler.
La novella reprend le mythe d'Arachné (non je ne spoile pas, c'est quand même écrit dans la quatrième de couverture). Un mythe que je connais peu, je l'avoue. Elle mélange habilement le futur (décors holographique et j'en passe), le présent (les vieilles routes de la Grèce en bus) mais aussi le passé en la présence des Sybilles et des croyances mythologiques. J'ai beaucoup aimé ce mélange d'ailleurs, qui permet de ne pas se sentir trop perdu dès le départ. J'aime aussi que tout ne soit pas complètement moderne ou futuriste, permettant ainsi de bien reconnaître le pays et surtout sa culture. Une culture particulièrement présente dans ce texte puisqu'elle se base carrément dessus.
Les Sybilles, ces femmes capables de prédire l'avenir, ont été durant des années persécutées par le gouvernement. Lorsqu'elles étaient découvertes, elles étaient exécutées. C'est ce qui est arrivé à la mère de Léila, l'héroïne du roman. Elle ne la pas connue, ne sait pas grand chose d'elle et rejette son héritage. Car héritage il y a bien. La jeune femme est particulièrement douée pour la tapisserie et possède une très grande sensibilité, tout cela lui permet d'être plus qu'une simple brodeuse, mais une artiste. Sauf que pour elle, tout cela ne peut pas être du à de probable dons. Ce qu'elle fait est de l'art, juste de l'art. Un art qui n'a rien à voir avec une hypothétique magie. Pourtant, la rencontre avec une vieille femme qui semble avoir connu sa mère puis avec Alkandros, un jeune homme gravement malade va lui faire un peu changer d'avis. L'art, son art, va devenir bien plus que ce qu'il est. La vision sur l'art de l'auteure est particulièrement intéressante, surtout lorsqu'elle fait discourir Léila et Alkandros dessus. Le récit en devient un peu plus philosophique, ce qui personnellement ne me dérange pas du tout.
Mais il n'y a pas que ça de bien dans Spin. Il y a aussi l'écriture de Nina Allan. C'est très poétique, parfait d'ailleurs avec le thème de l'histoire. Si je déplore parfois un trop grand nombre de métaphores (pourtant toujours dans le thème), la musicalité du texte est aussi de l'art (on y revient toujours dans Spin). Le texte rejoint donc le style pour nous immerger un peu plus.
Au final, j'ai donc beaucoup aimé cette novella, simple au départ et qui finalement se révéler plus compliqué que ce que je ne pensais. J'ai adoré redécouvrir le mythe d'Arachné mais j'ai surtout aimé toute la réflexion sur l'art qu'il comporte. Une belle découverte.
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